BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

Malgré son contexte sombre et mature, SM, c'est une communauté qui aime le drama et les rebondissements et qui a un Discord très actif sous l'égide du safe space et de la communauté bienveillante. Qu'attendez-vous pour nous rejoindre ?
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 jiraf ☡ sunflower

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Rafaela Goyle
ENEMY OF THE STATE
Rafaela Goyle
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Crédit : ultraviolences (av). ultraviolences & poupoune & tumblr (gifs). emily corwin & ken follet & libba bray (quotes).
Âge : vingt-cinq ans (14/05).
Occupation : anciennement dragonologue agrégée; désormais fugitive.
Allégeance : l'Ordre, bien entendu.
Particularité : maudite - elle a littéralement donné sa langue au chat.
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MessageSujet: jiraf ☡ sunflower   jiraf ☡ sunflower EmptyLun 13 Avr - 14:02
ethan herrera
I want to know Where I can go When you're not around And I'm feeling down. So won't you stay for a moment? So I can say I need you so 'Cause right now you know that nothing here's new, And I'm obsessed with you, Then I fell to the ground.
Elles ont à peine échangé quelques lettres depuis que Rafaela a répondu à l'annonce lue par hasard dans le Prophet. La dernière missive indiquait une adresse devant laquelle se tient désormais Rafaela, légèrement anxieuse. Elle a un petit poids dans la poitrine, à l'idée de ne pas être adéquate, nerveuse aussi à l'idée de se lancer dans quelque chose de trop gros pour elle. Et si la jeune femme, qui a signé chaque lettre par un élégant Eun-Ji Rosier aux boucles parfaites qui a fait rougir Rafaela de jalousie, n'était d'autre que... qu'un obsédé sexuel?! Ou pire... Elle ne sait pas ce qu'il y a de pire, elle refuse d'y penser, mais elle imagine que ça existe.
Elle se mordille la lèvre avant de regarder sa montre, attendant qu'elle indique qu'elle est exactement à l'heure avant de rentrer dans l'immeuble. Elle monte rapidement les marches jusqu'au troisième étage, se plantant alors devant la porte indiquée dans la dernière missive.

Raf a l'impression qu'elle va étouffer, le petit poids dans sa poitrine étant remonté dans sa gorge. Elle se force à le ravaler. “ Ça va, tu gères, tu gères, ” se marmonne-t-elle à elle-même en repoussant une mèche de cheveux sauvage derrière son oreille. Elle inspire profondément avant de frapper à la porte, préparant déjà ce qu'elle va dire en la (le???) voyant.

Quelques bruits de l'autre côté du battant, on pose une main sur un poignée et le battant commence lentement à s'ouvrir. “ Bonjour, c'est moi, Rafaela-- ” Elle s'interrompt net une fois la porte complètement ouverte, révélant Eun-Ji Rosier. Elle garde la bouche ouverte, la referme dans un claquement, puis s'étouffe en s'enjoquant sur sa propre salive. Elle tousse un peu dans son poing, se sentant devenir rouge d'embarras face au regard inquisiteur de la jeune femme en face d'elle. Elle est à peine plus âgée qu'elle. Rafaela a déjà entendu parler d'elle — elle est de sang-pure après tout — mais elle était plutôt convaincue que ce ne serait qu'une affaire de catfish...
Et non. Non, Eun-Ji Rosier existe véritablement, et elle est très jolie. Un peu trop, même... “ Errr, pardon. Euh. Rafaela... Rafaela Walsh, c'est moi. Je suis là, hm, pour l'annonce? ” Pourquoi est-ce que ses joues sont-elles en feu?

Spoiler:
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MessageSujet: Re: jiraf ☡ sunflower   jiraf ☡ sunflower EmptyLun 13 Avr - 18:51
rafaela walsh
I want to know Where I can go When you're not around And I'm feeling down. So won't you stay for a moment? So I can say I need you so 'Cause right now you know that nothing here's new, And I'm obsessed with you, Then I fell to the ground.
Quelques coups à la porte tirèrent prestement Eun-Ji de sa lecture. Elle enroula rapidement son rouleau de calligraphie, avant de se lever de sa chaise de sol, et marqua un bref temps d'arrêt pour un dernier coup d'oeil au propriétaire. Rien ne dépassait dans le petit atelier, ordonné comme d'ordinaire – s'il y avait bien une qualité qu'on ne pouvait pas lui enlever, c'était une rigueur qu'on méprenait souvent (ses frères et sœurs, surtout) pour une forme d'austérité spartiate. Ce qu'on avait tendance à oublier, c'était que la calligraphie nécessitait un environnement propre et net – il était plus facile de se déconcentrer lorsque son champ de vision était obstrué par un amas d'objets en tout genre. Il fallait dégager physiquement l'espace pour pouvoir vider son esprit – et donner la direction, l'ampleur et la précision à ses tracés d'artiste.

Elle ne connaissait de Rafaela qu'une écriture nerveuse, chaotique, où trônaient quelques taches qui l'avaient fait tiquer – un symptôme courant chez les sorciers de leur âge, d'autant plus prononcé chez les sang-mêlés. Mais Eun-Ji n'exigeait d'elle qu'un peu d'enthousiasme et beaucoup de docilité ; aussi avait-elle rapidement répondu, de ses boucles fines et régulières. Cette expérience (car c'en était indubitablement une) lui était chère, et son dernier modèle ne s'était présenté qu'une fois avant de la planter. Eun-Ji, aussi nerveuse fût-elle de laisser quelqu'un pénétrer l'intimité de son atelier (et de son art), avait foncièrement hâte de mener proprement son projet.

Lorsqu'elle ouvrit la porte, son regard dut faire l'effort de grimper encore quelques centimètres. Elle était plus grande que prévu – plus grande, plus jeune, plus prompte à s'étouffer sur sa propre salive. Les yeux foncés d'Eun-Ji décrivirent un cercle appréciateur sur ses joues roses, la toile lisse de son visage. La qualité de cette peau était, déjà à cette distance, absolument époustouflante. Eun-Ji, sans marquer grand-chose de son trouble, profita de la nervosité de Rafaela pour reprendre sa contenance. « Rafaela, enchantée », fit-elle avec un léger sourire qui transpirait la politesse – un peu faux, mais un masque imparable en toute situation. « Je t'en prie, entre. »

Elle referma la porte derrière elle, non sans un rapide coup d'oeil, invisible dans son dos, à la silhouette. Bien. Parfait. Eun-Ji peinait à croire à sa chance, et avait oublié jusqu'aux taches d'encre sur ses lettres. « Installe-toi, je vais servir le thé. » Elle lui indiqua la méridienne et la petite table à l'européenne attenante, où trônaient le service en céramique, les gâteaux de riz fourrés au haricot rouge, d'autres friandises de riz soufflés, en quantité relative. Chez Rosier-Hwang, on apprenait à recevoir dès le plus jeune âge. Rien n'était laissé au hasard pour mettre à l'aise ses invités – et ses modèles – même lorsque l'hôte elle-même était prise d'une nervosité légère. Les mains d'Eun-Ji fourmillaient légèrement lorsqu'elle prit sa baguette ; la théière fut rapidement remplie d'eau chaude, et le sablier sur la table fut retourné. On ne plaisantait pas avec l'infusion du thé vert, directement importé des meilleurs plantations de Corée.

Quelle peau, pensa Eun-Ji en s'asseyant, ses yeux balayant de nouveau la surface velouté de son visage. « Je suis désolée de t'avoir donné directement rendez-vous ici. Je voulais commencer le plus vite possible », s'excusa-t-elle avec un léger sourire. Elle l'inviterait à prendre proprement le thé une autre fois – au salon, ou même à la maison, si Rafaela appréciait le thé de Jirisan. « Hum. » Eun-Ji n'avait malheureusement pas hérité de l'éloquence élégante de son père, et faisait pâle figure face à la verve des jumeaux durant les mondanités de l'élite – faire la conversation en servant le thé avait toujours été plus dur pour Eun-Ji, qui peinait à rebondir intelligemment sur des banalités. Par où commencer ? « Si tu ne te sens pas à l'aise, tu es libre de partir quand tu le souhaites. » Par la fin, donc. Soit. « C'est... Particulier, comme pratique, je pourrais comprendre. » Même si elle espérait sincèrement que Rafaela et sa peau parfaite, elles, resteraient.
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Rafaela Goyle
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Rafaela Goyle
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MessageSujet: Re: jiraf ☡ sunflower   jiraf ☡ sunflower EmptyMar 14 Avr - 22:08
Rafaela a vu l'annonce complètement par hasard, alors qu'elle était en train d'éplucher le Prophet pour les bonnes affaires de la journée. Rafaela est une pro du coupon et de la bonne occas', elle ne manque jamais de lire et relire les petites annonces jusqu'à ce que sa curiosité (maladive) soit rassasiée. Elle ne sait pas trop pourquoi elle a décidé de répondre à cette annonce-là en particulier. C'était peut-être la mention d'un projet, de la calligraphie, ou juste le ton succinct et mystérieux... elle ne regrette pas un seul instant quand elle se retrouve face à Eun-Ji Rosier, bégayante et aussi rouge qu'une tomate, incapable d'aligner deux pensées cohérentes.
Son cerveau continue son terrible court-circuit quand Rosier lui parle et l'invite à l'intérieur. Rafaela parvient enfin à fermer la bouche en observant avec curiosité le petit appartement, la décoration sobre et délicate et surtout, l'ordre qui y règne. Elle se rend compte à quel point elle est bordélique ce faisant...

« Installe-toi, je vais servir le thé. Oh, ” lâche-t-elle d'une voix éraillée, “ merci. ” Raf s'éclaircit la gorge, mal à l'aise, mais s'assied timidement du bout des fesses sur l'assise désignée par son hôte, mettant son sac sur ses genoux, son nez toujours levé en l'air pour observer ce qui l'entoure. Il finit bien vite par se baiser, se fiant à son odorat pour trouver les snacks les plus proches. Elle n'a jamais rien mangé de semblable — elle comprend rapidement que c'est des delicacies asiatiques et, si elle ne se trompe pas, coréennes — et elle s'en mord les lèvres, essayant de se retenir à grand mal de s'en emparer pour goûter à tout. Elle regarde avec amusement le sablier sur la table, le fumet s'échappant de la théière, les arômes du thé se révélant timidement dans la pièce. « Je suis désolée de t'avoir donné directement rendez-vous ici. Je voulais commencer le plus vite possible. » Raf lève les yeux vers elle et rosit un peu, sans raison particulière si ce n'est les jolis yeux noirs de Rosier. “ Oh, non, faut pas s'excuser, ” bredouille-t-elle à mi-voix en agitant la main dans l'air, faisant presque légèrement la moue. Rosier, enfin Eun-Ji, enfin mademoiselle Rosier, enfin Rafaela n'est pas sûre de comment l'appeler (elle l'a appelée Rafaela mais elle est son employée en quelques sortes, non?), s'assied à son tour autour de la petite table. « Si tu ne te sens pas à l'aise, tu es libre de partir quand tu le souhaites. » Clignement de yeux un peu incompréhensif. Pas très rassurant, tout ça. « C'est... Particulier, comme pratique, je pourrais comprendre. »

Oui, particulier, c'est le mot. Rafaela essaye vainement de se souvenir de la dernière fois que quelqu'un l'a vue nue, sans compter sa famille bien entendu. Elle se souvient vaguement de quelques expériences très embarrassantes à Hogwarts... Tu vas voir c'est super pour la confiance en soi! lui a dit Malachi en lui foutant une tape dans l'épaule avec un rire débonnaire. Sauf que c'est pas lui qui se retrouve à parler nudité avec une femme magnifique dans son appartement... ça aurait été presque moins gênant avec un homme. “ D'accord. ” Sa voix semble un peu plus sûre d'elle. “ Je te dirais s'il y a quoique ce soit mais y'a pas de raison! ” Elle mime peut-être mal son enthousiasme, mais au moins elle y met du coeur. “ Enfin je crois. Enfin, j'en suis sûre! ” rajoute-t-elle précipitamment. Elle se mordille la lèvre, anxieuse, baissant les yeux sur ses mains. “ J'espère juste que tu ne seras pas déçue. ” Sourire encourageant, mais un peu dépréciatif, à son adresse avant de reporter son attention sur le sablier qui n'en a pas fini de... sabler. “ Je peux t'appeler Eun-Ji? ” demande-t-il soudainement, en relevant les yeux vers elle.
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MessageSujet: Re: jiraf ☡ sunflower   jiraf ☡ sunflower EmptyJeu 16 Avr - 15:41
rafaela walsh
I want to know Where I can go When you're not around And I'm feeling down. So won't you stay for a moment? So I can say I need you so 'Cause right now you know that nothing here's new, And I'm obsessed with you, Then I fell to the ground.

Ne pas s'excuser. Eun-Ji se serait à vrai dire bien excusée pour leur nervosité commune ; en tant qu'hôte, elle aurait dû être composée et calme, capable de la détendre et de la rassurer, au lieu d'engager la conversation de manière un peu bancale, avec ses gestes raides, et un sourire de politesse un peu crispé. Eun-Ji avait longtemps eu l'habitude de reproduire les gestes de sa mère en miroir, suivant ses humeurs jusqu'à ce que celles-ci s'apaisent ou, dans le meilleur des cas, jusqu'à ce qu'elle l'embrasse, fière de voir que sa fille, sa seule véritable alliée dans cette maison, la comprenait ; elle dut faire un effort pour ne pas suivre les mouvements nerveux de Rafaela, puisant au contraire la source de son stoïcisme coincé dans son agitation compréhensible. Si elles s'y mettaient toutes les deux... Eun-Ji, en tant qu'hôte, se devait de redresser la barre jusqu'à ce qu'elles puissent naviguer, enfin, en eaux calmes.

Une fois qu'elles auraient abordé le vif du sujet, après une tasse de thé et quelques douceurs, tout irait certainement mieux. Eun-Ji l'avait compris, durant les quelques soirées de son père, les mariages de connaissances au Sang Pur, et d'autres mondanités auxquelles elle était, en tant que Rosier, cordialement invitée à assister. On n'invitait pas assez de monde, chez la maison, pour qu'Eun-Ji ait pu assister à ce petit miracle de relâche ; à la maison, Maman préférait de toute façon à ce qu'on fasse de vraies cérémonies du thé. « Je te dirais s'il y a quoique ce soit mais y'a pas de raison ! Enfin je crois. Enfin, j'en suis sûre ! » Eun-Ji la regarda se mordiller la lèvre et baisser les yeux, intimidée – ses cils étaient aussi longs et fins que le pinceau qu'elle utilisait pour fignoler sa signature, lorsqu'elle n'avait pas son sceau magique sur elle. « J'espère juste que tu ne seras pas déçue. » La perspective de l'être ne lui avait pas effleuré l'esprit une seconde ; aussi Eun-Ji, sortant tout juste de l'observation de ses cils, resta coite à la remarque insensée. « Je peux t'appeler Eun-Ji ? » « Oui, bien sûr », répondit-elle en reprenant sa baguette, un fin sourire aux lèvres qui ne tint pas bien longtemps. C'était toujours une petite victoire que d'être adoubée par son propre prénom ; pas de Mademoiselle Rosier dans le cadre intimiste de son chez elle.

Le thé fut servi dans les pièces d'un bel indigo laqué : de petites tasses aux yeux des Anglais habitués aux services en porcelaine, néanmoins plus grandes que les récipients parfaitement traditionnels qu'elle utilisait lorsqu'elle était seule. C'était assez déstabilisant d'être invitée à poser, éventuellement, nue sous les pinceaux d'une inconnue ; tout était bon pour la mettre en confiance, quand bien même sa mère aurait vu dans ce choix une vilaine entorse aux règles. « Je t'en prie », lui intima-t-elle gentiment en lui désignant de la main les gâteaux coupés en deux, à côté desquels se trouvaient deux petites fourchettes en bois. La laissant à la découverte, Eun-Ji prit le temps de savourer la première gorgée de ce thé magique – la première fournée faisait figure d'amuse-bouche, destiné à habituer le palais à l'amertume délicieuse du thé. La seconde était, sans exception, la meilleure : c'était là que l'arôme des jeunes pousses se libérait avec une douceur envoûtante, coulant sur les papilles avec une force délicate, toujours surprenante les premières fois. Eun-Ji comptait beaucoup sur cette deuxième, espérant qu'elle détendrait Rafaela autant qu'elle avait le mérite de le faire pour elle.

Déjà, ses épaules s'étaient légèrement détendues. Eun-Ji reposa sa tasse, et, bercée par la chaleur familière de ce thé pourtant réputé rafraîchissant, reprit : « Pour aujourd'hui, j'aimerais voir ce que donne l'encre, sur ta peau. » Elle regardait ses yeux, désormais, comme si elle pouvait y déchiffrer ce que donnerait son encre magique sur la grande toile de son épiderme. « On verra plus tard, suivant comment se déroule la séance, mais tu ne seras pas obligée d'être complètement nue, pour cette fois. » Ce serait différent, si Rafaela revenait la voir ; Eun-Ji espérait sincèrement que cette fois serait la bonne. Pour s'éviter l'épineux processus de recherche, des explications, du recommencement (encore) – et parce que si la peau de Rafaela était aussi jolie, unie et nette sur tout son corps... Elle serait une calligraphiste comblée. « Je vais surtout peindre ton dos », ajouta-t-elle, détournant les yeux après une seconde, encore, à l'observer, pour ne pas la gêner plus – elle reprit sa tasse, pour y boire une nouvelle gorgée.
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Rafaela Goyle
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MessageSujet: Re: jiraf ☡ sunflower   jiraf ☡ sunflower EmptyLun 27 Avr - 0:31
Bref soupir de soulagement en entendant l'habitante des lieux lui donner le droit de l'appeler par son prénom; pas le temps de s'attarder sur le joli sourire qui éclaire son visage, Rafaela est rapidement absorbée par le thé qu'elle verse dans leurs tasses, d'une couleur et de proportions inconnues jusqu'alors aux yeux de Raf. Eun-Ji l'invite d'un mouvement gracieux de la main à goûter les confiseries et pâtisseries étranges que Raf n'a jamais goûté; elle lui jette un dernier regard, plein de questions, avant de timidement attraper la première chose lui passant sous la main. Elle hésite, puis prend une petite bouchée, surprise de la consistance du gâteau et surtout, de son goût. Sucré, mais pas assez pour ses papilles inexpérimentées, elle fait un peu la grimace en goûtant les haricots rouges et la pâte épaisse qui les entoure. Hmpf.
Le thé parvient à faire passer le goût, et elle tente une deuxième bouchée, finissant la petit pâtisserie en même temps. Mince, la bouchée est trop imposante, elle a les joues gonflées, cache sa bouche derrière sa main, s'étouffe discrètement... pourquoi est-elle ainsi? Toujours à balbutier, hésiter, se ridiculiser, surtout quand il y a des jolies filles dans les parages...

Pas convaincue par le gâteau, et à peine plus par le thé trouvé trop amer, elle a néanmoins été élevée pour être polie et se permet donc une deuxième gorgée, espérant par la même aussi se débarrasser de ce noeud dans la gorge. Le thé révèle enfin ses secrets et ses saveurs, et elle cligne des yeux d'un air éberlué. Elle sent aussitôt la chaleur du breuvage se répandre dans sa poitrine après être passé par sa gorge, la faisant se détendre légèrement, et humer l'air d'un air ravi. Eun-Ji repose sa tasse, et Rafaela en fait de même, tournant vers elle son regard en comprenant qu'elle va prendre la parole: « Pour aujourd'hui, j'aimerais voir ce que donne l'encre, sur ta peau. » Le vif de sujet, une nouvelle fois. Rafaela hoche la tête, ses joues reprenant leur couleur rose vif à l'idée, chatouilleuse, qu'on vienne l'effleure d'un bout de pinceau. « On verra plus tard, suivant comment se déroule la séance, mais tu ne seras pas obligée d'être complètement nue, pour cette fois. » Nouveau hochement de tête, elle espère qu'Eun-Ji ne l'a pas entendue glapir intérieurement. Nue. Même le mot est gênant.
Mais Eun-Ji, pourtant, la regarde d'une manière qui la met à l'aise. Comme une toile vide plutôt que comme un corps: de ça, Rafaela peut s'accomoder. « Je vais surtout peindre ton dos. D'accord. ” Eun-Ji l'esquive, attrape sa tasse, et Rafaela décide d'en faire de même, l'amenant à ses lèvres, espérant vainement que d'ici le moment où elle reposera la tasse sur la table, ses joues seront un peu moins rouges. Raté. “ On commence quand? ” s'enquiert-elle finalement, s'en mordant presque les lèvres. Elle est un peu embarrassée, très hésitante mais aussi... bizarrement impatiente? à l'idée de faire... de faire ce qu'elles vont faire. Rafaela n'est pas vraiment sûre. Une histoire d'encre et de pinceaux...

Elles boivent le thé et Rafaela tentent d'autres pâtisseries (en faisant bien attention à prendre des petites bouchées) en discutant maladroitement, à mi-voix et à mi-mot. Une fois leurs tasses finies, Rafaela reste d'un silence stoïque avant qu'Eun-Ji ne lui désigne simplement une séparation de pièce en bois, derrière laquelle Rafaela se faufile pour se changer. Elle a le souffle un peu court, profitant du miroir qui se trouve dans son côté de la pièce pour se regarder une dernière fois, une fois chemise en soie et pull de jeune femme de bonne famille enlevés. Elle descend un peu sa jupe taille haute sur ses hanches, afin de donner à Eun-Ji plus d'accès à son dos, fait la moue comme toujours en s'observant. Ses doigts caressent rapidement quelques grains de beauté, certains un peu trop présents à son goût, avant qu'elle inspire profondément. Que dirait Elliott?
Qu'il lui faut être courageuse. Oui. Et puis aussi, que parfois, il faut juste y aller. D'accord. Mais ah, c'est dur.
Nouvelle inspiration. Elle s'adresse un regard dur, en fronçant les sourcils, à travers son miroir, avant de juste sortir d'un mouvement un brusque et trop rapide de derrière l'écran de pudeur.

Elle reste interdite face à Eun-Ji qui, en plein mouvement, s'est arrêtée elle aussi. Rafaela a envie de lever les bras, de couvrir sa maigre poitrine désormais vêtu de rien d'autre que de la dentelle de son soutien-gorge, mais se dit juste à temps que ça ne contribuerait qu'encore plus à la gênance de la situation.
Alors elle se tient devant elle comme si tout était normal, quoique ses joues aient désormais pris une couleur rouge tomate permanente semble-t-il. “ Où veux-tu que j'aille? ” lui demande-t-elle d'une voix étonnamment égale, avant d'hocher la tête quand Eun-Ji lui désigne le futon qu'elle a sorti pour l'occasion, protégé de l'encre par quelques morceaux de tissus déjà tâchés (a-t-elle déjà testé sur d'autres personnes?) et quelques sortilèges assortis. Rafaela pince des lèvres en s'approchant, s'asseyant puis s'allongeant, reposant sa tête sur l'oreiller mis à sa disposition. Elle ne voit plus Eun-Ji, qui rassemble ses affaires et se prépare. “ Tu as déjà fait ça? Avant? ” demande-t-elle finalement pour rompre le silence, presque pesant désormais.
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MessageSujet: Re: jiraf ☡ sunflower   jiraf ☡ sunflower EmptyDim 14 Juin - 14:05
rafaela walsh
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Eun-Ji faisait une hôte bien piètre, en comparaison à sa mère – son père et elle possédaient un style bien trop différent pour qu'elle puisse mettre leurs qualités côte à côte. Sa mère, elle, aurait navigué avec justesse à travers leur conversation, rebondissant à l'endroit propice où le silence menaçait de s'alourdir. L'âge n'excusait rien ; à vingt-quatre ans, avec les bagages d'une éducation aristocratique irréprochable, on avait largement le temps de faire ses armes dans la société. Eun-Ji était simplement pataude, rigide, lente d'esprit. On lui disait parfois qu'elle se jugeait trop durement – mais devant ses paroles maladroites, au bout d'un silence gêné, et le malaise sensible de Rafaela, que Jae-Hwa aurait sûrement balayé d'une réplique à la fois modeste et adroite, elle ne faisait que constater, une fois de plus, l'étendue de ses manquements de seconde née de la fratrie.
Rien à voir, non, avec la légère tension qui s'était doucement installée entre elles – Eun-Ji se bornait à ne voir que là un échec, et la promesse de pallier cette entrevue qui, pour la modèle, avait dû être particulièrement désagréable.

Tandis que Rafaela se déshabillait derrière le paravent, elle débarrassa rapidement le thé et les pâtisseries, les tasses lavées et empilées d'un coup de baguette, en profitant pour respirer doucement, et mettre de côté la nervosité légère qui menaçait – une plaie rendant la maîtrise du pinceau impossible, particulièrement sur une toile aussi inégale qu'un corps humain.
Elle allait enfin pouvoir essayer l'encre sur quelqu'un, pour de vrai – une envie qu'elle avait gardée secrètement enfouie, sous les principes cadrés que lui avaient enseigné sa mère. On ne pratiquait pas la calligraphie ailleurs que sur des matériaux nobles ; transformer cet art en vulgaire forme de body painting aurait, sans aucun doute, horrifié l'ensemble des Hwang. Il avait fallu du temps à Eun-Ji pour oser ressortir ce qui était devenu, au fil des années, une honte dévorante – quand elle avait voulu l'écraser pour l'oblitérer totalement, elle n'avait fait que raviver cette impulsion gênante, et s'émanciper juste assez de l'influence de sa mère lui avait permis, enfin, de faire assez de place pour ses envies à elle.

Ce n'était qu'une toile comme une autre, après tout. Qu'une toile, oui ; une toile parfaite, ajouta mentalement Eun-Ji lorsqu'elle releva les yeux vers Rafaela, qui s'était avancée vers elle. Son regard accrocha d'abord son nombril, la peau blanche de son ventre, sa poitrine et ses épaules, avant de remonter jusqu'à son visage – deux yeux brillants, les joues rouges. « Parfaite », lâcha la calligraphe dans un souffle, avant de sentir son visage chauffer en comprenant qu'elle avait stoppé son geste. « Où veux-tu que j'aille ? » Elle indiqua à Rafaela le futon aménagé pour leur séance, achevant d'attacher son tablier de peintre autour d'elle. Eun-Ji vérifia ses pinceaux, retroussa ses manches, jeta un œil l'épaisseur et la qualité de l'encre que le bâton, en décrivant des cercles sur la pierre, produisait depuis quelques minutes. Pour une peau, Eun-Ji avait besoin d'une encre pigmentée, moins liquide ; la peau ne diffusait pas aussi aisément que le papier de riz et s'imprégnait d'autant moins rapidement qu'une feuille de mûrier de Chine. C'était un matériau qu'elle connaissait bien trop peu ; au devant de la nouveauté, une bouffée d'excitation légère s'épanouit dans sa cage thoracique, et elle dut calmer son cœur, avant de se retourner et d'aller s'agenouiller aux côtés de Rafaela.

Les yeux noirs d'Eun-Ji coururent sur le dos de la jeune femme avec le même émerveillement que lorsqu'elle avait découvert son torse – les quelques grains de beauté ponctuant ses omoplates et ses flancs ne faisaient qu'ajouter à la parfaite imperfection de son corps, et elle en eut, de nouveau, le souffle légèrement coupé. « Tu as déjà fait ça ? Avant ? » Elle déglutit, détournant les yeux de sa toile pour arranger convenablement son matériel à côté d'elle. « Oui, une fois. » Elle prit son pinceau, qu'elle trempa dans une eau claire, avant d'en essuyer le surplus au bord du bol. « C'est une pratique sans danger, tu risques simplement de ressentir quelques picotements après le passage du pinceau... Il paraît que ce n'est pas désagréable, mais n'hésite pas à me dire si c'est le cas. » Ses yeux avaient de nouveau accroché sa peau, où ils tracèrent les premiers les caractères d'une composition simple – jusqu'à buter contre le tissu au milieu de son dos. « Ah, il va falloir que tu retires ton soutien-gorge. » Et elle baissa modestement les yeux, pour laisser à Rafaela le loisir de se déshabiller hors de son regard, affectant un détachement qui n'était que de façade. « Si tu es prête, je commence. »
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Rafaela Goyle
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Rafaela Goyle
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Crédit : ultraviolences (av). ultraviolences & poupoune & tumblr (gifs). emily corwin & ken follet & libba bray (quotes).
Âge : vingt-cinq ans (14/05).
Occupation : anciennement dragonologue agrégée; désormais fugitive.
Allégeance : l'Ordre, bien entendu.
Particularité : maudite - elle a littéralement donné sa langue au chat.
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MessageSujet: Re: jiraf ☡ sunflower   jiraf ☡ sunflower EmptyLun 15 Juin - 19:56
Il y a quelque chose d'ô combien frustrant, et terrifiant, à être ainsi quasiment nue sous le regard sombre d'Eun-Ji; Rafaela se demande si, comme elle le fait elle-même quand elle se trouve face à un miroir, Eun-Ji fait le décompte des petits détails imparfaits de son corps. Malgré tout, Rafaela ne pense pas avoir tant que ça à regretter mais elle y trouve toujours son compte pour se plaindre... et Eun-Ji, habituée aux parchemins vierges et lisses de toute imperfection, pourrait se révéler déçue. Sa peau est parsemée de grains de beauté, certains plus proéminents que d'autres, ainsi que de quelques cicatrices témoignant de sa profession dangereuse et des wyvernes au caractère parfois chahuteur... « Oui, une fois, » répond Eun-Ji à sa question. Elle a donc peint sur d'autres personnes... leurs peaux étaient-elles différentes, plus lisses, moins parsemées? Plus agréables à regarder, à peindre? Rafaela ressent un mélange d'envie, de jalousie, et de peur à cette perspective. Ce serait bien son genre, d'être mortellement contrariée parce qu'une inconnue a refusé de lui étaler de l'encre sur le dos...

Toutefois, même après quelques secondes passées près d'elle, Eun-Ji ne lui demande pas de se rhabiller. Rafaela l'entend s'affairer, sans la voir, et elle sent monter en elle une attente nerveuse et fébrile: si elle n'était pas allongée, elle pense que ses genoux seraient en train de trembler (une manifestation habituelle de nervosité chez elle). Malgré tout, elle ressent aussi une légère pointe de soulagement, à l'idée d'être acceptée comme nouvelle toile. Elle aura une bonne anecdote à raconter à ses potes en rentrant... « C'est une pratique sans danger, tu risques simplement de ressentir quelques picotements après le passage du pinceau... Il paraît que ce n'est pas désagréable, mais n'hésite pas à me dire si c'est le cas. - D'accord..." Elle a peur. Et si c'est trop froid et qu'elle sursaute et ruine le tracé d'Eun-Ji? Et si c'est trop chaud et qu'elle a mal? Peu importe, elle restera immobile, elle serait trop honteuse de ruiner la préparation méticuleuse de Eun-Ji...

Rafaela sent quelque chose d'humide toucher la peau sensible de son dos, et un frisson désagréable lui remonte le long de sa colonne vertébrale. L'inconfort est vite oublié quand l'extrémité du pinceau s'alanguit sur la peau, répandant derrière lui un fourmillement à la chaleur réconfortante. Rafaela doutait fortement de toute calligraphie magique jusqu'à maintenant (quelle magie peut-on bien donner à l'encre? pensait-elle naïvement), mais c'est impossible à nier. C'est comme si Eun-Ji traçait un sortilège à la surface même de son corps.
Quand elle suspend ses gestes, Rafaela rouvre les yeux (fermés sous le choc, conservés ainsi pour en profiter au maxium) d'un air presque offusqué, n'osant pourtant pas moufter de peur de faire couler l'encre le long de ses flancs. « Ah, il va falloir que tu retires ton soutien-gorge. » Rafaela se sent rougir, mais elle ignore si elle est embarrassée à l'idée d'être torse nu face à Eun-Ji, ou si elle est embarrassée de son empressement à défaire l'agrafe de son soutien-gorge avant de se rallonger après s'en être débarassée prestement. « Si tu es prête, je commence. » Rafaela s'éclaircit la gorge en espérant y gommer toute trace trop appuyée d'eagerness. "Vas-y," lui intime-t-elle d'une petite voix, fermant les yeux juste avant que le pinceau effleure sa peau.

Elle ignore combien de temps elle reste, allongée et immobile, sous l'oeil et le pinceau de Eun-Ji. Elle a l'impression que chaque tracé, chaque mouvement est différent du précédent; que chacun évoque une magie différente, qui pétille sous sa peau comme les bulles d'un bon crémant. Elle frémit et retient quelques soupirs contre ses lèvres mordillés dans le secret de l'oreiller où elle a enfoncé son visage. Elle ne peut retenir les quelques spasmes qui l'agitent, aux orteils et aux épaules, quand parfois le pinceau ou l'encre glissent jusqu'à ses côtes chatouilleuses - et sensibles pour d'autres raisons aussi. Elle se sent un peu coupable à l'idée d'éprouver, en la présence d'Eun-Ji et à cause de son art, un plaisir qui n'a rien d'intellectuel et sacré; mais comme le dirait si bien Elliott, ce que les autres ignorent ne peuvent pas leur faire du mal...

Quand les gestes de Eun-Ji s'arrêtent, et que le pinceau ne revient pas tracer sur sa peau ses doux motifs libérateurs, Rafaela rouvre un oeil et ose tourner la tête pour jeter un coup d'oeil à la sorcière. "T'as fini?" demande-t-elle, toujours d'une petite voix, presque un murmure destiné à ne pas briser la sérénité des dernières minutes (heures? jours? Rafaela ne sait plus). Presque déçue, semble-t-il, espérant secrètement qu'Eun-Ji lui dise que non. Peut-être n'a-t-elle plus de place sur son dos... Rafaela proposerait bien d'autres parties de son corps en guise de toile, mais cela serait peut-être malavisé vu l'état de ses entrailles tordues dans tous les sens dans son ventre. "Si tu as un miroir, je... j'aimerais voir..."
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MessageSujet: Re: jiraf ☡ sunflower   jiraf ☡ sunflower EmptyJeu 30 Juil - 15:26
rafaela walsh
I want to know Where I can go When you're not around And I'm feeling down. So won't you stay for a moment? So I can say I need you so 'Cause right now you know that nothing here's new, And I'm obsessed with you, Then I fell to the ground.

Eun-Ji se redressa tout juste, lorsque la pointe de son pinceau quitta sa toile, pour admirer sans pouvoir s'en défaire le dessin qu'elle y avait tracé.

Le soleil de l'après-midi avait continué sa course, et filtrait désormais à travers les rideaux tirés du studio, traçant un rai de lumière sur le dos de Rafaela. L'encre encore humide luisait d'un noir riche et plein, un noir fourmillant de la magie d'Eun-Ji, distillée sur la peau blanche de son épais pinceau. Sur le dos de Rafaela, les idéogrammes avaient l'air vivants, s'enroulant autour ses grains de beauté, embrassant le relief lisse de ses cicatrices, enveloppant les bosses et les renfoncements de sa colonne. Eun-Ji, les yeux rivés sur son ouvrage, en avait perdu le souffle ; elle avait pourtant tracé des idéogrammes simple, portés par une dose de magie mesurée, et au lieu de cet essai classique, un standard utilisé pour appréhender un nouveau support, il lui semblait avoir devant elle une œuvre complète et singulière, une calligraphie hybride où se mêlaient l'empreinte terrestre de l'encre et la chaleur du corps de Rafaela. C'était autre chose que du papier – c'était autre chose encore que la peau lisse de son précédent modèle, que l'intérieur tendre du bras de Maitri ; cette peau-là s'offrait à sa magie sans condition, portait le souffle froid de son encre avec volupté, gommait les maladresses de cette première fois où elle connaissait encore mal le matériau vivant, si différent de son hanji apprivoisé depuis déjà des années. Son imagination filait à toute allure, devant ce résultat dépassant toutes ces espérances ; si elle choisissait une incantation plus complexe, la prochaine fois, si elle imprégnait son pinceau d'une magie plus généreuse, alors ce qui ressortirait sur la peau de Rafaela...

« T'as fini ? » La voix de Rafaela la tira brusquement de ses fantasmes d'artiste, devant lesquels elle se retrouva confuse, et terriblement embarrassée. « J'ai terminé, oui. » Désarçonnée par ses propres divagations, Eun-Ji baissa les yeux sur les affaires de peinture, étouffant dans sa chemise boutonnée jusqu'au col ; il faisait effroyablement chaud, au-devant de la gêne (heureusement, Rafaela ne pouvait pas la voir, ce qui lui laissait quelques secondes pour se reprendre), et l'expectative d'une prochaine fois. « Si tu as un miroir, je... j'aimerais voir... » « Bien sûr », répondit-elle d'une voix plus étouffée que ce qu'elle aurait voulu ; elle avait fait l'erreur de relever les yeux sur le dos, attirée à lui par une courbe d'encre dans un coin de son champ de vision, et s'en détourna pour reprendre sa baguette.

Le paravent derrière lequel Rafaela s'était changé se transforma en un imposant miroir triptyque. Eun-Ji se leva, lissa son tablier où ne s'était formé aucun pli ni aucune tache d'encre, et elle laissa Rafaela se redresser, détournant les yeux en prétextant observer ses accessoires de peinture sur le futon protégé, rangés en rang d'oignon, le pinceau se rinçant tout seul dans l'eau claire et filtrée. Puis son regard grimpa jusqu'au miroir, jusqu'au reflet de cette œuvre qui luisait du même éclat, roulant sur les muscles secs de la modèle. Eun-Ji croisa les bras, déglutit difficilement, sans se rendre compte que l'incrédulité, la découverte, et l'envie qui lui tiraillait les entrailles lui donnaient l'air vaguement mécontent. « Est-ce que tu pourrais revenir, la semaine prochaine ? » Les yeux d'Eun-Ji accrochèrent ceux de Rafaela, à travers le miroir. Elle en oubliait les politesses : lui demander comment elle se sentait, comment elle s'était sentie, de fait, durant l'expérience, obnubilée par la possibilité d'aller plus loin sur sa peau blanche. Elle pouvait faire tellement mieux, avec un matériau aussi réactif que celui-ci...
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Rafaela Goyle
ENEMY OF THE STATE
Rafaela Goyle
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MessageSujet: Re: jiraf ☡ sunflower   jiraf ☡ sunflower EmptyVen 31 Juil - 13:05
« Bien sûr. » Rafaela se redresse timidement. Elle a l'impression de sentir un peu d'encre se déplacer le long de son dos, et elle espère qu'elle n'est pas en train de ruiner l'oeuvre de la jeune calligraphiste...
Cachant sa poitrine menue sous ses bras, Raf se rassied et jette un regard-par-dessus son épaule, cherchant un miroir de l'oeil; le paravent devient tryptique sous ses yeux émerveillés. Même à l'observer ainsi, sans détails, elle sent que la magie d'Eun-Ji est gracieuse et délicate, incroyablement sophistiquée. Elle ignore si elle-même serait capable d'accomplir telle prouesse avec tant d'élégance. Plus que jamais, elle se sent... pataude, à vrai dire. Complètement aux antipodes d'Eun-Ji, qui regarde avec elle le reflet du dos de Rafaela.

Elle trouve ça incroyable. Sous le pinceau d'Eun-Ji, Rafaela s'est imaginé mille choses, des fresques incroyables, des courbes et des traits et des angles impossibles. Elle s'était préparée à tout, sauf à ça, et la voilà maintenant décontenancée. Les idéogrammes, pour elle, sont malheureusement illisibles. Elle aimerait qu'Eun-Ji les lit (est-ce que cela se lit?), les décrive, les explique (et pourquoi pas les retracer du bout du doigt? ...non, ce serait trop).
Elle se sent particulièrement incultivée et stupide: tout ce qu'elle connait de la culture de l'Asie de l'Est se résume aux dragons qu'on peut y trouver. Ils sont là-bas très différents et traités très différemment aussi - elle pourrait en parler pendant des heures, mais elle doute qu'Eun-Ji serait très intéressée.
Elle a tellement de questions, d'interrogations, de curiosité sur cette pratique dont elle vient d'être une participante passive, mais elle a peur de passer pour une idiote (comme souvent) alors elle reste silencieuse, admirant les coups de pinceaux d'Eun-Ji comme si les fixer allait soudainement lui révéler leurs secrets.

Malgré elle, Rafaela sent un léger sourire étirer ses lèvres. Elle n'a jamais été quelqu'un de très sensible à l'art en général, et elle se demande si c'est sensé faire ça l'art: provoquer des émotions tellement fortes qu'elles vous font sourire (et... d'autres choses).
Néanmoins, son sourire se crispe quand elle lève les yeux vers Eun-Ji et voit l'expression renforgnée sur son visage. Elle semble... mécontente. Rafaela se demande si elle n'aime pas ses éclats d'encre ou leur support. L'idée de l'avoir déçue fait tomber son coeur dans sa poitrine. « Est-ce que tu pourrais revenir, la semaine prochaine ? » Les yeux noirs d'Eun-Ji se vrillent dans les siens alors que les traits de Rafaela se parent de surprise. "La semaine prochaine? Euh, oui, ou demain." Elle cligne des yeux, rougit comme pas possible. "Haha, non, je rigole, pas demain, haha, oui, la semaine prochaine, oui, carrément, oui." Elle se déteste.

Le reste est un peu gênant. Elle se rhabille prestement, elle et Eun-Ji échangent quelques mots rapides et la rougeur des joues de Rafaela ne disparaît véritablement pas. C'est encore pire quand elle est la dernière à lui dire "merci" et qu'elle manque de se casser la gueule en se jetant aussi vite que possible dans les escaliers pour quitter le pallier au plus vite: non pas que la présence d'Eun-Ji l'insupporte, au contraire, mais elle a juste trop peur de s'attarder et de soudainement faire comprendre à Eun-Ji combien sa belle toile humaine est complètement stupide.
Rafaela annule le dîner qu'elle était sensée avoir avec Elliott en prétextant qu'elle se sent un peu malade, et rentre plutôt dans son appartemment toute seule sans rien demander à quiconque. Elle se débat un peu avec ses habits en rentrant, grommelant et rentrant dans quelques meubles en se dirigeant tout droit vers la salle de bains pour prendre une douche glacée. Elle est déçue de l'encre qui se mêle à l'eau à ses pieds, toute trace de l'existence de Eun-Ji effacée quand elle sort de la douche.

Pourtant, elle n'a aucun mal à imaginer ses mains partout sur sa peau, plus tard ce soir-là, dans le secret de ses draps.




Raf attend un peu anxieusement la lettre d'Eun-Ji, et se répète à plusieurs reprises qu'elle a dû comprendre qu'elle était une imposteur et qu'elle ne valait pas le coup. Ses amis en ont marre de l'entendre se plaindre (quoique ça ne change pas réellement de d'habitude) et elle se surprend à être plus distraite que d'habitude au travail - Snout le lui fait payer deux-trois fois en lui mordillant les doigts, l'une de ces fois se finissant à St Mungo's où elle doit passer la nuit pour s'assurer que la plaie n'est pas infectée.
Quand elle rentre au petit matin, elle a reçu une lettre! D'Eun-Ji! Sobre et presque sévère, mais la conviant toutefois de nouveau dans son appartemment pour une deuxième session. Raf est bien contente de ne pas avoir été là quand l'hibou est passé déposer la lettre, sinon elle aurait répondu dans la demi-heure. Elle utilise le verso de la lettre d'Eun-Ji pour écrire sa réponse et l'envoyer, et regrette son geste quand elle voit l'hibou s'envoler avec. Elle aurait bien aimé garder cet exemplaire de l'écriture d'Eun-Ji.
Elle est vraiment trop bizarre.

Le jour-dit, elle est anxieuse et distraite, incapable de se concentrer sur quoique ce soit. Là encore, elle se blesse. C'est plutôt commun, dans sa profession, et vraiment pas un évènement - et pourtant elle panique, parce qu'en tombant après avoir été poussée par Snout, Rafaela s'est ouvert le dos dans une estafilade légère mais présente. Malgré tous les baumes, toutes les crèmes, toutes les concoctions magiques qu'elle a essayé d'y appliquer, rien n'y a fait. Elle a ruiné la toile d'Eun-Ji.
En temps normal, elle aurait reporté. Elle se serait excusée platement, lui aurait tout expliqué, se serait attendue à être rejetée mais... mais elle en a été incapable. Elle lui offrira le reste de son corps si elle le faut, mais elles ne peuvent pas repousser, pas cette fois, pas si ça veut dire qu'Eun-Ji puisse avoir le temps ou l'envie de trouver un autre modèle. A-t-elle d'autres modèles?

Sa fébrilité est à son comble ce soir-là, quand elle se présente de nouveau devant la porte de l'appartement d'Eun-Ji. Elle soupire, se passe une main dans les cheveux, tend et détend la moindre articulation de ses mains avant de frapper à la porte et de reculer d'un pas. Elle se force à sourire, puis décide qu'elle doit avoir l'air crispée et mal à l'aise donc elle arrête. Oui mais sinon elle va avoir l'air pas symapthique du tout...
Quand la porte s'ouvre et qu'Eun-Ji, Rafaela sent malgré elle un sourire s'inviter sur ses lèvres. "Hey." N'a-t-elle rien d'autre à dire? En temps normal, Rafaela est inarrêtable dans son flot de paroles; face à Eun-Ji, elle se sent incapable d'articuler le moindre mot sans passer pour une bouffonne. "Pardon, je suis un peu en avance, je sors du travail." Elle pince des lèvres. "Hm... j'ai eu un petit problème aujourd'hui, euh. Est-ce que je peux entrer?" Autant directement lui montrer les dégâts plutôt que de se perdre dans des explications maladroites et imparfaites.
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