BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

Malgré son contexte sombre et mature, SM, c'est une communauté qui aime le drama et les rebondissements et qui a un Discord très actif sous l'égide du safe space et de la communauté bienveillante. Qu'attendez-vous pour nous rejoindre ?
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 le loup et l'enfant (reimeus)

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le loup et l’enfant
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Si on avait dit à bart qu’il passerait le weekend à patauger dans la boue humide en pleine forêt, il n’aurait certainement pas mis ses bottes en cuir. Ce prof de runes clandestin avait vraiment des idées malvenues quand il s’agissait de faire une initiation à l’école buissonnière. Il n’était pas forcé de l’emmener dans un endroit pareil. D’autant plus que le prewett supportait mal les piqûres de bestioles (enfin, c’était ce qu’il affirmait). Il ne sait pas pourquoi, mais il a suivi l’idée. Ça ne s’explique pas. C’est comme ça. Reinir semblait représenter le danger incarné et pourtant, le gamin en avait fait un initiateur particulier. Le côté raclure avait sans doute eu raison de son esprit dérangé et il avait considéré qu’il pouvait avoir toute sa confiance (enfin presque toute). Un juron plus tard, voilà que le sorcier pose son sac à même le sol, rangeant sa baguette dans l’intérieur de son manteau, regardant autour de lui comme pour chercher le potentiel danger qui pouvait le toucher. Peut-on avoir la tourista dans les bois ? est-ce qu’il allait tomber sur un nid de guêpes, ou pire, un nid de frelons ? ce qui était certain c’était qu’il risquait de ne pas supporter ce petit séjour à la sauvage. Il ne pleuvait pas encore ; ça n’était qu’une question de temps. La brume envahissait déjà l’horizon et bart pouvait sentir les faibles gouttes envahir ses cheveux tirés vers l’arrière. Les sourcils se froncent, la garde s’accroit et finalement derrière les fourrées, apparait Rei, la folie se lisant parfaitement sur son visage qui fixait le ciel. Bartholomeus suivit son regard avant de soupirer. Il avait envie de rire, mais ses dents de requins avaient pour effet de faire fuir le premier venu. Il se contente de pouffer, grignotant sa langue parfois trop bien pendue avant de lancer un regard faussement désobligeant à l’homme. Je veux bien me reconnecter avec la nature, mais j’suis pas sûr que courir dans les bois un lendemain de tempête est une bonne idée pour rester en vie. Oh ressentir le froid et l’inconfort matériel n’était pas dans les habitudes de bart et il risquait de le faire correctement comprendre à son enseignant ; d’autant plus qu’il l’avait fait quitter le nid très tôt ce matin pour ne rien perdre de ce temps si clément.

Bart imagina un instant la tête de myrth quand elle se rendra compte que son fils n’est pas dans sa couche. Un petit haussement d’épaule balaie cette pensée incommodante : pourquoi avoir des remords ? après tout elle ne lui a jamais donné de consignes claires quant à ses escapades. Et puis, elle n’était pas obligée de savoir que son fiston trainait désormais dans les pattes d’un être aussi instable que lui pour lui apprendre ce qu’elle mettait tant de cœur elle-même à enseigner.

Non je ne la trahis pas. Et puis, de toute façon, je suis un prewett-travers, je fais ce que je veux, si elle est pas contente, c’est pareil.
Il se retourne enfin complètement vers Rei qui avait disparu. La bouche grande ouverte et l’air idiot il raille. Où est-ce que t’es passé encore ?
Furtive hybride.
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Infamie que d’avoir laissé l’aîné Jónsson s’emparer d’un rôle qu’il ne savait pas tenir.
Pédagogie approximative pour un enfant mal grandi qui n’avait jamais vraiment pu en bénéficier, mis à part de lui à lui.
Reinir était affamé, comme toujours. Affamé de le connaître, toujours plus. Quel enseignant pourrait se permettre des écarts sans avoir pu observer et jaugé l’élève au préalable ? Il ne s’agissait pas d’apprendre à coudre ou à compter. Les runes étaient aussi précieuses que dangereuses, de vrais bijoux de sorcellerie qu’il fallait savoir décoder, apprivoiser, avant de pouvoir les manier. D’aucuns ne pouvait prétendre les avoir maîtrisées réellement, quant bien même certaines langues d’expert bien pendues pouvaient venir baver leur orgueil çà et là. Infamie, aussi. Misère, même.

De ça, ce brave loup n’en a pas parlé, à personne, du moins c’est ce qu’il s’acharnait à prêcher par l’auto-suggestion, là, sur le chemin de forêt qui le mène jusqu’à l’élève-qui-n’était-pas-tout-à-fait-un-élève.

Ça craque sous ses pieds, les brindilles, comme des morceaux de cartilages sous ses mâchoires. Il y a l’odeur de l’enfant que le limier piste et il ne voit qu’un énorme papillon de nuit aux ailes poudreuses et fantasques.
Ne t’approche pas trop de la lumière ; fait la mère alors que l’enfant colle son front, fixe à s’en faire pleurer de douleur.
Mais rien ne vaut les tâches qui dansent en pleine nuit ; bleues, rouges, grises, jolies.
Sa mère à lui — le tout petit — sait qu’il est un papillon de nuit.
Elle sait et l’ignore à la fois.
Bartholomeus a besoin de la lumière.
Aujourd’hui, ce n’est que lui. Ça ne fera que piquer; un peu.
S'il pique, il y a la vie.
On ne pourrait pas l’en priver pour avoir illuminé le chemin d’un apprenti ? N’est-ce pas ?
Il avait fait pire que ça

La fièvre naïve le prend. Il sourit, secouant ses mains frénétiquement, comme s’il voulait leur apprendre à voler. « Tes mains ne volent pas ! Reinir ! » il maintient ses sourcils haussés, l’œil un peu hagard qui ne quitte pas le plancher de mousse, de bois et de boue. « Je sais, » qu’il chuchote dans une oreille familière, sans se pencher, sans la regarder. Il l’imagine et ce n’est pas Miss Guilty, la vertigineuse, l’inquiétante Miss Guilty. Ses mains cessent et il se serre fermement sa propre carcasse, comme s’il avait été content de la revoir - de se revoir. « On arrive. On arrive, on arrive, on arrive ! »
Son cœur d’animal s’emballe à cette pensée expresse et son corps suit l’élan — le poussant à marquer une accélération, crapahutant aussi vite que ses facultés de maudit-béni pouvaient le hisser. Son fil conducteur, l’odeur de Bart, comme le cours d’une rivière qui clapote sans en être bien consciente.

Quand l’odeur du petit Prewett-Travers se fait plus forte, il s’arrête, la lèvre inférieure pincée sous sa rangée de dents humaines. Il l’observe, doucement, sûrement, arriver là, où le rendez-vous devait se tenir. Puis il descend comme une ombre coulante, lève les yeux au ciel, - son magnifique ciel - qui se dévoile, à nu, sous ses yeux noirs, trop noirs pour ne pas avoir déjà trop vu. « Je veux bien me reconnecter à la nature, mais j’suis pas sûr que courir dans les bois un lendemain de tempête est une bonne idée pour rester en vie. » Rester en vie ! Il a peur ! De mourir ! Tout seul ! Dans la boue !

Le temps que ses mots s’évanouissent, Reinir en avait fait autant. La brume, l’humidité, l’obscurité n’aident absolument pas le sang-pur à trouver de quoi se raccrocher. Trop rapide, l’animal. « Où est-ce que t’es passé encore ? » entend t-il sortir de la bouche du brun, ça le fait sourire, très fort, à s’en faire mal aux joues. On ne sait plus qui est l’enfant. Y en avait-il seulement un vrai ? Silence.

« T’as peur de mourir ? »

Bien sûr qu’il a peur de mourir, tu le sais depuis le début, mais comme d’habitude, tu as oublié qu’il pouvait vouloir vivre aussi. Trop de nuances.

Les bruits de pas, de feuilles, tantôt rapides, tantôt lents, semblent tourner autour du vingtenaire. Il en est de même de la voix de l’islandais, fourchée de son accent nordique dans ses heures les plus hautes. « Dans la boue ? »

Ça le rend chantant, espiègle.

« Dans les orties ? »

Ça craque. C’était de la buée ou de la brume, ça ?

« Dévoré par un loup ? »

Et ça le fait rire, l’empoté. Il s’est rapproché, il est là, juste derrière Bart, plus proche que jamais, il lui dit :

« Les-loups-ne-man-gent-pas-les-papil-lons-de-nuit ! »

Ah ! Il voit ses yeux. Dernier quartier de lune; énigme.

« Sauf quand ils sont tristes. »

La buée sur son visage. Sa voix, à lui, s’est adoucit et aiguisée à la fois, petite moue.

« Ou affamés. »

Le nez froid, la carcasse humide et fraîche, comme s’il faisait lui aussi partie du décor - il est la forêt, comme il peut être une nébuleuse, tantôt lumineuse, tantôt obscure. Le loup le regarde droit dans les yeux, sans détours, gourmand, dérangeant. Il voudrait bien voir ses ailes, un jour. « T’as vu un corbeau en rentrant ? Là ? Un peu plus loin ! Il avait trois yeux, » il expire doucement, l’islandais sent le bois épicé. « Enfin, j’espère que tu vas bien. Tu vas bien, non ? » il veut être sûr, maintenant, il le regarde d’un air étrange - du moins, c’est ce qu’il croit, là. Il préfère quand il pouffe de rire, même pour se moquer de lui.
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La folie s’égalait des deux côtés, mais bart, n’étant pas encore vraiment dans son élément, laissait le silence devenir sa seule arme. De nouveau tout seul dans ces bois, il tourne sur lui-même, se retenant de soupirer mais reste amusé de la situation. Lui qui ne connait pas grand-chose de dehors ou du moins, à part ce qu’il a voulu en voir, ressent toujours l’intrigue reprendre le dessus sur l’anxiété. Pour une fois, ça lui fait du bien ; mais la grimace traversant son visage laisse paraitre le contraire. Le gamin se doutait bien que rei l’emmènerait dans des endroits farfelus, qu’il le laisserait à la lisière de la forêt pour l’observer de loin et qu’il conclurait une nouvelle fois sa trouillardise handicapante avant d’assurer au prewett qu’il le changerait dans son comportement. Bart se souvient qu’au départ il ne l’avait pas trop écouté ; bon nombre de persos agissant dans l’ombre ont tenté de le faire sortir de cette bulle qui l’entoure depuis petit et aucun n’a vraiment réussi. Parfois bart feint le changement pour qu’on le laisse tranquille et parfois, il garde simplement la bouche fermée pour ne pas paraître grossier. Seulement, quand il avait revu reinir pour la seconde fois, quelque chose en lui avait fini par commencer à se bouleverser. Peut-être était-ce le fait que son pédagogue ne ressemblait à aucun autre, ou peut-être était-ce parce qu’il ne traitait ni comme un déluré, ni comme un handicapé social. C’est sûr que quand on voit le bestiau, il ne doit pas en avoir grand à foutre que l’ancien serdaigle ait des pensées de psychopathes.

Peur de mourir ? Bart ? il pouffe de rire : son quotidien est rimé par cet incommensurable cauchemar mais, heureusement ou malheureusement pour lui, il se limite aux maladies. Alors, quand le loup mentionne les orties ou encore son appétit personnel, le gamin bronche à peine. Il préfère froncer les sourcils.
Un sursaut quand il sent le souffle de rei. Bartholomeus fait volte-face et affronte son regard fou. Les yeux écarquillés il observe le délire et l’agitation et finalement : les loups ne mangent pas les papillons tout simplement parce qu’il n’y a rien à manger. Mais, admettons que je sois ce sanglier bourrin et lunatique : là je pourrais peut-être craindre de me faire bouffer. Le regard jauge la férocité de haut en bas, amusé. Enfin, je n’ai pas peur de me faire croquer par toi ; je sais que tu n’es pas du genre rapide et efficace. Le gosse lui tourne autour : donc si j’étais un papillon, je serai trop rapide pour que tu puisses m’attraper. Surtout si tu poses toujours autant de questions.

L’air narquois, les mains sur ses épaules, il regarde le tronc face à eux avant de bousculer la bête : je suis prêt, on peut commencer la leçon. A moins que tu ne veuilles attendre que ce corbeau revienne ? qu’il glousse pour lui faire comprendre qu’il ne le croit pas.
Cependant, cette pensée l’intrigue. Un oiseau à trois yeux ? ça lui rappelle quelque chose : comme un présage de mauvais augure. Peut-être qu’il ne supportera pas ce weekend ; mais comme le gamin est bercé d’illusions, il ne se l’avouera jamais. Rei ne semble pas être aussi dupe, autant il le maltraite, autant il tente de lui sauver la peau tout en le ménageant. Mais sûrement que bart n’a pas besoin qu’on prenne soin de lui, oui, peut-être faut-il le confronter une bonne fois pour toutes au danger et il ne sera que plus guéri.
A-t-il seulement envie de guérir complètement ? ne trouve-t-il pas un exutoire dans sa folie ? ou lui permet-elle juste de justifier ses actes ? peu importe.
La proximité de reinir le met en danger autant qu’elle l’obsède, pourtant c’est bien ce petit sourire sournois qu’il arbore. Il attrape son sac, fait quelques pas avant de se tourner vers le concerné. Bah alors c’est pour aujourd’hui ou pour demain ? d’ailleurs on fait quoi ? tu ne vas quand même pas passer ton après-midi à courir après les papillons ?

Bart chauffe : il a envie de jouer et de foncer droit dans la gueule du loup.
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« Les loups ne mangent pas les papillons tout simplement parce qu’il n’y a rien à manger. Mais, admettons que je sois ce sanglier bourrin et lunatique : (c’est à cet instant précis que Reinir se mit à rire, d’un coup, à gorge déployée, ne pouvant pas supporter l’image d’un sanglier bourrin - que son papillon n’était pas, loin de là.) là je pourrais peut-être craindre de me faire bouffer. Il lui rend son regard observateur, presque trop intrusif au vu de la maigre distance qui les séparait. L’islandais murmure fortement, comme s’il se racontait une boutade à lui-même, ou pire, à l’une des voix personnifiées, là, derrière le dos maigrichon de Bart. Tu n’sais pas ? Tu n’es pas un loup. Tu n’sais pas ? Tu seras peut-être un loup. Il essaie de deviner ce qu’il lui dit, incapable pourtant, son 3ème œil étant aussi fermé qu’une huître sortie d’eau salante. Enfin, je n’ai pas peur de me faire croquer par toi ; je sais que tu n’es pas du genre rapide et efficace. Alors tu es un papillon, c’est beau les papillons qui virevoltent ??? tente t-il de le convaincre une dernière fois - dans son esprit, pourtant, il n’y avait plus d’échappatoire. Alors que Bart lui tourne autour nonchalamment, l’œil de l’hybride le suit, l’angle de son cou brisé pour mieux l’atteindre, un sourire d’enfant mal grandi rayonnant rien que pour lui. donc si j’étais un papillon, je serai trop rapide pour que tu puisses m’attraper. Surtout si tu poses toujours autant de questions. RAVENCLAW ! » s’esclaffe t-il, il a trouvé ce qu’il lui manquait, la denrée jalousée.

Le contact l’électrise alors qu’il s’appuie doucement d’une paume contre le tronc, restant dos à l’enfant alors que le Jónsson se laissait engloutir par son monologue intérieur - et extérieur. « Peur. Froid. Peur. » suivi d’une autre, qui la chevauchait de près, un poil trop rapide - il tenta de la suivre pour mieux l’intégrer, les sourcils légèrement froncés « C’est comme s’il n’était pas encore . » Pas. Encore. Né ? L’écorce sous sa peau commence à le chatouiller, et puis…

« Je suis prêt, on peut commencer la leçon. A moins que tu ne veuilles attendre que ce corbeau revienne ? »

À son annonce, le runiste jette un coup d’œil du côté opposé, par dessus son épaule, dans la direction d’où il venait, là où se cachait le corbeau aux trois yeux. Silencieux.

Il hausse les épaules, l’air dubitatif, un instant. La question semble avoir été prise au sérieux - le reste de la phrase en revanche, ne semblait pas vraiment l’avoir été. De longues secondes où son esprit semble se perdre tout entier, dans la noirceur d’un supposé sentier. Ses lèvres s’entrouvrent, il aspire la vérité, tourne la tête doucement vers Bart puisque…

« …tu l’appelles. » précise t-il, comme l’annonce d’une menace pesante, imminente, un brin angoissante.

Pourquoi n’a-t-il pas le droit de manger un morceau de lui ? Après tout, n’était-il pas venu telle l’offrande sur ses deux jambes insolentes ?

Pourquoi attendre ?

L’islandais reste coi et se retourne, pousse sur sa main-au-tronc pour revenir sur le lit de feuilles, deux petites enjambées sautillantes, un peu plus loin des souches de l’arbre avec qui il avait partagé un moment ô combien intime.

« Bah alors c’est pour aujourd’hui ou pour demain ? d’ailleurs on fait quoi ? tu ne vas quand même pas passer ton après-midi à courir après les papillons ? » alors qu’il tournait un peu, l’air toujours en réflexion, son index et son pouce pinçant sa lèvre inférieure alors qu’il regardait le sol, se mit à souffler, relevant le nez :

« …pourquoi pas ? » aucune arme face au premier degré, les piques glissent sur lui comme une bruine sur son pelage d’ombre ; absence inquiétante de fierté, ego déstructuré. Courir après les papillons avait l’intérêt d’être hautement pédagogique. Le loup tira la tête un peu en arrière, humant l’air frais et ce qu’il portait, s’en imprégnant d’une longue inspiration, yeux clos un instant. Il sentait la peur, l’excitation, l’insolence ; autant de choses qui motiveraient un loup affamé à lui courir après, surtout si celui-ci était prêt à tout pour mieux le connaître.

Il ne lui a même pas dit s’il allait bien.
Allait-il bien ?

Et si oui pour combien de temps encore ?

L’hybride lui tourne autour doucement, sans cracher traître mot. « Assieds-toi, Bart, vilain garçon ! » surpris par la propre voix qui l’agresse en dehors et à l’intérieur de son champ psychique, le blondinet se laisse emporter et lui fait perdre l’équilibre. D’un coup de pied de l’arrière de ses jambes à l’avant, sa main pressée contre sa nuque froide, il le fait s’assoir au pied de l’arbre « Assieds-toi, Bart, vilain garçon, » répète t-il à haute voix d’une voix monocorde et sortie d’on ne sait trop où, tant elle contrastait avec le ton employé jusque là. Un ouvrage de misère pour un loup face à un enfant.

L’animal s’assied en tailleur à son tour en face de lui, le fixe, ses yeux soudainement à demi-morts, tels des rasoirs sans âme.

Et, comme s’il avait retrouvé un semblant de cheminement intellectuel fiable, le trentenaire lui annonce d’une voix étonnamment posée, fluide et intéressée, presque érudite :

« Montre-moi ta vision; avec des mots, » commence t-il. Bart commençant à rétorquer, il marcha sur ses mots sans considération pour ce qu’il lui exposait. « Qu’est-ce que tu recherches, vraiment - - qu’est-ce que tu souhaites le plus au monde ? » …c’est ça, ce qu’il doit voir, ce qu’il doit chercher avant tout le reste, c’est ça, c’est la vision.
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L’accoutumance à la bizarrerie n’entachait aucunement cette relation faite d’incohérence et de spontanéité. Une oreille tierce écoutant les deux fous, se serait déjà tapée la tête contre un arbre pour ne plus entendre cet amas de bêtises. Bart lui-même ne relevait pas certaines prouesses du loup qui, dans ses moments d’absence, faisait augmenter le sentiment de crainte désirable du jeune garçon. Il se contentait alors de le fixer, se demandant ce qui se passait dans ce crâne châtain. Mais oui : que se passe-t-il dans cette caboche toute sens dessus dessous ? bart observe ces réflexions, il pense d’abord qu’elles ne mènent nulle part. qui pourrait croire que tout ce que dit rei a du sens finalement ? Le garçon se recule, reste prisonnier de ce tronc contre lequel finalement il s’assoit. Le froid du bois le fait frissonner. Il ne sait pas vraiment ce qu’il fait par terre, presqu’à la merci de la volonté délirante de reinir. Il acceptait ce risque, ses dents longues serrées ; les oreilles et le regard attentifs. La leçon démarrait : sale gosse que répétait le loup. Sale gosse ? Pourquoi ? Il n’y a pas plus respectable qu’un môme qui attend seulement le bon moment pour vriller totalement. Reinir le savait, il était d’ailleurs le seul au courant de sa faiblesse mentale et de sa capacité à faire trembler son petit univers égoïste. Sera-t-il le responsable de sa folie future ? Ou sa famille suffira-t-elle à le faire fuir ? Certainement.

Qu’est-ce que tu souhaites le plus au monde ? Cette question raisonne avec fracas dans l’esprit du petit. S’il avait eu quelques queue ou oreilles touffues comme son compère, elles se seraient baissées par crainte d’avouer ses vœux les plus chers. On n’avait jamais posé cette colle au garçon ; il s’était toujours adapté aux situations diverses quotidiennes, non sans mal, et pourtant il se trouvait dérouté chaque fois qu’il était face à l’inconnu. Et reinir était tout sauf un enseignant qui pourrait l’emmener à la découverte d’une autre façon de voir les choses sans le bousculer. Mais c’était ça au fond, ce que le gosse appréciait chez l’hybride : son honnêteté délirante, ses secousses impudiques le forçant à aller chercher loin dans lui.
Bart frémit : il avait tant enfoui ses désirs qu’il resta tout à fait muet et interloqué face à la question pendant quelques minutes. Puis en entendant les croassement du corbeau, il ressentit comme une invitation officielle à se livrer.

Il se redresse, les mains et les genoux s’enfonçant dans la terre humide, avance vers reinir à pas feutrés avant de s’arrêter au niveau de son visage. Il se penche sur son oreille comme pour lui dire son secret, faisant monter volontairement un suspens qui n’avait pas réellement lieu d’être. Le souffle s’écrasant contre le cou de l’hybride, il chuchote je veux apprendre, je veux du pouvoir et je veux faire mes propres choix. Il ne se recule pas tout de suite, reprenant sa respiration déjà haletante. Puis il reprit, semant le doute mais j’ai déjà tout ça à la maison dans sa petite famille puissante, aimante et parfaite.
En vérité bart ne cherchait pas grand-chose : il voulait simplement créer le chaos autour de lui pour pouvoir se convaincre qu’il n’était pas si malheureux, si troublé : il voulait susciter des réactions vives, pleines de désarroi, de colère ; des réflexes sincères qu’on l’a toujours forcé à camoufler lorsqu’il faisait ses crises étant enfant.

Un silence. Puis un ricanement traverse la cime : bart se souvient soudainement d’une phrase qu’avait dit le lycan quelques minutes avant qu’il ne tente de le percer à nu.
Rei continua-t-il de murmurer. J’appelle qui au juste ?
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