make it easy for yourself — seamus

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✘ Seamus & Johannes

▬ (@seamus finnigan) Mission ravitaillement, échange et livraison. Autant de choses qu'il pouvait faire de manière efficace, plus rapide, plus costaud, il lui suffisait de passer entre deux planques, déposer des paquets, afin de faire un premier échange et récupérer ensuite quelques denrées et ingrédients pour les habitants de Sweet River au second point de rencontre, en échange du paquet récupérer avant. Tout avait été organisé préalablement par téléphone en passant par le standard et Johannes s'était porté volontaire. Ce n'était une surprise pour personne, mais il espérait peut-être croiser son frère, quelqu'un qui avait de ses nouvelles et il avait besoin de changer de décors, il n'avait pas mis les pieds au Royaume-Uni depuis sa visite éclair chez sa demi-sœur après sa dispute avec Elias. Une fois de plus, l'isolation imposée par son statut de fugitif, de vampire et du reste commençait à se faire ressentir. Rien de mieux qu'une mission avec peu de risque, mais un coup d'adrénaline pour se sortir les idées noires de la tête et voir les choses en perspective.

Il quittait la première planque, en quelques détours, il finissait par rejoindre la seconde planque atterrissant à quelques kilomètres, encore une fois, c'était une question de précaution. Après s'être assuré qu'il n'avait pas été suivi, il prenait la direction que l'on lui avait indiqué plus tôt dans la soirée, pour arriver à destination. Quelques échanges de mot de passe et une fois la patte blanche montré, il légué le paquet récupéré à ses camarades d'infortunes qui se trouvait dans les fameuses planques en pleine nature et qui était loin du confort d'autres planques, ou même Sweet River, qui pourtant était plus confortables que ce qu'il voyait en ce moment. Il réalisait, une fois de plus, à quel point l'Ordre manquait à ses devoirs et que pendant que les uns logeaient au Manoir St James, d'autres se retrouvait dans des tentes en plein milieu de la campagne, tel des nomades. Un style de vie qu'ils n'avaient pas choisi. Il le soulignerait, une fois de plus, lors de leur prochaine réunion. Alors qu'il échangeait quelques poignées de main et des nouvelles, il finit par aller prendre l'air, prextexte d'aller fumer une cigarette moldus, besoin d'aller respirer et s'échapper alors que le petit groupe s'était engagé dans un énième débat.

À l'extérieur, la lune peinait à montrer son croissant à travers les nuages qui recouvrait le ciel, il allumait une cigarette, avant de faire quelques pas, pour remarquer qu'il n'était pas le seul à chercher un peu d'air frais et de paix. Et à sa grande surprise, il reconnu le jeune homme qui semblait être resté à l'écart depuis son arrivée et jusqu'à maintenant, à moins qu'il s'était déjà eclipser avant son arrivée, n'étant pas au courant qu'ils recevraient de la visite ce soir.

Seamus Finnigan, la dernière fois que Johannes l'avait vu, c'était à Shell Cottage, pour lui souhaiter un bon voyage et bonne fortune pour son trajet pour la France. C'était toujours difficile de voir quelqu'un partit, souhaitant saisir une occasion de vivre libre et surtout sans craindre des représailles, oui, il y avait le poids de savoir que des amis, des proches, continuaient de vivre la guerre et se battaient pour la cause, mais parfois, on n'était pas le héro que les autres souhaitait que l'on soit et prendre sa chance avec la manche et la possibilité que les gardes côtes du gouvernements les attrapes était tout aussi courageux pour atteindre la liberté. Elias, après le raid sur la planque qui lui avait arraché son épouse avait regretté qu'elle ne souhaite pas plutôt rentrer en France, dans sa famille. Il serait parti avec elle et Johannes aurait compris, tout autant qu'il comprenait le regret de son frère. C'était trop tard de rêver de la France, pourtant aujourd'hui, le vampire ne nierait pas que l'option était tentante, mais il serait incapable de partir sans son frère et il doutait que son frère veuille aller se réfugier dans le pays natal de son épouse décédé. Il resterait en Angleterre, pour le moment.

Par contre, il était curieux de savoir ce qui avait motivé le jeune Seamus de revenir au front, son départ n'avait pas fait l'unanimité au sein de l'Ordre et il n'avait pas de doute que son retour non plus n'avait pas été accueillit avec des accolades.

« Vous êtes bien loin de la France Mr. Finnigan... » Commentait-il avant de s'arrêter au côté du jeune homme, lui adressant un sourire bienveillant. « À quoi pensez-vous donc ? » Il n'était pas obligé de lui répondre, bien entendu, il pouvait lui dire que ce n'était pas important ou qu'il ne voulait pas en parler, Johannes tentait simplement d'amorcer la conversation pour ces retrouvailles improvisées. Il avait un peu de temps, une cigarette et que le petit groupe termine la préparation de leur paquet pour que le vampire puisse retourner à Sweet River.

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On est loin du retour du fils prodigue.

Bien sûr, tu ne t'attendais pas à ce que l'on t'accueilles à coup de feu d'artifices et autres joyeusetés. La réalité est difficile. Tellement. Tu n'as pas vraiment l'impression d'être le bienvenu ici. On t'accepte parce qu'on a pas le choix. Les rangs de l'Ordre ne sont plus ce qu'ils étaient. Ils ont besoin de chair à canon. Il n'y a plus de secret, s'il n'y a plus personne à qui les cacher. Parce qu'au fond, l'Ordre n'a pas changé tant que ça pendant ton absence. Les QG ont peut-être changé, mais les règles sont toujours les mêmes. Moins tu en sais, mieux c'est. Compartimentation grotesque de l'information. Cette idée de cercles t'agace toujours autant. Pourtant, tu plie l'échine. Tu l'acceptes. T'es plus très sur de pourquoi tu es revenu. Tu aurais peut-être mieux fait de rester avec les avengers. Là-bas, tu n'avais pas l'intention d'être un paria. Alors, oui, de manière générale tu te fiches de ce que les gens pensent de toi. Ce n'est pas ce qu'ils peuvent penser de toi, qui te defini. T'en es certain, ça n'empêche que la situation est lourde. Tu peux sentir certains regards te scruter dès que tu as le dos tourné. Comme si des lettres dorées traçant le mot lâche ou déserteur brillent derrière toi. Si ça n'avait été que des inconnus, t'aurais pu le supporter. T'aurais même pu y faire totalement abstraction. Qu'est-ce que ça peut te faire, après tout ? Ces regards que tu croisent ne sont pas que des inconnus. Dans le lot, il y a aussi les paires d'yeux de personnes que tu pensais tes amis, jadis.

Tu ne t'es jamais senti aussi seul. Même quand tu es arrivé en France, dans ce pays que tu ne connaissais pas, parlant une langue que tu ne maîtrisais pas vraiment. Ici, la solitude est plus vicieuse, plus pernisieuse. Elle s'insinue un peu plus à chaque instant. Tu pourrais presque croire avoir à faire à des détraqueurs. Ca serait si simple. Les détraqueurs, on t'a appris à les repousser, à les éloigner de ton âme qu'ils cherchent à arracher de ton corps fatigué. L'être humain est beaucoup plus difficile à éloigner. Peu importe. Tu es revenu. Tu n'as pas l'intention de repartir aussi vite. Alors, tu dois bien faire avec. Prendre sur toi. Toutefois, tu as besoin d'un peu d'espace, parfois. Pouvoir souffler sans avoir quelqu'un derrière ton dos, à surveiller tes moindres faits et gestes. Tu profites qu'ils semblent tous intéressés par un nouvel arrivé pour t'éloigner un peu. Une cigarette pendue aux lèvres, tu profites d'un moment de calme. Loin des autres. Ce n'est pas comme si tu allais leur manquer.

La solitude ne dure pas bien longtemps. Des bruits de pas se rapprochent. Tu t'attends à ce que l'on vienne vérifier si tu n'es pas entrain de communiquer des informations importantes à l'ennemi. Tu lèves les yeux au ciel. Comme si tu avais la moindre information, de toute façon. Seulement, cette voix-ci, tu ne l'as pas entendu depuis ce qui te semble être une éternité. Presque dans une autre vie. « c'est un reproche ? » que tu demandes, par habitude. En général, quand ton nom et la France sont ensembles dans une phrase, c'est rarement pour parler tourisme. Tu lèves les yeux sur le visage du Runcorn. Il n'y a pas l'air d'y avoir du reproche dans son regard. Ca change. « C'est donc toi l'origine de toute cette agitation ? » tu ne prends pas la peine de répondre à sa question. Il ne veut pas savoir à quoi tu penses. Il n'y a rien de bien joyeux qui courent dans ta petite tête. Autant le garder pour toi.

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✘ Seamus & Johannes

▬ Cigarette entre les lèvres, un sourire illuminant son pâle visage, le vampire regardait le jeune homme qui semblait perdu dans ses pensées, se tendant légèrement à ses paroles, lui demandant s'il lui reprochait d'être ici. La réponse étonnait le vampire, qui laissa au jeune homme un instant de le jauger. « Pas du tout, aucune intention de lancer des hostilités, je suis surpris de te voir ici, on ne m'avait pas dit que tu étais de retour en Angleterre. » Répondait Johannes avec un léger éclat de rire alors qu'il croisait le regard du jeune homme. Il venait avec un drapeau blanc et ayant avec une aucune intention de lui reprocher quoi que ce soit, au contraire, il était sincère surpris de son retour. Autant prendre le risque du voyage d'Angleterre était couillu, mais faire l'aller et retour était vraiment avoir la foi en sa bonne étoile, peut-être même un peu fou, mais le jeune homme devait avoir une bonne raison pour braver ce voyage à deux reprises. Johannes était épaté, à sa place, il serait resté, si le monde hors du Royaume-Uni n'était pas parfait, le vampire était prêt à mettre sa main à couper qu'il ne pouvait pas être pire qu'ici.

Il hochait la tête lorsque le jeune homme fit la conclusion que sa présence expliquait l'animation en ce début de soirée. « Oui, je suis venu faire une livraison et récupérer quelques denrées pour chez nous. » Le vampire regardait le jeune homme un instant, Seamus ne semblait pas vraiment heureux, et si aucun ici ne l'était vraiment, il y avait quelque chose en plus sûrement avait-il accusé quelques contrecoups liés à son départ et donc son retour. Le vampire s'installait à ses côtés, laissant le silence entre eux devenir presque confortable si le jeune homme ne voulait pas discuter, il n'insistera pas. Johannes était néanmoins curieux de savoir ce qui l'avait ramené ici, au centre du conflit et clairement, il ne le vivait pas vraiment bien ce retour.

Johannes comprenait que certains, comme Seamus, choisissent de partir. Personne ne savait combien de temps cette guerre allait encore durer. Ça ferait presque dix ans, voir onze pour certain que tout avait basculé, l'Ordre avait extrêmement souffert lors de ce conflit et le moral était au plus bas. Alors, pour leur famille, pour leur bien, même si ça pouvait paraître égoïste aux yeux de ceux qui choisissaient de rester. Tout le monde ne pouvait pas supporter la guerre, la situation précaire de la résistance et s'ils avaient le choix et la possibilité de partir pour vivre une vie meilleure, qui pouvaient donc les juger. Johannes pourrait partir, s'il le voulait, mais Elias le retenait au sein de l'Ordre pour le moment, mais il n'avait pas oublié l'offre d'Anthony et il regrettait encore en 2002 de ne pas avoir poussé Elias et Abigail à partir, ils auraient pu retourner en France, vivre heureux. « Tu sais, partir n'est pas aussi facile qu'on peut le prétendre, aspirer à de meilleurs jours est une chose, mais parfois, débarquer dans un pays étranger, seul, demande autant de force et de courage. » Peut-être que Seamus était revenu par culpabilité, peut-être parce que les choses ne s'étaient pas bien passées en France, peut-être un peu des deux, dans tous les cas, Johannes tenterait d'aiguiller le jeune homme, qui actuellement devait se sentir bien seul. « Alors, vas-y vide ton sac, comment tu vas ? » Ils pourraient parler de ce qu'il voulait, le temps qui était passé, la situation actuelle, l'Ordre et ses secrets, la manière dont les uns et les autres été traités. Les discussions, les débats, c'était sain, l'Ordre devait rester ce refuge pour ses membres, ils devraient pouvoir être libre de s'exprimer, libre de choisir de rester ou partir. Ou alors cette résistance n'aurait pas d'avenir.

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Tu es sur la défensive, mais au fond, est-ce que l'on peut vraiment te le reprocher ? Des reproches, t'en ramasse à la pelle depuis ton retour. Ils s'accumulent au point que tu t'attends à en recevoir de nouveaux à chaque nouvelles personnes croisées. C'est ce qui arrive, d'ailleurs, depuis que tu es retourné au sein de l'Ordre. Ils se permettent tous de te juger sans chercher à connaître les raisons qui t'ont poussé à partir. Tes amis n'en sont plus. Tu crois bien que tu ne t'es jamais senti aussi seul qu'ici. Pourtant, tu as dû affronter un nouveau pays, apprendre une langue que tu ne connaissais que de nom. Alors, on pourrait croire que rentrer au Royaume Uni aurait été un soulagement, malgré la guerre. Peut-être que c'est ce que tu pensais aussi. Ce que tu peux être naïf. « Il y a des informations plus importantes » ton retour n'est pas la nouvelle du siècle. Loin de là. Il n'y a pas de raison qu'il soit au courant. Tu n'as pas envoyé de hiboux, non plus.

C'est l'une des rares fois que tu n'entends pas de jugement dans la voix d'un visage connu. Tu ne sais plus depuis quand tu n'as pas croisé Johannes. Malgré tout, il sait très bien ce que tu as fais. Les décisions que tu as prises. Il te connaît, mais il ne te jette aucune pierre. Et tu doutes qu'il s'imagine à quel point ça te fais du bien. Ta mère avait souvent l'habitude de dire qu'un sourire pouvait parfois faire toute la différence. Il n'y a pas que le sourire. Le non-jugement ça change une journée, aussi. Il t'en offre la preuve en direct. Tu aimerais lui dire merci, mais tu le gardes pour toi. T'es pas certain qu'il comprenne, de toute façon.

Le silence s'installe. C'est agréable. Pas de mots futils, pas de mots qui blessent. Juste le silence. Tu te contentes de fumer. Tu n'es pas certain d'avoir quoique ce soit à dire. Il se contente de rester assis, sans rien dire. Johannes est un mec bien. Tu le savais déjà. Il le montre, une nouvelle fois. Tu aimerais cotoyer plus de personnes comme lui. Un rire sans joie passe tes lèvres, quand tu l'entends te dire que partir ce n'est pas si facile. Tu le sais bien. Beaucoup pense que c'est de la lâcheté. Il n'y a rien de lâche à risquer sa vie pour en connaître une meilleure. Le voyage jusqu'en France n'a pas été une partie de plaisir. On est loin du club med. Se retrouver là-bas, loin de tous les repères que tu as pu te construire. Tu te mords l'intérieure de la joue, quand tu l'entends dire tout ça, alors que tu n'as rien demandé, rien dis. Tu serais presque à te demander s'il n'est pas capable de lire dans tes pensées. Peut-être qu'on l'a brieffé avant. Si tu étais vraiment paranoïaque, tu pourrais croire qu'il est là pour t'espionner. Connaître ce qui se passe dans ta petite tête d'irlandais.

D'ailleurs, il te demande de vider ton sac. Il a la soirée ? T'en aurais des choses à dire. Beaucoup. Ta cigarette abandonne tes doigts, consumée, calcinée. « C'est la grande forme, ça ne se voit pas ? » t'es plus doué en départ de feu, qu'en mensonge. Tu es loin d'être en grande forme. Les progrès que tu avais pu faire en France se sont effondrés comme un piètre chateau de cartes. Le retour au source est loin d'être une partie de plaisir. « Je m'isole, parce que j'ai trop de succès, de l'autre côté » à moins que tu sois fatigué de sentir des regards lourds de reproches se poser sur toi. Tu allumes une nouvelle cigarette. « t'en veux une ? » que tu proposes, en tendant ton paquet. On ne pourra pas dire que tu ne penses qu'à toi. A défaut d'être courageux, t'es généreux. Peut-être que tu aurais dû passer ta scolarité chez les Poufsouffles. Ne jamais sympathiser avec ceux que tu considérais comme tes amis. T'en faire d'autres. Vivre différement. Seulement, à moins de ramasser un retourneur de temps dans une flaque, tu n'as pas l'opportunité de changer le passé et même si le présent n'est pas des plus réjouissant, c'est tout ce que tu as. « La famille, comment ça va ? » tu détournes l'attention, espère avoir de bonnes nouvelles. La tienne te manque. Même tes cousins.

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✘ Seamus & Johannes

▬ « Que tu dis. » Pouffait gentiment Johannes en faisant rouler ses yeux. Seamus n'en manquait pas une pour se rendre plus malheureux qu'il ne l'était déjà pas. Le vampire pourrait dire que c'était un truc de jeune, mais ces derniers temps, il devait admettre qu'il était assez client de l'apitoiement sur son sort. Certes, Seamus et lui n'avaient peut-être pas de lien assez étroit pour justifier que le jeune homme prenne la peine de lui annoncer son retour, mais l'information aurait pu remonter jusqu'à Sweet River. Johannes trouvait que c'était toujours agréable d'apprendre qu'un allié était de retour, qu'un ami allait bien et était en vie. La traversé qu'avait entrepris Seamus, tout ce voyage pour la France, puis son retour, ça n'avait dû être une partie de plaisir. Cela valait au moins une bouffée d'optimisme, peut-être même une accolade. Enfin, tout cela, Seamus ne semblait pas l'avoir, en vérité il semblait plus que jamais effacé, et personne ne l'avait mentionné non plus et ce n'était pas un oubli conscient, mais c'était un oubli.

Le vampire voudrait avoir les mots pour remonter le moral du jeune homme, surtout que l'un comme l'autre vivait une période d'isolation bien malgré eux, alors il pouvait puiser dans son expérience aussi, pourtant, il réalisait à ce moment précis qu'il était peut-être un peu mieux loti que le jeune homme dans son malheur. Il fallait d'un rien pour mettre certaines choses en perspective, après, il avait eu une discussion avec Fleur récemment qui l'avait recentré aussi un peu. Il y avait encore du chemin à parcourir pour faire le deuil de ce qu'il était avant et ses ambitions, mais il le ferait, à moins que la Mort le rattrape.

Seamus lui faisait remarquer qu'il n'avait pas la forme, dans une tentative de tourner le tout en dérision, afin de mettre l'évidence en lumière. Il n'avait pas la forme et actuellement sa popularité était au plus bas. Il y a un sourire amusé qui se dessinait sur les lèvres de Johannes, qui terminait sa propre cigarette, le jeune homme lui en offrant une nouvelle. « Pourquoi pas. » Répondait le sorcier afin d'en récupérer une, la glissant derrière son oreille, le temps de finir l'autre qui se consumait entre ses lèvres. Et puis le jeune homme lui demande comment allait la famille, et Johannes éclatait de rire, avant d'écraser la cigarette terminée sur le talon de sa chaussure. Un soupire soulevant la poitrine. « Je vois que l'on t'as a pas mis au courant non plus. » Il sortit sa baguette pour détruire le mégot avant de se tourner vers Seamus. « Elias et moi nous ne nous parlons plus depuis plus de deux ans, depuis que je me suis fait mordre par un vampire. » Oui, c'était de là d'où venait le teint blafard, la visite en pleine nuit et les canines un peu plus pointue que par le passé. Johannes avait aucune idée si la malédiction de sa famille le menacé encore depuis cette soirée, mais le poids du regard des autres peser le double depuis qu'il était devenu cette créature, et il ne serait pas surpris que le jeune homme décide soudainement de prendre ses distances, juste au cas où. « J'ai dû partir de la Fawkes et je me suis installé à Sweet River où j'aide comme je peux, parfois quand on le veut bien, j'essaye de donner des cours aux plus jeunes là-bas. » Partir de la Fawkes après avoir soutenu Molly et goûté aux joies de l'enseignement avait été un véritable crève cœur pour Johannes. L'ancien auror avait toujours pensé qu'il serait toujours un homme d'action et de terrain, mais enseigner avait été une petite révélation pour lui, quelque chose qu'il souhaiterait continuer à faire, malgré sa condition de vampire. Quelque chose qu'il était persuadé qu'il pourrait continuer à faire, si les sorciers étaient un peu plus ouvert et une meilleure idée de ce qu'il était.

« Donc, on va dire qu'au niveau forme et isolation, on peut se serrer la main. Clairement nous avons quelques histoires à échangées, ce qui demanderait plus d'une soirée... Il se coupe un instant et regardait de nouveau Seamus, mais ce n'est pas bon de garder tout ça pour toi. » Si le jeune homme ne voulait pas se confier à lui parce qu'il était plus vieux, parce qu'ils ne se connaissaient pas, parce qu'il était un vampire, ou toutes ces raisons en même temps, ce n'était pas grave. Néanmoins, Johannes l'encourageant de trouver quelqu'un pour faire part de sa peine, de son mal-être, de ses regrets d'être parti ou revenus. « Je suis d'ailleurs surpris que tu sois revenu au sein de l'Ordre, es-tu passé par Dagobah ? » Depuis le départ d'Anthony de l'Ordre, Johannes gardé contact avec ce dernier, même s'il l'avait évité après être devenu un vampire, ça n'avait pas duré. Le jeune homme lui avait proposé de partir avec eux, mais à l'époque le sorcier venait de s'engager auprès de Molly, il n'avait pas le coeur de l'abandonner et aujourd'hui, il attendait ses retrouvailles avec son frère pour décider de leur avenir à tous les deux. S'ils en avaient un.

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Tu tentes de rester positif... vraiment. Seulement, c'est plus facile à dire qu'à faire. Tu as quitté le Royaume Uni parce que la guerre et la dépression te rongeaient. Tu te doutes bien de ne pas être l'unique personne dans ce cas, mais peut-on vraiment te reprocher ton instinct de survie ? De toute évidence, ils peuvent. Ça craint.

Heureusement, Johannes semble être à mille lieux de te jeter la première pierre. Pourtant, tu restes sur tes gardes. C'est plus fort que toi. Tu lui proposes une cigarette et tu tentes de détourner l'attention de ton cas. Tu parles de famille. La tienne te manque tellement. T'aurais bien besoin des conseils avisés de ton père, en ce moment. T'es surpris de l'entendre rire. Tu ne vois pas ce qu'il y a de drôle dans ce que tu viens de dire. Tu as dû louper quelque chose. Il te le confirme. Apparemment, t'as des trucs à rattraper. Rien de bien étonnant, la gazette du sorcier n'arrivait pas jusqu'en France et t'as pas reçu beaucoup de courriers pendant ton exil. « Oh... désolé » inconsciemment tes doigts caressent ta nuque. Un vampire. « Moi qui allait te dire que tu avais besoin d'un peu de soleil... » doux sarcasme, pour cacher la surprise. T'en as loupé des choses. Beaucoup trop, peut-être. Il semblerait que tout le monde ait changé durant ces quelques années. Certains plus profondément que d'autres. Tu t'apitoies sur ton sort, alors que l'homme à côté de toi est devenu un vampire. Pas étonnant qu'il soit aussi tolérant avec toi, il a dû subir ce genre de traitement bien trop souvent depuis son changement de conditions. « Un vampire prof... ça ferait un best-seller côté moldu » les hybrides ont le vent en poupe chez les moldus. Ils ne se doutent pas qu'ils existent vraiment, mais ils aiment les histoires qui en parle.

Effectivement, vous semblez avoir des points communs et des histoires à partager. Il ajoute que ce n'est pas bon de garder ça pour toi. Ça t'arrache un rire dénué de toute joie. Ce n'est pas comme si tu avais l'occasion d'avoir beaucoup de confidents, dans le coin. Personne n'a envie de connaître tes états d'âme. « Il n'y a pas grand chose à dire et la plupart des gens qui me connaissent ici se retiennent à peine de me lâcher des "tu l'as bien mérité" » ça n'aide pas vraiment les confidences. Avant, tu serais allé voir Dean pour lui raconter tout ce qui te chagrine. Seulement, il refuse de t'adresser la parole. C'est à peine s'il accepte de te regarder quand il passe près de toi. On est loin de l'époque où vous partagiez absolument tout. Tu préfères tirer un trait sur l'idée de t'ouvrir à qui que ce soit. Tu gardes tout pour toi, c'est mieux comme ça. Et au pire, tu finiras par exploser. C'est ta spécialité, après tout.

Dagobah. Bien sûr que t'es passé par là-bas. Comment aurais-tu pu passer à côté des avengers ? T'as bien faillit rester avec eux. L'idée est toujours dans un coin de ton esprit. Ils sont plus transparent que l'Ordre. « Tu n'es pas le premier à être surpris... » même toi, ça te surprend. L'Ordre n'a pas vraiment changé depuis ton départ. Ils continuent de vous cacher des choses. De vous prendre pour des pions à sacrifier. « J'ai été assez naïf pour croire que ma place était ici » auprès de tes amis, de ceux qui sont devenus ta famille au fil du temps. Tu ne t'attendais pas à tout ça, quand tu as fini par accepter de suivre Lee. Il a réussi à te convaincre, à te faire croire que les choses allaient bien se passer. Sauf que c'est loin d'être le cas. Depuis ton retour, t'es traité comme un pestiféré. Même les hybrides sont mieux acceptés que toi et clairement, on ne peut pas vraiment dire qu'ils soient très populaires ces derniers temps. « C'est chez les avengers que j'ai atterri quand je suis revenu... » retour mouvementé, mais ils ont su t'accueillir. « Je suis resté avec eux jusqu'à ce que Lee me convainc de revenir au sein de l'Ordre et me voilà... » que tu conclus en haussant les épaules. « Comment ça se passe à Sweet River ? »

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✘ Seamus & Johannes

▬ Seamus s’excusait en apprenant pour sa nouvelle nature, comme beaucoup d’autres avant lui. Johannes souriait en hochant la tête. Ce n’était pas de sa faute, la faute de personne d’ailleurs, peut-être celle du sorcier d’avoir été un peu présomptueux et la faute à pas de chance. En vérité, il pouvait presque dire qu’il avait de la chance de s’en être sorti vivant, même s’il ne le pensait pas vraiment. Il était vivant, mais à quel prix? Il n’y avait rien de grisant à être un paria et s’ils arrivaient à renverser le pouvoir, quel avenir pour lui et pour les hybrides en général. La mort aurait été plus douce, car la souffrance aurait pris fin. Johannes se gardait bien de partager ce genre de pensée avec qui que ce soit, il les avait confiés à une seule personne et, il ne voulait plus vraiment le faire. Il ne se reconnaissait pas vraiment et ceux qui le connaissaient depuis longtemps ne le reconnaitrait pas non plus. Les tentatives d’humour de Seamus le font rire, il lui donne un petit coup de coude. « Peut-être même chez nous, qui sait, ça pourrait faire changer les mentalités. » Le vampire voulait se convaincre qu’il n’avait pas changé, mais il n’avait pas pu s’empêcher d’anticiper les réactions des uns et des autres, surtout après la violence de celle de son frère.

Le jeune sorcier poursuivait, admettant qu’il n’avait pas grand-chose à dire. Affirmation que Johannes avait du mal à croire vue la tête qu’il faisait et ses petites manoeuvres pour changer de sujet, mais s’il n’avait pas envie de se confier à son aîné, il faudrait bien qu’il parle à quelqu’un. « Mérité quoi ? Qu’on te fasse la gueule quand tu décides de partir et quand tu reviens qu’on te fasse encore la gueule ? Seamus, j’espère que tu rends compte que la seule chose que tu mérites c’est un peu de patience et du soutien. » Personne ne méritait d’être traité en paria parce qu’il avait voulu une vie plus facile. Bien sûr que tout le monde n’avait pas le loisir de le faire, d’autres choisissaient de ne pas le faire, mais pourquoi ceux qui en décidaient autrement avaient plus tort que les autres? « Après, s’ils sont vraiment tes amis, ils finiront bien par revenir vers toi. »

« Je vois. » Lee l’avait convaincu, mais Lee avait décidé que Seamus allait devoir affronter les choses seuls. La conversation change de nouveau de direction, pour revenir sur l’ancien professeur et maintenant vampire, prenant des nouvelles de Sweet River. « C’est… C’est compliqué, comme tu peux t’en douter. » Et il s’arrêterait là, parce que c’était plus compliqué. Les hybrides commençaient à être tendus, ne trouvant aucunement leur place dans l’ordre actuel, que ce soit au sein de la résistance que celui qui était établi par le nouveau gouvernement. Dans tous les cas, ils étaient perdants ou parias. Et l’Ordre, auquel Johannes était pourtant attaché, le décevait de jour en jour. S’il n’y avait pas encore de division évidente, elle existait, entre les modérés et les extrêmes. Ceux qui voulaient se battre, coûte que coûte et faire payer, ceux qui avaient la vie ‘facile’ sous le joug du nouvel ordre et ceux qui avaient conscience qu’on ne pouvait pas tous jouer aux héros, que la résistance pouvait venir sous d’autres formes. Actuellement, Johannes considérait que l’Ordre ne pouvait que prétendre être mieux que ce qu’ils combattaient, mais ils étaient loin d’être meilleurs. « Enfin, quand, je ne me rends pas utile à faire quelques livraisons ou mission d’éclairage, je continue d’enseigner pour ceux qui ne peuvent pas aller à la Fawkes à cause de leur nature. » Parce que la Fawkes, la confiance de Molly, cela avait vraiment fait découvrir à Johannes une nouvelle vocation, beaucoup moins dangereuse et plus gratifiante, en tout cas selon lui. Il y avait des avantages et des inconvénients à être professeur, mais il avait découvert qu’il avait autant la patience et la passion pour cela.

Il réfléchissait un instant à ce que Seamus avait dis plus tôt, « Et du coup, Lee t’as lâché ou tu lui as dis de se barrer lors d’une dispute ? » Johannes était beaucoup de choses, mais au moins, il ne tournait pas autour du pot. Il se doutait bien que Seamus souffrait de l’absence de ses amis, autant que d’être laissé dans le noir. « Tu sais, peut-être qu’au lieu de te soucier de ce que pense tes amis de toi, tu devrais te concentrer plus sur la pierre que tu veux porter à l’édifice de cette résistance. Je me doute bien que tu es revenus pour eux, certainement les mêmes raisons qu’à trouver Lee pour te convaincre, mais peut-être que tu devrais trouver une autre raison pour laquelle tu es revenu. »

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