Il s’était mis à pleuvoir peu de temps après que tu aies transplané à l’endroit indiqué par Hestia lors de votre dernière entrevue. Tu avais atterri au beau milieu de nulle part. Aux alentours, il ne semblait y avoir que de vastes prairies s’étendant à perte de vue. Ta cousine n’avait pas donné d’indication précise quant à la durée sur laquelle ton périple s’étendrait. Elle avait simplement précisé la direction à suivre à partir du point de transplanage. Le jour allait bientôt tomber, il ne te restait plus beaucoup de temps. Resserrant les pans de ta cape contre toi, tu te mets en route et tâches d’ignorer tant bien que mal les rafales de vent qui entrainent la pluie dans leur sillage. Une multitude de gouttes d’eau vient te gifler le visage. Tu baisses la tête et laisses encore une fois la mélancolie t’envahir. Tu repenses à l’Egypte, à ta patrie que tu ne reverras probablement jamais. Tu te dis que si tu te concentres suffisamment, tu pourras peut-être ressentir la chaleur du soleil te caresser la peau, l’odeur des épices te ravir les narines. Aujourd’hui plus que jamais, tu es en proie au doute. Aujourd’hui est un grand jour, tu vas enfin être officiellement présenté à l’Ordre du Phénix. Tu ignores encore si c’est une bonne chose ou non, mais tu restes persuadé que c’est là ton dernier espoir de revoir ton pays un jour et de prendre ta revanche sur ceux qui ont meurtri ton existence. Tu ne savais pas bien à quoi t’attendre, tu redoutais la réaction des membres auxquels tu allais être présenté. Et si Hestia s’était montrée trop enthousiaste ? Et s’ils refusaient de t’accepter dans leurs rangs parce que tu es affilié aux Travers, fervents partisans du Lord ? Depuis la mort de Bayek, les évènements s’étaient enchainés sans que tu n’aies véritablement de prise sur eux. Dans l’appartement de ton ami, tu avais retrouvé un gallion enchanté qui t’avais permis d’entrer en contact avec l’un des résistants que fréquentait régulièrement Bayek. C’était par le biais de cette connaissance que tu avais pu remonter la piste d’Hestia. Si ta joie de la savoir vivante était déjà immense, celle de recevoir ses lettres et de la rencontrer par-ci par-là à la sauvette était plus intense encore. Tu avais vu là une solution à tes problèmes, un moyen de donner un nouveau sens à ta vie, d’échapper à l’existence maudite qui t’attendait auprès de Louis Travers.

Alors que tu marchais la tête baissée pour protéger ton visage de la tempête qui faisait rage, tu finis par relever brusquement les yeux tandis que ton regard se posa soudain sur ce qui te semblait être un campement sauvage. Une dizaine de tentes étaient rassemblées autour d’un feu que tu n’avais absolument pas vu depuis l’endroit où tu avais transplané. Tâchant de discerner la moindre présence humaine à travers la pluie battante, tes pupilles finirent par se poser sur une silhouette féminine, semblant monter la garde. Levant tes mains de part et d’autre de ton corps comme pour signifier que tu n’étais pas armé, tu avanças prudemment. « Hestia, is that you ? »

Spoiler:

Elle est un peu stressée, Hestia. Un peu beaucoup, même.
Depuis qu’elle est arrivée au sein de la résistance, elle a eu l’occasion de guider quelques personnes jusqu’aux planques de la résistance. On l’a envoyée chercher de nouvelles recrues par trois fois, mais à chaque fois, ils étaient des inconnus pour elle. Cette fois, c’est différent. La personne qu’elle vient chercher aujourd’hui, c’est Aslan, et ça la rend anxieuse. Jusqu’à maintenant, tout s’est bien passé et… elle a vraiment toutes les raisons de lui faire confiance, vraiment… mais il y a toujours cette peur qui subsiste. Et si on m’avait roulée dans la farine depuis le début ? Les Al-Massri, elle a confiance en eux. Les Carrow, beaucoup moins… Et ça pourrait très bien être un plan bien huilé pour la récupérer et l’embarquer jusqu’à Londres.
Elle n’a pas osé demander qu’on l’accompagne, d’abord parce qu’elle avait peur qu’on la prenne pour une flipette, mais aussi parce qu’elle avait vraiment peur qu’Aslan prenne mal le fait qu’elle ait demandé une escorte. Elle ne veut pas que son cousin pense qu’elle a des doutes sur lui, quand bien même c’est le cas. Hestia, elle en a vu des vertes et des pas mûres à la résistance. Elle a entendu des tas d’histoires sur des magouilles de famille, sur des trahisons… Elle ne peut pas s’empêcher d’être sur ses gardes.
Emmitouflée dans un gros manteau, Hestia s’est aidée d’un sortilège pour ne pas trop être trempée par la tempête qui fait rage. Régulièrement, elle utilise sa baguette pour essayer de rendre son champ de vision plus clair. Ça fait déjà trois quarts d’heure qu’elle attend Aslan, et elle prie pour qu’il n’arrive pas trop tard : d’abord, elle en a ras-le-bol de la tempête et deuxio, s’il est trop en retard, elle sera obligée de repartir sans l’avoir récupéré. Il ne faut pas prendre de risques, alors elle ne peut rester dans le même endroit trop longtemps.
Finalement, elle aperçoit une silhouette qui s’avance, les bras de chaque côté de son corps. La taille correspond à Aslan, alors elle se détend un peu, mais garde sa baguette à la main. Doucement, elle s’avance tandis qu’il avance aussi. « Hestia, is that you ? » Quand elle suffisamment proche, elle sourit. Ce sont bien les yeux d’Aslan. « It’s me. » Cependant, elle n’a aucun geste avec affectueux envers lui. Au lieu de ça, elle brandit sa baguette et la pointe sur son cousin. « Sorry, it’s protocol. » Elle inspire. « Tell me something only my cousin would know. » Son coeur bat un peu vite. Si elle se rend compte que c’est un piège, elle peut appeler la résistance grâce au Nokia qu’elle a dans la poche, mais elle n’est pas sûre d’avoir le temps de réagir. Elle espère vraiment, vraiment qu’elle et Flora ne se sont pas trompées sur ce coup-là. Ça pourrait lui valoir sa place dans la résistance, si Aslan n’est pas sincère dans sa démarche. Et sa place dans la résistance, elle a mis du temps à l’acquérir.

Tu ne savais pas bien à quoi t’attendre en arrivant au point de rendez-vous. Ces derniers jours étaient passé si vite, tu avais eu tellement de préparatifs à achever à la hâte, que tu n’avais pas réellement réfléchi à la façon dont ton entrée au sein de l’Ordre allait se dérouler. Tu t’étais surtout réjoui d’être accueilli par un visage connu, par une personne qui ne te voulait aucun mal. Quand tu avais aperçu la silhouette d’Hestia, tous les doutes et remords qui avaient pu s’immiscer dans ton esprit s’étaient immédiatement évaporés. Tu avais ressenti l’envie subite de la serrer dans tes bras, mais à ta plus grande surprise, tu fus accueilli par une baguette brandie dans ta direction. Levant immédiatement les mains en l’air, comme pour lui prouver le bienfondé de ta présence, tu la regardes d’un air effaré. Et puis, elle t’explique que c’est le protocole, qu’il convient de vérifier ton identité. Alors tu te détends quelque peu et te laisses prendre au jeu que cette mise en scène représente. Tu as l’impression de te retrouver dans l’un de ces contes aux aventures fantastiques que Jaddati vous lisait lorsque vous étiez enfants. Tu réfléchis rapidement à ce que tu pourrais servir à Hestia en guise de réponse, et puis ton visage finit par se fendre d’un sourire. « Here you’re known as Hestia Carrow but in Egypt, you are Zahra Al-Massri. As a child you kept asking why nobody created a perfume from oranges, like those there were in the garden of our grandparents. Warda always replied it’s because the people who would wear this perfume could be eaten by the others. » Tu les revoyais dans tes souvenirs tes deux cousines. Elles semblaient toujours si heureuses lorsqu’elles venaient en Egypte pour les vacances. Elles avaient toujours des tas d’histoires extraordinaires à te raconter. Tu essayais alors de t’imaginer à quoi le Royaume-Uni pouvait bien ressembler selon leurs descriptions. Jamais ô grand jamais, tu ne te serais attendu à trouver un pays ravagé par les conflits entre sorciers. Peu désireux de laisser cette triste vérité venir entacher tes souvenirs, tu baisses les bras le long de ton corps et reportes ton attention sur Hestia. « Now it’s your turn to prove me you are the one you pretend to be. » Cela te mettait légèrement mal à l’aise de douter de l’identité de ta propre cousine, mais les récents évènements t’avaient prouvé que l’on ne devrait jamais accorder sa confiance trop aisément. Les pires trahisons venaient toujours du cercle le plus proche. C’était un constat que tu allais devoir apprendre très vite si tu voulais avancer et survivre au sein de l’Ordre. « Why do I want to join you? What is my motivation? » Hestia était pour l’heure la seule et unique personne à laquelle tu avais confié l’implication de Louis Travers dans le meurtre de ton meilleur ami. Elle était la seule à savoir que tu étais animé par un désir de vengeance irrépressible, et que c’était la seule chose qui te permettait de ne pas perdre pied.

Aslan semble surpris de cet accueil très protocolaire. Mais ce n’est pas comme s’ils avaient le choix. Alors elle continue à brandir sa baguette, mal à l’aise de la voir pointée sur un membre de sa famille, qu’elle aime et qu’elle souhaite protéger à tout prix. Oh, qu’elle aimerait retourner à cette époque où ils n’avaient pas à se menacer, où tout était plus simple. Here you’re known as Hestia Carrow but in Egypt, you are Zahra Al-Massri. Elle a déjà envie de baisser la garde, mais cette information est trop générique. Quelqu’un de malin a pu récupérer son second prénom sans problème. As a child you kept asking why nobody created a perfume from oranges, like those there were in the garden of our grandparents. Warda always replied it’s because the people who would wear this perfume could be eaten by the others. La mention de ce souvenir lui fait un drôle d’effet. Elle les revoit, gamins, entre les orangers, à parler de tout, de rien, à profiter du soleil. Elle pourrait presque sentir le soleil lécher ses joues. Cette fois, elle baisse sa baguette, certaine qu’il n’est pas un danger. Elle s’apprête à sauter dans ses bras quand à son tour, il lui pose une question, sans pour autant la menacer de sa baguette. Now it’s your turn to prove me you are the one you pretend to be. Why do I want to join you? What is my motivation? Il se montre prudent également, et il a raison. Hestia se prête donc à son tour au drôle de jeu que leur impose ce monde étrange dans lequel ils se sont retrouvés. They killed your best friend, Bayek. dit-elle, de manière très factuelle. Elle sait que ces mots ne vont que retourner le couteau dans la plaie de son cousin, mais ils n’ont pas vraiment le temps de jouer sur les mots pour qu’ils soient moins durs à entendre. They pretended they couldn’t find the killer, but you know very well who did it. Aquila’s father. Elle pense à leur amie, et son coeur se serre. Hestia espère qu’elle ne sait pas de quoi est capable son père, même si elle se doute qu’Aquila n’est pas idiote. They need to pay for what they did. Elle ne sait pas très bien si c’est la motivation d’Aslan qu’elle expose, à ce stade, ou si c’est sa propre colère, de plus en plus violente avec les jours qui passent. Elle ne devrait pas penser comme ça, elle le sait : elle est beaucoup trop impliquée, beaucoup trop proche des idées de l’Ordre. Elle n’était censée s’y infiltrer que pour permettre à sa soeur et elle d’avoir un pied chez les vainqueurs de cette fichue guerre. Elle ne se doutait pas une seconde que cette aventure révèlerait bien des choses enfouies chez elle.
Elle a rangé sa baguette dans son manteau et s’autorise enfin un vrai sourire. Doucement, elle s’approche, et pose sa main sur la joue de son cousin. I’m so happy to see you. Elle le serre dans ses bras, ignorant la tempête sous laquelle ils sont coincés depuis qu’ils se sont retrouvés. C’est une joie immense, de retrouver un membre de sa famille de ce côté-là de cette guerre. Quand bien même Flora et elle échangent de place régulièrement, et qu’elle s’est fait des amis au sein de la résistance… Savoir qu’elle retrouvera Aslan à chaque fois qu’elle fera des séjours au sein de l’Ordre la rassure. Le fait qu’il y soit venu de son plein gré, avec de réelles convictions… Bien sûr, ça l’inquiète un peu : que lui arrivera-t-il, si les mangemorts gagnent ce combat ? Mais plus encore, ça la soulage : ça veut dire qu’il est comme elle. Qu’il a commencé à sérieusement douter du gouvernement britannique. Elle n’est définitivement plus toute seule. Are you ok? Are you sure you haven’t been followed? Il faut qu’ils restent sur leurs gardes. Les tentes derrière elle ne sont qu’un leurre, une fausse planque montée au cas où ils auraient été suivis. Il va encore falloir qu’ils surveillent leurs arrières quelques temps, le temps d’arriver à la réelle planque.

Tu n’es pas certain que l’évocation de ce souvenir d’enfance suffise à apaiser la méfiance d’Hestia, après tout, un bon légilimens aurait très bien pu t’arracher ces bribes de ta mémoire, s’il s’était donné la peine de remonter aussi loin dans ton passé. Et pourtant, ta cousine finit par baisser sa baguette magique, et un profond soulagement se fait alors sentir. La présence si réconfortante d’un membre de ta famille te rendrait presque euphorique au point de lui tomber dans les bras et d’en oublier toute forme de prudence. Mais le souvenir encore bien trop présent de Louis Travers refait brutalement surface et te ramène à la réalité. Tu ne devais jamais oublier pourquoi tu avais décidé de fuir, pourquoi tu en étais là aujourd’hui. La méfiance devrait à jamais rester ta meilleure amie, ta défense la plus fidèle, ton rempart le plus solide. Alors tu défies Hestia à ton tour de prouver son identité. Et sa réponse ne se fait pas attendre, elle semble tomber du ciel pour venir s’abattre sur toi à la manière d’un couperet. Bayek. A sa mention, ton cœur se serre, ta mâchoire se crispe. Mais tu ne peux en vouloir à Hestia de l’avoir évoqué. Elle seule sait, elle seule est au courant de l’odieuse vérité à propos du meurtre de ton meilleur ami. C’est ainsi que tu l’avais convaincue de ta volonté de rejoindre l’Ordre. Tu hoches silencieusement la tête, pour lui faire comprendre que tu la crois. Alors elle finit par te décocher un sourire si lumineux, que tu aurais presque pu en oublier ses dernières paroles. « They need to pay for what they did. » Qu’entendait-elle par là ? Qui mentionnait-elle exactement avec ce « ils » ? Parlait-on encore de Louis Travers, ou bien de tous ceux qui comme lui exerçaient leur pouvoir sur la société magique sans foi ni loi ?
Ayant certainement deviné le trouble qui devait t’habiter à la suite de ces évocations peu joyeuses, Hestia finit par poser la main sur ta joue avant de t’attirer dans sa direction et de te serrer dans ses bras. Malgré la tempête qui grondait là dehors, tu pris le temps de lui rendre son étreinte. C’était si bon de la revoir, de ne plus se sentir seul contre le monde entier. Après tout ce qui s’était passé ces dernières semaines, tu avais plus que jamais besoin d’une présence familière à tes côtés.

Lorsque tu te détaches enfin d’Hestia, tu lui accordes un sourire chaleureux, synonyme de ta gratitude. Puis, d’un coup de baguette magique, tu fais apparaître un léger voile de protection pour vous tenir à l’abri de la pluie qui s’abat en trombes sur vos têtes. « I’m fine, thanks for asking. I haven’t been followed until now, but I think we shouldn’t stay here too long. » L’idée de s’attarder dans un endroit à découvert te rendait quelque peu nerveux. Tu n’avais jamais eu de tendance paranoïaque, mais maintenant que tu savais de quoi Louis Travers était capable, et de quels moyens il disposait, tu préférais redoubler de prudence. Tu ignorais l’accueil qui te serait réservé par les autres membres de la Résistance, mais vieux valait se retrouver au centre de l’attention dans un lieu protégé par de nombreux sortilèges qu’au beau milieu de nulle part, sans protection particulière. « I am so glad to be here with you, to know that you’re safe. I can’t wait to hear your stories, you must tell me everything you’ve done since you joined the Order. » L’espace d’un espace, tu eus presque l’impression d’être retourné en enfance, lorsque tu étais impatient d’entendre les récits de tes cousines durant leurs vacances en Egypte. A cette époque-là, le Royaume-Uni te fascinait, tout ce que racontaient Hestia et Flora semblait alors merveilleux. Et puis les années avaient passé et les choses avaient bien changé. « Can you speak about your current missions or is it top secret? I have no idea how the resistance is structured, how it works. I’m pretty impatient to know more, to get the opportunity to help. » Ta curiosité enfantine était désormais liée à quelque chose de plus profond, à une soif d’appartenance que tu ne demandais qu’à étancher. Cette aventure qui avait débuté sur des désirs de vengeance personnelle allait vite embrasser une cause plus grande. « Do you still have some contacts with your family, with Flora? » Après tout, c’était bien avec l’espoir de pouvoir vivre dans un monde meilleur avec vos proches que vous aviez fini par tout quitter pour rejoindre l’Ordre.

Spoiler:

I’m fine, thanks for asking. I haven’t been followed until now, but I think we shouldn’t stay here too long. Hestia acquiesce vivement. Elle ne compte clairement pas s’attarder sur ce lieu qu’elle avait choisi pour être temporaire de toute manière. I am so glad to be here with you, to know that you’re safe. I can’t wait to hear your stories, you must tell me everything you’ve done since you joined the Order. Elle lui offre un sourire. Si seulement, si seulement elle pouvait tout lui dire. Si elle pouvait lui dire qu’elle n’est pas vraiment seule. Si seulement elle pouvait lui parler du plan qu’elle et Flora ont monté… Mais elle ne le fera pas. C’est trop dangereux. Quand bien même elle a une confiance aveugle en son cousin, il y a trop de risques, des deux côtés : les mangemorts pourraient lui tirer les informations de la tête, et l’Ordre… l’Ordre pourrait ne plus lui faire confiance s’ils apprenaient qu’il était au courant du petit jeu que jouent les jumelles. Non, ce serait vraiment trop dangereux dans la confidence. Hestia restera secrète sur cet aspect, pour sa sécurité, et d’une certaine manière, elle préfère ça. Elle ne trahirait jamais sa soeur et la promesse qu’elles se sont faites de garder le secret, de toute manière. Une chance qu’elles soient vraiment parfaitement identiques, et que les seuls détails qui pourraient les trahir soient sur des endroits de leurs corps qui sont rarement dévêtus. I will. assure-t-elle à Aslan. Oui, elle lui racontera. Elle mettra certains détails de côté, mais elle lui racontera. Come with me. We need to get somewhere safe. lui dit-elle en lui prenant la main, comme quand ils étaient enfants. Mais aujourd’hui, elle ne le mène pas aux orangers du jardin ou aux cuisines de la grande bâtisse des Al-Massri : elle a littéralement son destin dans la main. Une responsabilité qu’elle n’est pas sûre de mériter.

Ils avancent dans la tempête, protégés par les sortilèges du plus âgé. Can you speak about your current missions or is it top secret? I have no idea how the resistance is structured, how it works. I’m pretty impatient to know more, to get the opportunity to help. Aslan s’enflamme, sa curiosité s’embrase, et elle le comprend. Elle aussi était avide de comprendre, de savoir, quand elle est arrivée pour la première fois au sein de la résistance. L’Ordre du Phénix était un mythe, quelque chose qui lui semblait impossible à appréhender. Maintenant qu’elle l’a intégré, c’est bien différent. You’ll see. It’s fascinating. Sometimes a bit disappointing but… nothing can be perfect, right? dit-elle avec un sourire en coin. Elle sait que c’est faux, pourtant : certaines choses sont parfaites. Sa soeur jumelle, par exemple. Flora est parfaite, et elle lui manque. Comme s’il avait lu dans ses pensées, Aslan demande : Do you still have some contacts with your family, with Flora? Le visage d’Hestia s’assombrit instantanément. Officiellement, elle n’en a pas. Officieusement, elle voit sa soeur très régulièrement. Mais elle n’a pas de mal à jouer la douleur : être séparée de Flora, même si ce n’est pas définitif, même si ce n’est pas tous les jours, est déjà extrêmement douloureux et bouleversant. ... No, I don’t. dit-elle dans une intonation lourde de chagrin. It’s… It’s better this way. ajoute-t-elle sans préciser sa pensée. Mais ne pas avoir de contact avec les autres est la meilleure des solutions : ils seraient en danger si le gouvernement découvrait qu’ils sont en contact avec elle et ne les mènent pas à elle.

Hold on tight. Ils sont arrivés un peu plus loin, à la lisière d’un bois, quand elle les fait transplaner et quitter la fausse planque. Ils arrivent dans un nouveau cadre. It’s not over. dit-elle quand elle voit Aslan prêt à lâcher sa main. Enchaîner les transplanages pour perdre l’ennemi est une tactique habituelle au sein de l’Ordre. Elle est fatigante, mais elle a fais ses preuves. Après avoir transplané trois fois, Hestia lâche son cousin et va s’asseoir sur un rocher. Ils sont en plein milieu d’un autre bois, moins dense que le précédent. Elle reprend son souffle et sort une gourde d’eau pour se remettre de ses transplanages. Hestia sort son téléphone portable et envoie rapidement un sms à ses camarades de l’Ordre. They’ll be here any minute now. dit-elle. Are you ok? Elle lui tend la gourde. Have you left a note? Something? To our family, I mean. demande-t-elle, l’esprit toujours tourné vers leur famille depuis qu’il l’a mentionnée. At least to explain your disappearance? Elle pense à leurs cousins, toujours en Égypte. Elle pense à leurs grands-parents, leurs oncles et tantes… Elle aimerait pouvoir les serrer dans ses bras.