les mots ne sèchent pas les pleurs, les mots ne réparent pas les coeurs
✘ Molly & Johannes
▬ Vous comprenez. Non. Oui. En vérité Johannes avait choisi d'y consentir, parce que depuis quelques jours il voyait son monde s'effondrer, bien plus que lorsqu'il avait vu le Lord monter au pouvoir, bien plus que lorsqu'il avait quitté le ministère, bien plus que lorsqu'il avait dû fuir pour rejoindre l'Ordre et bien plus que lorsqu'il avait vu le monde de son frère s'effondrer alors qu'il faisait face au drap blanc qui recouvrait le cadavre de son épouse. Il ne pensait pas que les choses pouvaient continuer à tomber plus bas. L'obscurité était bien un puit sans fond qui laissait peu de possibilité à un échappatoire et se délecter à tirer un peu plus ceux qui se raccrocher à l'espoir. Au moins Johannes la voyait encore cette putain de lumière, ce ciel qui le narguait et il ne pouvait pas s'empêcher d'afficher un demi-sourire serein sur ses lèvres alors qu'il traversait les couloirs vide de la Fawkes, il était encore tôt, l'annonce était tombé quelques heures plus tôt. Sa nouvelle nature ne lui permettait pas de continuer à enseigner, trop dangereux pour les élèves et les parents ne voulait pas entendre parler d'un hybride, encore moins d'un vampire pour donner des cours à leur élèves.

Johannes comprenait, l'inquiétude des parents, mais il s'entêtait à penser que c'était des craintes infondées, tant qu'il était nourri, il n'avait aucune raison d'utiliser ses élèves ou collègue comme casse-croûte, il pouvait très bien s'installer dans les sous-sol de la Fawkes, ce qui lui aurait permis de donner ses cours en pleine journée. Et si, un jour un accident arrivait, alors là il comprendrait, la peur, les craintes qui auraient alors fondées. Il n'aura pas cette opportunité, de prouver que l'on pouvait être un hybride et enseigner. Était-il seulement surpris? Pas vraiment, Remus Lupin avait enseigné pendant un an à Poudlard et le moment où sa nature de loup-garou fut révélée il y avait eu toute une levée de bouclier. Les hybrides n'avaient pas leur place dans l'enseignement et dans le gouvernement actuel, ils n'avaient pas leur place dans la société tout court. Au sein de l'Ordre? C'était compliqué aussi, depuis le raid sur l'une des planques, les choses avaient été restructurée et il avait contesté beaucoup de chose, autant sur l'isolement des hybride à Sweet River que le système hiérarchique où leur avenir dépendait en partie d'adulte qui auraient dû vivre une jeunesse dorée, sans se soucier de la guerre et des pertes. Ça le rendait dingue.

Huit ans, et il continuait à tenter de s'accrocher à son optimisme et cet espoir naïf que les choses ne peuvent que s'arranger. Il avait envie de continuer  s'y accrocher parce que s'il ne faisait pas, alors qui le ferait? Fawkes était un symbole d'espoir et même celui-ci venait de prendre un goût amer. Johannes avait envie de lâcher, de laisser le vide se charger de lui et peut-être qu'il toucherait le fond, qu'il aurait une idée à quel point il allait devoir travailler pour rejoindre la lumière. Il était en colère, contre tout le monde, lui-même et personne à la fois. Le sentiment d'injustice lui donné des vertiges et lorsqu'il atteignait la porte de sa salle de classe, il disparu presque immédiatement à l'intérieur, claquant la porte. Un message clair à tous témoins de ne pas venir le déranger, de toute façon personne ne viendra l'importuner. Il était tard, mise à part Molly et quelques collègues, il n'y avait plus personne. Oh Molly. Johannes l'avait soutenu l'instant où il avait eu vent du projet, jamais par le passé il avait considéré la voie de l'enseignement et pourtant, la Fawkes avait été une évidence. Dommage qu'il avait fallu tout gâché, mettant un terme à une situation dans laquelle il s'était rarement sentie autant à sa place.

Ouvrant la porte de son bureau, il regardait celui-ci, ce n'était pas aussi majestueux que ceux de Poudlard, il y avait le minimum et en quelques coup de baguettes magique il aurait fait ses valises et il sera prêt à partir. Tâche d'une simplicité déconcertante et pourtant, il n'arrivait à rien, se perdant dans l'observation de la pièce, puis il tourner la tête vers la fenêtre, la vue n'était plus la même que celle qu'il observait le matin en arrivant. La nuit d'encre enveloppé les lieux et s'il voyait très bien à l'extérieur, ça n'avait rien à voir. On ouvrait la porte de son bureau, un léger soupire soulevant sa poitrine, il avait entendu les pas, le souffle, l'hésitation, car s'il avait perdu des choses auxquels on ne pouvait pas donner un prix, le sorcier avait aussi récupéré quelque attributions qui était plus proche de l'animal. Les sens plus développés, vitesse accrue, possibilité de voir dans le noir, ça lui faisait une belle jambe, lui qui préféré le jour et laisser la nature, comme les gens le surprendre. Il devait se sentir plus en phase avec son environnement et tout ce qu'il constatait était le trop plein d'information.

Johannes fermait les yeux, afin de se concentrer sur l'essentiel à nouveau, alors qu'il se retournait, un sourire timide, mais sincère sur les lèvres.

« Molly... » Qu'il la saluait doucement, alors qu'il s'attendait à recevoir le fameux discours, celui de la directrice, celui qui lui assurait que s'il y avait une autre solution, si les parents étaient moins con et le monde moins peureux. Et Molly, elle savait  quel point s'était des foutaises, alors qu'elle lui demandait de ne pas le prendre personnellement. Difficile de faire autrement quand ta nature était remise en cause plutôt que ton travail ou la personne que tu étais. Oui, Johannes était amer, mais il écoutait, sans interrompre, même si ça le démangeait, même s'il savait que Molly était sincère. Il avait déjà tout entendu, tout les discours, de pitié, les excuses et il y avait eu des disputes, des insultes. Il souriait, parce qu'il imaginait Molly fait face à Elias, dans un duel. Il ne voulait vraiment pas que ça se réalise un jour.

« Merci... » Répondait-il avec difficulté alors qu'il faisait un pas en arrière. « Difficile de ne pas croire être autre chose qu'un monstre dans ses conditions. » Admettait-il. « C'est bien les monstres qu'on isole en groupe loin du reste de la société »  Dans une prison à ciel ouvert, mais une prison quand même, parce que Sweet River, c'était ainsi qu'il voyait ce village, il l'avait vu le moment où la décision de regrouper les hybrides avait été prise. « Je sais que tu n'aimes pas cette situation plus que moi Molly, j'ai juste... il se coupe un instant par éclat de rire nerveux, j'ai du mal à croire qu'on puisse me voir autrement. Au mieux maudit et donc à éviter, au pire une bête à chasser si on peut pas la domestiquer. Et moi qui pensait que devenir mangemort était ce qui pouvait m'arriver de pire... »

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✘ Molly & Johannes
▬ « Je trouvais pourtant que cette barbe me donnait un certain charme qui me permettrait au moins de semer le doute sur ma nature. » Renchérissait-il avec un léger rire en caressant l'objet de leur plaisanterie légère. Une barbe qu'il faisait pousser pour cacher un peu de son état blafard de vampire. Peut-être était-ce exagéré, mais il avait cette fausse impression d'avoir un peu de couleur, puis ça lui donner un look de baroudeur qui était approprié dans ces circonstances. « Arthur et tes enfants ont de la chance de t'avoir, j'espère qu'ils ont conscience quelle femme et mère formidable tu es. » Vraiment. Johannes était sincère, touché par ses mots aussi. Son sourire, néanmoins, s'effaçait doucement, s'il voulait bien croire que Molly le pensait, vraiment, mais son optimisme habituel n'était pas là et il dirait même qu'il était plutôt armé d'un certain ressentiment dans toute cette histoire. Blessé dans son orgueil, blessé parce qu'aujourd'hui, qui il était n'aurait plus autant d'importance que ce qu'il était. Peut-être qu'il aurait dû se laisser faire vider complètement par le vampire qu'il l'avait mordu, la mort semblait une fin plus douce que l'état dans lequel il était actuellement. Il s'abstiendra de faire une déclaration pareille à Molly, il ne voulait pas lui briser le cœur.

« Ne le prends pas contre toi, Molly, mais j'ai des doutes que l'Ordre se bat vraiment pour les hybrides. » Il y avait des gens qui se battaient pour eux, il voulait bien le croire, mais l'Ordre avait d'autre préoccupation, surtout depuis le raid sur Wolverhampton. « L'Ordre a clairement d'autres priorités, celle qui justifie l'existence de la hiérarchie actuelle et l'accumulation de secrets. Ce sont les mêmes préoccupations qui ont été un obstacle pour la création de Fawkes, et c'est très bien qu'il y ait un objectif clair dans la tête de certain, mais c'est difficile pour le reste de s'en contenter et donc, je veux bien croire que se battre pour le droit des hybrides est la dernière chose dans la tête des membres de l'Ordre quand il essaye de se battre pour leur survie et leur propre droit. » Il adressait un sourire triste et désolé à Molly, posant ses mains sur ses épaules. « Je sais que tu te battras, pour toutes les causes Molly, mais toi et moi savons très bien que convaincre les autres est une tâche difficile. Le jour où Sweet River sera un abri pour tous, peut-être je pourrais enfin croire qu'il y a une volonté d'intégrer les hybrides, de nous intégrer. » Corrigeait-il, conscient que si ses propos n'avaient pas changé depuis le premier jour où il avait entendu parlé de Sweet River, aujourd'hui, il devait s'ajouter dans l'équation. « Si un jour, nous parvenons à renverser la vapeur, l'intégration des hybrides ne sera pas la priorité du gouvernement. Il y aura bien d'autres dossiers à régler, et on ne pourra pas imposer les choses aussi facilement que l'on le prétends. Il y a toute une génération qui est en train d'apprendre que les né-moldus sont des serviteurs, des esclaves pour servir les sorciers et les hybrides des créatures à marquer, dresser ou tuer, ce n'est pas des idées que l'on va pouvoir effacer d'un claquement de doigts en imposant des lois. Si on voudra éviter des conflits armés, il faudra éduquer, être patient et savoir pardonner, mais je n'ai pas l'impression que le pardon est la position de Kingsley, pas plus que l'intégration des hybrides. Si nous sommes pas capable de les intégrer au sein de notre propre résistance, je ne crois que l'on en soit capable dans la société. » Une fois de plus, un sourire triste s'esquissait sur ses lèvres alors qu'il la lâchait, glissant ses mains dans les poches de son pantalon. « Mais merci de le croire pour moi, pour nous, c'est que tout n'est pas complètement perdu. »

Et peut-être qu'après quelques jours, semaines ou mois, il pourra se contenter de savoir qu'il y avait au moins Molly Weasley pour croire en lui. « On a un peu de temps pour boire un coup avant que le jour se lève, qu'en dis-tu? » Proposait-il, même s'il n'avait pas envie de s'enfoncer dans une discussion sur l'Ordre et ses problèmes, il n'avait pas envie pour autant d'être seul. Ce qui était paradoxal, puisque c'était exactement ce qu'il voulait, mais il n'avait pas le cœur à demander à Molly de partir, surtout après une si jolie déclaration d'amitié.

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✘ Molly & Johannes
▬ Douter de l’Ordre, Johannes n’aurais jamais pensé que ça aurait pu être possible. Son oncle avait été un membre de l’Ordre, il avait immédiatement contacté ceux qu’il savait proches de Dumbledore pour leur proposer son aide le moment où Harry Potter avait disparu. Il avait aussi soutenu l’adolescent quand celui-ci avait annoncé le retour de Voldemort. L’Ordre c’était Dumbledore, les idéaux qu’il représentait, au-delà de certaines manipulations de sa part et décisions, Johannes avait toujours eu du respect pour l’homme. Il n’était pas parfait, mais il voulait le bien, tout comme Kingsley, comme tous les autres, comme Molly. Johannes, savait pertinemment qu’ils voulaient tous la même chose: la chute de Voldemort et ses mangemorts. Mais comme Molly le disait si bien, il y avait des priorités différentes et pas de consensus et on ne demandait pas leur avis non plus aux autres membres. Il y avait des choses qui se tramaient dont personne n’avait idée, des missions qui souvent se terminaient mal et des victoires silencieuses qu’ils ne semblaient pas pouvoir partager. On leur demandait de croire, mais beaucoup de gens avaient posé la question à Johannes, ‘Crois en quoi ? En qui ?’, il avait répondu en vous, en nous. Parce qu’il pensait vraiment que ce n’est pas en suivant un nom, une figure que la résistance pourrait survivre. Il suffisait qu’une figure disparaisse pour que tout s’effondre. La résistance ne devait pas avoir de visage, il n’y avait pas de petit acte de trop, que ce se soit au sein de l’Ordre ou en tant que civil et…

« La Fawkes ne sera jamais inutile. » Déclarait-il, brusqué et vexé que quiconque ait pu déclarer cela. « On ne peut pas demander aux enfants de se battre, mais on ne peut pas les laisser attendre, les conditions sont difficiles pour beaucoup de familles. La Fawkes Molly, c’est un moyen d’offrir une opportunité et un peu d’espoir. Le prochain qui remet en question ton projet, tu me l’envoies, j’ai hâte de connaitre leurs arguments. » Parce que s’ils avaient peur de la sécurité des élèves, alors ils pourraient aussi discuter de Sweet River ou de pourquoi certains avaient le droit du luxe de Saint James pendant que d’autres vivaient dans des tentes dans la forêt. La résistance n’était pas parfaite, elle ne pourrait jamais l’être, mais quand il entendait des gens dire qu’ils préféraient sacrifier leur liberté pour le confort d’un toit, il pouvait le comprendre. Tout le monde ne pouvait pas vivre comme des nomades, tout le monde ne pouvait pas être courageux et prendre les armes, parfois d’autres étaient des victimes du régime et ils avaient besoin de soutiens, d’un peu de compassion. « Du moment qu’on te permet de mettre les idées à l’oeuvre, je suppose que ce n’est pas un mal. » Il pourra au moins rendre cela à l’Ordre et au cercle sept qui, si l’idée de Molly n’avait pas fait l’unanimité, l’avait tout de même laissé mettre en place la Fawkes avec Minerva. Johannes souriait, il admirait vraiment la force et la détermination de la sorcière, qu’il prendrait un exemple quand il aura été capable de faire son deuil. Il était encore trop tôt pour être optimiste, il voulait bien croire au monde pour lequel Molly inspirait, il serait partant pour se battre pour cet idéal, il se battrait pour que quelques pas soient effectués dans la direction de cet idéal. « Je maudis et interdis quiconque de te retirer autant de force et détermination Molly… » Murmurait Johannes un sourire sincère sur ses lèvres, surtout après tout ce qu’elle avait vécu, autant de force, de courage et de foi. Il avait de gros doutes sur sa capacité à continuer si un jour il venait à perdre son frère pour de bon, surtout s’ils ne se revoyaient pas avant.

« Je vois, tu es toujours équipée. » S’amusait le sorcier alors qu’il n’eut pas le temps de faire un mouvement qu’une bouteille et deux verres apparaissaient devant eux. « Une excellente bouteille je dirais même! » Faisait remarquer le sorcier en voyant l’étiquette pendant que la sorcière y verser le contenu. Il saisissait l’un d’eux, le tendant en direction de Molly un sourire amusé sur les lèvres. « À l’espoir d’un avenir meilleur et le succès de la Fawkes. » Il prenait le temps de déguster le whisky offert, même s’il était tenté de boire tout d’une traite. Sentant la chaleur de la boisson le revigorer légèrement. « Merci pour tout, vraiment, disait-il détachant son regard du verre pour le relever vers la sorcière, je n’aurais jamais pensé trouver en l’enseignement une vocation. » Un soupir douloureux soulevait sa poitrine, son poignet faisant tourner le liquide ambré dans son verre. « Je ne t’ai même pas demandé, comment tu allais, avec cette colère qui gronde de voir un ami partir et cet esprit combatif, on ne doit pas te le demander souvent… Il souriait reposant le verre sur la table. Alors, comment vas-tu ? »

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✘ Molly & Johannes
▬ Je n'ai pas le droit. Une affirmation qu'il connaissait bien, pour ne pas dire un motto qu'il avait lui-même fait sien le jour où il apprit la mort de son oncle. Cette responsabilité que s'il montrait le moindre signe de faiblesse, de fatigue, tout autour de lui s'effondrait comme un château de cartes. Johannes était le premier à partager ce sentiment, il comprenait et s'il avait envie de rappeler à Molly qu'elle pouvait se permettre de douter, parfois même de craquer, il avait conscience que tout cela, elle le savait déjà. Il voulait trouver les bons mots, ceux qu'elle n'avait pas déjà entendu, ceux qu'elle n'avait pas déjà dis à d'autres qui décidaient de porter leur famille et le reste sur leurs épaules. Lui restait admiratif de cette fameuse force dont elle prétendait ignorer la source, il eu un sourire amusé. « Oh Molly, je pense que ta famille serait un bon point de départ, il était sincère, et il y a ensuite la Fawkes, ce projet que tu as porté avec Minerva. » Son sourire s'effacer légèrement, son regard se voilant. C'était un beau projet, qui lui avait inspiré lui, redonnant un peu d'énergie, un peu d'espoir, pour lui, pour les professeurs, pour les élèves. Il ne pensait pas que son départ de l'école l'affecterait autant, il essayait de garder un semblant les apparences, mais à l'intérieur, il sentait bien qu'il n'était pas aussi solide, quelques jours, auparavant, il avait encore un frère, des amis, un poste à la Fawkes, aujourd'hui, il avait l'amitié de Molly. Il sentait bien que ça ne serait pas assez.

Balayant ses pensées, qu'il qualifia d'égoïstes et uncalled for, il se concentra de nouveau sur son ex-directrice et collègue, son amie, qui lui admettait qu'elle ne pouvait pas s'imaginer répondre à cette question de manière positive. Et il avait l'impression qu'il y avait réellement un écho dans leurs sentiments, ils retrouvaient, alors qu'ils ne vivaient pas la même chose, alors qu'ils étaient bien entourés. Johannes le savait, Molly le savait et si elle en doutait, il pouvait lui rappelait une fois de plus, « Tu n'as pas à porter ce fardeau toute seule, tu le sais, je ne t'apprends rien, mais s'il t'arrive un jour de flancher, je suis certain qu'il y aura quelqu'un pour te soutenir. Pardonne-moi si je me répète, mais même dans les moments de doute, je t'ai toujours vu briller. » Un nouveau sourire sincère s'étirant sur ses lèvres, « Une mère louve se bat jusqu'au bout, coûte que coûte. » Il reprenait son verre, le whisky coulant dans sa gorge.

La mort de Fred avait laissé un creux dans le cœur de la femme à ses côtés, il ne pouvait qu'imaginer la peine que pouvait causer la perte d'un enfant. Ce n'était dans l'ordre naturel des choses que d'enterrer un fils. Johannes pouvait se l'imaginer, car parfois, il avait eu des sueur froide en imaginant la mort d'Elias avant la sienne, et maintenant, avec son état, il craignait que ça arrive, que son frère parte avant lui. Il y avait eu aussi la peur de partir et de laisser tout le monde derrière lui. Cette même peur qui avait envoyé un sursaut d'adrénaline, assez pour pouvoir se métamorphoser, s'échappant ainsi des crocs du vampire qui l'avait transformé. « Fergus Graymalkin... » La pensée s'échappe des barrières que son ses livres, dans un soupir quasi-inaudible qui lui glace la circulation un instant, il lève les yeux vers Molly, hésitant un instant. « Il m'a dit qu'il n'aurait pas à me chercher, admettait-il sur un ton amer, que je viendrais le retrouver de mon plein grès. » Johannes espérait que le vampire se trompait, que rien ne le pousserait à se jeter dans la gueule du loup, si c'était pour un jour aller dans cette direction, il aurait mieux fait de ne pas s'échapper. Le résistant n'osait même pas poser la question que sous-entendait cette confession. Est-ce qu'il irait vraiment retrouver le responsable de son état ? Est-ce qu'il tomberait aussi bas si un jour tout le monde lui aura tourné le dos ?

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✘ Molly & Johannes
▬ Il y avait quelque chose de solennel dans leur échange, peut-être un peu trop au goût du vampire qui avait l’impression qu’ils buvaient à un départ anticipé, comme s’il partait loin et qu’ils ne se verraient pas pendant des mois. Et si ça avait été un choix, bien entendu, ça n’aurait pas été le siens, ni celui de Molly, ni celui de Minerva. Alors pourquoi, bon sang pourquoi était-il contraint de plier bagage, comme s’il avait fait quelque chose de mal. Johannes sentait bien que quelque chose se briser en lui, il avait été déjà secoué par la création de Sweet River, mais y être envoyé, maintenant qu’il était l’un d’eux, il avait été à mille lieux de ce qu’il imaginait pouvoir ressentir. Le vampire tentait de faire bonne figure, d’accepter que c’était mieux ainsi, mais rien, rien ne semblait mieux. Au point qu’il pensait à ce que lui avait dit Fergus, avec une assurance qui avait surpris l’ancien auror. Et s’il pensait que le vampire avait tort, la situation actuelle remettait son jugement en question.

« Il s'agit du vampire qui t'a transformé, c'est bien cela ? - Oui. » Johannes était surpris que ce genre d’information n’était pas encore remonté chez tous les membres du cercle 7, mais peut-être que les uns et les autres avait décidé de le laisser confier les circonstances et le responsable, ou la situation était si tabou qu’ils avaient décidé de ne pas en parler, au-delà de la décision de l’envoyer à Sweet River, comme les autres. Johannes ne demandait pas un traitement de faveur pour lui, il pensait à tous les hybrides qui subissait cette séparation arbitraire, sous prétexte de les mettre en sécurité. Il suffirait que la VB découvre leur camp pour que les choses dégénèrent, voir que certains hybrides se joignent de leur plein grès au nouvel ordre. « Quoi qu'il arrive, que tu restes au sein de l'ordre ou non, tu feras ce qui te semble bon. » Molly poursuivait, Johannes surpris de ses propos et s’il devait certainement trouver du réconfort, il avait plus l’impression qu’elle l’encourageait à considérer les propos de Fergus. Les Graymalkin avaient la réputation d’être sympathisant du Lord depuis la première guerre, jamais il pourrait rejoindre le clan, ses principes n'allaient pas de pair avec leur choix. Il fut vexé que la sorcière puisse penser qu’il serait prêt à prendre ce genre de décision. Ou alors s’était-il mal exprimé. « En tant qu'amie, je te conseillerais juste de faire attention à toi, et de te laisser guider par ton cœur plus que par ta douleur. » Johannes laissait échapper un soupir douloureux, reposant le verre sur la table. Il était embarrassé, car il ne voulait pas donner l’impression qu’il remettait en question toutes ses années de loyaux service au sein de l’Ordre parce qu’ils l’envoyaient dans une planque où il serait séparé de ses amis, de son frère. Il savait où était son cœur, mais la colère et la douleur qu’il ressentait actuellement, s’il choisissait de la ranger au fond de lui, elle finirait par exploser, mais jamais au point de changer de camp. Que ce soit l’Ordre ou le gouvernement actuel, le traitement des hybrides laissaient à désirer, entre les deux, Johannes préférait croire que les mentalités pouvaient changer au sein de la rébellion.  

« Les Graymalkin sont des sympathisants de Voldemort Molly, même s’ils étaient les derniers personnes sur cette terre, je choisirais la solitude comme compagnie. » Ou la mort. Peut-être même que celle-ci l’aura déjà délesté de ce poids.  « Mon coeur, il saigne Molly et je voudrais croire que les choses peuvent changer, mais vu la direction que prend l’Ordre, l’optimiste que je suis est aujourd’hui sceptique au sujet de son avenir, comme celui des hybrides, au sein de l’Ordre, comme dans la société sorcière. » Il marquait une pause, en laissant échapper un léger éclat de rire. « Mais je t’apprends rien, ma position à ce sujet ne date pas d’hier, elle s’est simplement renforcée. » Il repensait à Elias, sa réaction à son égard, cette colère, ce dégoût dans les yeux de son frère qu’il avait élevé. Il ravalait sa salive. Si la déception à l’égard de l’Ordre ne cessait de grandir, il était pour le moment enchaîné à cette rébellion. « Je ne quitterai pas l’Ordre sans Elias. » Pour aller où de toute façon ? Bien entendu, il pense un instant au groupe qui avait quitté l’Ordre plus tôt cet été avec Anthony à leur tête. Son ex lui avait même proposé de les rejoindre, mais Johannes s’était déjà engagé auprès de Molly et Minerva pour les cours de Duel à la Fawkes, il ne voulait pas les laisser tomber. Et maintenant, il y avait Elias qu’il ne voulait pas laisser derrière. Se connaissant, Johannes aura peut-être une autre raison pour rester une fois qu’il se serra réconcilié avec son frère.

Il faudrait une excellente raison pour qu’ils restent. « Je vais être encore dans le coin pour quelque temps, n'hésite pas à venir me rendre visite. »