BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

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 Jae-Hwa | Safety

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MessageSujet: Jae-Hwa | Safety   Jae-Hwa | Safety EmptyJeu 21 Mar - 14:31
Jae-Hwa Rosier
One part of you is dying and the other running wild

 
Egon
âge » 25 yo. fréquence de connexion » Conséquente. comment t'as connu le forum ? » Par invocation sataniste. avatar » Sandra Oh. mon personnage est » [x] inventé  [] un PV [] un scénario [] un pré-lien [] tiré des livres.

pureblood
nom prénom(s)  » Des années durant le pinceau sombre a tracé le même nom : Hwang Jae-Hwa ( 黃財和 ). Ainsi, l’or, la richesse et l’harmonie se liaient sur le papier qu’elle noircissait jusqu’à ce que sa magie se mêle aux caractères chinois. Avec son mariage, cependant, est parti le jaune de la richesse, remplacé par le Rosier. Elle n’a d’abord plus que calligraphié son prénom, pendant de longues années, désolidarisation volontaire de son époux. Enfin, le temps vint de retrouver une unité familiale et à ce titre la calligraphe se mit à peindre son nom runique. Jae-Hwa devint l’alliance de la richesse et du pouvoir avec l’équilibre et l’ordre. Fehu et Dagaz : ᚠᛞ . Force tutélaire qui se devait de protéger la richesse de sa famille, elle chargea son nouveau nom de famille d’une rune terrestre et cyclique, éternelle : Jera ᛃ. Jae-Hwa ne pouvait être comprise sans ces signes, sans ces œuvres calligraphiques occupant les murs de sa demeure et habitant l’air d’une magie de protection puissante. Persuadée qu’en renforçant un nom de signes et de magie, le porteur en deviendrait éternel. surnom(s)  » Jae-Hwa portait bien trop d’importance à la force du nom et la puissance de sa graphie pour autoriser la moindre réduction ou ablation de son patronyme. Déjà en arrivant en Angleterre l’habitude locale de ne prononcer que nom ou prénom l’avait déstabilisée, jusqu’à ce qu’elle finisse par s’en accommoder : habile moyen de se dissocier de son époux. Son plus haut et glorieux titre est cependant celui que lui donne ses enfants : Mère. date de naissance » Si sa sœur aînée a été l’enfant de la guerre, Jae-Hwa a été celle de la paix. Enfantée quelques semaines après la déclaration de paix en Corée, elle était le souffle de soulagement et la résolution de sécurité. Née le 17 avril 1954, elle passera bientôt ses cinquante-deux ans à espérer et attendre ce même soupir de soulagement qu’offre la paix et l’ordre. origines & nationalité  »  Jae-Hwa Rosier est tout comme son nom un étrange mélange entre orient et occident, entre Corée et Angleterre. Propulsée lors de son mariage, à ses vingt-deux ans, à des milliers de kilomètres de chez elle, la transition a été brutale et extrêmement douloureuse. Habituée à la vie recluse et calme de sa famille, le train de vie des Rosier se confronta sévèrement à ses idéaux d’isolation. Au fil des années cependant, tout comme sa magie s’est adaptée des signes chinois aux runes, Jae-Hwa a fini par s’adapter à la vie anglaise. Lorsqu’elle fut cependant forcée en 2001 de prendre la nationalité britannique, sa fureur fut si sombre que les portes de la demeure familiale refusèrent de s’ouvrir pendant un mois complet. pureté du sang  » Pureté du nom, pureté du sang, pureté de la magie. Ces trois règles ont construit le fondement de l’éducation qu’a reçu Jae-Hwa, une éducation qu’elle prenait bien soin de transmettre à sa progéniture. La coréenne se vantait fréquemment de ne jamais avoir vu de moldu avant son arrivée en Angleterre, avant qu’on ne la présente à de malheureux né-moldus qu’elle n’a jamais réussi à considérer de son espèce. métier/études  » Les parents seuls peuvent garantir la succession des connaissances et des valeurs à leurs enfants : cette maxime résumerait presque trop facilement la vie de Jae-Hwa, et celle de ses enfants. Cependant, si elle prit une part très active dans l’apprentissage de la magie de ses propres, elle eut elle-même bien plus droit à la face distante de précepteurs émérites et froids qu’à la moindre chaleur parentale. Elle apprit donc magie, histoire et calligraphie dans la tendre protection de l’immense demeure familiale, atteignant un niveau de spécialisation que permet l’apprentissage en autodidacte. La famille Hwang a donc attendu que leur fille cadette perfectionne parfaitement son art avant de la marier à l’étranger, lui permettant dans le même mouvement de commencer à travailler à Gringotts en tant que ingénieure en runes de protection, en particulier pour les coffres des familles capables de payer chers ses expérimentations douteuses. Des expérimentations qui passèrent de Gringotts au Niveau 9 en 2004 : sa fille tuée par des loup-garous devait être vengée, et pour cela Jae-Hwa devait abolir le danger que représentait ces monstres. Invitée par le Lord à prendre la marque avec son changement de poste, elle accepta en devenant Chef du bureau d’expérimentations sur les hybrides et les Cracmols après un an de loyaux services. orientation & état civil  » Recluse et solitaire, Jae-Hwa n’avait que rarement parlé à quelqu’un qui ne soit pas de sa famille avant son mariage à Aloysius Rosier, pour ses vingt-deux ans. L’affection, la tendresse et la sensualité n’avaient jamais fait partie de sa vie auparavant et il fallut trois longues années pour que le couple soit qualifiable d’autre chose que d’une cohabitation polie. Trente ans plus tard, l’union bien qu’évidente et prouvée par cinq garnements continuait de se heurter à des différents éthiques et un problème majeur : Jae-Hwa dévouait bien plus d’importance, d’énergie et d’amour à ses enfants qu’à son époux.  camp  » La famille Hwang a bien fait attention à élever Jae-Hwa dans une idéologie conservatrice qui, à la coréenne, appelait davantage à une isolation complète du monde magique qu’à une domination sur le monde moldu. Encore horrifiée de la barbarie des sans-magie, Jae-Hwa y répondait surtout par la protection de sa famille et de ses proches aux risques extérieurs. Ces intérêts, avec l’arrivée du pouvoir mangemort, ont largement coïncidé avec les intérêts du Lord : protéger le patrimoine sang-pur, expulser les hybrides, punir les traîtres. Ainsi quand sa calligraphie se teinta de sang pour le Lord, on lui offrit l’encre du tatouage avec la charge d’Azkaban. La maîtresse d’Azkaban pouvait ainsi effrayer depuis sept ans ses détenus de sa marque de Death Eater. baguette  » Baguette ferme de 26,3cm en ébène blanc et cœur en poil de kumiho. Sortilèges élégants et facilité en métamorphose. Cette baguette atypique blanche aux liserés noirs mouvants éveillait quelques regards surpris de la part des anglais aux bois si fades.  patronus  » Il y avait encore quelques années, Jae-Hwa pouvait ramener un instant à la vie son animixing par le patronus de la salamandre de feu qui avait été sa compagne toutes ces années. Elle le faisait souvent, trop, et tentait en vain de retrouver le lien sur lequel elle s’était construite, en vain. Impossible, à présent, de ramener même ce fantôme de Hwa (火) à la vie : la marque du Lord lui a pris cela. épouvantard  » Son épouvantard, elle le croisait tous les jours au travail. Son épouvantard, c’était cette abomination de dents, de poils, de bave et de sang. Cette horde de loups-garous qui la regardait avec des yeux jaunes et qui dégoulinaient encore du sang de sa fille. De ses enfants, lui disait son cerveau en pleine déroute. Car bien plus que l’animal, ce qui la terrifiait c’était de perdre de nouveau une partie d’elle-même. particularité(s)  » ANIMIXING » Pour ses cinq ans, et sans l’aide de quiconque, Jae-Hwa a trouvé la salamandre de feu qui deviendrait sa compagne de vie, petite ombre courant sous ses vêtements, accrochée à sa peau, envoyée à travers le domaine familial pour savoir où pouvaient bien se cacher ses cousins durant les parties de cache-cache. Seul souvenir de Corée respirant à ses côtés en Angleterre. Seul allié dans un mariage désolant et affligeant qui l’aurait détruite sans la présence noire et or de Hwa, dont elle écrivait le nom à l’encre protectrice en suivant les signes du feu (火). Hwa, pourtant, finit par lui être arrachée, par une maladresse de sa nièce Hyunsoo à qui elle l’avait prêté, et tous les baisers, les enfants et les réussites sociales ne sauraient remplir et faire oublier le profond vide d’être à demi-aveugle sans lui. Plus de Hwa, plus que Jae. CALLIGRAPHIE / MAÎTRISE DES RUNES » Pendant de longues années, Jae-Hwa a consacré son temps à la calligraphie magique courante en extrême-orient, lui permettant de charger des caractères chinois et coréens de magie grâce au pinceau et à l’encre. Art précis et subtil, de longues heures ont été dévouées à l’apprentissage méticuleux des caractères de protection, d’isolation et de préservation, qui lui ont permis d’obtenir son poste à Gringotts en arrivant en Angleterre. Après cela, toujours à la recherche de plus de possibilité dans son don, elle s’est intéressée aux Runes, qu’elle a commencé à tracer sur le papier et à charger de la même magie apparentée à l’Animixing. Depuis quelques années, Jae-Hwa tente de créer des glyphes à l’aide de Runes liées aux membres de sa famille, n’hésitant pas à noircir l’encre de son sang et de celui de sa progéniture pour garantir un lien magique. Un jour pourra-t-elle ainsi retrouver le lien perdu lors du décès de son animixing.  

pensieve

« N’oubliez jamais, Maîtresse Hwang Jae-Hwa, que pour que votre magie passe du pinceau à l’encre au papier, il vous faut atteindre un niveau de concentration et de méditation qui vous permette de transmettre émotion et sensation en force magique. Pour chaque coup de pinceau il vous faut cristalliser un souvenir précis qui doit ainsi prendre possession de vous et guider la calligraphie. À vous, à présent. »

home » La sensation de profonde sécurité d’être à l’endroit qui vous appartient et vous définit, la douceur du vent frais entre deux pièces aérées, la chaleur du sol qui anime la pièce par les pieds. ♦️ La nécessité des murs, hauts et magiques, autour d’un jardin luxuriant entourant une demeure blanche, un vieux manoir rendu lumineux et aéré par les efforts effrénés de nombreuses générations d’épouses coréennes. Des pièces vides et pures, où l’on peut entendre distinctement le bruit des chaussons et des délicates pattes des différents animaux-liés de la maisonnée. ♦️ Les noms et signes qui occupent tous les coins de la pièce, parfois à même le mur, parfois sur de longues langues de papier léchant toute la hauteur de la pièce pour l’envahir de magie protectrice. Les œuvres de calligraphies souvent remplacées par des plus neuves, des plus puissantes. Une bibliothèque entière dédiée à leur conservation. Nulle maison ne peut exister sans un espace dédié à sa protection et à sa célébration.

family » Inquiétude perpétuelle, besoin continu de présence, de protection, de partage. ♦️ Réussite, puissance, union. ♦️ Huit âmes reliées à jamais par l’encre et le sang, interconnectivité des émotions, des besoins. ♦️ Famille et maison ne font qu’un : l’idéal est une maison toujours grandissante, toujours plus remplie de pièces blanches et couvertes de signes afin d’accueillir enfants, petits-enfants, arrière-petits-enfants. ♦️ L’effort continuel de ceux qu’elle aime de s’échapper. L’inquiétude qui prend la gorge dès que l’un d’eux passe le portail d’entrée et la quitte. L’angoisse primaire qu’ils puissent ne jamais revenir. ♦️ Refus d’une nouvelle séparation. ♦️ Abandon. ♦️ Deuil.

hwa » Les petites pattes piquant sa peau sous les vêtements amples de son corps d’adolescente. ♦️ L’étrange chaleur de sa présence dans son cou, sur son bras, allant parfois jusqu’à se dissimuler dans sa chevelure afin de la faire rire. ♦️ Présence éternelle, continue, rassurante, nécessaire. Une présence qui même éloignée continue d’être liée à elle et à ses sens. ♦️ Vide. ♦️ Vide d’une peau sans contact, sans chaleur, d’une oreille qui n’entend plus ce qu’il entend, d’un œil qui ne perçoit plus ce qu’il perçoit. Gestes avortés, encore, au moment de se pencher afin de l’empêcher de glisser. ♦️ La gêne des vêtements serrés, moulants, étouffants. Ne va-t-il pas être écrasé ? Et s’il revenait et ne trouvait plus sa place ?

aloysius  » La beauté des costumes qu’il semble créer de toute pièce chaque soir avant de partir et de la laisser peindre en silence. La beauté de son sourire qu’elle attrape parfois du coin du regard, alors que son rire coule dans son oreille jusqu’à son ventre. Les multitudes de couleurs qu’elle souhaiterait utiliser chaque fois qu’elle trace son nom et les reflets que la magie offre parfois malgré l’encre noire. ♦️ La sensation de sa main dans la sienne, de sa paume sous ses doigts, alors qu’elle trace doucement le nom de chacun de leurs enfants, qu’il lit avec un sourire de sa voix chaude. ♦️ Le froid du lit sans son corps, la glace qui perce son cœur dès qu’elle a le souvenir d’une époque pleine et entière où sa présence n’était pas douloureuse et son absence déchirante. ♦️ La communication par cris, par conflits, par son incapacité à voir son besoin de présence et de sécurité, son refus de lui laisser ses enfants, son abominable tendance à chercher à les lui voler. ♦️ L’impossibilité du pardon et de l’oubli, d’articuler le moindre compliment, d’accorder la moindre tendresse, de retrouver ce qui a été perdu à jamais. ♦️ Silence, incompréhension, incompatibilité, culpabilité, angoisse, absence.

Ha-Yun » Absence plus brûlante que celle de Hwa, plus étouffante que celle de ses parents, plus angoissante que celle d’Aloysius. ♦️ Souvenirs trop maigres, toujours avortés, jamais complets de ses cris, de sa force et de sa violence. ♦️ Le poids même de ce vide qui semble alourdir chaque pensée et chaque geste. ♦️ La voir claquer la porte, en boucle, tout au cours de sa vie, alors même qu’on le lui interdisait. ♦️ Le sourire radieux au moment de partir et de quitter ceux, celle, qui l’aimaient plus que tout. ♦️ Tous les calligraphes déjà tracés et ratés : tremblants, embués, incapables de ramener à la vie une fille adorée. ♦️ Culpabilité incapacitante qui cloue le corps au lit, qui empêche la voix de porter, qui fragilise chacune de ses pensées et exacerbe chaque départ, chaque angoisse, chaque doute. ♦️ L’absence du corps, l’impossibilité de voir une dernière fois son visage et le doute, l’éternel doute… ♦️ Faire irruption dans l’entrée à chaque fois que la porte d’entrée s’ouvre. Y voir son époux, son enfant, n’importe quel membre de sa famille mais pas elle. Et cette déception systématique, ce relâchement des épaules, cette tristesse dans le regard alors qu’on se souvient qu’elle ne reviendra jamais.



Dernière édition par Jae-Hwa Rosier le Dim 31 Mar - 15:27, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Jae-Hwa | Safety   Jae-Hwa | Safety EmptyJeu 21 Mar - 14:31
the cell you call home
For months, of the blessed absence of life
When we never left each other's sight
1959 | 5yo » Le monde, pour Jae-Hwa, s’était très longtemps limité à la demeure familiale des Hwang, ou plutôt l’immense et luxuriante prison qui leur servait de demeure. Plus tard, elle apprendrait qu’il existait autre chose que ces longues bâtisses traditionnelles, ces immenses jardins où elle avait pu se perdre, qu’il existait des humains en dehors de sa famille et que le monde ne s’arrêtait pas aux murs blancs qui encerclait leur domaine. À cinq ans, cependant, ces nuances n’existaient pas. À cinq ans, elle n’avait même pas conscience que ses cousins et cousines, tous plus âgés qu’elle, avaient dû sortir pour rencontrer leur animal-lié. Dans les récits flous et fantastiques de son entourage, il lui semblait que son âme sœur descendrait un jour du ciel quand elle aurait parfaitement appris à dessiner les lapins et qu’elle pourrait compter au-delà de ses doigts. Tout comme le monde au-delà des murs ne lui semblait pas exister, la vie après ses cinq ans lui semblait lointaine et merveilleuse.
Toujours était-il que tout le monde avait son animal-lié, et qu’ils trichaient à cache-cache avec, et que Jae-Hwa, alors même qu’elle était la plus jeune et était déjà désavantagée, était toujours trouvée la première et devait passer le reste de la partie à les regarder jouer. C’était injuste, décréta-t-elle à la domestique qui l’habillait le matin, injuste et nul. Dans un premier temps, son instinct de révolte très peu développé l’incita surtout à travailler plus dur avec ses précepteurs, persuadée qu’elle grandirait ainsi plus vite, et aurait plus vite son animal-lié. Puis vint une énième après-midi où toute la marmaille avait sa pause entre les leçons, et où elle se trouva sur le bord en bois de la maison, à regarder ses pieds se balancer au-dessus du sol, à chantonner ses mots de vocabulaire pour les faire rentrer plus vite dans sa tête.
Jang-Hoon fut le deuxième à avoir perdu, et vint en traînant des pieds se mettre à côté de sa cousine, pour lui s’allonger sur l’avancée en bois, grommelant que Jae-Yoon n’était qu’un sale tricheur qui utilisait sa baguette quand on avait dit que c’était interdit. « On devrait interdire l’utilisation des animaux-liés aussi, » rétorqua Jae-Hwa en lançant un regard malgré elle mauvais au panda roux qui jouait avec les jambes de son cousin. Ce qui lui valut un sourire moqueur de l’aîné qui n’avait jamais réussi à respecter cette petite trop jeune et aux cheveux si souvent ébouriffés. « Un animal-lié ne s’utilise pas imbécile, et c’est pas de notre faute si t’en as pas. » Elle se renfrogna, aussitôt, brimée par tel critère absurde et injuste. « Comme c’est pas la faute à Jae-Yoon si t’as pas encore ta baguette, même que je l’aurai avant vous parce que- » Elle allait se vanter de ses meilleurs résultats qu’eux avec les percepteurs quand son cousin se mit brusquement à rire. Et ce n’était pas le genre de rire que l’on était censé apprécier. « Mais toi t’en auras jamais, d’animal-lié ! On te l’a pas dit ? » Non, on ne lui avait pas dit. Parce que c’était faux. « C’est pas vrai ! Tu mens ! J’ai ma magie, et vous l’avez tous y a pas de raison que… » Le rire, encore, qui la fit rougir de honte et de colère. « Toi ? Sortir d’ici ? Et qui va t’emmener ? Tes parents ? » C’était le mot de trop, la blague trop amère qui fit jaillir les larmes et les cris de la petite fille qui insulta son cousin de tous les mots méchants qu’elle connaissait avant de déguerpir en courant.
Car on avait beau ne pas avoir conscience du monde qu’il pouvait y avoir dehors, si Jae-Hwa avait bien compris quelque chose c’était qu’elle n’avait pas des parents comme les autres, que ses parents à elle ne la voyaient pas, ne venaient pas la voir, et que ses cousins avaient accès à quelque chose qu’elle ne connaîtrait jamais. Elle s’enfuit en pleurant, passant vite sous la maison, entre les fondations, là où aucun adulte ou domestique ne viendrait la chercher. Elle geignit, encore, encore, jusqu’à atteindre un recoin de l’immense jardin où aucun enfant n’était parti se cacher, contre le mur, sous un arbre, elle pleura finalement plus doucement, de tristesse qu’elle-même ne comprenait pas complètement. Ce fut là, après de longues minutes, qu’elle vit se glisser jusqu’à elle une petite salamandre de feu, toute noire et or, qui louvoyait sur le sol en sa direction. Le soleil la rendait brillante et superbe, et l’enfant en oublia tout simplement de pleurer en la regardant grimper sur ses pieds nus jusqu’à ses chevilles, glissant sous sa robe sans qu’elle ne pense à être effrayée.
Elle revint bien vite avec l’animal tournoyant entre ses doigts, exigeant de sa voix d’enfant isolée et gâtée qu’on la lie officiellement à celui-ci. C’était Hwa, disait-elle avec assurance. Hwa, sa moitié, mais qu’on écrirait en calligraphie avec le signe du feu. Celui qu’elle avait vu sa mère peindre plein de fois alors qu’elle protégeait la demeure des incendies. Hwa, son animal-lié, sa salamandre, qui ne quitterait jamais sa peau et resterait toujours avec elle.
Sauf pour l’aider à jouer à cache-cache.

1966 | 12yo »Dans le monde étriqué de Jae-Hwa, il y avait l’extérieur et il y avait l’intérieur. Il y avait ses cousins et il y avait ses précepteurs. D’un côté la liberté absolue limitée au jardin, les cris, les jeux, les course-poursuites et les insultes trop grosses pour eux. De l’autre, le calme et la sérénité d’une vie studieuse et appliquée. Les précepteurs, avait-elle finit par comprendre, venaient de l’extérieur. Ils n’étaient ni comme elle, ni sa famille, ni les domestiques : ils ne dormaient pas dans les maisons isolées et regroupées qui composait leur domaine, mais dépassait quotidiennement la frontière au niveau du portail, que Jae-Hwa avait fini par voir s’ouvrir et se fermer en suivant sa sœur qui avait voulu lui montrer. Ils étaient spécialistes, très grands magiciens, des experts qui dévouaient leur temps à l’ensemble de la marmaille Hwang, chacun leur tour.
Il y en avait un, cependant, qui n’appartenait qu’à Jae-Hwa et sa sœur, Da-Hyun, et c’était le précepteur de calligraphie magique. Da-Hyun, de cinq ans son aînée, était d’un niveau bien trop élevé pour partager ses cours avec la petite Jae-Hwa et c’était donc seule qu’elle apprenait à écrire les larges signes chinois qu’elle tentait courageusement de charger de magie. Les cours commençaient toujours par des cours théoriques sur l’importance de la méditation ou sur les rapports entre signifiant et signifié, puis elle devait apprendre et réviser son vocabulaire avant de finalement passer à la pratique.
Là, on lui demandait souvent de choisir un nom. Elle choisissait parfois le sien, ce qui était le plus facile, parfois celui de Hwa, rarement celui de sa sœur ou de ses cousins. Par contre, la demande qui revenait quasi-systématique, c’était celui du nom de ses parents. Elle alternait plus ou moins bien entre son père et sa mère, n’amenant d’autres signes que pour ne pas qu’on l’accuse de tricher. Elle prenait sa voix d’adulte, qui faisait rire ses cousins, et déclarait impérieusement : « Je tâcherai aujourd’hui d’invoquer le nom de Hwang Jae-Eun, ma mère, afin d’exprimer le respect que j’éprouve pour elle, espérant ainsi la renforcer dans sa tâche pour protéger notre famille. » Ses explications, chaque semaine, se chargeaient de plus de distance et de sérieux alors que le précepteur, lui, peinait visiblement à dissimuler sa peine en baissant les yeux et en commençant à la guider dans sa tâche.
Jae-Hwa faisait tout bien. Un peu trop bien, même, alors qu’elle invoquait le plus précisément qu’elle pouvait les traits de sa mère. Mère qu’elle voyait extrêmement peu, quelques fois par mois, lorsqu’elle était chanceuse. Jamais longtemps, car le travail lui prenait tout son temps et toute son énergie. Et bien d’autres choses, alors que Jae-Hwa se répétait que tout cela, c’était pour leur sécurité. Ses parents avaient dédié leur vie d’adulte à la sauvegarde de l’immense demeure et à la protection de chaque membre de la famille, dans de longues et lentes calligraphies toujours répétées. Pleine de reconnaissance et d’amour, Jae-Hwa forçait souvent son affection pour ces presqu’inconnus qui se mourraient chaque jour d’avantage alors que leur magie quittait leur corps pour atteindre le papier. Et chaque mois ils s’éteignaient davantage, et à chaque leçon elle essayait plus fiévreusement de leur envoyer sa propre énergie à elle.
On n’osait jamais lui dire qu’elle ne les connaissait pas assez pour parvenir, à son niveau magique, à les invoquer ainsi. On n’osait pas non plus lui dire de ne surtout pas s’oublier, comme ils pouvaient le faire, dans le travail. Qu’il n’y eût ni honneur ni beauté dans le sacrifice d’une vie et d’une famille pour qu’un plus grand nombre puisse vivre absolument isolé du monde, protégé du Japon, de la Chine, de la Russie, des Coréens du Nord et des moldus. Elle-même n’avait pas conscience de tout ce qui pouvait les menacer, dehors, savait juste que c’était une chance pour elle de ne pas le savoir. Alors dans le silence feutré de sa salle de classe particulière, elle peignait, inlassablement, vainement, en laissant parfois les larmes atteindre le papier quand elle prenait conscience elle-même, sans aide, qu’elle n’avait même pas assez pour achever la composition de leur nom.

1973 | 18yo » Il y avait d’abord Myung-Sook, qui s’amusait à faire des volutes de couleur au-dessus d’elle alors que sa tête reposait sur le ventre de Young-Sik, lui-même la tête sur Sang-Chul tout en s’appliquant à créer de délicats oiseaux qui voletaient autour des créations de sa cousine. Sang-Chul, lui, s’appliquait à créer une douce musique de piano à l’aide de sa baguette, plus ou moins en rythme avec la danse des oiseaux, tout en grognant parce que Jung-Ho, sur qui il reposait sa tête, était en train de rire comme un imbécile. C’était qu’il était occupé et faire fusionner les oiseaux avec les couleurs, les faisant changer de couleur malgré les protestations de Yung-Sik et Myung-Sook. Et Jae-Hwa, qui regardait son cousin s’amuser à son habitude, alors qu’elle reposait sur le ventre calme et paisible de Myung-Sook. Sa propre baguette fendait l’air et dessinait les signes de leur prénom, en hangul, qu’elle animait et faisait tournoyer autour de la scène comme une grande ronde familiale. Et sa bouche, doucement, chantonnait en rythme avec la musique que créait Sang-Chul. Au milieu du cercle formé par leurs corps allongés il y avait tous les animaux-liés, entre repos et jeu, à se monter les uns sur les autres pendant que Hwa se dorait au soleil.
Ils n’étaient plus que cinq.
La ronde, auparavant, se constituait d’une vingtaine de gamins, tous imbriqués, formant un cercle immense qui ne prenait pourtant qu’une partie infime des jardins. Et là c’était une véritable fanfare que l’on construisait, une parade gigantesque aux mille couleurs pendant que Jae-Hwa et sa sœur animait tous ces prénoms qui se croisaient, se mélangeaient, dans les rires et les chants jusqu’à ce qu’on doive aller manger où que quelqu’un propose d’organiser une course d’animaux-liés. Tout semblait triste ainsi, plus que cinq, tous les autres mariés, les filles parties, les garçons occupés avec les adultes et puis, bien sûr, Da-Hyun, sa sœur aînée, qui travaillait à présent avec ses parents. Espérer la voir n’était plus qu’un vague souhait de Jae-Hwa, résignée à attendre son propre mariage avant de rejoindre sa famille et de s’oublier à leurs côtés sans qu’ils aient jamais pu être proches.
Ils étaient, tous, maintenant trop vieux pour jouer à la course aux animaux-liés. La prochaine génération approchait, enfants des cousins encore bambins qu’on entendait à peine jouer dans les petits coins des jardins qu’on leur accordait. Ni enfants, ni adultes, ils se trouvaient dans l’antichambre bâtarde de la fin de l’adolescence, à regretter les temps de l’enfance et s’impatienter de devenir adulte. Sauf Myung-Sook, bien sûr, qui fut la première à briser l’insouciance ambiante pour laisser échapper d’une voix triste :
« Vous allez me manquer, avec vos conneries. » Il y eut comme un sourire glacé, figé, à cette remarque. Myung-Sook se mariait dans six mois, et après la cérémonie que l’on tiendrait dans la demeure, elle partirait vivre avec son époux quelque part dans le monde magique, loin de la protection des calligraphes, pour ne plus jamais venir vivre avec eux. Ce fut Young-Sik qui répondit le premier, en faisant atterrir doucement ses oiseaux, alors que tout le monde le suivait pour baisser ses baguettes. « Tu reviendras pour nos mariages à nous, et on t’invitera… et on te visitera. » Le dernier on excluait en silence Jae-Hwa, qui ne devait jamais quitter la demeure, ne l’avait jamais quittée, ne s’imaginait pas en passer le portail blanc. De toute manière, cette déclaration, certes rassurante, sonnait faux. S’il était certes toujours exaltant de retrouver leurs cousines aux mariages et cérémonies, la vie à l’extérieur était trop différente pour que la fusion soit la même. Ceux qui partaient ne revenaient jamais complètement, et après leur mariage ils savaient tous qu’ils perdraient la symbiose de l’enfance. On laissa dire, cependant, et Myung-Sook eut un sourire triste en baissant la main sur Jae-Hwa, dont elle caressa tendrement les cheveux. « C’est vrai que je vais pouvoir voir le visage des pauvres femmes qui vont devoir embrasser vos sales faces pour le reste de leur vie. » Jae-Hwa eut un rire moqueur, les garçons s’indignèrent et des brindilles furent lancées dans la direction des filles sans que la ronde ne se brise pour autant. La ronde, c’était sacré. Dans la ronde, on pouvait tout dire, et tout serait pardonné. C’était là que Jae-Hwa avait avoué avoir volé la broche de sa sœur, là que Myung-Sook avait pleuré parce qu’il était tombé amoureux d’une domestique et que son père avait surpris la lettre qu’il lui avait écrire. Là que Jae-Hwa et Jang-Hoon s’étaient insultés pendant une demi-heure entière pendant que les autres tentaient de tempérer les tensions entre les deux cousins. Et ce fut là que Myung-Sook lâcha, finalement : « Jae-Hwa par contre… » Silence de marbre, à ces mots. La concernée baissa les yeux sur ses mains, et sur les cheveux de Jung-Ho. Elle savait qu’elle aussi allait disparaître, comme ses parents, comme sa sœur, qu’elle allait se fondre dans sa fonction et s’étioler doucement pour ne plus vivre que dans les multitudes de signes qui couvraient les murs et les protégeaient. « … Ce n’est pas d’ici qu’on pourra voir son mari anglais. »
« Mon quoi ?! »
« Ton mari anglais ? Tu vas te marier en Angleterre toi. »
« Mais non ? »
« Mais si ! Mais tout le monde le sait ! »
« Quoi ?! »
« Tu le sais pas ? »
« On te l’a pas dit ? »
« Mais si même ma mère en a parlé au repas ! »
« Non mais les mecs elle nous fait marcher arrêtez. »
« Ils te l’ont pas dit ?! »
« Mais QUI me l’aurait dit ?! »
Silence après le cri strident de Jae-Hwa, qui s’énervait toujours brusquement dès qu’on rappelait sa solitude. Une solitude qu’ils oubliaient trop souvent, encore plus entourés de famille qu’elle, encore plus interconnectés qu’elle ne l’était. Les regards furent échangés à travers la ronde alors que tout le monde, d’un commun accord silencieux, s’était mis en tailleur sur le sol. Jae-Hwa hyperventilait en répétant sa dernière phrase, plus bas, tandis que Myung-Sook lui massait doucement le dos. Cela n’avait aucun sens, ce n’était pas vrai, ce n’était pas possible, elle devait, elle allait, elle… Ce fut Yung-Sik, de son autre côté, qui expliqua d’une voix douce :
« C’est Da-Hyun, elle leur a fait promettre à son mariage qu’ils devaient te laisser partir. Ils n’ont jamais vu ça, il paraît qu’elle est plus puissante que tes deux parents réunis, et elle leur a dit qu’elle ne peindrait plus jamais s’ils te faisaient… rester. »
Non, c’était impossible. Jae-Hwa secouait la tête, en vain, dans le vide, refusant le destin qu’on lui dessinait en tremblant. Bien sûr qu’elle ne voulait pas finir comme eux, bien sûr qu’elle voulait sortir, faire comme Myung-Sook, ne pas se transformer en papier vierge mais…
« Mais… L’Angleterre ?
Une famille coréenne qui habite là-bas, puissante, ils vont aider à la protection de la famille en échange de toi. »
Il était cruellement rassurant de savoir qu’elle aiderait toujours à la protection des Hwang en partant. Tout le reste, cependant, lui donnait l’impression de sombrer dans un vide obscur et inconnu, gluant et collant, qui rentrait dans ses narines et sa gorge pour l’empêcher de respirer.
« Alors… Alors je ne vous reverrai plus, plus jamais, » souffla-t-elle, bas, bien plus déchirée à cette idée que par la pensée ne plus jamais revoir ses parents. Incapable de s’imaginer retrouver la demeure depuis l’autre bout de la terre, et entourée d’autres jeunes qui ignoraient tout des portoloins, des feux de cheminée et tout ce qui leur permettait de sortir. Les larmes commençaient enfin à couler, d’abord sur ses joues, puis sur celles de toute la ronde, qui avait toujours vécu en miroir. Le cercle se resserra, doucement, rapprochant les cinq qui restaient dans étau étroit qui se referma autour de la petite Jae-Hwa. On entremêla les bras, on serra les fronts, on s’emboîta jusqu’à la fusion dans une embrassade serrée qui fit lâcher à Jae-Hwa toutes les larmes, les cris et les plaintes qu’elle avait pu refermer. Coupable, par-dessus tout, du soulagement qui faisait battre sa poitrine.

1977 | 22yo » C’était étrange comme tous les objets d’une vie pouvaient parfois tenir en si peu de choses. Bien entendu la valise avait été agrandie pour les besoins des multiples peintures qu’elle emporterait avec elle mais tout voir, au même endroit, sous ses yeux, continuait de la sidérer. Toute sa vie, toutes ses choses, en une seule valise. Aucun objet superflu, aucun objet qui pourrait être reproduit à l’identique de l’autre côté. Pas un jouet. Pas un souvenir d’enfance.
Jae-Hwa devait partir d’ici quelques heures, par Portoloin, et ne savait pas comment elle serait jamais capable de toucher l’objet qui l’emmènerait loin de tout ce qu’elle avait jamais connu. Tout lui semblait irréel. Quatre ans à savoir n’avait rien fait pour calmer cette impression d’absurdité à chaque fois qu’elle pensait à son mariage. Quitter sa demeure était déjà un effort sans nom mais quitter la Corée ? Épouser un…
Aloysius Rosier.
Jae-Hwa baissait souvent les yeux pour recarder le petit cadre qui renfermait la photo de son fiancé. Au cas où elle doive le reconnaître dans une foule, elle avait l’impression que la photo pourrait l’aider à le différencier des autres. Bien qu’il ne semble pas facile à louper avec son sourire charmeur, l’intensité de son regard, les gestes larges qu’il lançait à la caméra et ses vêtements qui, bien qu’en noir et blanc, semblaient bien plus chers et lumineux que tous ceux que Jae-Hwa avait jamais pu voir à un mariage. En vérité, il l’impressionnait beaucoup cet homme : de trois ans son aîné, actif, dans le monde du travail, beau, soigné. Jae-Hwa, elle, n’avait jamais tenté de plaire à qui que ce soit et laissait le plus souvent sa tignasse libre de ses mouvements, portant des vêtements qu’elle ne savait même pas être traditionnels, trop habituée à courir dans les couloirs à la poursuite de ses cousins dans ces jupes colorées qui lui remontaient à la poitrine. D’ailleurs, le regard qu’elle lançait à la photo remontait souvent jusqu’à son miroir, où elle s’affrontait, elle, la future mariée. Dans trois jours, ce serait fini, ils lieraient leur magie avec cet homme dont elle ne savait rien. Elle lui avait bien envoyé une lettre, à laquelle elle avait eu une réponse courte et polie. Trop occupé, certainement. C’est ce que lui avait assuré Myung-Sook en tout cas, qui prenait quelques jours de vacances pour l’accompagner en Angleterre, fort heureusement.
Myung-Sook qui lui avait d’ailleurs dit de « faire un effort » pour le départ, ce que Jae-Hwa n’avait qu’à moitié compris. Sa tenue était propre, déjà. Elle avait soigneusement retiré toute trace d’encre sous ses ongles et avait veillé à bien laver derrière ses oreilles. Au-delà… Dubitative, elle commença à attraper la masse de ses cheveux pour les ramener en arrière, sans jamais réussir à trouver comment elle était censée les discipliner. Ce fut alors qu’elle abandonnait qu’elle entendit une voix venir de la porte, lente et douce : « Laisse-moi faire. » Un instant, cruellement court, Jae-Hwa crut que c’était la voix de sa mère, qu’elle était venue lui dire au revoir et que son père se tiendrait là, à ses côtés, silencieux mais présent. Espoir déçu, ce n’était que sa sœur. Da-Hyun, enceinte jusqu’aux yeux, léger sourire aux lèvres, qui s’approchait d’elle en douceur. « Tu n’as jamais su tirer profit de tes cheveux, c’est effroyable. » Da-Hyun, elle, avait la plus belle chevelure de toute la demeure. Bien qu’elle soit plus lente, plus mesurée et plus distante, elle restait si soignée dans sa tenue que Jae-Hwa ne put que se sentir rassurée pour son état. Peut-être la ménageaient-ils, pendant sa grossesse.
Ce fut avec un profond soupir de soulagement qu’elle sentit les doigts de sa sœur venir cueillir et manipuler ses cheveux, avant de sortir sa baguette afin de les peigner et les coiffer. Elles parlèrent peu, se regardant cependant dans le miroir à intervalles irréguliers. Jae-Hwa ne l’avait jamais remerciée, pour son sacrifice. Si elle n’était jamais venue lui en parler, c’était qu’elle ne devait pas vouloir l’évoquer et ne voulait pas de sa reconnaissance. Elle lui dit, cependant, en finissant son travail : « Tu as intérêt à en profiter pour nous deux. » Jae-Hwa promit. Elle promit deux fois. Se fit réprimander quand ses lèvres se mirent à trembler. « Ne fais pas cette tête, je t’ai amené un cadeau. De maman. » C’était le mot parfait pour calmer Jae-Hwa, pour qu’elle se dresse, aussitôt, brûlante d’impatience. Elle remarqua alors seulement le paquet que sa sœur avait laissé dans l’entrée de sa chambre, une boîte carrée, qu’elle soupesa sans parvenir à deviner ce qu’elle contenait. Des calligraphes, sûrement… « C’est sa robe de mariage… Elle m’a dit de te la transmettre. » La robe de maman. Qu’elle avait dit… Jae-Hwa n’avait pas entendu la voix de sa mère depuis deux mois, et se sentit à la fois jalouse et brisée que Da-Hyung ait pu l’entendre, mais que ce soit pour elle. « Ah non, Jae-Hwa, on ne pleure pas, tu vas arriver les yeux rouges en Angleterre, et ce ne sera pas charmant du tout. »  Da-Hyung avait toujours eu ce ton-là, l’air de la gronder, les yeux qui montaient au ciel. Comme une mère, comme une fille-mère qui aurait joué à la sœur avec son enfant. Jae-Hwa, par habitude, obéit. Mais ne se retint pas de venir contre elle et de s’accrocher à sa taille pour enfuir son visage dans son cou. Ne se délogea pas, même si Da-Hyung grognait qu’elle était trop sensible et que cela la perdrait. Elle finit par la tenir contre elle, et par la serrer quelques secondes, avant de la presser de sa voix ralentie de bien fermer sa valise, que le portoloin n’allait pas tarder. Enfin, Jae-Hwa, ne t’accroche pas à ma robe, tu n’as plus huit ans.
Jae-Hwa voulait tant que tout se déroule bien qu’elle accepta tout. Elle fut sage, et promit d’être sage. Son oncle, le père de de Myung-Sook, lui rappela toutes les marques de politesse qu’on attendait à l’extérieur. Elle prétendit qu’elle ne chercherait pas de travail. Elle assura qu’elle se dévouerait à son époux, puis ses enfants, et qu’elle ne ferait pas de vague. On lui rappela qu’elle allait dans une famille respectable, et coréenne. Devant tant de précautions, Jae-Hwa prit finalement conscience que les adultes de sa famille n’avaient jamais imaginé qu’elle en viendrait à sortir de la demeure et n’avaient donc jamais essayé de lui inculquer ce qu’on inculquait sûrement aux filles de bonne famille. Après tout, puisqu’elle finirait absorbée par ses peintures, à quoi bon ?
Tout irait bien, cependant, lui assura encore Da-Hyun. Et avec la main de Myung-Sook dans la sienne et sans une larme à l’œil, Jae-Hwa saisit le portoloin et regarda la cour où elle avait grandi se mettre à tourner avant de disparaître.


Dernière édition par Jae-Hwa Rosier le Sam 30 Mar - 16:04, édité 10 fois
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Jae-Hwa | Safety Empty
MessageSujet: Re: Jae-Hwa | Safety   Jae-Hwa | Safety EmptyJeu 21 Mar - 14:31
the trap you call freedom
If you ever change your mind
About leavin', leavin' me behind
1976 | 22yo » La première chose dont Jae-Hwa prit conscience en se faisant accueillir chez les Rosier, ce fut qu’elle ne parlait pas aussi bien anglais qu’elle se l’était imaginée. La deuxième fut qu’Aloysius ne parlait pas aussi bien coréen que ce qu’elle avait imaginé.
Ainsi, passé les présentations et les paroles rassurances de sa future belle-mère et future belle-sœur, Jae-Hwa se trouva aspirée dans un monde étrange et inconnu. Myung-Sook, à ses côtés, parlait encore moins bien anglais qu’elle, et fut vite alpaguée pour aider aux préparatifs. Visiblement, il était attendue de la fiancée qu’elle reste sage et attente son tour. Jae-Hwa, elle, s’était imaginée que tout serait géré par sa belle-mère et que son futur époux dédierait les prochains jours à la connaître. Il fut bientôt évident qu’Aloysius était, au contraire, au centre de son propre mariage. Pire, il était continuellement occupé, entre le travail et la cérémonie, à ne lui parler que rarement, et à froncer les sourcils devant son accent trop prononcé. Elle comprit vite qu’elle n’aurait pas son mot à dire, à aucun moment. Elle tenta d’expliquer qu’elle avait déjà sa robe, mais l’idée qu’elle puisse ne pas respecter le code couleur visiblement très serré de la soirée ne fut même pas considéré. Elle chercha à expliquer que c’était important, pour elle, que c’était sa mère qui l’avait portée avant elle. On ne l’entendit pas. Ce n’était ni blanc, ni or, la robe avait été choisie il y avait déjà trois semaines et il fallait d’ailleurs des retouches au plus vite, puisqu’elle avait eu l’audace de prendre du poids avec le stress du départ. Aloysius avait d’ailleurs très vite baissé les yeux sur sa taille, ses vêtements, et elle avait pour la première fois senti quelqu’un la juger pour son physique. Trop fade. Elle l’avait lu dans ses yeux. Et dès lors elle se trouva en marge.
Sans Myung-Sook, elle aurait explosé. Elle seule fut capable de faire rempart à ses crises d’humeur, ses angoisses et la panique de sa situation. Ces gens-là n’étaient pas coréens ! Pas vraiment ! Et il y avait des gens, beaucoup de gens qui venaient, et sortaient. Dès le deuxième jour on fit sortir Jae-Hwa dans la rue et elle en fut si effarée que sa bouche s’en trouva close pour le reste de la journée. Personne ne sembla s’en inquiéter, au contraire il était vite devenu évident qu’on avancerait sans elle.
Et alors qu’elle s’était imaginée s’habituer, s’adapter, comprendre de plus en plus ce qu’il se passait autour d’elle, les choses ne firent qu’empirer. La pauvre jeune femme n’avait jamais dormi dans un lit autre que le sien et se trouvait à rencontrer des gens qui n’étaient pas des bébés rentrant dans la famille, ou les rares belles-cousines qui prenaient la peine de lui parler. La tension montait à chaque heure, les heures de sommeil lui échappaient dans l’angoisse d’une maison inconnue et étrange, et il fallut reprendre la robe quelques heures à peine avant la cérémonie après qu’elle ait cette fois-ci perdu le poids qu’elle avait gagné en Corée. On ne fit pas de commentaire mais Jae-Hwa eut peur du regard qu’Aloysius lui lança à ce moment-là.
La cérémonie, en elle-même, fut supportable : silencieuse, respectueuse, on parlait lentement et malgré les éléments occidentaux qui la constituait, Jae-Hwa avait vu assez de mariage pour ne pas être trop dépaysée.
La suite fut un enfer.
Ce ne fut qu’en recevant les félicitations de dizaines et dizaines d’inconnus que Jae-Hwa prit conscience qu’elle n’avait jamais vu de blanc de sa vie. Ils n’étaient nullement comme sur les photos en noir et blanc qu’elle pouvait regarder parfois. Les voir en vrai, aussi nombreux, aussi tactiles et inconnus la terrifia. Pire, leur accent lui était un presque charabia, et elle renonça vite à demander à ce qu’on lui répète les noms qui lui semblaient tous plus ridicules les uns que les autres. Elle qui avait toujours cru que son professeur d’anglais était un britannique pure souche dut vite se rendre à l’évidence qu’elle avait toutes ces années placé sa foi en un métissé coréen-écossais, faisant que le peu d’accent qu’elle avait pu en tirer lui récoltait les sourires amusés de Londoniens faussement conciliants.
Le ridicule prit des allures d’humiliation au moment du repas. Plusieurs fois, elle tenta de participer à la conversation, qu’elle comprenait tout de même quand ceux qui articulaient parlaient. Chaque fois, cependant, elle sembla tomber à côté. Chaque fois, Aloysius lui lança un regard un peu gêné, gentil, mais gêné. Jae-Hwa avait toujours été la plus intelligente et la plus cultivée de la salle, la plus assidue dans son travail et la plus pressée pour partager ses connaissances. Ses cousins n’en pouvaient plus de ses bavardages incessants sur l’avancée de ses cours. L’avantage des précepteurs c’était que l’on avançait à son rythme, et si elle avait longtemps stagné en mathématiques et potions, elle avait trop facilement dépassé ses aînés en sortilèges et culture.
Là, cependant, elle se sentit la plus sombre des idiotes.
L’anglais la rendait bête et incompréhensible, la nouveauté de tout ce qu’elle voyait la montrait comme la plus naïve de toutes. Et à ses côtés, Aloysius, qui n’avait ni geste de tendresse, ni tentative de lui parler, la blessait plus que tout. Comparée à toutes ces personnes soignées, compétentes, charmantes, elle se trouva lourde et laide. Sans charme, sans prestance. La robe la gênait, les bijoux la grattaient, et elle clignait souvent des yeux un peu trop fort comme si cela allait détendre la pression du maquillage sur sa peau. La nourriture, arrivée à sa bouche, semblait se dissoudre sans laisser le moindre goût, et ce ne fut que la présence rassurante de Myung-Sook qui lui permit de rester attablée. Elle qui avait eu l’habitude d’être où elle voulait quand elle le désirait devait se rappeler sans cesse les paroles de son oncle pour rester en place. Chez les autres, on ne se levait pas de table au milieu du plat parce qu’on avait autre chose à faire et on ne demandait pas à ce qu’on ramène le dessert deux heures plus tard.
Chez les autres, elle y était.
Rien, absolument rien de ce qui l’entourait ne lui rappelait la maison.
Et quand il fallut que Myung-Sook quitte finalement l’Angleterre pour retrouver sa famille, Jae-Hwa pleura et cria si fort qu’on la laissa tranquillement dans sa chambre une journée entière. Trois jours qu’elle était mariée, à ce moment-là, et il était maintenant évident qu’elle ne partagerait pas le lit de M. Rosier avant longtemps. Parce que plus que tout, plus que l’étrangeté, l’absurdité, la violence de ce qui l’entourait, Jae-Hwa était frappé par la profonde inutilité de son voyage. Aloysius ne l’aimait pas. Ne la voulait pas. Elle l’avait déçu, d’une manière ou d’une autre, et son seul réconfort était la persuasion qu’on ne tarderait pas à annuler le mariage et à la renvoyer chez elle. Elle n’aurait alors plus qu’à vivre avec le pire déshonneur qu’une femme puisse porter.

1978 | 24yo » Au bout de plusieurs mois il devint évident qu’Aloysius n’allait, pas plus qu’elle, demander le divorce. Elle échappait ainsi à la grande honte mais devait supporter l’enfer quotidien. En vain, elle chercha à transformer sa nouvelle demeure en maison. Malheureusement, passée sa chambre, la maison entrait entre les mains avides et rapides de son mari qui décorait la maison avec la précipitation de celui qui ne veut surtout pas parler à sa femme. Les repas se déroulaient dans un silence gêné, rarement percés de discussions. Quatre mois avant qu’elle n’ose demander une pièce pour sa calligraphie, dont elle noircit rapidement les murs dans l’espoir de retrouver un semblant de familiarité. Elle se retrouva, plus que tout, à espérer le silence, à l’écrire, à le plaquer aux murs, dans l’espoir que les larges fêtes organisées par son mari ne viennent pas percer ses oreilles jusqu’à son refuge. Parfois, elle acceptait d’y faire une apparition. Toujours elle prétextait la fatigue ou la maladie et s’éclipsait sans qu’on la remarque. Sa seule consolation et présence, dans ces moments-là, était Hwa, toujours sur elle, à lui rappeler la maison et la sécurité de sa famille.
Les sorties étaient les pires. Aloysius semblait, en plus de son travail, sortir de la maison de façon bi-quotidienne, avant manger et durant la nuit, ce qui laissait toujours Jae-Hwa ahurie quand elle le voyait ainsi passer le portail du jardin afin de transplaner. Parfois, il lui proposait de venir, rarement elle acceptait, toujours au supplice, jamais à son aise, malgré ses efforts titanesques pour apprendre l’anglais rien ne semblait jamais lui donner l’aisance nécessaire pour se trouver à son aise. Elle s’y trouvait finalement décalée, absente, et avait la cruelle impression de devenir ses parents sans même l’aide de la magie. De se plonger dans l’enfer contre lequel sa sœur avait tant lutté. Ce fut dans cette ambiance effrayante et suffocante qu’elle rencontra pour la première fois pleinement Jieun. L’épouse de Fergus, magnifique coréenne à l’anglais calme et au coréen construit, qui se révéla vite être elle-même une cousine par alliance d’un cousin de Jae-Hwa, tout ce qu’il suffisait à celle-ci pour trouver une accroche, une maison, quelque part où se sentir pleine. Après cela, c’était Jae-Hwa qui demandait à Aloysius qu’on aille diner chez eux, alors qu’elle passait le repas à discuter avec sa voisine sans plus le regarder.
Alors, forcément, Hyunsoo avait toute son attention. La petite fille et l’aînée de Jieun attirait ses affections à chaque nouvelle chose qu’elle pouvait effectuer, et se plongea dans ce membre de la famille qui ne la jugeait pas ni ne la méprisait avec une affection tendre. Parfois, Jieun lui demandait quand est-ce qu’ils auraient leur premier. Ce à quoi Jae-Hwa rougissait, bafouillait quelques paroles, lançait des regards gênés à son époux avant de répondre tout bas : « Bientôt. » Elle qui ne connaissait les lèvres de son mari que sous le regard de ses beaux-frères ou sous la pression d’une foule attendrie. Bientôt, se disait-elle. Bientôt, alors même qu’il ne la regardait pas et que les rumeurs de plus en plus précises arrivaient jusqu’à ses oreilles, la glaçant et la condamnant du même mouvement. Deux ans de mariage et elle se disait de plus en plus qu’elle n’aurait jamais de descendance. Chaque fois qu’elle songeait à faire un mouvement en sa direction, elle se souvenait des blagues lourdes d’Evan et s’arrêtait juste avant.
Alors Hyunsoo, sa nièce, devenait l’enfant qu’elle n’aurait jamais. Et ce fut par cette affection tendre pour une petite fille de quatre ans qui regardait Hwa avec de grands yeux émerveillés qu’elle la laissa entre ses mains. « En attendant d’avoir ton animal-lié, tu peux un peu jouer avec le mien, » avait-elle dit avec un sourire tendre, toujours bien trop attendrie par le petit visage plein d’admiration et d’espoir qui lui rappelait sa maison. Enfant, tante et salamandre s’en étaient trouvés ravis, et les deux épouses avaient pu reprendre leur discussion. Jieun avait aidé sa belle-sœur à trouver un emploi à Gringotts six mois auparavant et Jae-Hwa ne cessait de l’en remercier, éperdue de bonheur depuis qu’elle avait quelque chose à faire, dans un endroit où l’on reconnaissait ses talents, alors qu’on protégeait toujours plus chaque coffre de sa calligraphie soignée. Chaque jour elle se trouvait bien plus capable de sortir de chez elle, et en s’oubliant dans le travail elle oubliait le silence de sa maison. Oubliait l’absence de son mari. Oubliait, surtout, le doute de ses infidélités innommables avec des… des…
Soudain, un trou.
Soudain, il manque quelque chose, un bras, un organe, qu’on lui arrache.
Soudain elle se sent sourde, aveugle, muette. Sa bouche s’ouvre, aucun son ne sort, il manque quelque chose. Il manque le bruit de Hwa qui court sur le parquet alors que Hyunsoo le poursuit. Il manque le bruit des petits pieds de sa nièce. Elle n’entend plus rien.
Ce fut Hyunsoo qui, la première, se mit à pleurer et hurler, la salamandre encore sous la chaussure, écrasée, décédée. Pauvre petite fille à qui on a prêté un jouet et qui pleure de l’avoir cassée. Incapable de comprendre qu’elle vient de tuer sa tante.
La salle entière s’arrêta, la regardant sans comprendre avant qu’une furie, un morceau cassé d’humain se précipite au sol, pousse l’enfant, récupère le corps dans des cris, des cris sans fin. Ni Aloysius, ni Fergus ne purent comprendre la phrase bouffée par l’angoisse et les larmes qui déchirait Jae-Hwa du ventre jusqu’à la gorge. Seule Jieun comprit, alors même que l’enfant coupable et effrayée se réfugiait contre elle, seule Jieun parvint à entendre ses mots.
« RENDS-LE MOI ! RENDS-LE ! RENDS-LE ! »
Aloysius ne put faire un mouvement qu’en voyant son épouse, déchirée par le deuil, le petit corps encore entre ses doigts, se précipiter vers l’enfant. On l’attrapa, on la calma d’un sort, on la renvoya chez elle. Personne ne put lui faire le reproche de sa réaction.
Et plus jamais Jae-Hwa ne put regarder sa nièce en face.

1980 | 26yo » L’absence ne partait pas.
De ne plus avoir Hwa, elle avait pu laisser la place à Aloysius dans sa vie. D’être si faible, si fragile, elle se laissa approcher par lui. Le laissa coiffer ses cheveux, lui murmurer des idioties à l’oreille. Se laissa entraîner plus souvent dehors, le laissa la serrer, l’occuper, la posséder, dans l’espoir vain que cela ramène quelque chose. Elle peignit son prénom pour lui, elle le regarda, comme elle n’avait jamais regardé personne, son paon, son oiseau aux mille couleurs, qui n’attendait qu’un geste d’elle pour fondre dans ses bras, pour se mettre à ses genoux et pour lui promettre une famille. Elle remplaçait les pattes de Hwa par les doigts d’Aloysius sur son corps, mais cela ne suffisait jamais.
La grossesse la subjugua. Enfin, quelqu’un entrait en symbiose avec elle, restait avec elle, partout où elle allait. Aloysius rayonnait de fierté, elle d’amour, ils ne furent peut-être jamais aussi heureux que dans ces mois de félicité où Jae-Hwa se sentit presque entière. Ses mains ne quittaient pas son ventre et elle apprit à adorer ce cœur qui battait, qui lui rappelait celui de Hwa. Pour elle, entendre son cœur c’était entendre ses cœurs, toujours légèrement décalés mais harmonieux. Alors, bien entendu, l’accouchement fut une torture. Et pendant qu’Aloysius dansait avec son fils et répétait son prénom « Celyn ! » Jae-Hwa, elle, pleurait toutes les larmes de son corps. C’est le choc. Le choc qui dura longtemps. En vain, elle tenta de retrouver cette symbiose. « Jae-Hwa, lâche-le. » Partout, elle l’emmenait, si on la laissait faire elle se douchait avec lui, dormait avec lui, chassait son mari quand il cherchait à le lui prendre. « C’est mon fils aussi, Jae-Hwa ! » Impossible d’aller au travail, puisqu’elle ne pouvait pas le prendre. Impossible de sortir, elle ne pouvait pas lui faire cela. Il ne pouvait pas la quitter, sans elle il mourrait. « Il faut le sevrer, Jae-Hwa, lâche-le maintenant, je t’en prie, il faut qu’il se déplace tout seul. » Personne ne pouvait l’approcher. Les domestiques n’avaient pas le droit de le toucher. Et pourtant, il fallait parfois le lui prendre lorsque le bébé pleurait et qu’elle se trouvait à paniquer et à hurler aussi. « Il ne m’aime pas Aloy, il ne veut pas de moi, il me déteste je ne suis qu’une mauvaise mère, une mauvaise, mauvaise… » Et de fait, les mois passant, l’enfant se débattant, les choses ne firent qu’empirer. En vain, on essaya de calmer la mère, de lui prendre l’enfant, récoltant les crises qui trouvèrent leur point culminant lorsqu’on appela Jieun, de désespoir, ce qui ne fit qu’augmenter les cris, les insultes, jusqu’à des promesses de mort si on lui prenait son enfant. Surtout si elle lui prenait son enfant. L’assassin de Hwa. Celle qui avait enfanté l’assassin de Hwa. Sa faute, tout était de sa faute. Avant de finir en larmes, tremblante, épuisée, à enfin accepter de lâcher un enfant bleui par ses doigts serrés, alors que sa magie rendue aussi folle qu’elle avait rejeté et blessé tous ceux ayant cherché à l’approcher. Six mois après sa naissance, Celyn sortait enfin du ventre de sa mère.

1997 | 43yo » Après cela, on ne les arrêta plus. Après Celyn ils eurent Eun-Ji, que Jae-Hwa baptisa sans même se concerter avec son époux, en hommage à sa belle-sœur et meilleure amie, celle qui l’avait sauvée et soutenue à chaque moment de cette terrible vie. Eun-Ji qu’elle choya sans s’y accrocher, enfant adorable et aimante qui s’accrocha même d’elle-même à sa mère, quitte à délaisser le paternel qui avait bien assez à faire avec un Celyn qui, même à six ans, restait un peu inquiet dans les bras de maman. L’ambiance changea complètement à l’arrivée des jumeaux, qu’Aloysius nomma fièrement Basil et August, et qui tout en étant le tiers de la maison semblaient produire les deux tiers du bruit. Dynamiques et énergiques enfants, qui avaient l’incroyable don d’autant adorer leur père que leur mère, une capacité que ni le frère ni la sœur ne semblait posséder. Et ce fut par leurs tendresses à leur mère qu’ils obtinrent des sorties. Car les enfants Rosier ne sortaient pas, jamais, sauf pour quelques fêtes organisées par la famille. Ils avaient tout à la maison, avec leur mère, qui pouvait les lâcher mais pas s’en séparer. Souvent, ils se trouvaient au salon, et la masse s’agglutinait autour d’elle durant la journée alors que, toujours enceinte, elle ne retournait pas au travail. On attendait Aloysius qui, dès qu’il passait la porte de la maison, voyait ses trois fils accourir jusqu’à lui en criant. Eun-Ji, seule, restait auprès de sa mère et lui montrait ses dessins et ses calligraphes, que Jae-Hwa complimentait toujours.
L’harmonie fut brisée par Jeong-Hui, la petite après les garçons, qui ne se trouva comme personne. Jeong-Hui ne parlait pas, ne voulait pas de câlin, pas de tendresse. Elle criait, parfois, sans que l’on sache pourquoi, et frappait ses frères s’ils se prenaient à l’embêter. Jeong-Hui, elle, ne voulait pas sortir. Si on la laissait faire, d’ailleurs, elle ne sortait pas de sa chambre. La punir ne servait à rien, car la pièce blanche où Jae-Hwa enfermait ses enfants en cas de désobéissance ne faisait que la calmer et elle s’y endormait paisiblement, ou s’y allongeait en fixant le mur en pensant à on ne savait quoi. Jeong-Hui était incompréhensible, et on ne pouvait la laisser seule. Ni Celyn ni Eun-Ji ne pouvaient la faire céder et il fallait toute l’autorité maternelle pour la forcer à se laver, à communiquer et, surtout, à suivre ses leçons. Elle piquait des crises pour ce qui semblait être des broutilles et rien, ni les mots tendres de son père, ni les cris de sa mère ne la calmait.
Quatre ans, avant que Jae-Hwa ne trouve la force de retomber enceinte. Un enfant, dernier, pour oublier l’enfer qu’avait été Jeong-Hui qui commençait enfin à se calmer. À s’enfermer, du moins, faute d’être normale. Ainsi naquit Ha-Yun, sa petite dernière, son petit soleil d’été, qui devait réparer toute la douleur provoquée par Jeong-Hui. Peut-être ce fut d’être la dernière. Peut-être ce fut de ne plus vivre avec les enfants et de retourner au travail, après les remarques d’Aloysius qui pensait toujours à l’influence de la famille. Peut-être ce fut Jeong-Hui qui la corrompit, ou juste le naturel de Ha-Yun. Ha-Yun qui, elle, était dynamique, joyeuse, active, trop active. Elle aimait les couleurs, le jardin, jouer avec les jumeaux et mettre les mains directement dans la peinture pour noircir la page blanche au lieu d’utiliser un pinceau. Elle aimait son père, ses mains qui bougeaient, et l’imita tant et si bien que, plus tard, Jae-Hwa en viendrait à les confondre, si elle avait le dos tourné. C’était que si Ha-Yun adorait son père, elle ne pouvait supporter sa mère.
Alors ce fut bien sûr Aloysius qui vint vers elle pour lui demander si elle pouvait participer aux Thickness Youth Camps. Et bien sûr il le fit le soir, sans les enfants, alors qu’elle se trouvait épuisée et triste, en plein mois d’avril, de ne pas avoir ses enfants avec elle jusqu’en juin. Ses enfants c’était Celyn, Eun-Ji, Basil et August. Ni Jeong-Hui ni Ha-Yun ne semblaient vouloir d’elle et cette année qu’avec elles l’avait épuisée sans commune mesure. Les Thickness Youth Camps venaient d’être annoncés pour l’été, elle n’y avait prêté que peu d’attention, incapable d’imaginer qu’on puisse vouloir être séparé de ses enfants si longtemps. Jusqu’à ce qu’Aloysius vienne dans son dos, passer ses mains sur sa taille, puis son ventre, avant de nicher son visage dans son cou. Cela la fit sourire, parce que cela voulait toujours dire que son mari voulait quelque chose. « Tout va bien ? » Il ronronna, d’abord, véritable petit chat qui embrassait sa peau pour l’adoucir encore. C’était cruel, comme cela marchait. « J’ai parlé à Ha-Yun, aujourd’hui, » commença-t-il. Ah. Ce n’était pas bon signe. La mère se tendit, mais les doigts vinrent caresser le ventre aux cinq grossesses avec tendresse, le nez se frotta encore à sa nuque, et elle laissa dire. « Elle a peur d’être toute seule quand Jeong-Hui sera partie. Tu sais comment elles s’apprécient. » Oui, et cela n’avait aucun sens. « Je suis là, moi, » rétorqua-t-elle amèrement, toujours vexée de n’être pas aimée de ses dernières, toujours mise à l’écart, incapable de comprendre comment Ha-Yun, du haut de ses sept ans, pouvait bien avoir franchi les barrières que Jeong-Hui installait avec l’obstination de ses onze ans. Elles ne se ressemblaient même pas ! « Tu sais que ce n’est pas pareil, Jae-Hwa… Et puis elle a besoin de sortir, cette petite, ce n’est pas comme les jumeaux qui restent ensemble. » Il l’adoucit ainsi de longues minutes, déviant chaque grognement pas des doigts dans son dos qui venaient masser les nombreux nœuds de sa femme toujours tendue. Aloysius était habitué à avoir ce qu’il voulait. Plus il insistait, plus elle se sentait embourbée dans ses filets, trop habituée à ce qu’il la dorlote, trop rassurée quand il s’accrochait à elle, la tripotait, pire, la peignait. Il était d’ailleurs en train de le faire quand il émit la possibilité que leur dernière aille aux Camps de Jeunesse. « Jamais. » Elle avait la voix trop trainante, cependant, pour que le jamais dure longtemps. On parvint à négocier, pas à pas, doigt à doigt, les conditions de son départ. C’était parfaitement sécurisé. Elle ne serait qu’avec des jeunes gens de très bonne famille. Elle n’aurait pas le problème de tous les autres enfants de ne pas avoir d’amis. « Ils ont toujours leur famille à leur côté, Celyn et Ben… » Ce n’était pas pareil. Et Aloysius parla même de sa propre expérience, des moqueries, de la solitude, qu’il ne pouvait pas souhaiter cela à ses enfants. Et bien que Jae-Hwa ne puisse imaginer un seul instant Ha-Yun se laisser embêter par des gamins de son âge, elle finit par céder. Sans avouer que, finalement, deux mois sans elle, ça ne pouvait que lui faire du bien.

2004 | 50yo » Et Ha-Yun y était allée un an, deux trois ans, jusqu’à Poudlard, et avait continué pendant Poudlard. D’abord, sa mère l’avait emmenée, puis elle avait tant demandé son père qu’on avait fini par céder. « Maman pleure devant tous les copains et après elle fait peur à l’organisation. Et après je peux rien faire de l’été parce qu’ils ont peur de l’énerver. » Elle laissait, à chaque fois, une lettre à son mari pour l’organisateur. En se demandant s’il la voyait un jour, ou si Aloysius se laissait attendrir par sa fille. « Elle n’est pas comme toi, Jae-Hwa, elle a besoin d’espace cette petite, comme moi. » Cela ne marchait jamais. « Comme toi ?! Toi aussi tu veux passer tes étés loin de moi ? Tu me trouves chiante, opressante, énervante ? Tu ne veux plus me voir, toi aussi ? Et ton espace, il va jusqu’où, Aloysius ? Tu crois que je ne lui en laisse pas de l’espace ? Enfermée dans sa chambre avec Jeong-Hui toute la journée je… » Dès qu’elle put, Ha-Yun partit à Noël, puis en avril. Sa fille devenait une étrangère, malgré toutes les lettres qu’elles s’envoyaient. Et Ha-Yun d’alterner à l’écrit entre les mots d’amour et ceux de haine, les reproches et les excuses, les explications et les requêtes, elles continuelles, de changer. Laisse-moi vivre, maman, mais ne me lâche pas maman, je ne sais rien faire sans toi maman mais je veux apprendre sans toi. Des mots que Jae-Hwa ne pouvait comprendre. Et chaque fois que sa fille, finalement, venait dans ses bras, lui avouait son affection, la pauvre se trouvait à serrer trop fort et à la faire fuir de plus belle.
Elle aurait dû serrer si fort qu’elle ne serait jamais partie.
Elle n’aurait jamais dû accepter ces camps.
Elle n’aurait jamais dû la laisser seule. N’aurait jamais dû laisser Aloysius prendre toute la place et récupérer tous les souvenirs tendres de sa fille. Son animixing, sa première baguette, les matchs de Quidditch, tout. Maintenant il ne restait plus rien, et Aloysius avait tout.
Jae-Hwa lui en voulait de lui avoir pris sa fille.
Elle en voulait aux Camps de lui avoir pris sa fille.
Elle en voulait à Jeong-Hui de lui avoir pris sa fille.
À Poudlard.
À son animal-lié.
Aux jumeaux.
Au Quidditch.
Aux loup-garous, surtout, elle en voulait plus que tout à ces chiens, ces monstres, ces abominations qui avaient profité d’une nuit, une seule, d’idiotie de sa fille. (Ou alors sortait-elle souvent la nuit, ainsi, en pleine campagne ?) Ils lui avaient pris sa fille, chaque morceau de sa fille qu’elle aurait pu vouloir récupérer. Pas même un corps intact. Ou complet. On lui avait pris Ha-Yun comme on lui avait pris Hwa, parce qu’elle n’avait pas su les protéger, parce qu’elle ne les avait pas gardés contre elle, en continu. Elle n’aurait jamais dû les laisser la quitter.
À elle-même.
Elle s’en voulait à elle-même, de ne pas l’avoir récupérée ce soir où, invitée aux Camps Thickness, elle avait parlé de son métier et de son pays. Elle aurait dû partir avec elle. Elle n’aurait pas dû la laisser après ça, après cette crise-là.
« De toute manière maman il faut toujours que tu gâches tout ! Dès que j’ai quelque chose à moi, rien qu’à moi, il faut que tu y mettes ton nez ! Je vais passer TOUT l’été maintenant à entendre parler de toi et de ta putain de calligraphie ! Pourquoi tu ne peux pas comprendre qu’on ne peux pas tous être Eun-Ji ? Ou papa ? On est pas tous faits pour vivre dans ton monde de merde sans couleur ni vie. C’est pour ça que Jeong-Hui te déteste, c’est pour ça que JE te déteste ! Tu saoules maman, tu saoules, je te hais, je te hais… »
Des mots encore, des milliards de mots, de larmes, de cris, alors que tout se déballait.
Jae-Hwa n’aurait jamais dû la laisser dire.
Elle n’aurait jamais dû la laisser partir.
Ha-Yun serait rentrée à la maison, elle ne serait plus jamais allée à ces Camps qui l’éloignait de sa famille, elle aurait été enfermée une semaine dans la pièce blanche et elle aurait compris, finalement, où était sa place.
Et ainsi, elle serait encore en vie.

2006 | 52yo »Jae-Hwa avait fini par apprendre que l’on s’habituait à tout. Elle s’était habituée à l’Angleterre, à l’absence de Hwa, à l’absence d’Ha-Yun et elle s’habituait à présent à la vue quotidienne et révoltante de cracmols et hybrides. Elle qui, avant son mariage, n’avait pas vu l’ombre d’un né-moldu se retrouvait à traiter des abominations sans nom au nom de la science. Au moins, depuis qu’un an qu’elle était montée en grade, elle n’avait plus à se salir les mains de manière quotidienne. Son bureau l’attendait, ses dossiers aussi, et elle ne traitait plus de patient que quelques heures par journée. L’avantage était qu’elle pouvait ainsi voir tous ceux qui passaient par chez elle, et qu’elle pouvait elle-même choisir ceux qu’on rachetait aux Battues. Un cru, en particulier, ne pouvait entrer dans le système sans passer par sa salle de recherche : les loups-garous ayant vécus en liberté et n’ayant aucun alibi pour le mois d’août 2002. Ceux-là, étaient pour elle. Elle les chérissait, les soignaient, et ils apprenaient à la connaître d’un peu trop près. Elle s’oubliait, quand elle les traitait. Il y avait la pièce blanche, couverte de signes et de runes, qui intimait le silence, la peur, l’obéissance, tous ces choses essentielles pour une collaboration réussie. Cela ressemblait à toutes les pièces importantes de sa vie, cela ressemblait à la maison. Et puis il y avait, au milieu, une de ces choses qui avait tué sa fille et sa nièce. Les premiers mois, elle avait pris un plaisir malin à les faire souffrir. Maintenant, elle avait malheureusement appris que leur parler doucement était la pire chose à leur faire. Elle venait près d’eux, attrapait leur poignet, sortait sa baguette et, avec un sourire, les prévenait que cela allait piquer.
Elle les saignait ensuite comme des porcs pour peindre les glyphes qui les lierait au lord à jamais.
Parfois elle les dépossédait de leurs sens, de leurs souvenirs, tentait de remplacer leur sang par un sang d’encre pour voir si cela les purifiait. Certains mourraient. Les risques du métier.
Souvent, quand elle peignait, elle leur parlait. « Je vous ai déjà parlé d’Ha-Yun ? C’est ma fille, ma petite dernière. » Elle retroussait sa manche, laissait voir sa marque, et laissait ensuite glisser le pinceau avec la force de l’habitude. « Elle a seize ans, maintenant, elle ressemble de plus en plus à son père. » Son père qu’elle ne voyait plus, à qui elle ne parlait plus, dont elle ignorait tout, maintenant. « Vous ne pouvez pas comprendre, je pense, l’amour absolu qui lie une mère et son enfant… » Peindre la calmait, lui faisait oublier le reste. « Comme les différents traits d’une rune, une ligne manque et l’ensemble n’a plus de sens. » Et on ne voulait pas de cela. Tout devait faire sens. « Vous comprenez donc qu’on ne puisse vous laisser ainsi, en liberté, perturber tous les glypes, toutes les familles qui composent ce monde. » Elle levait alors les yeux vers eux, et souriait, et ils finissaient pas comprendre.
Si ce n’était pas les mots, alors par l’encre.


Dernière édition par Jae-Hwa Rosier le Dim 31 Mar - 16:25, édité 8 fois
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MessageSujet: Re: Jae-Hwa | Safety   Jae-Hwa | Safety EmptyJeu 21 Mar - 14:47
C'EST MA TATAAAAAAAAAAAAA Jae-Hwa | Safety 941336645 Jae-Hwa | Safety 1172237334 Jae-Hwa | Safety 3374001651

dsjgjdbsjkgbsdjkgbks Jae-Hwa | Safety 3374001651

CETTE FEMME Jae-Hwa | Safety 3374001651

TOUT EST PARFAIT Jae-Hwa | Safety 3374001651

je suis tellement heureuse de te relire Jae-Hwa | Safety 3374001651

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TELLEMENT HÂTE DE LIRE LA SUITE Jae-Hwa | Safety 941336645 Jae-Hwa | Safety 1172237334 Jae-Hwa | Safety 1215722860 Jae-Hwa | Safety 941336645 Jae-Hwa | Safety 1172237334

:ronde:
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MessageSujet: Re: Jae-Hwa | Safety   Jae-Hwa | Safety EmptyJeu 21 Mar - 14:52
MA TATA Jae-Hwa | Safety 1029237966 Jae-Hwa | Safety 1029237966 Jae-Hwa | Safety 1029237966 Jae-Hwa | Safety 1029237966
cette classe internationale, je Jae-Hwa | Safety 2814398919

trop canon, j'adore le début, je veux la suite Jae-Hwa | Safety 941336645 Jae-Hwa | Safety 941336645 Jae-Hwa | Safety 941336645
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MessageSujet: Re: Jae-Hwa | Safety   Jae-Hwa | Safety EmptyJeu 21 Mar - 16:12
YOU MAGNIFICENT GENIUS Jae-Hwa | Safety 1029237966 Jae-Hwa | Safety 1029237966 Jae-Hwa | Safety 1029237966

Jtm, elle est si belle, keep going please ♥️
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Particularité : Harry est Fourchelangue. Parmi d'autre choses - mais ça, vous le savez déjà.
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MessageSujet: Re: Jae-Hwa | Safety   Jae-Hwa | Safety EmptyJeu 21 Mar - 17:27
:oskour:
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MessageSujet: Re: Jae-Hwa | Safety   Jae-Hwa | Safety EmptyJeu 21 Mar - 19:34
TOI + SANDRA OH TU VEUX ME TUER OU BIEN??????

cette nana c'est ma reine, jolem si fort et tu vas la rendre si parfaite je????

ce début de fiche déjà???

jpp.

j'ai hâte d'avoir mon TC pour qu'on se fasse un lien de malade

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MessageSujet: Re: Jae-Hwa | Safety   Jae-Hwa | Safety EmptyVen 22 Mar - 12:03
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Azy j'suis proud comme tout Jae-Hwa | Safety 1029237966 Jae-Hwa | Safety 1029237966
Trop de badasserie, trop de perfection, trop de tout je Jae-Hwa | Safety 2451062272 Jae-Hwa | Safety 2451062272
(And you killed our daughter °°)
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MessageSujet: Re: Jae-Hwa | Safety   Jae-Hwa | Safety EmptyDim 24 Mar - 21:08
BEN | Mon bb didou nepheeeew. Gngngngnngngnngg so happy too trop hâte de rp gngnngngngngngngngng. Jae-Hwa | Safety 736882016 Jae-Hwa | Safety 736882016 Jae-Hwa | Safety 736882016 Jae-Hwa | Safety 736882016 Jae-Hwa | Safety 736882016 Jae-Hwa | Safety 736882016 Jae-Hwa | Safety 736882016 Jae-Hwa | Safety 736882016 Jae-Hwa | Safety 736882016 Jae-Hwa | Safety 736882016 Jae-Hwa | Safety 736882016 Jae-Hwa | Safety 736882016 Jae-Hwa | Safety 736882016 Jae-Hwa | Safety 736882016 Jae-Hwa | Safety 736882016 (jtm)

PANSY | La nièce métis. Jae-Hwa | Safety 1029237966 Des bisous sur ta face de toutou. Jae-Hwa | Safety 2570323690

ALECTO | IT'S YOU THE BEAUTIFUL ! Donne-moi ton âââââââme. :suspect: :suspect: :suspect: :suspect: :suspect:

HAPPY TOPPER | 💩

FLINT | I SHALL GIVE YOU MORE STAFF-SAMA ! /offre des offrandes à Sérénissime

HUBBY | C'est moi qui suis proud de toi, bébé.
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