alhambral ⊹ onward and upward.

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sofia haddad

I found false hope in all kinda places
Hotel rooms and temporary feelings
I put my clothes on and try to check out
I try to hide from the sun, let it set now
Don't let God see me, I got a lot of demons
And I've been sleepin' with 'em
And now I'm tangled in the sheets and sinkin' deeper with 'em
I'm going deeper in it, find me drownin' in it

Kingsley a été blessé lors de l’attaque de la soirée d’Halloween. Ils ont été nombreux, à être blessés, alors il a bien évidemment ravalé sa propre douleur pour laisser aux autres le bénéfice de se faire traiter en premier; il n’a accepté qu’on le touche que quand le médicomage a insisté et que tout le monde était hors de danger. Ce n’était pas très joli à voir, le lendemain, et ce n’est toujours pas joli à voir quelques semaines plus tard.
Bien entendu, il fait comme si de rien n’était. Quand quelqu’un s’en enquiert, il balaie les inquiétudes et questions d’un revers de main. Quand on fronce les sourcils, quand on insiste, il dit que ça va mieux en mieux, qu’il ne faut pas s’inquiéter. Quand on essaye encore de le faire parler, il s’énerve, il remet à sa place. C’est simple à ignorer, la douleur, quand on y est habitué. Comme sa jambe qui le tire à chaque fois que quelqu’un fait de la magie noire près de lui, il s’est habitué à la douleur qui irradie littéralement de son épaule et de son omoplate à chaque fois qu’il bouge le bras. Elle subsidie, lentement, et le médicomage dit que d’ici la fin de l’année, ça devrait aller. Il pourra célébrer les fêtes comme il se doit. Lui qui n’aime pas ça de base…
La blessure a l’apparence d’une brûlure, sauf qu’elle est grise. A vrai dire, on dirait que l’épaule de Kingsley s’est transformée en lave séchée striée de soufre. C’est moche, ça fait mal et puis, surtout, ça fait chier.

Et certains jours, c’est pire que tout. Il préférerait mille fois rester au fond de son lit, appeler pour qu’on lui apporte à manger et des soins, qu’on s’occupe de lui. Ah, quelle fantaisie, ça, aussi! Qu’on s’occupe de lui, qu’on pose la main sur son front, qu’on le force à rester allongé - comme sa mère le faisait, il y a une éternité, le convaincant de rester alité pour se reposer et se remettre d’une maladie ou d’une blessure. Helen se joignait souvent à elle, faisant courir ses doigts dans ses cheveux, lui racontait ce qu’il avait manqué pendant la journée; George aussi, souvent, s’installait dans le lit près de lui, jamais peur d’attraper un microbe. Arabella le faisait rire avec ses blagues nulles et son père venait toujours le voir en dernier, un peu ronchon, lui disant de rester fort et que ça irait mieux demain.
Ah si seulement…
Kingsley grogne dans son lit et se retourne pour jeter un regard noir à la porte à laquelle quelqu’un vient de frapper. C’est dimanche, c’est bon, il n’a pas le droit de dormir aujourd’hui? Non, l’intrus insiste et, se drapant dans sa couverture, Kingsley grogne en se levant pour aller ouvrir. Très peu de gens ont accès à sa chambre (il ne doute pas que, sinon, certains feraient le pied de grue pour l’agresser et lui parler dès le petit matin) alors il sait que ce n’est pas trop grave si il ouvre la porte alors qu’il n’est ni rasé, ni réveillé, ni en forme. Son médicomage lui dirait certainement d’aller se coucher, ou de traiter son infection, mais Kingsley déteste les hôpitaux et ailes médicales presqu’autant qu’il déteste les Mangemorts.

“ Quoi? ” tonne-t-il, s’adoucissant à peine en reconnaissant Sofia sur le pas de la porte. Et alors, ça fait trois jours qu’il se terre dans sa chambre en s’occupant de lui et de son épaule et oui, okay, il devrait certainement se faire soigner mais il a bien droit à quelques jours de repos, non? “ Quelqu’un est mort? ” s’inquiète-t-il pourtant parce que Sofia, à qui il a confié son état plutôt malheureux, ne serait pas venue le sortir de sa misère pour rien…si?

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Depuis leur mission le soir d’Halloween, Sofia fait tout pour rester occupée, plus occupée qu’à son habitude en tout cas. Elle ne dort pas beaucoup, mais au moins elle se rend utile, ça compense.

A peine revenue de ses visites de ravitaillement qu’on lui saute déjà dessus. Elle n’est pourtant pas partie si longtemps que ça, cette fois-ci. On lui balance des infos et des anecdotes à la volée et elle tente de tout récupérer comme elle peut. Elle sourit lorsqu’elle croit percevoir une plaisanterie. Elle prend note de l’essentiel. Oui, avoir quelque chose de spécial pour les repas de fêtes serait sympa, elle essayera d’y penser et de voir si elle peut caser ça dans le budget. Mais elle ne promet rien. Elle ne le fait jamais sur ce genre de chose. On ne sait jamais ce qu’il peut se passer d’ici là, mais sa réponse a l’air de satisfaire, de toute façon les gens ne comprennent et n’entendent que ce qu’ils veulent ... Mais l’idée en elle-même n’est pas mauvaise. Et elle hoche la tête lorsqu’on lui souffle qu’il faudrait renvoyer un stock de potions pour les premiers soins sur l’une des planques au nord du pays ainsi que des bandages. Ce n’était pas prévu pour ce voyage, cette fois-ci elle avait privilégier l’alimentation et les produits d’hygiène basiques et elle voulait montrer que les membres du dernier cercle ne passaient pas leur vie planqués à St James contrairement à ce que certains pouvaient croire. Quelque part elle aime à penser que le fait qu'elle passe de temps en temps rassure les gens. Elle fera envoyer ça dès que possible. Finalement ce n’est pas si compliqué de se mettre à jour. Ah et Royal est peut-être mort au fond de son lit pour ce qu’on en sait. Personne n’a osé aller vérifier. Très bien, très bien … elle soupire, passant une main dans ses cheveux. Elle réfléchit. Non, ce point-là n’était pas très bien. Elle s’absente quelques jours et le grand Royal en profite pour disparaître de la circulation. Un bref coup d’œil à la pendule du hall et elle décide qu’elle se chargera du cas de Kingsley un peu plus tard dans la matinée. Un passage à la cuisine et elle ressort avec un morceau de pain dans lequel elle a glissé une tranche de rôti froid et une tasse de café fumante pour aller mettre à jour ses papiers. Elle adore ça, organiser, classer, clarifier des documents. Elle est capable d’y passer des heures une fois dans sa bulle. Et c’est ce qui finit par se passer. Quand elle lève enfin le nez de ses notes, elle s’aperçoit de la vitesse à laquelle le temps a filé. Elle s’étire sur sa chaise, résolue à s’attaquer à ce qui serait certainement sa plus grosse mission de la journée : découvrir si Kingsley était mort ou simplement d’une sale humeur.

Elle toque à la porte une première fois. Pas de réponse. Sofia n’en est pas vraiment surprise, Kingsley a ses humeurs et son caractère d’hippogriffe mal-léché qui lui colle à la peau ne l’impressionne pas le moins du monde. Elle a pris l’habitude, alors elle fait ce que certains n’auraient probablement pas osé faire : elle insiste. Elle insiste et comme elle s’y attend, elle finit par entendre le bruit de ses pas derrière la porte. Au moment où celle-ci s’ouvre elle affiche un petit sourire satisfait, elle a gagné, elle est parvenue à faire sortir l’ours de son lit. Un ours qui s’inquiète soudainement de savoir si quelqu’un a perdu la vie. A l’heure qu’il est, elle l’ignore, peut-être que oui, peut-être que non. Elle vient juste s’assurer que lui ne l’est pas. « T’as plutôt bonne mine pour un mort. » C’est vrai qu’il a une sale gueule, mais dans son état, elle ne s’attendait pas tellement à autre chose. « Encore que … » Elle attaque, un peu comme lui lorsqu’il a ouvert. Il est bientôt deux heures, l’après-midi est bien entamé et si elle n’a rien contre les grasses matinées qui s’éternisent quelques heures, elle est déjà moins fan de celles qui durent des jours.

Sans attendre d’invitation et profitant de l’effet de surprise, elle se fraye un passage entre Kingsley et l’encadrement de la porte. La lumière naturelle peine à traverser les volets des fenêtres mais Sofia peut aisément deviner qu’il n’a pas été très regardant sur l’état de la pièce ces derniers temps. « Oh et cette odeur ! Ca t’arrive d’aérer un peu ? » D’un coup de baguette elle fait s’ouvrir le volet avant de se charger de renouveler l’air ambiant. Elle n'a jamais été une experte en sortilèges ménagers, mais sa tante lui avait fait exécuter celui-ci si souvent dans la petite librairie qu'elle aurait pu le faire les yeux fermés. Outch. Elle entend Kingsley grogner derrière elle. C’était peut-être un peu violent comme approche. « Désolée. » Elle l’est un peu quand même. « J’aurai peut-être dû te prévenir... c’était un peu brusque. »

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Kingsley, comme tout rustre qui se respecte, n’aime pas être malade. Ca lui donne l’impression d’être faible, atrophié, inutile. Ca le rend dépendant des autres, dépendant de celui qui ira lui chercher à manger, qui ira lui amener ses médicaments, qui daignera s’occuper de lui. Et pour quelqu’un qui aime bien tout avoir dans son pouvoir et pouvoir tout contrôler, c’est compliqué de… de se laisser aller.
La chose qui est bien, avec Sofia, c’est qu’au moins elle ne le ménage pas: « T’as plutôt bonne mine pour un mort. » Ca commence bien, et ça continue encore mieux: « Encore que … » Il lève les yeux au ciel et elle en profite, fourbe, pour se faufiler à l’intérieur de la chambre. Il sait que ça ne vaut pas la peine de se battre (et une partie de lui est reconnaissante et rassurée qu’elle soit venir lui tenir compagnie) et referme le battant derrière elle.

« Oh et cette odeur ! Ca t’arrive d’aérer un peu ? — Oui, bon, ça va… ” Elle agite sa baguette et la lumière du soleil parvient enfin à entrer dans la pièce, ce qui fait grogner son habitant tel un vampire dans un conte s’étant fait surprendre par l’aube. « Désolée. » Il n’en croit pas un mot mais il ne lui en veut pas, levant une main pour se protéger des rayons vengeurs en s’avançant vers elle. « J’aurai peut-être dû te prévenir... c’était un peu brusque. — Un peu, ” bougonne-t-il, mal léché comme toujours, avant de se rendre vers le lit pour s’y laisser tomber dans un bruit sourd. “ T’es venue pour être agréable et me rappeler combien tu m’aimes, ou tu voulais véritablement me parler de quelque chose? ” Il lève les yeux vers elle, l’air sérieux, mais lit rapidement sur son visage qu’il n’y a rien de sérieux: pas de morts, pas d’attentats et, mieux encore, pas de héros de guerre soudainement revenus à la vie. Il soupire et son visage se détend légèrement, ainsi que le reste de son corps. Quelques jours de repos bien mérités…
Le mouvement, pourtant bénin, lui arrache une grimace quand un muscle de son épaule bouge d’une manière, apparemment, répréhensible; il inspire difficilement en se relevant pour aller à sa table de chevet et, tel un drogué, chercher avec des mouvements frénétiques la potion antidouleur qu’on lui a prescrit en même temps que ses quelques jours de repos. “ Est-ce que Molly est déjà en train de creuser ma tombe et de se préparer à danser dessus? ” demande-t-il avec un sourire cynique, décapsulant la fiole du pouce avant d’en jeter le contenu dans sa bouche. Ca a un goût de charbon et de jus de citrouilles - ce dernier certainement pour essayer de masquer le goût du premier. Fantastique.

“ Tu pourras lui dire que je ne suis pas mort, et que je ne compte pas l’être bientôt. ” Comme souvent avec eux, sa dernière conversation avec Molly s’est finie en confrontation à faire trembler les murs du manoir St James à cause de l’intensité de leurs cris. Ils ne sont jamais d’accord, jamais conciliants, jamais prêts à négocier l’un avec l’autre, jamais compréhensifs, jamais agréables: Kingsley suspecte forcement que parfois, elle vote contre lui juste pour le plaisir de l’emmerder. Il pense qu’elle le fait parce que lui-même est coupable de ce comportement futile… non qu’il oserait l’avouer à quiconque.
La potion commence enfin à faire effet et il soupire d’aise en sentant une impression de chaleur agréable se répandre dans ses muscles et masser de manière invisible ses articulations fourbues. Il se redresse et s’appuie contre le meuble le plus proche, fronçant toujours les sourcils à cause de la luminosité ambiante, braquant ses yeux sur Sofia. “ Mais ce n’est pas pourquoi tu es là, ” devine-t-il, curieux malgré ses airs d’ours mal léché qui s’en fout des autres. “ A quoi penses-tu? ”

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Elle est fière, la sorcière. Comme chaque fois qu’elle gagne une bataille. Peu importe qu’il soit gagné d’avance ou non, lorsqu’elle se sait vainqueur, elle parade. Et puis, elle est plus agréable dans ce genre de situation que lorsqu’elle est blessée dans son égo. C’est bien connu. « Je viens juste m’assurer que tu es encore capable de tenir debout et que tu ne te terres pas sous tes couvertures. » répond-elle en s’adossant à la fenêtre, les bras croisés sur la poitrine. « Et peut-être aussi pour te rappeler qu’il y a des gens ici, comme moi, par exemple – qu’elle ajoute en souriant – qui tiennent à toi et qui s’inquiètent toujours un peu quand tu passes en hibernation sans prévenir personne. »

Du regard elle le suit, inquiétée par cette grimace qu’elle a vu passer sur son visage. Elle l’observe fouiller son bazar organisé pour récupérer un flacon de verre qui retient un liquide d’une couleur peu engageante. Erk. Elle grimace en voyant Kingsley ingurgiter son contenu. « Tu devrais retourner consulter. On peut faire venir quelqu'un aussi. » Elle sait que la blessure est moche, et en croisant son regard, elle devine ce qu’il va dire. Comme s’il allait changer de refrain … alors elle soupire avant de reprendre la parole. « Je sais, y a pire que toi niveau blessure dans ce bas monde. Je te dis juste ce que j’en pense. » Et il enchaine sur un autre sujet. Plus léger. Un peu d’humour, il ne lui en veut donc pas d’avoir débarqué ainsi et de lui avoir imposé sa présence. Mais il ne veut toujours pas qu’on s’occupe de lui. « Oh ! Depuis longtemps, tu t’en doutes. Elle et Sirius sont même déjà en train de prévoir une grande fête en ta mémoire. Ils sont très créatifs sur les slogans. Ils ont demandé aux enfants de faire des banderoles festives et auraient rassemblé tout un tas de trucs à boire. » Jamais Molly ne se serait permis une telle chose. Une pique peut-être, même plusieurs. Ça oui, elle en était plus que capable. Mais souhaiter la mort de Kingsley ? Non, elle ne serait pas allée aussi loin dans leur petite guerre. « Ils vont être tellement déçus... surtout elle, tu t’en doutes. »

Son regard se perd sur la fiole vide, elle laisse le silence s’installer. « Mais ce n’est pas pourquoi tu es là. » Elle relève les yeux vers lui. Un bref hochement de tête. Ce n’est pas faux. Dans le fond, elle aurait aimé venir juste pour parler de la pluie et du beau temps ou pour s’offrir le luxe de faire une sieste. Mais elle avait bien trop de choses qui lui couraient dans la tête pour pouvoir le faire ou encore se le permettre. « A quoi penses-tu ? » Il est fort, Royal. Ou bien, la connait-il trop bien ? « A notre dernière mission. Je ne comprends toujours pas comment on en est arrivé là. J’ai beau repasser le fil encore et encore, je ne comprends pas. » C’était ce qui occupait le plus ses pensées de toute façon. Ils avaient pourtant tout calculé. Ils avaient pensé le déroulement de leur opération afin que se déroule avec le moins d’accros possibles. Mais jamais elle n’avait envisagé que les choses se dérouleraient ainsi. Jamais elle n’avait imaginé recroiser la route de détraqueurs. Et l’intervention à la DHS l’avait laissée sans voix. L’image de l’Ordre n’était déjà pas bien belle auprès de la population, mais cette histoire l’avait encore plus endommagée. Comment donner envie aux gens de les aider, de les rejoindre quand on les traitait de terroristes ? Comment espérer mener leurs missions à bien quand des créatures magiques se mêlaient aux hostilités ? « On était prêts, pourtant. Ils auraient tous dû repartir avec nous. » Et elle le fixe, laissant en suspend ce qu'elle considère comme une évidence. Une évidence qui ne s'est jamais produite. Enfin ... pas totalement.

HJ:

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Kingsley n'aime pas du tout qu'on s'occupe de lui: à vrai dire, il porte sa douleur et sa peine comme une cape qui le protège des reproches divers qu'on pourrait d'ordinaire lui adresser. Il a mal, et c'est terrible, mais il préfère être considéré en martyr que considéré avec pitié.
Les blagues de Sofia à propos de Molly et Sirius le font rouler des yeux et sourire. Il sait, bien entendu, du moins il espère savoir, que c'est évidemment rien d'autre que des plaisanteries. Même si leurs relations sont parfois un peu tendues, et qu'elles se finissent souvent en engueulades légendaires, le cercle sept est lié par quelque chose de bien plus profond que toutes les chamailleries parfois immatures qui les agitent. Ils sont là pour aider à diriger l'Ordre, pour se remettre mutuellement à leurs places, et pour mettre une fin à cette guerre.
Il y a des fois, ceci dit, où Kingsley se dit que si les regards noirs pouvaient tuer, Molly l'aurait déjà exécuté une bonne dizaine de fois.

L'humeur retombe un peu quand il lui demande ce à quoi elle pense, et il peut voir le visage de Sofia s'affaisser un peu alors qu'elle se laisse aller à l'inquiétude qui semble l'habiter. « A notre dernière mission. » Kingsley grimace un peu, bougeant son bras en même temps comme pour prétendre que c'est à cause de sa blessure qu'il a l'air si mal à l'aise. « Je ne comprends toujours pas comment on en est arrivé là. J’ai beau repasser le fil encore et encore, je ne comprends pas. » Kingsley la regarde attentivement, essaye de deviner ses pensées les plus profondes. Kingsley n'y pense pas trop... bien entendu, il était prêt à sauver et rapatrier les pauvres hybrides exhibés par son propre neveu lors de la petite soirée des sorciers de sang-pur.
Mais son véritable objectif, bien entendu, c’était la vengeance sur la DHS et surtout, les précieuses informations ramenées par Lee. Même s’ils n’ont pas récupéré tout ce qu’il voulait, Kingsley est très fier et heureux qu’ils aient pu récupérer les informations de l’agent-double sur place (même si ils ont dû le sacrifier en échange. Bon.) et puis, bon, au moins Molly était plutôt contente qu’il fasse preuve de douceur et permettra aux jeunes élèves de s’enfuir. Mais surtout, surtout, Kingsley est heureux d’avoir pu montrer aux citoyens britanniques et au Gouvernement la force de l’Ordre. Il espère que Voldemort a pu observer le phénix dans le ciel noir de la nuit et qu'il a eu peur.

« On était prêts, pourtant. Ils auraient tous dû repartir avec nous. » Kingsley regarde Sofia, oubliant momentanément ses rêves de grandeur, avant de tapoter le lit à côté de lui pour l'inviter à s'asseoir. “ Ce n'était qu'une défaite parmi de nombreuses victoires, Sofia, ” dit-il d'une voix douce, lui qui est pourtant si réticent à rassurer autrui normalement. C'est plutôt le rôle de Molly ou de Sofia, ça. Kingsley, lui, préfère rentrer dans le lard et laisser aux autres le soin de réparer les dégâts qu'il cause. “ Nous n'aurions rien pu prévoir. Et si tu veux mon avis, même eux ne s'attendaient pas à ce que des Détraqueurs débarquent. ” Il n'y a eu aucune ligne d'encre à ce sujet dans les journaux pourtant. Rien, comme si cette soirée d'horreur n'était jamais arrivée. “ Mais nous avons eu très peu de pertes, ” dit-il, parce que c'est comme ça que Kingsley quantifie leurs réussites: avec des chiffres. “ Et nous sommes plus forts que jamais. ” Un mensonge, un autre.
Mais face à Sofia, il a du mal à mentir, surtout quand elle le regarde comme ça, et il soupire un peu en secouant la tête. Il peut tout dire à Sofia. Elle n'est pas Remus qui a besoin de pincettes, ou Sirius qui refuse d'entendre la vérité, ou Molly qui de toutes façons ne veut jamais l'écouter. Non, c'est Sofia. Peut-être sa dernière alliée dans ce monde. Quand elle s'assied à côté de lui, Kingsley prend sa main dans les siennes avec douceur. “ Si on commence à douter et à se lamenter maintenant, on n'en verra jamais la fin, ” murmure doucement Kingsley en la regardant sérieusement, une promesse silencieuse dans les yeux. Promesse que lui n'abandonnera jamais. “ Pense à ceux qu'on a sauvés, pas à ceux que nous n'avons pas pu sauver. ”

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