BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

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 THERNIE #1 | Resist it.

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MessageSujet: THERNIE #1 | Resist it.   THERNIE #1 | Resist it. EmptySam 18 Avr - 13:50
fév. 2007 — the suburbs
The only way to get rid of temptation is to yield to it. Resist it, and your soul grows sick with longing for the things it has forbidden to itself.

En quittant l’hôpital, on avait demandé à Ernest de faire attention, de prendre soin de lui-même et de rien faire de risqué. Sur le coup, ils avaient voulu dire de ne pas tenter de sauver son fils kidnappé sans contacter les autorités. Ernest, lui, n’avait fait qu’entendre son père lui répéter encore et encore d’être sage, de ne pas faire de connerie, et de ne surtout, surtout pas contacter la résistance.
Cela faisait cinq ans qu’Ernest faisait de son mieux pour respecter cette promesse qu’il avait faite à son père. Promesse qui ne l’avait pas protégé ni de sa femme ni de l’extérieur, qui ne l’avait protégé ni lui ni son fils. Qui n’avait rien amélioré dans le monde, n’avait rien apporté de bon à part d’offrir un soutien psychomagique à des sang-purs clairement en besoin d’une oreille attentive. La seule chose un tant soit peu positive qu’il avait eu dans sa vie, ses dernières années, avait été la naissance d’un enfant qu’il n’avait pas pu détester. Et maintenant cela aussi était parti.
Ainsi que sa capacité à se marcher sans canne.

En quittant l’hôpital, Ernest savait exactement ce qu’il allait devoir faire dans la semaine qui suivrait. Afin de retrouver un tout petit d’ordre et de logique dans sa vie, il allait devoir faire quelque chose qui lui ferait du bien. Il devait recontacter le Professeur Harris, où qu’il soit, pour lui venir en aide. Et il devait, aussi, recontacter Ethan Herrera. Pour cette fois-ci accepter de lui venir en aide.
La dernière fois, en novembre, il avait été clairement satisfait de pouvoir refuser Ethan. Lever les yeux au ciel, le chasser à moitié, l’inciter à la prudence et à ne pas le recontacter, jamais. Il était un homme marié et responsable, un père (certes d’un fils disparu), occupé, vraiment occupé, et il en avait fini avec la résistance. Non, il n’aiderait pas son petit groupes de jeunes énervés à débloquer la mémoire d’un mec qu’ils avaient capturé. Un sang pur de surcroît. Non, non, non, Ernest avait un instinct de survie et de préservation, et beaucoup de choses à faire.
Ethan lui avait tout de même laissé un papier, avec un numéro. Imbécile. Ernest l’avait regardé avec horreur, ce complet inconscient qui s’était présenté à son bureau pour une consultation qui n’en avait pas du tout été une. Dès que le charmant jeune homme (pas sa faute si cela était vrai) était parti, il avait brûlé le papier, non sans retenir presque par erreur le numéro dessus. Depuis, il y avait pensé, et repensé, à ce numéro absurde, qu’Ethan lui avait expliqué être un numéro de téléphone. Un truc moldu.
Ernest pourrait avoir une amende rien que si on le voyait en parler à voix haute.

Et pourtant le lendemain de sa libération, il se traina du côté moldu, pris tout de même quelques précautions pour être sûr de ne pas être suivi, puis pénétra une de ces étranges caisses rouges qui bordaient la route. Très peu d’intimité dans ces trucs. C’était extrêmement gênant. Et très embarrassant à utiliser.
Si Ernest était sorti de l’hôpital il n’en était pas autonome pour autant. Profondément déstabilisé par la douche de sorts de confusion, il devait garder son équilibre grâce à une canne et ses doigts étaient particulièrement maladroits lorsqu’il devait faire des gestes précis ou inhabituels. Et appuyer sur des touches n’était clairement pas dans ses habitudes. Particulièrement dans un ordre précis, alors que les boutons étaient aussi proches les uns des autres. Il fallut, de plus, s’y prendre à deux fois, n’ayant pas décroché le combiné avant de composer la première fois. Cette monnaie était aussi très désagréable à manipuler, et la fente où il fallait faire glisser les pièces était bien trop étroite pour ses doigts engourdis. Ça tombait par terre, il fallait se pencher, réussir à ramasser, un enfer trois fois répété. Cette technologie des moldus était véritablement hautement perturbante.
Il regarda un instant sans comprendre quand l’appareil se mit à faire un bruit régulier et désagréable après qu’il ait terminé de composer. Puis une voix, qui était celle d’Ethan sans lui ressembler vraiment. Allo, qu’elle disait, la voix. Ce qui était absurde. Que se passait-il.
Herrera. C’est Macmillan.
Une fois, un soir, Ernest s’était laissé allé à l’appeler Ethan, l’Herrera. Cela avait été très rapide, fugitif, un souvenir presque oublié. Premier fois qu’il avait touché un homme, dernière fois qu’il l’avait fait avec lui. Son ventre se nouait encore dès qu’il y repensait tout en se forçant à oublier, oublier encore. Il n’avait rien été pour Ethan (dans sa tête le prénom revenait), ne l’était toujours pas, à peine un potentiel outil pour sa rébellion puérile. L’aider permettait à Ernest de ne pas risquer la vie de quelqu’un de trop cher à son cœur ni de faire quelque chose de trop grave. Un bon début pour une remise en route. Pas comme si Ethan était véritablement capable de faire quelque chose qui changerait le court des choses.
La discussion avait été rapide, autant précipitée par la gêne d’Ernest que sa peur de ne plus avoir de monnaie. Une date, un lieu de rendez-vous, ne sois pas en retard Herrera, et on était reparti.

Ernest était particulièrement stressé le matin du rendez-vous. Heureusement, c’était un état habituel chez lui qui passa assez inaperçu. Il y avait bien sûr l’idée de désobéir à l’autorité. Le Lord, son père… sa femme. Trahir sa famille une énième fois, malgré toutes ses promesses. Peut-être qu’il ne serait même pas capable de faire ce qu’on lui demandait. Ou qu’Ethan n’était qu’un imbécile qui allait se faire refouler par ses supérieurs (on espérait qu’il en avait) quand il allait ramener l’éclopé maladroit. Tout était possible. Et surtout il allait revoir Ethan. Et c’était quelque chose de le prévoir et de l’anticiper.
Ils avaient rendez-vous en fin de matinée, au début de la pause déjeuner d’Ernest, qui l’attrapa en retard et qui dut se dépêcher pour transplaner jusqu’à la ville de la banlieue de Londres où ils avaient prévus de se retrouver. Un passage dans des toilettes publiques et, avec l’aide de sa baguette et d’une potion, il se transforma assez pour être difficilement reconnaissable. C’était autant par prudence que pour se protéger de ce qu’Ethan pourrait lui faire (comme un aimant à espoir qui l’ensorcèlerait). Sans aucune pitié pour sa propre image il se vieillit, se ratatina, se courba, se couvrit de rides et de cheveux gris. Cela justifiait plus facilement sa canne et ses difficultés à marcher.
Puis il fallut rejoindre le parc désert en ce milieu de semaine et de journée d’hiver. Ernest détestait d’autant plus marcher depuis qu’il galérait à le faire. Il était en retard de quelques minutes mais ne pouvait se presser. Heureusement (et bien entendu) Herrera n’était pas encore là. Comme le véritable vieillard qu’il n’était pas, Ernest se laissa tomber sur le banc, jambes légèrement écartées, canne au milieu et mains posées dessus. Il inspira profondément, plusieurs fois, pour évacuer la fatigue et le stress. Ensuite, il attendit.
Il attendit et, peut-être, commença, légèrement, à piquer du nez. Son front tomba jusqu’à ses mains pour quelques minutes de sommeil, qu’il ne sentit pas filer, et qui se rompit aussitôt qu’il entendit des pas arriver.
Redressant la tête, il remarque l’homme qui se tenait devant lui. Avec les lunettes de soleil il ne put voir son air interogateur mais remarqua sans mal Ethan Herrera. Cet imbécile n’avait pas pris de polynectar, pas même de quoi cacher ses tâches de rousseur. Toujours blond, toujours b-
Tu es en retard, cracha Ernest d’une voix qui n’était pas celle d’un vieux con mais d’un jeune con.
Malheureusement, il ne savait pas vraiment de combien, s’étant endormi, et n’avait pas envie de le confirmer en vérifiant l’heure. Il avait l’impression d’être entré sur un champ de bataille en retrouvant le résistant, l’adrénaline montait, son ventre se serrait et il avait terriblement envie de le frapper.
Et pas du tout discret. Des lunettes de soleil en février, vraiment ?
Les critiques volaient et s’accumulaient par sa bouche pour tenter de se trouver une contenance. Prendre Ethan de haut était la meilleure manière de ne pas se faire avoir.


Dernière édition par Ernest Macmillan le Mar 21 Avr - 3:22, édité 1 fois
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THERNIE #1 | Resist it. Empty
MessageSujet: Re: THERNIE #1 | Resist it.   THERNIE #1 | Resist it. EmptyLun 20 Avr - 20:45
février 2007 - the suburbs
The only way to get rid of temptation is to yield to it. Resist it, and your soul grows sick with longing for the things it has forbidden to itself.
Après s’être longuement miré, Ethan eut une moue désapprobatrice équivoque – à laquelle il n'accorda aucune attention dans le miroir. Depuis quelques minutes, Ethan ne voyait que le reflet de ses cheveux. Bien coupés (il le faisait lui-même, et demandait l'aide de Sam pour l’arrière), brillants, fins, relativement en forme (il faisait bien d'insister pour prendre la marque de shampoing par excellence lors de leurs larcins), bref des cheveux auxquels il n'y avait rien à redire en apparence. Et pourtant... Pourtant le sorcier ne voyait que son blond, ce blond cendré qui avait lentement gagné du terrain jusqu'à engloutir complètement la caresse lumineuse du soleil d'été, un blond fadasse qui soulignait la pâleur de son teint, ses cernes, tous les symptômes visibles de l'hiver sur son visage en manque de lumière. Seules ses taches de rousseur résistaient, invincibles, à l'envahisseur ; plus diffuses qu'en plein mois de juillet, mais là toujours pour orner sa peau claire au cœur de la saison la plus terrible dans l'agenda des golden boys.

Ethan poussa un soupir. Ça n'allait pas, ça n'allait pas du tout. Il alla ouvrir la porte de la salle de bain, juste assez pour crier un « Sam ! » de leur côté de la tente. Il reprit une seconde plus tard, devant l'absence de réponse : « SAM ! » Un « quoi ? » lui parvint cette fois depuis leur chambre. « Tu peux venir deux secondes, s'il-te-plait ? » Il relâcha le battant et retourna sans attendre ouvrir le placard au-dessus du lavabo – l'endroit qu'il se partageait avec son colocataire, où la majorité de ses produits trônaient, envahissant sans vergogne l'espace restreint de Samuel. Ce dernier s'en formalisait peu, et Ethan partageait désormais officieusement ses lotions, soins, shampoings à Logan, officiellement interdit de larcin, et donc de skincare routine digne de ce nom. Ils n'étaient pas terribles au point de vouloir lui retirer son droit aux essentiels de beauté ; le kidnapping avait ses limites. « Qu'est-ce qu'il y a ? » Sam apparut dans l'encadrement de la porte. « J'ai besoin de me faire les pointes. » « On les a coupées l'autre jour, ça a déjà repoussé ? » « Non non, les teindre. J'en ai marre de cette couleur. » Ethan retourna le paquet de coloration qu'il tenait entre les mains, tandis que Sam l'observait, bras croises, les yeux rivés sur la source de ce soudain revirement de coloration de bon matin. « Je la trouve très bien, ta couleur. » C'était ce qu'il pensait aussi, d'ordinaire. Ethan n'avait pas le trou à la confiance que d'autres pouvaient avoir, à son âge - et la guerre avait jusqu'à maintenant clémente avec lui : il était intact, entier, assez en sécurité pour avoir le loisir d'entretenir son corps. Tout allait bien, là n'était pas le problème : le problème, c'était qu'Ethan voulait être irréprochable. Parfait. Au meilleur de son physique - et cela passait par un ravalement de ce blond hivernal, pour l'éclat des beaux jours. « Tu m'aides ou pas ? » Il releva résolument les yeux vers Samuel. Ce dernier poussa un soupir, secoua la tête avec un semblant de sourire, et vint prendre le paquet que lui tendait son colocataire.

Là, Ernest allait vriller. Dans le mauvais puis le bon sens du terme, Ethan l'espérait. Se rendre à Londres, sans Polynectar, avec pour simple déguisement une paire de Ray-Ban sur le nez et la raie des cheveux de l'autre côté (un truc qu'il avait vu dans une série moldue), c'était se rire du danger avec une force désarmante. Prendre de gros risques, pour lui et Ernest – mais Herrera s'en fichait comme de sa première faute d'orthographe. Son blond était lumineux, parfait, honteusement solaire, enjolivait son teint et faisait pétiller ses yeux d'une excitation de gosse ; il se sentait beau, et avait un sourire flanqué aux lèvres lorsqu'il transplana, en retard, près de leur lieu de rendez-vous. Content d'être là, certain surtout qu'il mènerait rondement cette discussion – après tout, Ernest l'avait rappelé le premier, laissant peu la place au terme plus musclé de "négociation". Ethan avait également un peu oublié le traitement malheureux qu'il avait réservé à Macmillan : de l'eau était passée sous les ponts, depuis l'Ordre, depuis ce moment embarrassant où Herrera, avec un froncement de sourcils et un sourire incrédule, avait repoussé Ernest avec toute sa délicatesse. Désolé si je t'ai fait croire des trucs. Une tape dans le dos, et basta. Ils étaient des adultes, des sorciers à même de gérer leurs histoires et de différencier coups de cœur et coups d'un soir ; ils étaient ainsi, comme des grands, rapidement passés à autre chose. Du moins, ç'avait été le cas pour Ethan. Après tout, ils n'avaient jamais été particulièrement proches, avant leur (brève) aventure : il ne s'était qu'à moitié formalisé lorsque Ernest était parti sans dire au revoir. De l'eau sous les ponts, donc.

Il ne lui fallut pas longtemps pour faire le tour du petit parc, un square de ville où quelques Moldus étaient venus prendre leur déjeuner à l'air libre ; il manqua de passer devant le petit vieux qui roupillait sur sa canne. Ah. Ethan s'arrêta, s'approcha, et lorsque l'homme releva la tête vers lui, mit une petite seconde à remettre les traits d'Ernest, sous le masque de la vieillesse. « Tu es en retard. » Aïe. Ernie ne semblait pas d'excellente humeur – les impressionnantes rides sur son front ne semblaient pas uniquement là pour la décoration. Il fallait dire que Macmillan avait rarement l'air de bonne humeur ; sauf durant cette fois fatale, à l'Ordre, trente secondes avant qu'Ethan ne se voie dans l'obligation de lui mettre un stop. En retard oui, de trois bonnes décennies semblait-il. « Désolé », eut-il tout juste le temps de dire, s'asseyant sur le banc, avant qu'on le réprimande, cette fois, sur son style vestimentaire. Incroyable. « T'as raison, ça n'a aucun sens. » Léger sourire aux lèvres, Ethan retira ses lunettes, découvrant ses yeux bleus, clairs comme deux lagons – rivés sur Macmillan. « Alors, quoi de neuf ? demanda-t-il en repliant ses Ray-Ban. Tu voulais me voir ? » Il étendit son bras sur le dossier du banc, croisant une jambe sur l'autre, visiblement à l'aise.

Après tout, c'était Ernest qui l'avait appelé le premier. Il pouvait bien se permettre, un peu, d'en profiter.


Dernière édition par Ethan Herrera le Lun 27 Avr - 21:36, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: THERNIE #1 | Resist it.   THERNIE #1 | Resist it. EmptyLun 20 Avr - 21:59
fév. 2007 — the suburbs
The only way to get rid of temptation is to yield to it. Resist it, and your soul grows sick with longing for the things it has forbidden to itself.

Si Ernest avait critiqué les lunettes de soleil, cela n’avait pas été pour qu’il les retire. Il lui fallut bander certains muscles (une habitude facilement perdue) pour se retenir de détourner la tête et le regard quand on les retira. Comme si Ethan se déshabillait, là, maintenant, devant lui. S’il avait critiqué les lunettes, donc, cela avait été pour souligner qu’elles étaient une mauvaise idée, et qu’il était absolument inconscient de se balader comme ça, même au milieu de nulle part, pour rencontrer quelqu’un qui pourrait perdre la vie (ou pire) en étant vu à ses côtés.
Je ne suis pas ici pour raconter ma vie, ni pour la risquer,  rétorqua le psychomage.
S’il y avait bien une chose qu’Ernest ne voulait pas faire avec Herrera, c’était bien de lui parler de sa femme, de son fils et de son hospitalisation. À la place, il sortit sa baguette après un regard pour les alentours, vérifiant qu’ils étaient bien seuls. L’objet était un peu étrange dans sa main, tenait un peu faiblement dans ses doigts mais heureusement Ernest avait toujours été adroit de sa magie. De quelques mouvements et mots marmonnés, il refit le portrait d’Ethan.
C’était pour ne pas se faire prendre.
C’était pour qu’il arrête de le déconcentrer.
Le premier mouvement pour passer de ses yeux de blonds à bruns. Un deuxième pour allonger et élargir son nez. Et un dernier, un peu mesquin peut-être, pour réduire et affiner ses lèvres.
Ernest connaissait un peu trop bien le visage d’Ethan et la tâche se révéla presque trop facile. Le charme ne durerait pas longtemps mais il ne comptait pas passer une heure à bavarder sur ce banc gelé avec lui. Par contre, il n’osa rien à faire pour ses yeux, trop risqué, trop subtil. Ils restaient trop bleus et grands, son sourire trop fier. Il restait beau, Ethan, malgré tout ça, mais se ressemblait au moins assez pour arrêter de mettre Ernest mal à l’aise. Et surtout, surtout, Ethan se sentirait sûrement assez laid pour arrêter de jouer avec ce qu’il ne voulait pas manger.
Voilà, c’est mieux, mentit-il en cachant un sourire satisfait.
Il n’avait pas non plus le temps de gérer l’indignation d’Ethan alors il ramena vite sa main dans sa veste pour ranger sa baguette puis sortir les journaux qu’il avait glissé de l’autre côté. Il les lança sur ses genoux pour le déconcentrer. Il ne fallait pas que l’imbécile se réajuste le visage.
Et voilà pour ce que tu as demandé, les journaux de la semaine, mais lis-les chez toi je n’ai pas le temps. Je voulais te parler de ta proposition de novembre.
Quand il faisait des longues phrases comme ça, on pouvait mieux sentir comment sa voix trainait un petit peu, parfois, comme si les muscles avaient encore du mal à bouger. Cela compensait au moins ce ton un peu dure, certainement autoritaire, qu’il volait un peu à son père sans même s’en rendre compte. Ernest n’avait plus beaucoup l’occasion de parler d’égal à égal aux gens. C’était des clients, de supérieurs, ou des né-moldus qu’il était censé mépriser pour ne pas se faire mal regarder. Ethan, lui, il pouvait le malmener sans craindre de le faire pleurer, ou de se retrouver à chialer.
Parce qu’il avait choisi de se foutre de l’opinion d’Ethan et même de lui rendre un peu la monnaie de sa pièce. Pas qu’Herrera devait en avoir grand-chose à faire non plus, de l’opinion du petit Macmillan.
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MessageSujet: Re: THERNIE #1 | Resist it.   THERNIE #1 | Resist it. EmptyMer 22 Avr - 16:25
février 2007 - the suburbs
The only way to get rid of temptation is to yield to it. Resist it, and your soul grows sick with longing for the things it has forbidden to itself.
Ah. On n'était visiblement pas enclin à faire la conversation. Le ton avait été semblable la dernière fois où ils s'étaient vus en personne ; Ethan s'était cassé les dents sur un mur, et Ernest, visiblement troublé par des soucis autrement plus personnels, l'avait proprement renvoyé dans ses pénates. Enfin, c'était sans compter les quelques vivres et l'argent qu'il lui avait donnés avant de partir – sans condition, sans méchanceté, laissant à Ethan l'espoir solide qu'un jour Ernest reviendrait vers lui. « Qu'est-ce que tu fais ? » demanda Ethan, vaguement inquiet en le voyant sortir sa baguette. Macmillan, homme de précaution, n'aurait pas risqué de se faire prendre en territoire moldu pour un sortilège inutile ; il devait y avoir une raison – il y avait, avec lui, toujours une raison logique et sensée, le genre de choses qui passaient sensiblement au-dessus du crâne d'Ethan – et ce dernier redoutait de la connaître.

Il y eut comme un fourmillement à la racine de ses cheveux. Alerté par la sensation Ethan se redressa vivement, son sourire retombé aussi vite qu'un soufflé d'Hugo. « Putain Ern... NON. » Trop tard ; il sentit son nez et sa bouche suivre le mouvement, et Ethan ne put que constater les dégâts en tâtant son visage ainsi bafoué, comme pour rattraper ses traits perdus sous le tour de passe-passe de son vis-à-vis. « Mais putain ! » fit-il en passant finalement ses deux mains dans ses cheveux – bruns, lui indiqua la mèche sur laquelle il loucha brièvement en la rabattant à l'avant de son crâne. Quel enfoiré. « T'abuses, c'était vraiment pas nécessaire. T'as vu où on est ? », s'indigna-t-il en se recoiffant d'un seul geste, en express – à quoi bon être méticuleusement coiffé, quand on venait de lui donner des airs de Monsieur Patate recollé à l'envers. Il n'y retoucha pas, néanmoins ; ils avaient autre chose à faire que de se lancer dans un duel de beauté acharné (qu'il n'était pas certain de gagner). Et puis s'il le retenait assez longtemps, le sort se dissiperait de lui-même. En tout cas, il l'espérait.

Devant son ton autoritaire, Ethan fronça les sourcils et manqua de lui demander s'il n'avait pas non plus un sort pour se rendre plus aimable. Il lui avait servi le même jus de citrouille, en novembre : ce petit air supérieur et ses remarques sèches qui avaient chatouillé l'ego sensible d'Ethan. Ben tiens, il n'avait pas exactement fait cette tête-là lorsqu'il s'était frotté à lui à Wolverhampton – Ethan préférait se rappeler l'air d'extase d'Ernest lorsqu'il avait glissé sa main dans son pantalon que d'imputer ce comportement pédant au râteau qu'il lui avait servi le surlendemain. C'était toujours plus agréable, et autrement moins contraignant que de songer aux sentiments d'autrui.
« Je t'écoute. » Ethan replia et coinça à l'intérieur de sa veste les journaux sorciers, après un bref coup d'oeil à la une du Daily – « les navets sorciers ne se vendent plus ! ». Il y avait plus excitant comme titre, mais Ethan, en manque critique de presse sorcière, se retint de dévorer l'article sur-le-champ ; il reporta plutôt son regard clair sur Ernest, prêt à se taire assez longtemps pour l'entendre lui dire qu'il acceptait.
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MessageSujet: Re: THERNIE #1 | Resist it.   THERNIE #1 | Resist it. EmptyMer 22 Avr - 19:36
fév. 2007 — the suburbs
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C’était étrange comme certaines personnes pouvaient s’enfoncer en toi et t’occuper pendant des années et des années comme des étranges parasites que tu ne te souvenais pas d’avoir invité. Des gens qui restaient malgré la distance et l’oubli. Des amis longtemps perdus qui font ressurgir une foule d’émotions sitôt que tu les retrouves, en larmes, les bras ouverts. Des vieux conflits longtemps enterrés mais que tu ressasses sans cesse, à ruminer les tords de l’un et de l’autre, capable de revenir gifler la personne qui avait dû depuis longtemps changer. Et il y avait ces attirances, ces affections, ces personnes qu’on observe sans discontinuer sans jamais leur parler et qui restent en toi, comme si à force de les admirer ils avaient fini par s’imbiber en toi.
Ernest ressentait cela dès qu’il croisait le regard d’Ethan.
Il se retrouvait de nouveau au début de sa sixième année, stressé mais satisfait de ses BUSEs, nerveux de commencer les cours de métamorphose, à regarder partout autour de lui avec anticipation. Et Ethan s’était retrouvé à cette place idéale pour observer quelqu’un, deux rangs en avant, à sa droite au-delà de l’allée, de sorte qu’Ernest pouvait tout autant avoir l’air de regarder la professeure que la fenêtre. Et il y avait quelque chose, chez Ethan, qui voulait qu’on le regarde, quelque chose dans ses cheveux et son sourire, la manière qu’il avait de passer parfois son doigt entre ses lèvres ou de se recoiffer. Pas très calme ni stoïque, le regard d’Ernest revenait trop souvent vers cette forme lumineuse et mobile. Le pire arrivait quand Ethan se retournait quand la professeure avait le dos tourné. Il avait un amis, derrière Ernest, juste dans l’angle pour avoir de le regarder, et il balançait des mots à  peine articulés, des signes débiles et, surtout, des sourires lumineux qui dépassaient le petit poufsouffle qui n’avait pas besoin qu’on aille jusque là pour le faire tomber.
Il était souvent arrivé, à l’époque, qu’Ernest se prenne d’une brusque admiration pour un garçon de l’école. Il se souvenait d’avoir beaucoup observé Cédric, et d’autres beaux garçons de sa classe, sans comprendre lui-même qu’il le faisait pour les mêmes raisons qu’avec les filles. Ethan, cependant, avait été le premier à lui rendre la pareille, une fois à l’Ordre. Le premier qui lui avait vraiment retourné ces sourires charmeurs, avec ces lèvres qu’Ernest était très content d’avoir modifié pour ne pas se souvenir de quand ils s’étaient embrassés.

Il ne fallait pas repenser à cela, ne pas s’imaginer combien le jeune Macmillan aurait voulu être à la place du plus vieux, là tout de suite. Et éviter de rire en voyant Herrera s’horrifier et gesticuler pour prendre conscience des dégâts. Il s’accorda à peine un sourire, qu’il dissimula vite dans sa main alors qu’il finissait de se redresser.
C’est plus prudent, et ce n’est pas nécessaire non plus que tu restes blond.
Ernest était satisfait de l’avoir perturbé et gêné, de le voir un peu énervé et irrité. Satisfait de le faire réagir comme ça. Même si c’était juste parce qu’il avait changé la couleur de ses cheveux. Ainsi, Ethan était plus sérieux, moins fanfaron, et allait peut-être éloigner son bras et cesser de se croire chez lui. Ernest se retrouva tout de même un peu dérouté par la remarque soudaine. Je t’écoute. Il avait plutôt imaginé l’inverse, lui… Herrera aurait été enthousiaste de le revoir, lui aurait ressorti ses demandes, l’aurait peut-être supplié un peu, Macmillan aurait pu jouer au grand prince…
Bon, il l’avait peut-être pas volée celle-là.
Il s’éclaircit la gorge, un peu gêné.
J’ai beaucoup réfléchi, ces derniers temps. À ta proposition. Et je voudrais l’accepter, si elle tient toujours, et si je peux faire quelque chose pour… ton groupe.
Il ne regardait pas Herrera en disant cela, manipulait plutôt la canne sur laquelle il avait cessé de se reposer. L’accessoire était dans un bois précieux, presque un bois de baguette, et un pommeau orné de façon discrète mais précise. De nombreuses lignes de runes, qui n’étaient pas de la main d’Ernest, complétait ce très riche cadeau de son père, pour la sortie de l’hôpital. Le genre d’objet normalement discret qui, si on l’observait plus précisément, montrait à quel point son propriétaire venait d’une famille aisée. Ernest ne pouvait pas remarquer ce genre de choses, trop habitué, pour lui la chose n’était qu’une canne, mais une canne offerte par son père. Il en caressa les lignes de runes d’un air pensif.
Je n’en peux plus d’être inutile, précisa-t-il finalement, dans un petit aveu qu’il n’avait pas prévu.
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MessageSujet: Re: THERNIE #1 | Resist it.   THERNIE #1 | Resist it. EmptyLun 27 Avr - 21:34
février 2007 - the suburbs
The only way to get rid of temptation is to yield to it. Resist it, and your soul grows sick with longing for the things it has forbidden to itself.
Pas nécessaire ? Ah ! Avec sa réplique bien sentie, Ernest ignorait délibérément ses efforts de maintenance. Il se trompait de bout en bout : ce blond était parfaitement et complètement nécessaire, aurait voulu rétorquer Ethan. L'entretien de sa plastique faisait partie de ces petites choses qui l'aidaient à tenir, à Dagobah, une de ces routines aidant à maintenir un semblant de normalité dans leur quotidien chaotique. Les autres toléraient ses quarante-cinq minutes de salle de bain matinales car (en dehors du fait qu'il aurait été peine perdue de lui faire abréger son skincare) chaque habitude anodine, chaque loisir superficiel pouvait s'avérer essentiel aux yeux de ces fugitifs blottis dans leur confort de fortune. C'était en conclusion bien une mentalité de riche nanti que de bafouer sans vergogne le blond solaire d'Ethan, un blond de pauvre, même, volé dans une chaîne de magasin moldue.

Ethan, contrarié de ne pas être aussi beau qu'il l'avait prévu, préférait planquer son ego blessé derrière un mépris de classe dont il n'avait pas vu de trace chez Ernest. C'était un snob, sans aucun doute (il n'y avait qu'à voir la canne faite d'un bois précieux qu'il avait pris pour accessoire, probablement un « truc quelconque » qui traînait dans le grenier des Macmillan, ainsi que ses manières précautionneuses, dans les gestes et dans le parler) ; mais Ethan de toute mauvaise foi qu'il pouvait être n'aurait su lui imputer la condescendance des Sangs-Purs envers ceux d'une lignée moins noble. La condescendance d'Ernest était elle toute intellectuelle - et était ressortie sous un agacement dont Ethan avait peiné à cerner entièrement la cause, quatre mois plus tôt. Peut-être qu'Ethan se trompait, au final ; ils se connaissaient peu, après tout.

« J’ai beaucoup réfléchi, ces derniers temps. À ta proposition. Et je voudrais l’accepter, si elle tient toujours, et si je peux faire quelque chose pour… ton groupe. »  Attiré par le ton de la confidence adressé à sa canne, Ethan se rapprocha sur le banc glacé. Inutile. Oh-oh. Ainsi donc on en avait marre de sa vie bien rangée ? Il se retint de lui faire une remarque sur cette dernière, ravalant sa curiosité quant à sa femme (une Sang-Pure allemande de l'âge de sa mère, avait lâché Sohan, énervé qu'il les ait largués pour ça) et le salaire mirobolant qu'il devait se faire en fin de mois. Non, la marge entre son comportement défensif en novembre, et cet appel sorti de nulle part était bien trop importante ; il n'y avait pas besoin d'avoir le flair de journaliste d'Ethan pour comprendre qu'il se tramait quelque chose dans la vie de Macmillan. Quelque chose d'assez énorme pour le faire de nouveau prendre des risques. « Peut-être qu'elle tient toujours », fit-il en haussant légèrement les épaules, entretenant une part d'ombre (inexistante) en glissant sa main dans le dos d'Ernest, pour l'instant sagement posée sur le dossier du banc. « Je peux savoir ce qui t'a fait changer d'avis, exactement ? » Il s'était légèrement penché, et tentait de décrypter le visage de son ancien comparse comme pour y lire la vérité avant qu'il ne l'énonce ; une bonne excuse à la proximité physique, qui semblait gêner Ernest (ce qui était en soi un plaisir) et ainsi, peut-être, le pousser à lui révéler ce qui l'avait amené jusqu'ici. « T'avais pas l'air franchement emballé, la dernière fois », ajouta-t-il, un léger sourire sur ses lèvres bien trop fines.
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MessageSujet: Re: THERNIE #1 | Resist it.   THERNIE #1 | Resist it. EmptyLun 27 Avr - 21:36
fév. 2007 — the suburbs
The only way to get rid of temptation is to yield to it. Resist it, and your soul grows sick with longing for the things it has forbidden to itself.

Ernest regretta ses mots dès qu’il les prononça. S’en pinça les lèvres, fronça les sourcils, grommela des mots informes à voix très basse. Qu’est-ce qu’il racontait à Herrera… C’était pas ses affaires, comment il se sentait. La preuve qu’il s’en moquait, puisqu’Ethan le rembarrait presque, l’air de rien. Macmillan reporta brusquement son regard sur lui pour le voir souriant et tranquille alors qu’il lui disait… peut-être ? C’était quoi son jeu ? Quelques mois plus tôt Ethan l’avait presque supplié de les aider et maintenant il jouait la fine bouche ?
Dans son dos droit soigneusement adossé au banc, il sentit la main d’Ethan glisser contre son manteau. Rien qui ne perce, rien qui ne ressemble véritablement à un contact, mais le vieil homme se pencha brusquement plus en avant, pour échapper à la pression. Il avait à peine géré (ou esquivé) cette semi-agression qu’Ethan se penchait à présent vers lui, un sourire aux lèvres, des yeux intenses posés sur ses fausses rides. Ernest était au comble de la gêne, n’ayant certainement pas anticipé ce genre de rapprochement, et sentit son visage rougir d’embarras. Ses oreilles ne s’étaient pas encore enflammées, et c’était bien sa seule consolation dans cette situation plus que honteuse.

Si l’objectif avait été de le déconcentrer, c’était parfaitement réussi. Ernest peinait à se souvenir pourquoi il se trouvait là et de quoi retournait exactement la situation en cours. Des mois, des années, qu’il n’approchait plus de gens qui puissent lui plaire. La notion même de baiser ne lui rappelait que ceux qu’il forçait avec son épouse. Les contacts physiques étaient devenues glaçants. Personne ne le réchauffait plus, ne l’approchait plus. Et voilà qu’Ethan, Ethan lui-même, même brun, même avec le double de son nez, se penchait chez lui et chuchotait presque contre son…
Le sourire attira son regard, qu’il remonta vite. Non, non, ressaisis-toi Ernie, on joue encore avec toi. Ethan c’est celui qui a couché avec toi pour te remercier d’avoir réparé ses lunettes. Il pourrait te caresser la joue juste pour te faire chanter comme un rossignol et que tu fasses exactement ce qu’il veut de toi.
Ernest avait juste cru qu’avec le physique d’un vieillard et un corps mal accordé, on ne trouverait vraiment plus rien avec quoi jouer.

Il se racla la gorge en détournant la tête. Ses mains jouaient sur le pommeau de la canne, se serraient, pour dissimuler leurs tremblements. C’était ridicule, de trembler pour si peu, mais le corps d’Ernest n’était vraiment plus du genre coopératif. Les questions d’Ethan le frappèrent en retard, et glacèrent l’homme un instant réchauffé. Un instant, il avait oublié quand et où il se trouvait.
Mais la réalité de sa vie le rattrapa d’un brusque assaut, alourdit ses épaules, ploya sa tête. Lui ne souriait pas.
Je suppose que si tu me le demandes c’est que c’est un besoin de notre collaboration. C’est compréhensible, au vu de ta situation.
Ernest s’était habitué à ce que les questions n’en soient pas vraiment. Les gens, surtout son père, sa femme aussi, aimaient lui poser des questions qui semblaient innocentes mais qui déclenchaient des catastrophes s’il refusait d’y répondre. Lorsque tu demande quelque chose à quelqu’un, Ernest, c’est la moindre des choses de répondre à leurs questions. La voix de Dougal résonnait toujours dans sa tête aux pires moments.
Je te dois donc une explication.
Il le dit avec toute la détermination du monde mais ça ne rendait pas la chose plus facile. Ernest était heureusement habitué à se forcer. Il vit le mur se dresser à l’idée d’évoquer son fils, son accident, les semaines d’impuissance complète. Il ne savait pas faire autrement que de foncer face à ce mur, et former les mots les un après les autres dans sa tête. On formait une phrase, précise, chaque mot si distinct qu’ils perdaient leur sens, jusqu’à ce que ce soit plus que des sons. Et ainsi avec la tête absolument vide sinon de ces mots, on se lançait, quitte à s’en faire mal à la gorge :
Mon fils est mort.
Il était en sueur, haletant, sa tête résonnait de ces syllabes, de ces sons qui retrouvaient leur sens et qui lui bloquaient la gorge. Impuissant, il l’était complètement, petit et ridicule, incapable de faire quoi que ce soit. Emilia avait raison, Emilia avait…
Je veux juste être utile, rajouta-t-il, sans commenter davantage la brusque déclaration qu’il avait réussi à expulser.
Et pris d’une brusque colère, indigné d’être traité ainsi, ridiculisé par un homme qui semblait incapable de prendre quoi que ce soit au sérieux, il se tourna de nouveau vers lui pour le fusiller du regard :
Voilà maintenant réponds franchement. Tu as besoin de mon aide, oui ou non ? Je ne suis pas là pour rire, Herrera.
Contrairement à lui, qui ne semblait rien prendre au sérieux. Surtout pas lui. Mais quel imbécile il avait été de le contacter…
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MessageSujet: Re: THERNIE #1 | Resist it.   THERNIE #1 | Resist it. EmptyLun 27 Avr - 21:51
février 2007 - the suburbs
The only way to get rid of temptation is to yield to it. Resist it, and your soul grows sick with longing for the things it has forbidden to itself.
Ethan fronça légèrement les sourcils au changement de ton. Comme si Ernest s'était brusquement ressaisi : plus droit en dépit de son corps raidi par son déguisement de vieil homme, le regard de nouveau rivé sur un point X (comprendre autre que lui), à parler strictement business – puisque c'était bien pour ça qu'ils étaient là, non ? semblait lui indiquer ce soudain revirement. Ethan attendit, regard rivé sur Ernest tandis qu'il prenait son élan. « Quoi ? », s'impatienta-t-il légèrement, sentant une pointe d'appréhension naître dans son torse. Il se redressa à son tour légèrement, guettant avec une impatience anxieuse qu'Ernest se débloque (il avait l'air coincé sur sa détermination farouche, à l'instar des photos des journaux moldus), et lui avoue enfin ce qui...

« Mon fils est mort. »

Dire qu'Ethan dégringola du piédestal où il paradait depuis le début aurait été un malheureux euphémisme. Il venait de se casser les dents sur cette révélation choc, et ravala en conséquence prestement son sourire.
Merde.
C'était beaucoup pour une phrase, d'apprendre à la fois la naissance et la mort du fils Macmillan. Beaucoup pour un Ethan qui s'était attendu à une réponse proche d'un « ras-le-bol d'être un Sang-Pur exploité par ses proches ». Il n'avait pas pensé qu'une chose pareille aurait pu arriver à Ernest : un enfant, un foutu gosse, et qui plus était un gosse mort et enterré. « Je... » « Je veux juste être utile. » Ethan referma la bouche devant cette brusque coupure. Ernest se tourna vers lui, lui lançant un regard noir qui n'admettait aucune plaisanterie – sauf qu'Ethan n'avait plus envie de plaisanter, en cet instant précis.

Devant la blessure visible de Macmillan, il se sentit soudainement idiot d'avoir cherché à le bousculer gentiment, comme pour lui rappeler à la fois cette époque où il avait eu des vues sur lui, à l'Ordre, et pour lui dire que tout ça n'avait plus vraiment d'importance après tout ce temps (rebuffade finale y compris). Et en l'occurrence, absolument plus rien de tout ça n'avait d'importance devant la mort du fils d'Ernest. « Oui, bien sûr qu'on a besoin de toi », répondit-il sans détour, encore sonné par le choc. Il retira sa main du dossier, comme soudainement conscient de cette invasion de l'espace personnel d'Ernest ; il suspendit son geste, un instant, et après une brève hésitation, la main vint se refermer sur l'épaule voûtée par le déguisement. « Je suis désolé. Il resserra légèrement sa prise. Vraiment. » Mais... Comment ? Pourquoi ? Mille questions se bousculaient dans l'esprit fouineur d'Ethan face à cette nouvelle information ; mais la famille et les morts, chez Herrera, restaient un terrain sacré et en dépit d'une année et demi en école de journalisme, il ne pouvait se résoudre à cuisiner Ernie sur le vif. Personne ne le payait pour franchir la limite, et il aurait tout le temps de satisfaire sa curiosité, une fois que le marché serait accepté.

Il le relâcha finalement, ramena sa main à ses propres jambes. « Hm, pour en revenir au deal, je ne peux toujours pas t'en parler directement. Il va falloir que tu viennes voir par toi-même. » Drôle de considérer Yaxley comme un secret d'état, quand actuellement le dossier top secret devait être en train de lire un livre, enroulé dans un plaid en tartan. En neuf mois, la promiscuité avait eu raison des secrets du quotidien et Logan, tout mystérieux et froid qu'il avait pu paraître, était en réalité bêtement humain – un comble pour un Halfer. « T'es libre là, tout de suite ? » Ethan l'interrogea du regard ; pourquoi pas ? Les psychomages avaient l'avantage de pouvoir se décommander plus aisément qu'un employé au Ministère, et les choses commençaient à presser, à Dagobah.
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MessageSujet: Re: THERNIE #1 | Resist it.   THERNIE #1 | Resist it. EmptyLun 27 Avr - 21:52
fév. 2007 — the suburbs
The only way to get rid of temptation is to yield to it. Resist it, and your soul grows sick with longing for the things it has forbidden to itself.

Ernest ne savait pas contre quoi il voulait se protéger en agressant ainsi Ethan. Il avait été trop habitué à ce qu’on lui reproche ses faiblesses et ses sentiments, et il se préparait donc toujours à défendre ce qu’il venait d’énoncer. Lorsqu’on était en guerre on ne se laissait pas aller aux sentiments, lui expliquait son père. Il fallait se renforcer et s’endurcir, arrêter de se chercher des excuses et forcer ce qui gêne. Ernest obéissait, comme toujours, à moitié.
Ethan ne souriait plus après sa déclaration, ne rigolait plus, il avait ce grand regard ahuri de celui qui ne savait pas dans quoi il s’était retrouvé. Ernest refusa de s’en vouloir de l’avoir gêné. Il n’avait pas envie de mentir et de jouer l’hypocrite avec le rebelle, il le faisait déjà pour les autres, y en avait marre de s’épuiser pour rien. Herrera n’avait qu’à réfléchir avant de parler. N’avait qu’à prendre en compte les autres, lui, pour une fois.
Ernest était encore énervé et aurait voulu le rester lorsqu’Ethan prit la parole. Un homme comme lui ne pouvait cependant pas résister à quelqu’un qui lui disait aussi clairement, nettement, qu’on avait besoin de lui. Lui-même se retrouva surpris de sa propre réaction et de l’impression de se dissoudre sous le regard d’Ethan. Son cœur battait trop fort alors qu’on lui saisissait l’épaule et qu’on s’excusait… de quoi ? Un instant, son souffle se perdit à son tour, comme évanoui dans un instant suspendu où Ethan le regardait en face, sans moquerie ni sourire ou bravade. Un instant, très court, il eut envie de se pencher en avant et de venir se poser sur l’épaule de celui qui le secourait. De sentir davantage de cette pression protectrice et de cette sollicitude qui lui manquait tant. À voix basse il lui dirait tout, se délesterait de ce poids immense, accuserait enfin sa femme, puis lui-même, puis de nouveau sa femme, fondrait sûrement en larmes…

L’instant se termina heureusement sans qu’il ne cède. Ethan le lâcha et tout le monde se retrouva de son côté du banc, comme il le fallait, à parler d’autre chose que de la mort d’un enfant. Ernest prit une profonde inspiration pour tenter de remettre en place ses pensées. On range, on remet dans le placard, on remet sur le devant les choses importantes : la résistance, aider le groupe d’Ethan, pratiquer son métier pour ce en quoi il croyait.
Et quand Ernest rattrapa finalement les rênes de ses pensées, Herrera vint de nouveau tout bousculer.
Pourquoi tu ne peux pas m’en parler ? Vous avez un serment ? Je ne vais pas me soumettre à n’importe quel sortilège, je te préviens.
La voix était redevenue hautaine et suffisante, accent bien britannique, parlé un peu ralenti qui ne faisait qu’accentuer cet air de sortir tout juste d’un manoir austère. Puis la question d’Ethan, en retour, qui laissa Ernest un peu abasourdi.
Techniquement oui, répliqua-t-il vite mais sur la défensive.
Les yeux plissés, il essayait de comprendre ce que manigançait Ethan, comme s’il pouvait le legilimencer avec son regard. Ernest n’aimait pas l’inconnu. Il n’aimait pas les choses qui n’étaient pas prévues.
Pour aller où ? Faire quoi ? J’ai une heure et demie, pas plus, rajouta-t-il presque déjà indigné.
En plus de tout cela, il n’avait pas envie qu’Ethan le voit marcher. L’homme était peut-être un imbécile, mais il risquerait tout de même de comprendre que ses difficultés n’étaient pas uniquement un jeu pour coller au déguisement.


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MessageSujet: Re: THERNIE #1 | Resist it.   THERNIE #1 | Resist it. EmptyVen 1 Mai - 17:32
février 2007 - the suburbs
The only way to get rid of temptation is to yield to it. Resist it, and your soul grows sick with longing for the things it has forbidden to itself.
C'est qu'il se méfiait, le bougre – le monde à l'envers, quand on considérait qui était riche, marié, bien sous tous rapports et qui était un hors-la-loi détenant dans sa tente un Halfer recherché par la moitié des forces du Ministère (c'était ce que s'imaginait en tout cas Ethan, qui avait entendu parler des deux autres Yaxley du gouvernement – certainement pas le genre de sorcier qu'il aurait voulu croiser lors d'une promenade dans les Highlands). « C'est plus compliqué que ça, mais pas de sort ni d'embrouille, juré. » Ethan leva les mains, paumes ouvertes comme pour lui montrer qu'il n'y cachait ni Serment Inviolable, ni contrat fallacieux l'enchaînant dans les petits caractères à une vie de rébellion indésirable. Seul un sourire était revenu trôner sur ses lèvres, moins flamboyant néanmoins que les précédents. Juste de quoi inciter Ernest à le croire – et puis, Ethan était simplement content qu'il accepte, enfin, sa proposition après une cour insistante (et dangereuse) de plusieurs semaines.

Ils prenaient un risque, en laissant Ernest entrer au camp. Il prenait un risque, avec cette initiative personnelle dont il n'avait parlé qu'à peu de monde, en novembre... Qu'à presque personne, en réalité : Sam était le seul au courant qu'Ethan était allé « chercher de l'aide auprès d'un ami ». Et au vu des circonstances pour le moins brutales de ce déclic, Ethan était également certain que le vampire n'en avait rien dit – et n'en dirait rien jusqu'à ce qu'Ethan ramène ce qu'il espérait être une partie de la solution à l'épineux silence de Yaxley. « Je te fais confiance. » Il détailla de nouveau le visage contrarié d'Ernest, une façade close où ne semblait filtrer aucune lumière. C'était à la fois une mise en garde et l'occasion de lui rappeler ce qu'il misait en l'invitant, quand bien même il avait su que les choses se dérouleraient ainsi, quand Ernest l'avait rappelé – on ne se manifestait pas de longues semaines plus tard sans bonne raison. Il y avait toujours la possibilité qu'Ernest ait basculé de l'autre côté, que son père, sa femme, son entourage de l'élite l'ait converti à la cause ennemie. La possibilité qu'Ernest ait menti sur son fils, ou tout du moins déguisé la vérité – et s'il cherchait à se venger de l'Ordre ? Et s'il cherchait à se venger de lui ? Ethan connaissait en réalité Macmillan affreusement mal et n'avait eu l'occasion que de jeter de brefs coups d'oeil à sa personnalité atypique. Il doutait en revanche qu'il se soit découvert un formidable don d'acteur depuis leur dernière rencontre ; la tension dans son corps qu'il avait sentie, en le touchant quelques minutes plus tôt, relevait d'une théâtralité d'expert qu'il aurait bien eu du mal à imputer à un Ernest aux expressions claires et aux remarques éloquentes, qui l'avaient déjà plusieurs fois trahi aux yeux d'Ethan.

Il acceptait – enfin ! Ethan retint de se réjouir trop vite et trop fort, et se contenta d'un sourire ravi. « Ouais, ça suffira pour une première fois. » Ethan se redressa, allant donner deux légères tapes sur la jambe du psychomage pour conclure leur accord et l'inciter à le suivre. S'il avait un peu mieux pris le temps de connaître son ancien camarade de l'Ordre, il aurait compris qu'il lui accordait une faveur doublement généreuse : Ethan ignorait néanmoins tout du besoin précieux de prévoir et de planifier de Macmillan, sacrifié sur l'autel de la spontanéité impulsive du résistant. « On n'a qu'à aller transplaner dans les toilettes là-bas », ajouta-t-il en se levant, indiquant de la tête les toilettes publiques à quelques dizaines de mètres. Ils seraient certains de ne pas être vus, dans cette banlieue qu'il connaissait mal ; il revint à Ernest, considérant un instant son visage plissé de rides. « Quoi ? T'aimes pas les toilettes moldues, c'est ça ? » ajouta-t-il avec un sourire vaguement goguenard, où se lisait très clairement un snob de jugement – rien de tel que de reprendre les vieilles habitudes pour jeter un voile sur les confessions douloureuses d'Ernest.
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