BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

Malgré son contexte sombre et mature, SM, c'est une communauté qui aime le drama et les rebondissements et qui a un Discord très actif sous l'égide du safe space et de la communauté bienveillante. Qu'attendez-vous pour nous rejoindre ?
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 caehui#2 ⊹ crashing down

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Taliesin de Briancourt
ORDER OF THE PHOENIX
Taliesin de Briancourt
Date d'inscription : 16/08/2019
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Crédit : poésies cendrées (avatar). tumblr (gifs). inconnu & sylvia plath (quotes).
Âge : vingt-quatre ans (15/01).
Occupation : fugitif-terroriste-boytoy.
Allégeance : sa propre poire. depuis récemment, l'Ordre.
Particularité : métamorphomage, animixé (Percival, un pangolin), illuminary (Venus), un huitième triton, un quart être de la forêt, occlumens novice.
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MessageSujet: caehui#2 ⊹ crashing down   caehui#2 ⊹ crashing down EmptyLun 13 Jan - 20:53
jeong-hui rosier
All that you desired when you were a child
Was to be old, was to be old
Now that you are here, suddenly you fear
You've lost control, you've lost control
Mister Rosier? Hey... hello? ” Il cligne des yeux et relève la tête; il lui faut quelques secondes pour se tirer entièrement de ses pensées. “ Hm? ” Il s'accroche aux traits de l'infirmière avec intensité, cligne des yeux plusieurs fois, avant d'hocher la tête. “ Yes? ” Elle a un air un peu gênée, un peu pas à sa place. Il peut imaginer que c'est pas une vieille de la vieille, elle, qu'elle a commencé il y a pas longtemps. Qu'on l'a mise dans cette situation délicate pour qu'elle apprenne, pour qu'elle arrache le pansement: ce n'est jamais facile de s'occuper d'un visiteur comme lui. “ Your sister's here.
Caesar sent un relent d'agacement le prendre, quelque chose se dresser en lui soudainement: une protection, une énième, pour faire face à la perfection insolente de Eun-Ji. Il y est habitué, à sa grande soeur parfaite, sa nuna qui apparemment ne peut faire aucun mal. Il l'aime sa soeur, il les aime ses soeurs. Mais c'est vrai qu'à chaque fois Eun-Ji lui rappelle qu'il est inadéquat, maladroit, pas assez bien, pas assez talentueux, pas assez...

Sauf que ce n'est pas Eun-Ji qui est là quand il se lève et se tourne, c'est Jeong-Hui.

La première chose à laquelle il pense, c'est qu'elle ne doit pas aimer Saint Mangouste. Il y a beaucoup de gens, beaucoup de bruits, des médicomages qui la frôlent et la poussent pour se précipiter dans les couloirs. La lumière est aveuglant et inconfortable, les murs blancs sont sinistres et trop lumineux et bordel, ce bruit, Caesar a envie de tout casser, de s'énerver, de hurler, de se réfugier dans un coin et de ne plus rien dire, plus rien faire, il se fera oublier, promis.
La seconde chose à laquelle il pense, c'est que Eun-Ji ne peut pas être là parce que...

Son corps se met en marche, son cerveau ferme la parenthèse des trente dernières minutes qu'il a passé le cul sur une chaise, les yeux dans le vague, incapable de formuler une pensée cohérente.
Surprise, rapidement sur son visage, puis empressement quand il se rapproche en quelques grandes enjambées. “ By Merlin, Jeong-Hui where the hell have you been? ” commence-t-il d'une voix stridente, comme à chaque fois qu'il a peur, qu'il a mal, qu'il est énervé, qu'il est triste - en l'occurence, il est un peu de tout ça en cet instant précis.
Il ne lui laisse même pas le choix, lui qui pourtant a bien appris à l'éviter et à ne même pas l'effleurer, et lui attrape les épaules avec force pour la projeter contre son torse; il enfouit son nez dans ses cheveux, enferme ses bras autour d'elle, et il s'en fout de Cat qui lui griffe les mollets et du corps de sa petite soeur qui se pétrifie dans l'étreinte, il s'en fout, parce que Caesar est en train de se briser en mille morceaux et il n'a pas envie qu'ils se répartissent aux quatre coins du monde.
Quelques larmes coulent, brûlantes mais silencieuses, alors que ses doigts s'enfoncent dans ses épaules et ses bras.

Il est rentré tard ce soir, parce qu'il s'est disputé avec Basil, alors il l'évite, il refuse de le voir, prétend ne pas l'écouter ou faire attention à lui. Ils se sont disputés à propos de... à propos de... de Jack? C'est ça? Caesar ne s'en souvient pas.
Il est rentré tard ce soir, s'attendant à trouver son frère en train de bouder dans leur chambre, l'attendant patiemment avec la lumière allumée. Pour qu'ils se chamaillent, ou se disputent de nouveau, ou s'expliquent et se réconcilient. Quelque chose comme ça.
Il est rentré tard ce soir et il n'était même pas pompette. Il a travaillé toute la nuit, c'est charrette comme on dit, y'a des trucs à rendre, des trucs à peindre, des trucs à sculpter, des trucs à préparer. Alors il a bossé, toute la journée et toute la nuit jusqu'au moment où sa montre, offerte par Basil, a sonné discrètement. Alors il a lavé ses pinceaux et il a rangé ses cadres et ses toiles et il a pris son temps, il s'est arrêté pour regarder une création, y réfléchir, repeindre. Une heure a tourné sur la montre jusqu'à ce qu'il sorte pour transplaner.

La maison est silencieuse, la nuit, ses maux calmés par la quiétude relative et nocturne de ses habitants.
Elle ne l'était pas ce soir-là. Il y avait des gens, partout, avec leurs baguettes et leurs badges et leurs capes. Il a rapidement reconnu la tenue de travail de Jeong-Hui, les membres de la brigade, et ça aurait dû le rassurer, sauf que la maison était en flammes.
La maison avec son beau jardin et ses beaux objets et ses belles fleurs et ses beaux parchemins et ses beaux livres et ses dizaines de fioles de paprika et ses planchers qui grinçaient jamais et sa chambre et-

Caesar s'écarte pour regarder Jeong-Hui, une main se lève et effleure sa mâchoire et puis il la relâche tout aussi brutalement qu'il l'a pris dans ses bras, semblant se rappeler que la dernière fois qu'il a touché sa soeur ainsi, ils étaient encore quoi? enfants? adolescents?
Ils lui ont dit qu'ils avaient essayé de rentrer en contact avec sa soeur pendant des heures sans pouvoir, qu'elle était en mission, qu'elle était loin, qu'elle ne savait pas.
Ils lui ont dit aussi que Celyn et Eun-Ji étaient blessés et qu'ils étaient en train de les traiter, mais que Papa... et Umma... ils étaient nulle part. Caesar leur a dit qu'ils sont forts, Papa et Umma, qu'ils ont la Marque, qu'ils sont forts, qu'ils sont les plus forts. Ils sont partis, ils se sont enfuis, ils sont parvenus à y échapper, aux larmes rouges et noires qui léchaient les murs, au Feudeymon qui a ravagé leur maison... ils lui ont dit que ce n'était pas très probable. Impossible, ils ont dit. Avant qu'ils n'arrivent en catastrophe en balais, il y avait un ban de transplanage sur le manoir. Apparemment, ils ont été informés par un hibou anonyme.

Ils lui ont donné le petit corps mort de Prince dans une boîte mais Caesar ne l'a pas ouverte.

Ils lui ont dit que Basil non plus n'avait été retrouvé, pas encore. Qu'ils cherchent d'où ça vient, qu'ils ne peuvent pas entrer dans la maison, qu'ils font de leur mieux.
Ils lui ont dit qu'ils ne savaient pas pourquoi c'était arrivé. Un accident magique — ça arrive dans les vieilles maisons. Une attaque — ça arrive par ces temps qui courent.

Bref, ils ont menti.

Tous des menteurs, des pleutres, des bouffons, des idiots. Ils ont menti en pensant que Caesar n'allait pas remarquer. Ils ont menti en le regardant dans les yeux comme si il était trop con pour pas savoir que tout ça, c'était un mensonge. Un mauvais rêve.
Pourtant il regarde Jeong-Hui, et il a encore le goût et la sensation des larmes aux coins des yeux, et il les essuie en soufflant. Il se prête au jeu, il partage le mensonge: “ Hyung and nuna are still in the OR, ” dit-il, en coréen, s'abandonnant dans la langue de sa mère comme pour y chercher un semblant de familiarité, de non-mensonge, de raison. “ Umma and Dad escaped, but they don't know where they are... Basil, he-- ” Jelabi, qui s'est terré sous la chaise où il était assis, quelques minutes plus tôt, laisse échapper un petit bruit pathétique, un piaillement qui donne mal à la tête.
Caesar regarde Jeong-Hui avec de grands yeux. Et puis, stupidement, mais avec une attente malsaine dans les yeux: “ do you know anything?


Dernière édition par Caesar Rosier le Mer 15 Jan - 21:10, édité 1 fois
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C’est qu’elle met éteint toujours son cristal lorsque les missions les emmènent sur le terrain. Il ne manquerait plus qu’une sonnerie inopinée trahisse leur position alors qu’ils étaient sur le point de tomber en embuscade sur les résistants. Alors les appels manqués se sont accumulés sans qu’elle puisse en avoir connaissance. Elle a fait du bon boulot, ils ont coffré deux gars suspectés de liens avec l’ordre, ça leur a pris moins d’une heure de filature et d’arrestation. Pas d’impardonnables, à peine quelques sortilèges échangés, une nuit qui s’est faite facile pour une fois. Elle eut été plus douce s’ils n’avaient pas eu à aller suivre les suspects à une heure et demie du matin.
Retournée au ministère, sa petite équipe s’est baladée dans les couloirs vides vers les cellules, les prisonniers entre eux, Cat baillant, traînant des pattes sur le chemin. Il a fallu qu’ils passent devant le bureau de Yaxley numéro deux mais aucun d’entre eux ne s’attendait à en voir la porte s’ouvrir à la volée pour révéler un Kalen fébrile et surtout toujours présent à cette heure avancée. « Rosier why the hell aren’t you answering your cristal? » Elle n’a eu que le temps de se figer un peu et de bégayer qu’elle était éteinte avant que son supérieur ne se rapproche, posant une main sur son épaule. Mouvement épidermique de recul. « You need to get to St Mungo’s right now, something’s happened. »

Et de poser des questions sur ce qu’on allait faire des prisonniers, sur ce qui s’était passé, sur… sur pas grand-chose mais elle a balbutié des what et des but et des why jusqu’à-ce qu’on la pousse quasiment dans une cheminée. Les couloirs de Sainte-Mangouste la révulsent, alors qu’elle a perpétuellement en tête les remarques d’Umma sur tous ces gens malades, sur ces pauvres horriblement contagieux, sur la mort qu’on peut attraper ne serait-ce qu’en respirant dans ces lieux. Jeong-Hui est déjà venue. Elle a survécu. Il y a moins de monde dans les couloirs que la dernière fois qu’elle était venue – sans doute l’heure – mais chacun semble plus pressé, plus angoissé ou plus désespéré. La lumière a-t-elle vraiment besoin d’être aussi éclatante ? Ils ont au moins la décence de parer tous leurs murs d’un blanc invariable qui lui rappelle cette pièce dans laquelle ils se faisaient enfermer lorsqu’ils avaient fauté, et que tous les autres détestaient. Ça, au moins, c’est familier. « This way Miss Rosier please. » Les mains enfoncées dans les poches pour ne rien toucher, elle suit la blouse blanche, son chat collé à ses talons.

« By Merlin, Jeong-Hui where the hell have you been? » Tout le monde l’agresse ce soir mais elle n’a rien fait. Elle faisait son travail, c’est tout. Ils devraient le savoir où elle était. Pas le temps de se défendre. Caesar l’agrippe et l’enserre contre lui, Cat feule et elle ne dit rien. Elle ne dit rien un peu comme on arrive parfois, les jours de chagrin, à attraper le chat acariâtre de la maison et le prendre dans ses bras le temps qu’il se remette de la surprise, accepte de donner une once éphémère de réconfort et recommence à se débattre. Tout s’entrechoque dans sa tête, la sensation de ce corps trop fortement écrasé contre le sien la paralyse, pas le temps de réfléchir à pourquoi. Pourquoi. Pourquoi. Pourquoi ces doigts qui s’enfoncent dans son dos, pourquoi ces larmes sur les joues de son frère, pourquoi cet hôpital, pourquoi ce contact. Les questions ça lui grille les neurones quand elles se succèdent plus vite que les mots n’arrivent à s’aligner dans ses pensées. Les doigts lui effleurent la peau, comme une décharge électrique.

« Hyung and nuna are still in the OR, » Cette langue l’a toujours fait trébucher, la jeune femme y perd encore plus ses mots, ses sens, sa patience, et il le sait bien Caesar parce que dieu sait qu’ils se sont tous moqués d’elle, pas capable d’apprendre correctement le coréen. Il n’y avait que papa qui ne riait pas, parce que lui aussi il galère. Alors il lui faut une seconde de plus pour comprendre. Enfin, comprendre les mots, mais leur sens… « Umma and Dad escaped, but they don't know where they are... Basil, he-- » Fui ? Mais qu’est-ce qu’ils ont fui ? Celyn et Eun-Ji… Blessés ? Basil… Basil quoi Basil ? Il divague lui, il est ivre ? Qu’est-ce qu’il raconte ? Et qu’est-ce qu’ils font là putain ?
Le paon crie et le chat répond avec un miaulement désorienté. Il a compris avant elle. « do you know anything? » Compris qu’ils ne savent rien mais que quelque chose a terriblement foiré. « What are you.. What.. – What-t… » Pattes dans le guidon ses mots se cassent la gueule, ils essaient de sortir trop vite, tous en même temps et rien n’arrive, ça se bouscule, ça s’écrase. Frustrée, les mains de la Rosier ses crispent, le rouge lui monte aux joues, un peu d’eau dans ses yeux et pour l’instant ce n’est que l’embarras. « What are you talking about? » De ce qu’il dit rien n’a de sens, peut-être que ce n’était qu’une erreur de traduction, qu’il peut recommencer. « What happened? » Il a bien dû tout de même oui se passer quelque chose pour qu’on les traîne ici avec tant d’urgence dans la voix, mais ça ne peut pas être si grave. « Who’s hurt? Who’s gone? » Bien sûr, elle ne veut dire que parti, pas parti. Il lui a parlé de fuite. Mais les Rosier ne fuient pas. Non, les Rosier ne fuient pas. Et les griffes de Cat qui commencent à lui écharper la peau alors qu’il laboure son pantalon aux chevilles. Un œil vers le félin dont le pelage a gonflé mais elle ne lui tend pas les bras pour le rassurer.
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Taliesin de Briancourt
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Le coréen s'entrechoque aux prunelles de sa petite soeur. Lui qui trouve du réconfort dans la langue de leur mère ne peut que s'indigner, égoïstement, qu'elle ne ressente pas la même chose. Elle a toujours été à la ramasse, Jeong-Hui, et ça l'a toujours agacé, Caesar. Toujours à la ramasse, et toujours, toujours elle ne sait rien: « What are you.. What.. – What-t… » Mais Caesar essaye d'y croire, la regarde toujours, attend la fin de la phrase. What... do you mean, of course I know something! I just came back from the office and Mum and Dad are there, anxious to get back so that we can visit Celyn and Eun-Ji. Actually, on my way up, nurses told me they were okay! And so is Basil: they found him, he escaped too! C'est pas si dur à dire, ces mots-là, putain, Jeong-Hui. Les yeux de Caesar l'implorent, qu'elle se lance dans une tirade, qu'elle prononce plus de mots en une inspiration qu'elle ne l'a fait à son adresse ces trois derniers mois. Il faut qu'elle sache, ou alors il faut qu'elle comprenne et apporte une solution. Il faut... il faut que Umma revienne, il faut qu'Umma revienne et il saura quoi faire. Elle sait toujours quoi faire, comme la fois où Basil s'est cassé le poignet en trébuchant sur une racine dans le jardin, ou la fois où ils ont perdu Ha-Yun, et la fois où Papa a énervé le couple de touristes américaines dans un restaurant français. Elle sait toujours quoi faire alors où est-elle?

Jeong-Hui rougit, à la Rosier, à la coréenne: du bout des doigts jusqu'au bout du nez, le changement se fait en quelques battements de coeur. Quand elle était petite, ça voulait généralement dire qu'elle allait pousser une gueulante. « What are you talking about? »
Elle pourrait tout aussi bien l'avoir frappé. Caesar laisse échapper une inspiration coincée dans sa poitrine depuis de longues secondes et recule, sous le choc, d'un pas. « What happened? » Non, évidemment qu'elle sait pas, elle sait rien, elle sait rien sur rien Jeong-Hui, elle comprend pas, où est Celyn quand on a besoin de lui? Toujours patient, il aura qu'à s'occuper de leur soeur pendant qu'il va chercher Umma et Papa et Basil--
Ils lui ont dit que Celyn était encore au bloc, qu'ils avaient des chances de s'en sortir. Ils lui ont menti, encore une fois, parce que Celyn s'en sort toujours putain. Putain, putain, putain. Umma n'est pas là pour lui dire de se tenir la langue alors il a envie de hurler: putain! Jusqu'à ce qu'elle l'entende et le fasse se taire. « Who’s hurt? Who’s gone? » Le mot fait mal, trouve écho en lui, attaque sournoisement la part de lui qui sait.

Sauf que tout en lui sait. Il sait que Papa et Umma ne sont pas au poste, et qu'ils ne se sont pas enfuis, et que Basil non plus, qu'Eun-Ji et Celyn sont entre la vie et la mort. Il sait tout ça.
Il regarde Jeong-Hui, ses joues rouges et ses yeux qui débordent d'eau, et il se demande si elle va se mettre à hurler. Quel embarras ce serait, il pense tout d'abord, et Umma ne serait pas fière d'eux. Ah ça non...
Il est où Celyn? Il est où Basil? Elle est où Eun-Ji? Ils sont nulle part. Il n'y a que lui, et Jeong-Hui. C'est lui l'aîné, c'est lui le grand frère, c'est lui qui doit s'occuper d'elle.
Stay calm, Jeong-Hui, ” lui dit-il d'une voix douce, retournant à l'anglais. Ses mots, impossibles à obéir, impossibles vraiment à rendre convaincants, lui font mal et pourtant il persévère: “ there-there has been an attack... at the house... Umma, Dad, hyung and nuna were inside. ” Il omet Basil, parce que Basil est là, avec lui. Basil, lui, est véritablement perdu. Et il reviendra. “ They haven't found Umma or Dad. Hyung and nuna are getting medical care right now. Okay? ” Sa voix est tendue, mais douce. Il aimerait la toucher ou plutôt, il aimerait qu'elle le touche, le prenne dans ses bras, mais il est déjà surpris qu'elle ne l'ai pas mordu quand il l'a fait avant. “ I-I'm sorry, Jeong-Hui, I was out working and- and when I came home, there was fire everywhere. Black fire. Bad fire. ” Sa voix tremblote alors il se force à fermer les mâchoires, à serrer le poing. Jelabi n'a jamais été aussi silencieux, se cachant sous les meubles, sous ses plumes. “ We need to stay calm, okay? They said they would try to get a hold of Benjamin and everyone. But right now, we need to stay calm. Do you want some water? Maybe you should sit down. ” Et comme d'habitude, il la noie sous ses mots, ses attentions maladroites, comme trop de paprika foutu dans la sauce béchamel. “ We're going to be okay. We're going to be okay, Jeong-Hui, stay calm and sit down, please.
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Elle a mal, ses nerfs en feu lui envoient les informations comme des sirènes assourdissantes alors que les griffes lui labourent l’épiderme et qu’elle sent le sang couler. Elle geint. Avant qu’elle n’arrive à démêler toutes les connexions pour réagir, la douleur atteint le félin à travers le lien qui les lie, lui faisant pousser un cri. La queue entre les jambes il s’éloigne, laissant en paix la jeune femme pour faire face à son frère.
« Stay calm, Jeong-Hui. » Dieu qu’elle les a entendus ces mots. Toujours sévères ou agacés dans la bouche de sa mère, mais chez les autres ils ont souvent pris des airs de supplique. Aujourd’hui ils sont teintés d’un désespoir dont elle ne perçoit pas la profondeur. Mais elle reste calme. Elle reste toujours calme un temps. Bombe à retardement, la douceur de son frère accorde à l’explosion un délai. « There-there has been an attack... at the house... Umma, Dad, hyung and nuna were inside. » Des attaques il y en a toujours maintenant, et elle a l’impression de n’avoir connu que ça, le Lord ayant été au pouvoir presque pour la moitié de sa vie. Des attentats, des assassinats. Elle y participe même parfois, ou bien ils sont envoyés pour ramasser les pots cassés. Pourtant toute cette agitation de la guerre ne l’a jamais touchée. Des attaques il y en a tous les jours oui. Mais pas à la maison. C’est chez eux, qui oserait faire ça ? C’est sacré.
« They haven't found Umma or Dad. Hyung and nuna are getting medical care right now. Okay? » S’ils ne les ont pas trouvés c’est qu’ils ont dû se mettre à l’abri, ils sont trop doués pour se faire avoir par une simple attaque. Umma est infaillible après tout. Mais Umma n’aurait jamais fui alors que ses enfants étaient encore dans la maison, Jeong-Hui le sait très bien. Elle refuse juste d’en tirer des conclusions, encore trop confuse. « I-I'm sorry, Jeong-Hui, I was out working and- and when I came home, there was fire everywhere. Black fire. Bad fire. » Des flammes noires comme ils lui ont appris à en produire à la brigade. Des flammes noires pour effacer tout espoir que cela ait pu être un accident, que personne n’a réellement essayé de leur faire tant de mal. Des flammes noires comme une signature de meurtres. Mais ce ne sont pas des meurtres, parce que personne n’est mort, non ? Non ?

« We need to stay calm, okay? They said they would try to get a hold of Benjamin and everyone. But right now, we need to stay calm. Do you want some water? Maybe you should sit down. » C’est étrange de le voir si attentionné en cet instant, lui qui a toujours haï le fait qu’elle ait besoin d’un peu plus d’efforts, lui qui la brusquait trop souvent. Les mots tournent dans sa caboche, culbutant les parois si rapidement qu’elle en a mal. « Where’s Basil ? » C’est tout ce qui lui vient à l’esprit. Après tout Caesar lui a parlé de tout le monde mais pas de Basil. Elle veut savoir pourquoi. Il faut qu’elle sache. Mieux vaut tout savoir que rester dans cette ignorance qui la fait cogiter. Tout ce qu’il faut à la jeune Rosier c’est un peu de certitude dans l’espoir de faire taire toutes ces questions.
« We're going to be okay. We're going to be okay, Jeong-Hui, stay calm and sit down, please. » Peut-être que c’est vrai, peut-être qu’il a raison. Après tout, lorsque Ha-Yun est morte, personne n’a osé essayer de lui dire que tout irait bien, les choses étaient trop désespérées pour ça. Alors aujourd’hui si ces mots franchissent les lèvres de son frère ça ne peut pas être un mensonge. Tout ira bien mais ça ne la rassure pas. Les mensonges elle est bien incapable de les détecter mais celui-ci coince, chaque fibre de son être hurle le contraire. Tout ce qu’elle arrive à faire c’est obéir. Sans se déplacer c’est sur le carrelage glacé qu’elle s’assied, tant pis si les parents en auraient fait un infarctus de la voir se poser au milieu de toutes ces germes de gens pauvres et malades. Ses genoux viennent se recroqueviller contre sa poitrine, elle vient les entourer de ses bras fins. Celyn et Eun-Ji en train de se battre contre leurs blessures, leurs vies entre les mains d’étrangers en blouses blanches. Umma, Dad, disparus dans la nature – peut-être qu’ils ont été kidnappés. Basil… Vide. Le choc la fait trembler mais tout ira bien. Tout ira bien. La bombe n’explose pas. Depuis Ha-Yun la bombe n’explose plus. C’est dans un silence atroce qu’elle se mure, ne jetant plus un seul regard vers ce frère qui la surplombe. Ses lèvres sont scellées, serrées si fort qu’elles en craqueront peut-être. Tout dans sa tête hurle, tout dans son corps aussi, et les lacérations sur ses jambes la démangent de plus en plus. Alors elle les gratte, les yeux fixés dans le vide, ses doigts la seule partie de son corps qui bouge encore, venant ronger les plaies. Elle entend bien des gens qui essaient de lui parler, d’attirer son attention. Pour les ignorer elle ferme les yeux. Fort. Un peu plus voir, jusqu’à-ce qu’elle en voie des couleurs sous ses paupières. Tout ira bien.
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Taliesin de Briancourt
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tw: capacitisme, slur

« Where’s Basil ? » Caesar aussi aimerait bien savoir. Il est où, Basil? Il va pas le laisser attendre des heures, non plus? Et tout seul? Enfin, il y a Jeong-Hui sauf que comme d’habitude, elle s’enfonce dans son monde où personne n’est invité. Caesar le voit tout de suite. Il devrait la faire s’asseoir sur une chaise, au moins, c’est sale par terre. Sauf qu’il ne peut pas, là tout de suite. Il guette, il balaye les yeux du regard, il cherche Basil. Il doit être allé aux toilettes ou alors il s’est perdu sur le chemin de l’hôpital.
Ou alors il est mort.

Les murs aussi doivent être sales, après des années à accueillir les malades et les pauvres, et pourtant Caesar s’appuie contre le plus proche sans rien dire, laisse son crâne reposer contre en fermant les yeux. Il sent, vaguement, que Jelabi est sorti de sa cachette pour grimper sur la chaise à côté de lui et, du bec, lui picore la main pour attirer son attention. Il l’ignore. Il voudrait dormir et se réveiller dans son lit, avec l’odeur du petit-déjeuner préparé par Umma. Il aimerait se glisser sous les couvertures avec Basil et qu’il lui raconte des histoires comme il sait bien le faire. Il aimerait que Jack soit là et que Jack le distraie, qu’il dise des conneries ou des trucs intelligents, ou même rien, qu’il soit juste là. Il aimerait… il aimerait pouvoir partir, s’enfermer dans son studio, et finir sa sculpture en cours. Il aimerait pouvoir détruire sa sculpture en cours. Il aimerait retourner à la maison et la retrouver telle qu’elle est toujours: capricieuse, accueillante et réconfortante.
Il a encore une odeur de brûlé dans le nez, si bien que ça le force à palper ses vêtements à la recherche d’un bout qui serait parti en fumée - en vain.

Mr Rosier? ” vient finalement une voix et il se détache du mur, ses yeux perdus dans le vague se concentre sur le médicomage en blouse blanche qui s’approche de lui à grands pas. Il a les joues rouges et l’air de quelqu’un qui vient de passer un long moment sous un stress phénoménal. Il est suivi par deux étudiants, semble-t-il, qui ont l’air de redouter ce qu’il va se passer. “ And you are? ” Caesar s’entend comme à travers un voile, comme si il était très loin de sa bouche et de son corps. Il déteste cette condescendance dans sa voix, ce mépris léger face à cette homme minuscule qui, il le sait, va lui annoncer une très mauvaise nouvelle. Il observe sa moustache bien rasée et ses sourcils épais et ses lunettes épaisses et malgré le ton acerbe de Caesar, son visage sympathique, comme si il avait fait ça mille fois. “ My name is Maxim Wilson and I’m a surgeon here at St Mungo’s. ” Il lui tend la main et Caesar ne bouge pas. La main retombe mais pas l’expression sur le visage de Wilson. Caesar inspire profondément en le voyant ouvrir la bouche. Il connait déjà la suite et s’y prépare comme un boxeur avant d’entrer dans le ring. “ I am very sorry to tell you, Mr Rosier, that your sister has passed away while we were operating on her wounds.

Caesar hoche la tête. “ Right, okay. When can I see her? ” Le visage de Wilson se transforme, il esquisse un sourire désolé. En attendant, l’un des deux internes derrière lui chuchote quelque chose à l’oreille de son acolyte en regardant Jeong-Hui. “ We tried everything we could but unfortunately, there was nothing we could do. Alright. But where is she? Sir. Your sister is dead. There was nothing we could do. ” Caesar pince des lèvres. Il serre les dents et il hoche la tête. “Right. ” Il ne dit rien de plus. “ Excuse me? ” Caesar tourne la tête pour voir l’un des internes s’approcher de Jeong-Hui. Elle lui parle pour attirer son attention et tend la main pour lui effleurer le genou et Caesar s’interpose sans hésiter, donnant un coup de tibia dans la main tendue. “ Leave her alone. ” Il y a quelque chose dans sa voix qui fait reculer l’interne. “ Don’t you dare touch her with your filthy impure hands. ” Wilson fait un pas vers lui, tend lui aussi la main pour la poser sur son épaule mais le regard que lui adresse Caesar quand il se tourne vers lui l’arrête net. “ You should get back to work and try to save my sister, ” s’entend-t-il dire, encore une fois comme à travers un voile. “Because this is not going to fly. What did you say your name was again?Doctor Maxim Wilson, sir. Well I want to talk to your supervisor, Mr Wilson. Right. Now.

Sauf qu’il n’y a rien que son supérieur puisse lui dire, ou même le supérieur de son supérieur, le chef de service ou le directeur de l’hôpital.

Eun-Ji n’est plus là.

C’est complètement absurde. Caesar a l’impression d’avoir la tête plongée sous l’eau. On lui dit qu’il n’a pas le droit d’aller la voir. Quand il demande à voir Shil, on fronce les sourcils, on ne comprend pas, on marmonne pour s’excuser. Quand il demande à ce qu’on lui rende sa soeur, on s’attendrit. Quand il demande à voir son frère, on lui dit qu’il est encore au bloc.
Quand on s’approche de Jeong-Hui, il s’interpose, il esquive, il remboulle comme si il avait passé sa vie à la protéger et non à l’accabler.
Où est Basil? Où est Benjamin? Où est… quiconque? Umma, Papa? N’importe qui, qui pourrait prendre les choses en main, l’aider, le guider, le supporter.

Eun-Ji.

Il finit par s’écrouler sur une chaise, à côté de Jeong-Hui qui a à peine bougé. Jelabi a posé sa tête contre son épaule et même Cat, repoussé par sa soeur, s’est affalé sur ses genoux. Caesar le caresse machinalement pour le rassurer sans réfléchir. Il aimerait enfouir son visage dans ses poils, fermer les yeux. Il aimerait fermer les yeux. Dormir. Rêver.

Il ne se souvient pas de la dernière chose qu’il a dit à Eun-Ji. C’était ce matin… non? Non, elle était partie avant lui. La soirée précédente? Avant le dîner? Non, après. Il était allé la voir dans sa chambre et avait déposé sur son bureau, à côté de ses (si jolies et parfaites) calligraphies un petit origami en forme de furet. Umma n’a jamais aimé les origamis alors ça a toujours été le secret de Caesar, quand il s’ennuyait de recopier les mêmes caractères encore et encore. Eun-Ji lui a fait siffler les oreilles bien des fois, à le voir plier le papier au lieu de le remplir d’encre.
Il avait déposé la petite fouine en papier sur le bureau et il lui avait dit qu’il l’avait fait pour elle. “ We should talk, ” qu’il avait fini par lui marmonner, en référence à leur brève rencontre au Pegasus. “ Maybe this weekend? ” Elle avait hoché la tête. Il était parti sans un dernier regard.

___

Benjamin, ” s’entend-t-il dire, en se voyant se lever pour accueillir son cousin qui fait enfin son entrée après presque deux heures d’attente. Cat grogne en tombant de ses jambes alors que Caesar saute sur ses pieds. Il aime beaucoup Benjamin même si ils n’ont jamais été particulièrement proches: et pourtant, il se jette dans ses bras et enfouit son nez contre son épaule. Lui doit bien savoir où est Papa, non? Et Umma? Et Ba-? “ Benjamin, for fuck’s sake, what took you so long? ” fait-il d’une voix énervée, et brisée un peu, en le serrant contre lui avec force. Son cousin n’a pas le temps de répondre parce que quelqu’un s’éclaircit la gorge derrière lui pour les interrompre.

Caesar se détache et se retourne. Même Jeong-Hui a ouvert les yeux, apparemment habituée à ce son. Caesar reconnait l’homme qui lui fait face comme étant Corban Yaxley, le chef de la VB. Le boss de Jeong-Hui. Il est accompagné de cinq de ses employés, qui portent tous leurs uniformes et évitent le regard de Caesar. Celui-ci se sent rougir mais il ne sait pas pourquoi. “ June. Caesar. ” Ils ne se connaissent pas personnellement et pourtant cette marque de familiarité, bizarrement, ne le dérange pas. Au contraire, il s’y réfugie confortablement, avide de support, de quelque chose qui fasse du sens. Benjamin ne l’a pas vraiment lâché et a une main de posée sur son épaule. Ses doigts s’enfoncent dans la chair à travers ses vêtements, lui font mal. Cette douleur est étrangement bienvenue, lui permet de garder les pieds sur terre. “ I am very sorry, ” dit simplement Yaxley, qui n’a jamais été un homme très loquace, avant de produire de sous sa cape d’uniforme une boîte. Caesar cligne des yeux sans comprendre, s’attendant à tout et à rien, la prenant quand Jeong-Hui ne bouge pas.

Jelabi et Cat sont les premiers à savoir. L’un fait un bruit de gorge qui trahit sa confusion, son choc, sa peur, son horreur; l’autre se met à feûler comme si se trouvait dans cette boîte une arme de destruction massive.

Avec des doigts tremblants, il retire lentement le couvercle pour découvrir ce qu’il y a l’intérieur. Corban Yaxley, dans un élan très peu caractéristique d’attention et d’élégance, a déposé dans un écrin de velours bleu le petit corps de Prince accompagné d’une baguette. Le petit oiseau, si bavard et coloré d’ordinaire, semble terne et s’agite à peine quand Caesar l’effleure du bout des doigts. Comme si il n’attendait que ça pour laisser aller, il cesse de bouger après un dernier petit piaillement pathétique. Caesar ne touche même pas la baguette de Umma, parce qu’elle détesterait ça.

Il ne se voit plus en train de faire les choses, et il ne s’entend plus en train de parler. Non. Il est là. Il est là. C’est pour de vrai. Tout ça, c’est la vraie vie, c’est pour de vrai. Eun-Ji n’a pas survécu à ses blessures. Celyn va sans aucun doute connaître le même sort. Il ne reste que la baguette d’Umma. Prince est mort parce que Papa l’est aussi. Et Basil a disparu.

La main de Benjamin lui broie l'épaule.

C’est injuste. Tellement injuste. Basil avait tellement de chansons et de morceaux à écrire. Caesar il a peint des milliers de fois, il a sculpté des choses réelles et imaginées, il n’a fait que du concret. Mais Basil il écrivait des histoires, avec ses notes, il racontait des choses merveilleuses avec la musique qui sortait de son piano ou de son violon et du reste. Il avait encore tellement de choses à faire.
C’est tellement injuste. Caesar aurait dû disparaître à sa place. Il est cassé et mauvais et tordu et il a des secrets qu’il ne pourra plus jamais partager avec quiconque. Il est malsain et son frère ne l’est pas, vraiment pas, il a toujours été la meilleure partie de lui. C’est tellement injuste.
C’est injuste aussi, pour Eun-Ji. Il aurait préféré que ce soit Jeong-Hui.

C’est cette pensée qui le sort de sa torpeur.
Il lève les yeux vers Yaxley qui n’a pas bougé, ni dit un mot. “ Thank you, ” parvient-il à sortir d’une voix rauque. “ Is that all you could find?I’m sorry, ” répète Yaxley. Ces mots sont rares, dans la bouche des Marqués. Et pourtant, ils sont sincères. Et nécessaires, pour Caesar qui hoche la tête en remettant le couvercle sur la petite boîte. “ I know this isn’t the right place or time, but we will need you to come by the Ministry tomorrow to take your deposition as a witness, ” reprend Yaxley. “ I promise you that we will find whoever did this and make them pay. Thank you. ” Yaxley lève la main et la pose brièvement sur l’épaule de Caesar. Il semble vouloir faire la même chose avec Jeong-Hui mais il doit bien la connaître parce que sa main retombe avant d’arriver à elle. Sans un mot, le chef de la VB et ses employés se détournent et s’en vont.
Caesar regarde la boîte fermée comme si il pouvait voir à travers la matière. La main de Benjamin se relâche un peu sur son épaule et il relève les yeux vers lui, puis vers Jeong-Hui.

Pourquoi il ne reste qu’eux? Les fêlés, les malades, les incapables? “ Benjamin, you need to call Alecto and Shafiq to let them know, and probably Eun-Ji’s boss… what’s his name again? Caesar… ” Il se retourne pour lui faire face. “ Please, ” dit-il d’une voix blanche. “ I need you to do that for me. Crystal them a message or something. Now. ” Benjamin doit comprendre le message et après un regard alarmé dans sa direction, se recule et puis va trouver un coin tranquille pour passer un appel cristal. “Bring back some tea,” ajoute Caesar en le regardant s’éloigner, comme si ça allait les aider à résoudre quoique ce soit.
Caesar repose soigneusement la boîte toujours fermée sur le siège duquel il s’est levé pour accueillir Benjamin. Il se tourne vers Jeong-Hui. La vie semble avoir repris autour d’eux. Les médicomages se précipitent, se faufilent, vaquent à leurs occupations comme si ils n’étaient pas là. Caesar voudrait prendre sa soeur dans ses bras de nouveau, la toucher, la forcer à réagir. La secouer dans tous les sens et lui demander pourquoi. Pourquoi eux? D’entre eux tous, pourquoi eux?
Il se souvient du poids de la mort de Ha-Yun. Du chagrin, des cris, des larmes. Il se souvient avoir suffoqué, il se souvient que Basil avait tellement pleuré qu’il avait les yeux bouffis pendant deux jours. Il se souvient qu’il aurait pu crier, crier pendant des heures, tant ça semblait injuste et insurmontable.

Là, c’est différent. C’est un poids qui est tellement lourd qu’il ne fait même plus mal. Son corps, son esprit, tout est engourdi. Il ne pense qu’à demain. Comment est-ce que Benjamin va faire tout seul avec leur entreprise familiale? Est-ce qu’il doit déjà entrer en contact avec une maison funéraire? Ils vont montrer quoi, si il ne reste rien de leurs parents? Et comment il va finir le spectacle sans Basil? Sans la baguette de Papa, ils ne pourront jamais accéder au compte à la Banque Sorcière des Rosier, comment ça va se passer? Et puis, où vont-ils dormir ce soir? Et demain? Et dans une semaine? Est-ce qu’il doit contacter les journaux?
Qui va s’occuper de Jeong-Hui quand elle fait une crise? Qui va lui rappeler de manger quand il est trop absorbé dans ses créations? Qui va le menacer de tout dire à Umma quand il fera une connerie? Qui le félicitera à mi-mot en lui adressant un clin d’oeil? Qui va le serrer contre elle quand il viendra la voir? Qui le cajolera, le réconfortera, le chambrera, le supportera, l’énervera, le bousculera, l'agacera? Qui l’aimera?

La réponse est sous ses yeux et elle est très décevante.

Caesar s’approche un peu de Jeong-Hui mais elle ne bouge toujours pas et il ne sait pas quoi faire. Il est fatigué, il a faim, il a soif, il a chaud, il a tellement chaud. Il aimerait partir mais il reste face à elle, lève la main et effleure son épaule avant de l’attraper avec force. “ Jeong-Hui, I need you to stay calm, ” dit-il comme il y a quelques heures. “ I need you to breathe in and out slowly. ” Il répète des mots qu’il a entendu de loin, parfois. “ I’m going to ask Benjamin to take you home and I’m going to stay here and wait on hyung. I’m… I’m really sorry. ” Sa voix est tendue, un peu distante, un contraste absurde par rapport à la tempête qu’il ressent à l’intérieur, le poids qui s’agrandit à chaque instant. “I’m sorry. But I really need you to stay calm and to listen to me okay? It’s going to be okay but you need to promise me that you’ll stay calm if you go with Benjamin and stay with his mum, okay? ” Il n’ose même pas imaginer comment leur tante va prendre la nouvelle… “ He’s going to take care of you. ” Il se tait. Le silence s’étire.
Enfin, le silence. Ce n’est pas du silence du tout. Il y a des cris et des médicomages qui échangent en allant d’une salle à l’autre, et il y a même quelqu’un qui rit au bout du couloir.
Et pourtant le silence est aussi lourd, entre frère et soeur, que le deuil qui les accable soudainement. “ June, talk to me, ” fait-il à mi-voix, comme si il avait peur qu’Umma l’entende utiliser ce surnom qu’elle n’aime pas. “ I need you to stay with me. You can’t- you can’t just shut me off. ” Ah, enfin. La colère. “ You can’t do that. You can’t just keep fucking doing that every time something happens. June. June! Why are you so quiet? Why are you so fucking calm? Are you an idiot? Did you not fucking hear what they just said- Umma and Dad are fucking dead and so are Celyn and Eun-Ji! ” Il la secoue un peu, pour la faire réagir, en vain. “ And you- you're just there! You absolute fucking retard, everyone- everyone's dead and you- you're just fucking there! ” Benjamin semble l'avoir entendu parce qu'il sent des pas se précipiter dans son dos, dans leur direction, tnadis qu'il continue de secouer sa soeur, presque avec violence, grand frère cruel qui n’arrive pas à se réjouir de ce qui lui reste.
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