C’est un système de sécurité magique mis en place qui l’a réveillé au milieu de la nuit, le tirant de son sommeil pour annoncer qu’un inconnu était entré dans la boutique des Bashir. C’est sans comprendre pourquoi qu’Amasis a observé la petite boule de verre vibrer d’un coup sur sa table de chevet avant de donner une vision -plutôt floue- d’une silhouette dans la boutique. Sans réfléchir plus longtemps que ça, habillé très rapidement et finit par transplanner dans les ruelles de Camden. Il a pris l’habitude de venir par les moyens de transport moldus, le monde étant trop important dans ce marché en plein air, et c’est l’une des rares fois où il a opté pour un moyen aussi rapide. Dans l’optique de rester discret -ici on vend des attrapes-moldus, on essaye pas de se griller non plus- il est arrivé à quelques rues des commerces, à l’abri des regards des quelques personnes qui arpentent encore les rues et qui semblent passer un meilleur samedi soir que le sien.
Sans plus attendre, Amasis remonte la rue et s’enfonce dans le marché à la recherche des lourdes portes brunes qui dissimulent le commerce des Bashir durant la nuit. Une fois devant, il lui suffit de passer ses doigts face aux portes pour se rendre compte qu’elles n’ont pas été ouvertes et que c’est son sortilège anti-transplannage qui lui a porté défaut pour le coup. Pour confirmer sa théorie, le Bashir se retrouve à transplanner à l’intérieur de la boutique, dans la pièce arrière qui est finalement l’endroit le plus important à ses yeux.

Il n’y a personne.
Amasis pousse un léger soupir et regarde autour de lui mais rien ne semble avoir bougé dans l’arrière boutique. C’est plutôt l’avant qui semble intéresser le voleur et le sang-pur ne peut s’empêcher de noter à quel point il est discret, pas un son ne semble provenir de l’avant. Pourtant, lorsqu’il s’approche pour y jeter un coup d’oeil, il voit bien la personne en pleine fouille des divers articles que la boutique expose aux moldus. Mais ça ne fait aucun doute, puisque la porte n’a pas été forcée -et n’aurait pas vraiment pu l’être par un simple moldu-, c’est bien un sorcier qui cherche à mettre la main sur l’un des objets venus d’Egypte.
Dans un léger raclement de gorge, appuyé finalement contre le mur du fond de la boutique, Amasis laisse un sourire étirer malicieusement ses lèvres. “Vous savez, c’est plus cher lorsque je fais des extras la nuit.” La remarque flotte un instant entre eux alors qu’Amasis étudie l’inconnu, un homme, qu’il n’a certainement jamais vu avant ce soir, et qui semble réellement chercher l’une des pièces du magasin. Mais pourquoi, exactement ? Le Ministère de la Magie aurait été plus direct et n’aurait pas agi comme un voleur, non, et le sorcier doit bien se douter que tout ce qui traîne là n’est chargé que d’une magie peu recommandable finalement. Pendant une seconde, Amasis pense à ceux qui défendent les moldus corps et âmes et espère que ce n’est pas l’un d’entre eux qui s’est lancé dans un acte de bravoure stupide sinon il n’hésiterait pas à le torturer un peu.

“Je peux peut-être vous aider ? Même si la prochaine fois j’aimerais quand même vous voir plutôt aux heures d’ouverture de la boutique.” Le ton est un peu plus froid sur ces quelques mots, montrant ici qu’il est loin d’apprécier cette petite expédition dans sa boutique, comme s’il allait le laisser s’en sortir comme ça. Son regard s’attarde un peu sur les objets qui ont trouvé intérêt pour le jeune homme, apparemment des vieux talismans, d’apparence inoffensive.
Amasis se retrouve à sourire, cette fois l’air plus aimable même si c’est loin d’être son ressenti premier, et pose son regard sur l’intrus, possédant l’avantage d’avoir l’air désarmé sans baguette mais prêt à se défendre dans tous les cas. Après, il ne veut pas sous-estimer la personne qu’il a sous les yeux, déjà pour avoir détourné son sortilège anti-transplannage, c’était assez astucieux. Et, lentement, il relâche le mur contre lequel il était appuyé pour pouvoir s’avancer dans la boutique. Une boutique qui est loin d’être très grande, elle s’étale en longueur et semble être bien remplie par les divers objets venus de son pays, mais en quelques enjambées Amasis se retrouve près de l’inconnu.