BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

Malgré son contexte sombre et mature, SM, c'est une communauté qui aime le drama et les rebondissements et qui a un Discord très actif sous l'égide du safe space et de la communauté bienveillante. Qu'attendez-vous pour nous rejoindre ?
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 Les Dieux ont soif — PV B. Bagshot

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Ferdinand Yaxley regarda le jeune vampire qui se présentait devant lui.
Boris Bagshot avait tout pour émouvoir le Directeur des Archives, si tant est qu'il pût encore s'émouvoir de quoi que ce soit. Il était cette jeunesse brisée, prise en plein vol, qui tentait encore de survivre quelques instants, de se donner une contenance, simplement. Il était, dans sa difformité, le personnage tragique par excellent, celui-là même qui s'était vu bouleversé par quelque chose qu'il n'avait pas choisi et qu'il n'avait pas voulu. L'Araignée jouait de cette faiblesse, probablement, puisqu'il ne pouvait s'empêcher de faire autrement. La vie est une course entre ciel et terre où celui qui court doit non pas s'assurer qu'il court le plus vite, ni plus loin, mais seul et sans danger. Yaxley s'assurait d'immobiliser ses proies, d'annihiler ses adversaires et de supprimer ses ennemis. Mais devant l'un de ses nouveaux petits oiseaux, il était comme pris d'une forme de pitié, ou d'intérêt pitoyable, disons.
Boris était comme une figure peinte sur un tableau que Yaxley regardait avec curiosité. Il était un morceau de vie arrachée et présentée devant lui, lui le collectionneur de curiosités, celui-là même qui ne vivait plus depuis bien longtemps, montre de douceur, de calme et de voluptés. Il n'attendait plus rien de l'existence, si ce n'étaient ces formes de rappel à la vie, rares, uniques, représentés. Il ne s'y intéressait plus que sous la forme la plus éloignée possible du vivant, comme si toute vie humaine n'existât plus depuis bien longtemps et qu'elle ne fût plus que source d'intérêt artistique distancé. Yaxley n'attendait plus rien de l'existence et ce, depuis bien longtemps. Mais il n'était pas rare que, quelques fois seulement, il fût pris de cette forme d'intérêt pour ce qui vivait encore, comme une forme de vieux souvenir, d'ancestrale mémoire d'une existence terminée.

De nouveaux Mangemorts avaient fait leur apparition.
Et si personne ne contestait Ferdinand Yaxley dans sa tour d'ivoire, les Archives, il n'en restait pas moins sur ses gardes. Les jeunes loups admiraient les plus vieux, mais rêvaient aussi de leur place. Non pas que le rôle de Directeur des Archives les intéressât plus que de coutume - beaucoup ne comprenaient pas l'intérêt politique et social qu'il y avait derrière les plus hautes fonctions du Ministère de la Magie - ils cherchaient simplement l'influence et le pouvoir. Et, par dessus tout, la reconnaissance de Lord Voldemort.
Ceux-ci n'avaient pas connu les combats clandestins, n'avaient pas connu la prison, n'avaient pas connu le sacrifice. Ils se construisaient comme individus dans une cause déjà acquise. Les rêves les plus fous de Yaxley n'avaient jamais pensé à ce que vivaient les plus jeunes Mangemorts aujourd'hui. A leur âge, il avait dû faire face à l'écroulement de l'édifice Puriste de Grindelwald. Et Yaxley avait été de ceux qui avaient noyé leur peine et leurs désillusions dans l'alcool, les fêtes et l'attrait pour la mort. Voldemort ne s'était contenté que de jouer avec ces aigreurs. Pour tous ceux-là, tous ceux actuellement au pouvoir de près ou de loin, c'était une longue et profonde réforme à laquelle ils aspiraient.
Les plus jeunes, eux, n'en voulaient que les bénéfices. Et le plus vite possible.
Yaxley s'entourait donc d'une garde rapprochée de plus en plus épaisse, des remparts contre ceux qui cherchaient de son côté. Politicien reconnu, Mangemort influent, tant par son réseau d'espions que par son poste aux Archives, il se savait pour autant constamment menacé. Son réseau grossissait, toutefois ; Boris Bagshot n'était donc la résultante que d'un processus de préservation du pouvoir. Il était une pierre rajoutée au rempart qui prendrait les coups avant que ceux-ci n'atteignent l'Araignée.

Le contrat que Boris Bagshot venait de signer oralement le faisait entrer dans un monde nouveau. Un endroit entre l'existence et l'ombre, qui lui donnait le droit être lui à l'ombre des autres. Un entre-deux duquel on ne pouvait tirer que malheur, ou bonheur.
En l'écoutant, le Directeur des Archives termina sa cigarette. Le feu de cheminée sembla s'éteindre au même rythme que le fin bâton de tabac, comme s'il était désormais temps de passer à autre chose.
Un autre homme attendait à l'entrée.

« Mon garçon, sachez que j'accorde beaucoup de crédit à la parole donnée. Il marqua un temps. Chacune des syllabes prononcées semblait être enrobée de miel, comme posée sur une délicate partition que le Mangemort Politicien maniait à merveille. Une architecture langagière mûrement réfléchie. Il reprit. Les mots charment mais les mots soudent. Je m'engage à vous assurer toute ma protection jusqu'à votre ultime souffle et y répondre de toute ma responsabilité si ce dernier a lieu malgré mes efforts de vous maintenir en vie. Il s'avança légèrement sur son fauteuil. Mais j'espère être le plus limpide possible, très cher. S'il vous vient à l'esprit une once de remise en question, une germe de trahison, soyez certain que vous n'aurez qu'à peine le temps de vous en rendre que je me serai assuré, discrètement, bien-sûr, d'accélérer le moment de votre ultime souffle. »

Là, au sol, l'enfant gisait.
Le sang avait fini par tâcher le sol.
Encore une trace de vie, un souvenir laissé par une existence tranchée trop vite.
L'homme qui attendait auprès de la porte fit un geste de sa baguette et il ne resta plus rien de la petite fille vidée de son sang. Une trace au sol, qui avait éliminé la poussière, rien de plus. Les services dédiés à la généalogie des Archives s'étaient probablement déjà assurées de faire disparaître toute trace administrative de la fille.
C'était peut-être l'un des plus grands pouvoirs que de pouvoir donner ou ôter une identité sociale d'un individu. C'était lui reconnaître le droit de vie, le droit de mourir, le droit d'être connu comme tous. C'était lui assurer une place dans la Cité. Aux Archives, Yaxley s'assurait de la liberté de chacun, de sa place dans la société des Hommes. Il administrait les traces, les souvenirs, les libertés individuelles de chacun. Et, en une seule et infime petite décision, toute une histoire pouvait disparaître.
L'Homme n'est ainsi assuré de survivre que par la mémoire que les siens gardent de lui.

« La nuit efface toujours la veille, vous le savez bien, et probablement mieux que quiconque. Il ne reste plus rien. Les mots périssent. Le chant des oiseaux périt. Le son de notre voix périt. Nos rires périssent, aussi vite que nos larmes. Il ne reste que des souvenirs. Et ils sont très précieux, mon enfant. Les souvenirs, comme le silence, sont ces quelques trésors que nous laisse la mort comme compensation à ce qu'elle nous ôte. Il est des choses pires que la mort. L'une d'elles consiste à disparaître entièrement du monde des Hommes. Qu'il ne reste aucun souvenir de notre passage ici. »

Le vieil homme se leva.
Le feu s'était éteint.
Il s'avança près de Boris, de son pas aussi dodu que souple, tel un danseur exécutant une réfléchie chorégraphie. Les deux hommes se retrouvèrent l'un en face de l'autre. Une occasion rare, il fallait l'avouer. Comme tous les hauts dignitaires du Ministère de la Magie, Ferdinand Yaxley n'était pas facilement accessible.
S'approchant de Boris, il porta sa grasse main dans un élan de lavande vers la joue du jeune homme. Il la caressa, délicatement, sentant sa peau imberbe, comme lorsqu'on touche les cuisses d'une femme.
Il la retira.

L'homme qui attendait à l'entrée, J., s'avança à son tour. Il ne laissa guère de temps à Boris pour dire quoi que ce soit qu'il l'emmena, le tenant fermement de sa main large.
La dernière vision du vampire fut probablement celle d'un petit, dodu, élégant et vieil excentrique contemplant les braises d'une cheminée dans un salon délabré où seule la lumière de la lune découpait les parois et faisait apparaître des recoins pourtant habituellement invisibles.
J. fit sortir Boris de la pièce et le poussa jusqu'aux escaliers. En quelques secondes, les deux hommes avaient atteint la zone de transplanage et disparurent.

Désormais seul, Ferdinand Yaxley leva la tête.
Quelques souvenirs lui revenaient.
C'était dans cette pièce même, ce salon-ci, que quelques uns se réunissaient dans les imposantes soirées organisées du temps où Grindelwald venait de chuter, du temps même où Lord Voldemort n'était qu'un jeune Tom Jédusor. Un temps révolu, désormais. Il se revoyait jeune homme, perclus d'incertitudes, perclus d'humanité, perclus de doutes. Il se revoyait dans cette même pièce, quelques cinquante années plus tôt, et probablement plus encore. Il revoyait la banquette, dans le coin. Là.
Il se retourna.
Sa face, blanche, ne faisait plus apparaître une seule parcelle d'humanité. Seul, son masque s'était probablement fissuré. La couleur de sa barbe semblait détonner avec la blancheur de sa peau et la froideur de son regard. Ferdinand Yaxley ne vivait plus.
Il revoyait l'endroit même où cette banquette rouge avait été installée. Dans le coin. C'était là qu'il s'était assis, ce soir-là, c'était là même qu'il avait vu le jeune-homme grand et barbu s'installer à ses côtés. Celui-là même qu'il avait trouvé nu, là-haut, dans une chambre. En regardant dans ce coin, près d'un mur qui avait été, cinquante ans plus tôt, magnifique et qui tombait en ruine, près d'un mur où avait été posée une banquette, en regardant, là, il se souvint du sexe de l'homme endormi. Il se souvint de l'envie soudaine qu'il avait eue, à ce moment-là, de s'y approcher, de le toucher, de le sentir gonfler de sang, de vie et de désir. Toute la puissance même de l'homme entre sa main.
Dès lors, Ferdinand Yaxley, au lieu de toucher le phallus offert d'un jeune homme grand et barbu, endormi et nu, dès lors, Ferdinand Yaxley s'était juré de ne plus jamais désirer. En voyant ce sexe, il avait senti l'aube de sa propre chute. Un dernier avertissement avant le gouffre. Il l'avait écouté.

Et désormais, il était seul.
Cinquante ans plus tard, dans cette même maison, désormais abandonnée, désormais seule, désormais oubliée. Vestige d'un temps de désillusions et d'illusions, de fêtes et d'espoirs brisés, il n'en restait qu'une trace matérielle, qu'un simple souvenir s'évanouissant chaque jour. C'était là les ruines d'une jeunesse, le dernier temple d'un passé s'effritant. Beaucoup de ceux qui avaient ri ici, bu ici, dansé ici, embrassé ici, beaucoup de ceux qui avaient voulu oublier leur existence étaient désormais morts. Quelques-uns subsistaient encore, mais avaient fini par disparaître. Seul, Ferdinand Yaxley contemplait l'endroit même de sa chute, l'endroit même où il avait fini par basculer. Froidement, sans aucune humanité, il contemplait son tombeau.

« Votre invité est arrivé, Monsieur le Directeur. »

Yaxley se retourna.
La nuit était longue.
Cela laissait encore un peu de temps, avant de mourir.
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Les Dieux ont soif — PV B. Bagshot

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