Blaise trouve ça vraiment nul que Mum veuille retourner à la maison de son enfance alors qu'elle est tout à fait capable d'avoir son propre manoir. Elle n'arrête pas de dire que ce serait une maison trop vide, vu qu'ils ne seront que deux à y habiter, mais elle est tout à fait capable de payer des elfes de maison et des domestiques pour remplir les pièces, si c'est ça qui l'inquiète. Malgré tous les arguments de son fils, elle n'a pas voulu céder et les voilà qui retournent dans le Kent au manoir Shacklebolt, où vivent déjà les grands-parents de Blaise, son oncle Cassius et sa tante Amabella et leurs cinq filles, sa tante Selena et même son oncle George. Sans compter les cinq elfes de maison et le domestique qui s'occupe du jardin et du parc environnant.

Il y a de la place pour tout le monde, bien entendu. Chacun a sa chambre. Celle de Blaise se trouve au dernier étage, mais il n'y a jamais que dormi les soirs de Noël et du Nouvel An, quand lui et sa mère venaient faire les fêtes avec le reste de la famille. Il aime bien cette chambre, même si elle est bien plus petite que celle qu'il a à la maison. Enfin, qu'il avait à la maison. Mum a déjà vendu le manoir, apparemment.

Nul.

“ I don't want to gooooo. — I know Blaise. But it's not up to you, ” dit calmement Helen en lui tirant la main avec un peu plus d'insistance. “ So why complain? — But mum-- — Langlock! ” Blaise s'arrête net, lâchant la main de sa mère pour agripper sa gorge, poussant un petit gémissement pathétique en essayant de parler mais impossible: sa langue est désormais collée à son palais et il ne peut que gémir en s'étouffant à moitié sur sa propre salive. “ Come on, ” dit Helen avec autorité, lui prenant la main de force et le traînant à sa suite avec insistance, ignorant les bruits désespérés de son fils. “ We don't have time for this: we are expected. And I'll be damned before we're late again! It's always the same with you, we're always late because you forget your toothbrush, or you forget your pyjamas, or you forget your own bag... if it was not standing on your neck, you'd be forgetting your own head, Blaise! ” Blaise ne peut que gémir en réponse, ayant du mal à garder le rythme des enjambées énergiques de sa mère, manquant de tomber à plusieurs reprises mais toujours tiré vers le haut et en avant par l'emprise douloureuse des doigts osseux de sa mère sur son poignet.

Ils finissent par arriver à la porte du manoir, déjà ouverte, avec Granny qui se tient toute droite sur le perron et prend Blaise dans ses bras. Il réprime difficilement ses larmes, frustré par sa langue bloquée dans sa bouche, et Tenneh lui caresse doucement les cheveux en échangeant quelques mots avec Mum que Blaise n'entend pas. Il finit par renifler de manière embarrassante en se laissant attirer à l'intérieur de la résidence Shacklebolt. Il n'ose pas demander à sa mère de lever le sortilège, puisqu'il sait qu'implorer fera le contraire de l'aider; alors à la place, il se tient droit et prend Cassius, son grand-père, dans ses bras avant de courir dans les escaliers pour aller se réfugier dans sa chambre.

Sa mère vient le trouver des heures plus tard. Il tourne volontairement le dos à la porte et ne bouge pas alors qu'elle s'approche jusqu'à s'asseoir sur le lit et poser sa main sur son épaule. Il l'entend bouger et imagine qu'elle est en train d'agiter silencieusement sa baguette parce qu'il sent le muscle douloureux de sa langue se détendre soudainement dans sa bouche. Il ne dit rien. “ I'm sorry Blaise but you know how I get when I have my headaches and you're whining... ” fait-elle d'une petite voix, se penchant jusqu'à ce que ses épaisses dreadlocks entourent le visage de son fils qui se recroqueville un peu. Elle dépose un baiser sur son épaule à travers la chemise qu'il porte. “ Do you forgive me? ” Il ne répond pas, ne bouge pas, regarde le mur en face lui. “ Come on, ” fait-elle avec agacement, se redressant et retirant sa main brusquement. Blaise finit par se retourner pour la regarder et lui ouvre ses bras, soulagé seulement quand elle accepte de se pencher pour lui donner un câlin. “ It's okay baby, I'm sorry okay? I'm sorry I won't jinx you again... ” Blaise sait qu'elle ment, mais il s'en fiche. Il la serre fort contre lui et ferme les yeux aussi fort qu'il peut: “ it's okay Mum, I love you. — Me too, darling, me too. ”

“ It's only for a little while, darling. ” Ils font toujours la même chose et Blaise trouve ça nul. Ils n'arrêtent pas de changer de maison. Dès que Blaise a eu le temps de s'installer, et d'arranger sa chambre comme il veut, tout d'un coup il faut déménager de nouveau. Il est triste, bien sûr, que sa mère ne parvienne pas à garder ses maris en vie, mais ce n'est pas de sa faute! Alors pourquoi est-ce que lui aussi doit déménager à chaque fois?

Comme d'habitude, après les funérailles et la vente de la maison, ils retournent au manoir Shacklebolt. Ils sont en retard à cause de Blaise, sa mère le traîne jusqu'à la porte, il embrasse ses grands-parents et puis coure à l'étage pour aller bouder. Cette fois-ci, sa mère ne vient pas le voir pour le consoler. Elle préfère aller dans la cuisine se servir un bon verre d'hydromel. Blaise aime bien l'odeur de l'hydromel, même quand les lèvres de Mum sont encore collantes d'en avoir trop bu. Il finit par descendre au bout de quelques heures, pour aller saluer ses cousines et aller jouer avec elles dans la serre attenante au manoir Shacklebolt. Ils jouent à Tea Time, un jeu qu'ils ont inventé quand ils étaient petits après avoir tous lu Alice in Wonderland. Ils s'amusent bien et puis ils vont dîner, Uncle Kingsley est là ce soir, ainsi que Aunt Allegra et son mari et leurs enfants. Il n'y a que Uncle Clarence qui manque, mais c'est celui que Blaise aime le moins alors il s'en fiche.

Ils mangent bien, ils mangent trop, et puis ils vont se coucher, Blaise se dépêchant d'aller se brosser les dents avant de sauter dans son lit. Il attend une heure, puis deux, avant de sortir pour rejoindre la chambre de sa mère qui est un étage en dessous.

Ce soir, comme tous les soirs depuis la mort de son quatrième mari il y a deux semaines, elle est en train de pleurer dans son oreiller. Elle ne proteste pas quand Blaise s'invite sur le lit et la prend dans ses bras, soupirant de soulagement quand elle lui rend son étreinte. Il n'a pas le droit de faire ça quand elle est mariée alors même si c'est triste, Blaise croit pouvoir dire qu'il aime bien quand elle n'est pas mariée parce qu'au moins, il dort tranquillement la nuit, enveloppé dans les bras et l'odeur de sa mère chérie. “ I love you so much, my darling, I love you, I love you, I love you... ” lui répète-t-elle doucement dans ses cheveux, en caressant sa nuque et son dos, entre deux sanglots. “ I love you too Mum... — It's us, okay? It's always us, no more husbands, no more of this... I swear, I swear. ” Blaise sait qu'elle ment, mais il s'en fiche. Il la serre fort contre lui et ferme les yeux aussi fort qu'il peut: “ it's okay Mum, I love you. — Me too, darling, me too. ”

Blaise a le coeur un peu serré dans la poitrine, il a été emmené à l'énorme manoir au milieu des terres de l'île en voiture volante depuis l'arrivée de son Portoloin en bord de mer. Il est déjà en train de transpirer à travers sa chemise pourtant légère. Il ne sait pas exactement pourquoi il est là... après ses études, il voulait retourner voir son père. Il a vécu cinq ans avec lui, mais il ne se souvient quasiment de rien de cette période, juste de quelques détails... des détails qui lui échappent parfois encore, quand il a du mal à se concentrer. En cet instant précis, il ne pense qu'à une chose. Même si son père a répondu à sa lettre lui demandant de l'héberger pendant quelques mois, sera-t-il content de le voir...?

Blaise montre ses papiers aux sorciers de sécurité à l'entrée du portail et s'avance lentement à travers les immenses jardins luxuriants jusqu'à l'imposante porte... Alors qu'il lui reste qu'une dizaine de pas, un homme apparaît dans l'encadrement de la porte. Il est grand, comme Blaise, et a la peau sombre, comme Blaise. Il a un beau sourire, et des beaux vêtements, et il le prend dans ses bras dès que Blaise est à portée de bras; ce dernier ne peut pas s'empêcher de se tendre un peu, surpris, mais finit par se détendre et par lui rendre son étreinte.

Son père l'accueille à l'intérieur, lui sert à manger et à boire, lui fait visiter l'énorme maison dans laquelle il vit. Il n'y a pas d'elfes ici, juste des domestiques qui sont bien traités et qui sourient à Blaise partout où il va. Sa discussion avec son père dure pendant des heures et des heures, ils parlent de tout, de l'Angleterre, de l'île, de la situation à la maison, de Voldemort, de l'Afrique, ils parlent de voyages, de paysages, de vacances, ils parlent de tout, sauf de ce qui les concernent tous les deux... Finalement, quand il a suffisamment bu et que son père aussi, Blaise ose poser la question: “ say... what happened between you and my mum? ”

Blaise ne sait que peu de choses sur ce qui s'est passé entre Helen et Emmanuel. Il sait qu'ils s'aimaient. Qu'ils se sont mariés. Qu'il est resté avec son père pendant cinq ans et que, après avoir perdu son deuxième mari, elle est venue le récupérer et l'a gardé avec elle, lui interdisant de rencontrer et d'apprendre à connaître son père... jusqu'à maintenant, quand Blaise a décidé qu'il en avait marre d'être le gamin sans père. Le visage de son père s'assombrit et d'un simplement mouvement, il lui fait signe de le suivre. “ I don't want you to think... I don't want you to think wrongly of your mother. She did what she thought was best... for you and herself... ” Blaise ne dit rien. Il se demande si Emmanuel sait qu'elle a eu six autres maris après lui. Il se demande si il sait qu'ils sont tous morts. Et il se demande si il sait que ce n'est pas vrai, que sa mère est toujours plus intéressée par elle-même que par le reste du monde, lui y compris. Ils montent au premier étage du manoir qui a des airs de palais, et Emmanuel le fait entrer dans son bureau; Blaise n'a pas le temps de regarder tout ce qui s'offre à ses yeux que son père, d'un mouvement de baguette, attire à lui un étrange objet. Blaise n'a jamais vu de véritable Pensine, sauf dans les livres, mais il pense reconnaître le liquide laiteux qui reste en suspension au milieu du récipient qui lévite jusqu'à lui. “ Want to try? ” lui demande Emmanuel avec un petit sourire, avant de déposer un nouveau souvenir dans la Pensine, agitant sa baguette pour la remuer un peu avant d'inviter Blaise à y plonger la tête.

Il va se noyer, il va se noyer, il va se noyer et les mains de son père la maintiennent à la surface de l'eau. “ It's alright, Blaise, it's okay, ” lui dit-il dans un langage qu'il ne connait pas... ne connait plus. C'est du créole, il croit. “ Relax, okay? Relax... ” Blaise pousse un petit gémissement effrayé. “ It's okay, lil man, okay, it's okay, I got you man, I got you. ” Blaise se force à soupirer et s'étouffe quand un peu d'eau se précipite dans son nez. “ It's okay... Blaise, it's okay... ” Finalement, il se détend et laisse l'eau le porter...

Blaise se redresse en s'étouffant malgré lui, le goût salé de l'océan dans le fond de la gorge. “ You... taught me how to swim? — Damn right. ” Son père sourit largement et Blaise se sent sourire aussi. “ I thought it'd be nice for you to see that. — Yes but... why don't I- why don't I remember it? ” Le visage de son père s'assombrit de nouveau et il détourne les yeux. “ Your mom... thought it would be best... — Show me. ” Emmanuel pince des lèvres et ajoute un nouveau souvenir à la Pensine. “ It was a long time ago, ” le prévient Emmanuel en posant sa main sur son épaule. “ Don't judge her too harshly... ”

“ WHAT DID YOU DO TO ME? ” Helen a l'air d'avoir pleurer pendant des jours et des jours et pourtant, elle est toujours la plus belle femme qu'il ait jamais vu. “ You... you cursed me! You bewitched me, with your voodoo and your-- — I warned you, Helen, ” dit calmement Emmanuel, sans même s'étonner du fait qu'elle vient de s'introduire chez lui en évitant la sécurité sans aucun problème. “ I told you you shouldn't leave me. I told you marriage is sacred for us-- — And so it is for me! And now my husband is dead-- — Helen... — HE'S DEAD, EMMANUEL. DEAD! ON OUR WEDDING NIGHT, HE DIED! HOW COULD YOU-- ” Elle s'arrête d'hurler quand elle voit une petite silhouette descendre les escaliers du palais. “ ...papa? Who's-- — I want my son back, ” dit durement Helen et Emmanuel la regarde en sachant parfaitement qu'elle ne fait ça que par pure mesquinerie. Ils sont restés mariés un an, seulement, qu'il a passé avec elle et sa famille au Royaume-Uni, avant de retourner à son île originaire après leur séparation. Il lui a dit, de ne pas briser les liens sacrés de leur mariage, de ne pas le faire... mais elle n'a pas écouté, bien entendu. Helen fait toujours ce qu'elle veut. “ I don't want him here. I don't want him to be cursed like you! He'll grow up in the UK, as he should have from the beginning. — But you didn't even want him... — WELL I'VE CHANGED MY MIND! ”

Il faut plusieurs minutes pour que Blaise reprenne ses esprits, trouvant le courage de parler seulement après qu'il ait vidé le verre de rhum que son père vient de lui mettre dans la main. “ So she... she erased... my memory? — She thought it would be better for you to get used to go back... — Why did you let me go? ” Blaise a l'impression d'avoir été abandonné des milliers de fois depuis. “ I was scared... Blaise, it's not a curse, but voodoo is serious business here... and not everyone liked that I had married some stranger and-- — It's okay, Dad. ”

Blaise a bu un peu de Gillywater et il glousse en se faisant un chemin entre les plateaux flottants qui apportent à ses invités leurs petits canapés apéritifs, tartares de saumon du matin, gaspacho, bouchées savoureuses, terrines aux ingrédients mystérieux, coupes de champagne français, shots de vodka russe, pintes de bière allemande et fonds de gin écossais. Les plateaux qui ne sont pas flottants sont portés par des jeunes femmes à moitié nues, avec généralement leurs poitrines exposées et un sourire au coin des lèvres. Des hommes de tous les âges se pressent autour des table de jeux, ou dévorent avidement des apéritifs en discutant avec leurs amis, ou tirent les rideaux des booths privés pour profiter amplement de leurs danses privées avec les filles. Ou les garçons. Blaise n'est pas très regardant: du moment que tout le monde paie son entrée, et son abonnement mensuel, il est heureux.

Après les révélations de son père, il est resté quelques mois et son père, un businessman très fortuné et talentueux en Afrique, lui a tout appris. Ou presque. En quelques mois, il a montré à Blaise comment faire de l'argent à partir de rien, il lui a conseillé de ne faire à confiance sauf à lui-même, et lui a même appris quelques bases — bancales — d'Occlumencie.

Pour l'instant, Blaise n'a pas l'impression d'en avoir besoin. Même à l'époque de Poudlard, ses fêtes étaient connues et reconnues par les autres étudiants et là... c'est encore mieux. Les étudiants ont laissé place aux gros lards, les pigeons, les hommes qui ont trop d'argent et pas assez de compagnie: les mêlés, surtout, il peut bien laisser les vieux croulants de purs à Rosier... lui ne célèbre pas l'aristocratie guindée, mais la décadence complète des nouveaux riches, leur désir d'aventures, d'alcool, de buffets, de filles à poil prêtes à tout pour un pourboire... Blaise n'a pas honte, mais il n'aimerait pas que sa mère assiste à une de ses soirées non plus.

Il rit quand quelqu'un lui adresse quelques mots qu'il ne comprend pas, il rit quand une des filles en train de mener un gros lard dans un booth privé lui adresse un clin d'oeil, il rit quand il voit un de ses amis gagner à la table de cartes. Il rit, il rit, il n'en peut plus, et pourtant il tend l'oreille. Une habitude qu'il a prise de Pansy, reine des rumeurs et des on-dits. Toujours savoir ce qui se passe autour de soi, garder ses cartes en main...

La nuit commence à tirer à sa fin, le soleil est déjà en train de se lever et peu de clients restent, certains rentrent chez eux s'excuser auprès de leurs femmes, d'autres vont directement au travail. Blaise est toujours le dernier à partir et on dirait qu'aujourd'hui ça va être encore dans quelques heures... Tant pis. Il finit son verre, s'étale sur un fauteuil, se laisse un peu somnoler... “ I'm not sure how I can help you, ” finit par dire une voix fatiguée, le ton défaitiste réveillant un peu Blaise qui se redresse légèrement pour tendre l'oreille. Il écoute le reste de la discussion, se souvient difficilement qui sont les personnes qui ont réservé cette table là... Kalen Yaxley et... Rosier. L'un d'entre eux.

Il les écoute parler et ne peut pas s'empêcher de sourire: Pansy serait fière de lui. Il ne peut pas les blâmer d'être si indécents: les seuls gens qui restent sont à moitié comateux, silencieux et en train de dormir sur les fauteuils, tapis et rideaux tirés au sol qui traînent... les lendemains de soirée sont toujours compliqués pour tout le monde. Blaise, intéressé par ce qui est en train de se dire, finit par se relever pour aller se pencher par-dessus le dossier du canapé pour regarder Rosier et Yaxley. “ You know, I think I have a solution for your problem, ” dit-il avec un plaisir évident, un léger sourire mystérieux sur les lèvres.

“ Haha Yaxley, no, I'm afraid I won't join you this time either... ” Évidemment, pour faire plaisir, Blaise y est allé plusieurs fois, sur le terrain de chasse: pour garder les apparences, faire comme si les chasses à l'homme ne le dégoûtaient pas. L'acte en lui-même est cruel, bien entendu, mais il est loin d'être l'adolescent plein de doutes qui n'osait pas jeter des sortilèges sur les étudiants rebelles à Poudlard, sous l'égide des Carrow: Blaise sait désormais qu'il faut faire ce qu'il faut faire pour survivre. Alors parfois il y va, à la chasse, taillade des vêtements et de la peau, fait gicler du sang pour le spectacle des invités confortablement installés au manoir. À choisir, Blaise préfère y rester: regarder le spectacle depuis les boules de cristal enchantées par ces soins. Ce n'est pas tant la cruauté qui le rebute, mais la saleté. La boue, le sang, la pluie, le reste. Il n'a jamais trop aimé l'extérieur, les promenades, le camping, la nature en général.

Yaxley, en revanche, n'attend pas une seule seconde pour hausser les épaules et rejoindre ceux qui vont partir en croisade aujourd'hui. Pour l'aider à mémoriser ses sortilèges, sa mère lui a appris un peu de latin: juste quelques idiomes, et quelques mots utiles. Panem et circenses, se rappelle-t-il, une phrase que lui a rappelé Pansy après l'inauguration des Battues, elle pouvait à peine réprimer sa grimace de dégoût. Blaise aussi trouve ça de mauvais goût... mais comment résister au nombre impressionnant de Gallions qu'il tire de cette sordide affaire tous les mois? Les cellules d'Azkaban sont vidées, les bourses du Gouvernement sont remplies, et les poches de Yaxley et Blaise aussi. Alors si certains meurent en chemin... les oubliés, les dégénérés, les rebelles... peu importe.

Et puis, Blaise fait toujours attention à leur donner ce qu'il faut après les Battues. À manger, à boire, de quoi se soigner. Il ne vient jamais les voir directement bien entendu, il envoie un elfe ou alors juste les provisions grâce à un sortilège. Mais il prend soin de ses petits gladiateurs, et il paye ses respects à ceux qui meurent. Ce ne sont que les affaires. Ils n'avaient qu'à choisir leurs camps: ou mieux, ils n'avaient qu'à pas naître dégénérés.

C'est vrai que parfois, la nuit, Blaise n'arrive pas à dormir.

Alors il boit un peu plus, parfois il prend une potion pour l'aider aussi, il se tourne de l'autre côté du matelas, et il ferme les yeux un peu plus fort.

Blaise sait bien faire les choses. Il a pris son temps pour tout méticuleusement prévoir, pour être sûr que tout sera parfait parce que pour Pansy, il faut que tout soit parfait. Au début il voulait l'emmener au restaurant, mais il a décidé que pour cette occasion là, il ne voulait pas de public. Alors à la place, il va utiliser le balcon de son magnifique appartement dans un quartier attenant au Chemin de Traverse: Timson Road est une petite enclave privée aux appartements huppés qui dominent le Londres tant sorcier que moldu. Il a tout de même invité un chef renommé pour faire la sélection de plats, et il mis Theodore son colocataire dehors pour la soirée, ne lui révélant même pas ses plans. Il invite souvent Pansy à dîner, au moins une fois par mois, parce qu'elle est stressée et qu'elle mérite bien un peu de repos et de détente de temps en temps: ils vont tous les trois au restaurant, ou alors Blaise se glisse en cuisine pour leur préparer des petits plats simples mais délicieux. Cette fois-ci, c'est un peu plus guindé, avec une nappe blanche et des serviettes ornementées.

Carpaccio de boeuf et dirico braisé avec ses petites pommes de terre sautées, ainsi qu'un vin espagnol qu'ils aiment bien tous les deux pour arroser tout ça: rien de très extravagant, pour ceux qui sont habitués à bien plus original, mais quelque chose de tout de même délicieux avec un goût particulier qu'ils savent apprécier. Ils sont tous les deux gourmands, donc Blaise a commandé deux mousses au chocolat et deux crèmes brûlées, pour qu'elle ait le choix, elle aime bien avoir le choix sa Pansy.

Elle n'est pas sa Pansy bien entendu. Il le sait ça, alors il ne sait pas pourquoi il vient de penser ça. Elle est la Pansy de Theo, aussi, et la Pansy de Draco, aussi. Blaise fait la moue. Ce n'est pas tant le fait qu'elle aime Draco qui le dérange, mais c'est ce fait qui le rend de moins en moins sûr à l'idée de ce soir. Il est stressé, changeant quatre fois de tenues, de coupe de cheveux aussi, finissant par se décider pour une chemise au motif floral et ses cheveux rasés courts sur sa tempe et sur sa nuque, elle a toujours dit qu'elle n'aimait pas les dreads. Quand enfin elle frappe à la porte, il inspire profondément et va ouvrir la porte avec sa confiance légendaire. “ Hey. ” Pansy voit tout de suite que quelque chose ne va pas et hausse les sourcils. “ Why are you so stressed, Zabini? ” Le petit sourire de Pansy le fait se détendre pour une raison mystérieuse. “ Nothing important, ” fait-il, la laissant entrer.

Le dîner se passe parfaitement comme prévu, ils regardent Londres et les nuages et parfois les étoiles tout en discutant et en mangeant, Pansy ne faisant même pas attention à l'absence de Theodore. Depuis qu'il a pris la Marque, il est plus sérieux et distant qu'avant (ce qui pourrait sembler impossible parce que Nott n'a jamais été un exemple de chaleur même avec ses meilleurs amis). Ils sont en train de partager leurs desserts, la discussion s'est un peu tue mais le silence est confortable, jusqu'à ce que Blaise s'éclaircisse la gorge et la regarde dans les yeux. “ Pansy... ” Il ne sait pas par où commencer, alors il va droit au but. “ Would you like to marry me? ”

Les yeux de Pansy s'arrondissent et Blaise continue: “ I know your dad wants you to get married very soon and with Draco out of the picture... well, I know I'm no Draco, ” précise-t-il parce que le crush légendaire de Pansy est bien plus sérieux que ça et qu'il le sait. “ But I think we'd be an appropriate married couple, and I could make you happy for sure, and our children would be absolutely adorable and beautiful. ” Il sourit en coin, et puis un peu plus tristement. Ils n'ont pas parlé à Draco depuis des mois. “ You don't have to say yes of course... but I want you to know my offer is genuine. ” Pansy le regarde avec un air pensif, essayant d'évaluer si il est sérieux ou non — ce ne serait pas, après tout, la première blague de mauvais goût de Blaise. Sans attendre, ce dernier sort de sa poche le petit écrin avec la bague de fiançailles à l'intérieur. Discrète mais sertie d'un beau diamant, à sa taille aussi, il ouvre l'écrin et le pose entre eux deux. “ Here it is. Will you think about it? ”

Pansy regarde la bague, puis relève les yeux vers lui. “ Yes. ” Elle fronce les sourcils légèrement. “ I'll think about it. ”

Pansy porte une petite tiare, et lui-même porte une couronne de lauriers dorés posée de manière précaire sur son crâne. Blaise espère qu'ils sont beaux, mais il pense pouvoir dire sans se tromper que c'est le cas: quand ne le sont-ils pas? Des photographes qu'il a engagé les prennent en photos, de manière candide et quand ils posent devant les appareils. La petite réception au manoir Shacklebolt n'a pas beaucoup d'invités, et Blaise est content que ce ne soit pas une grande affaire: cent invités, ce n'est pas tant que ça, n'est-ce pas?

Blaise a fait installer un ciel de lanternes magiques pour que des étoiles plus brillantes les unes que les autres se répartissent au-dessus des nuages timides de fin août, il y a un énorme buffet avec tout ce que peut désirer la haute société sorcière invitée aujourd'hui, ainsi qu'une longue table autour de laquelle tout le monde s'assied pour discuter avec ses voisins. Beaucoup restent debout pour se mélanger et discuter, gravitant autour des jeunes fiancés qui sont les seuls à porter du blanc parmi les robes sombres sorcières. Pendant quelques heures, il est facile d'oublier les impurs et les hybrides et l'Ordre du Phénix qui attend la moindre opportunité pour ruiner leurs vies. Pendant quelques heures, ils sont heureux et insouciants, autant qu'ils peuvent l'être quand la quasi-totalité des invités porte la Marque sur son avant-bras.

Blaise parle avec tout le monde, fait rire les femmes et s'esclaffer les hommes, serre toutes les pinces qu'on lui tend et prend à peine le temps de se détendre et de manger jusqu'à ce que Perseus le trouve, le force à s'asseoir. D'autorité, son futur beau-père lui sert une assiette, lui verse un verre de vin. “ Come on, young man, even the host gets to relax I'm sure. ” Blaise lui adresse un mince sourire et joue avec la nourriture plus qu'il ne la mange, son estomac est serré à cause du stress; le vin, en revanche, est avalé en quelques rapides gorgées. Perseus et Blaise se sont déjà tout dit. Ils s'aiment bien, se respectent, et après quelques hésitations, le vieux Parkinson a fini par décider que Zabini convenait pour la prunelle de ses yeux, sa chère fille. Après que Pansy ait accepté, il est allé faire sa demande chez les Parkinson; Aeko a été ravie, mais Perseus a mis plus de temps à être convaincu.

Mais comme avec la plupart des choses, ce que Blaise voulait, Blaise a obtenu.

Après avoir réussi à avaler deux bouchées de nourriture, il s'excuse et retourne à ses devoirs d'hôtes, finissant par trouver Pansy avec soulagement. Elle aussi lui offre un petit sourire quand elle le voit, et il passe confortablement un bras autour de ses épaules en ignorant les regards tournés vers eux et les flashs discrets des photographes. “ Are you happy? ” lui demande-t-il pour au moins la dixième fois aujourd'hui et elle rit un peu. “ Yes Blaise. I'm happy. It's a really nice reception, thank you. ” Elle fait un peu la moue et il fronce les sourcils. “ You could have asked Benjamin to organise it instead of you you know. — Pansy... I love you, but I'm not letting your cousin steal this opportunity to shine from me! ” Ça la fait rire un peu plus, et Blaise est heureux.

Finalement la réception tire à sa fin et des photos sont prises des invités, des familles, et des fiancés avec un assortiment de gens plus ou moins proches (Pansy évite à tout prix de se trouver à côté de Crabbe et Goyle, ce qui fait beaucoup rire Blaise). Finalement, il n'y a plus qu'eux deux, avec leurs tenues qui vont ensemble, sa tiare et sa couronne, leurs petits sourires sur le visage. “ A kiss for the photo? ” demande le photographe, et Blaise se tourne vers Pansy qui est calée sous son épaule. Il sait qu'elle n'a jamais embrassé personne, et il lui demande avec les yeux si elle a envie. Il sourit légèrement en se penchant vers elle pour rapidement lui offrir un baiser du bout des lèvres, complètement vanilla pour leur famille et la photo, le geste arrachant quelques aaaaawww attendris à leur audience.

Les joues de Pansy deviennent rouges, et restent rouges jusqu'à la fin de la soirée, et Blaise ne cesse de la taquiner à propos de ça pendant les semaines à venir.

“ I think it's stupid. Why don't you ask Pansy instead? ” Theodore fait une petite moue, semblant réfléchir — Blaise est surpris de comprendre que son meilleur ami n'a pas pensé à ça. “ She's a girl, ” dit-il d'un ton presque dégoûté et Blaise ne peut pas s'empêcher de rouler les yeux. Nice observation, mate. “ Surely it'll be easier with you. ” Blaise pourrait aussi lui faire remarquer qu'il est plus proche de Pansy, et qu'elle est sa cousine d'une certaine manière mais il est trop heureux d'avoir l'attention de Nott, alors il ne dit rien, et finit par accepter sa requête un peu étrange.

Ils vont dans la chambre de Theodore. Blaise trouve vraiment la chambre de Theodore nulle et ennuyeuse. Tous les murs de la sienne à lui sont recouverts de beaux tissus orientaux, et le sol de tapis turques, et l'énorme lit fait deux fois la taille d'un king size et les couvertures sont en soie et tout est décoré avec goût. Theodore pourrait se contenter d'un matelas sur le sol qu'il serait heureux. Tout est simple et sobre, sauf le plafond qui est recouvert de petites étoiles magiques qui brillent dans le noir. Blaise s'assied sur le tapis bleu sombre sur un signe de Theodore et le regarde faire alors qu'il tire les rideaux. Il est beau, avec ses longs cheveux noirs et sa petite moustache. Blaise a toujours trouvé que Theodore était beau. Mais ces derniers temps, il y pense tout le temps. En fait, c'est depuis le jour où ils sont allés aux thermes romains qui ont ouvert dans un spa sorcier de Liverpool. Il ignorait que Theodore avait des muscles.

Depuis il n'arrête pas de penser à lui. Il a eu des rêves... des rêves étranges, qui l'ont mis mal à l'aise et l'ont fait se réveiller le souffle court. Il préfère ne pas y penser mais en cet instant précis, alors que Theodore tire les rideaux de sa chambre, Blaise ne peut pas s'empêcher d'avoir le coeur qui bat un peu fort. “ Right. The dark helps me focus. — Whatever, ” marmonne Blaise en retour, je-m'en-foutiste au possible, croisant les jambes et attendant que Theodore le rejoigne sur le tapis. “ What am I supposed to do anyway? — You've practiced Occlumency before right? ” Blaise hoche la tête un peu sèchement. “ Yeah. My father taught me a bit. — Ok. Just use that. ”

Theodore veut apprendre la Légilimencie et il veut que Blaise l'aide. Alors Blaise ferme les yeux, inspire profondément, et fait comme son père lui a appris: compartimente, sélectionne ce qu'il veut cacher et se force à rester calme et puis ouvre les yeux pour regarder Theodore dans l'obscurité. Il s'est rapproché sans que Blaise ne s'en rende compte, et celui-ci sent son coeur se pincer dans sa poitrine. “ Ready? — Yeah. Whatever. — Okay... Legilimens! ”

Il va se noyer, il va se noyer, il va se noyer et les mains de son père la maintiennent à la surface de l'eau--

“ Nope. — Ugh... ” Theodore grogne, secouant la tête se frottant le front. “ You're better at this than you said! — I'm really not, Nott. I think you're just not really good at it. For now! ” insiste-t-il en voyant la moue vexée sur le visage de Theodore. Il y a peu de choses qu'il n'arrive pas à faire du premier coup. “ You said you knew Occlumency though, right? — No. My father just taught me a little is all... ” Face à un véritable Legilimens, Blaise sait qu'il ne ferait pas le poids. “ Can we try again? — Sure. — Okay... ready? Legilimens! ”

Il faut quelques secondes à Blaise pour reconnaître le visage d'Amycus, déformé par la peur et la douleur, alors qu'il s'accroche désespérément aux dernières marches de l'escalier mouvant, aux pieds de Pansy. Il y a un moment de battement et--

Theodore fronce les sourcils et Blaise rouvre les yeux difficilement, grognant un peu. “ You were not supposed to see that. — That's the point! ” fait Theodore avec grand plaisir, tapant dans ses mains deux fois avant de se calmer et de se passer la main dans les cheveux. Blaise observe ses doigts démêler sa longue tignasse légèrement, il rêverait de pouvoir faire la même chose... “ Are you okay? Need a break? — No I'm fine. — Great! Let's do it again! ” Blaise trouve que le sourire satisfait et confiant de Theodore est adorable. Il aime beaucoup sa moustache et les lèvres qu'elle cache et il aimerait bien les embrasser... “ Sure, ” dit-il d'une voix douce. “ Legilimens! ”

Les lèvres de Theodore sont sur lui et elles sont chaudes et un peu mouillées, il n'embrasse pas très bien mais ça fait rire Blaise, parce qu'il a l'air de vouloir ça lui aussi: son impatience et son désir lui donne envie de rire, d'hurler, de sourire alors il répond à ses baisers même les plus maladroits, il laisse ses mains glisser sur son corps, sous ses vêtements jusqu'à effleurer un peu de la peau douce de Theodore qui frissonne, qui gémit même quand les doigts de Blaise ouvrent son pantalon et--

Blaise a l'impression de s'être pris un coup de poing quand il rouvre les yeux. C'est peut-être le cas, réalise-t-il quand il voit le poing fermé de Theodore, ses yeux hagards — il ne serait pas surpris d'apprendre que c'est la première fois qu'il frappe quelqu'un — et la douleur qui irradie de sa mâchoire. “ Fuck, Theo, what the-- — Get out. ” Blaise relève des yeux perdus vers lui. Il a encore dans un coin de son esprit ces images et il se rend compte... il se rend compte que Theodore les a vues aussi. “ Theo, no, I-- — Get out my room. Get out! ” Les mains de Theodore s'écrasent sur ses épaules et il le repousse franchement. Blaise sait que c'est du dégoût qu'il y a d'inscrit sur son visage. “ Theo-- — OUT! ”

Le lendemain, les affaires de Theodore ont disparu. Le jour suivant, il est parti, sans un mot, sans un regard en arrière.

Il est parti, Blaise l'a fait fuir.

Et il sait que c'est complètement de sa faute.

Qu'il est tordu, plus peut-être que ces hybrides qui font la une du Prophet à cause de leurs atrocités.

Il se dégoûte.

ET VOILÀ.  Le plus dur est fait et n'est plus à refaire, tu es désormais officiellement un membre de Smoke and Mirrors en bonne et due forme, félicitations! Désolée du retard bb tu sais comme j'aime faire durer le plaisir    MON BLAISE MON HOMME MON BFF MON MARI     je l'aime tellement et cette fiche est si parfaite j'ai besoin de la mama Zabini dans ma vie (et du papa aussi Panpan sera shook en le rencontrant   ) tellement hâte qu'on puisse rp omg jtm     Ton personnage peut désormais faire ses premiers pas dans la partie rp du forum, mais avant toute chose, n'oublie pas de visiter ces quelques sujets:

(◮) Les fiche de liens pour se faire des amis, des ennemis, retrouver une famille depuis longtemps perdue et apprendre à connaître ses voisins.
(◮) Les scénarios si tu as une idée de lien ou de personnage particulier en tête, pour inciter les invités à nous rejoindre.
(◮) Le Daily Prophet pour se tenir au courant de ce qui se passe dans le monde sorcier et qui influera sur les divers events et intrigues du forum.
(◮) Et enfin le flood bien évidemment, pour apprendre à se connaître les uns les autres dans le respect et l'amour le plus total.

Si jamais tu as le moindre doute sur quoique ce soit, n'hésite pas à venir voir un membre du staff, nous ne mordons pas du tout et nous sommes là pour que tout le monde ait une bonne expérience sur le forum.

Enfin, BON JEU sur le forum, que tes RPs soient plein de feels, de rires et de larmes, que tes personnages souffrent mille morts avant de connaître le bonheur et longue vie au Lord.