BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

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 La vie est la farce à mener par tous — PV M. Travers

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Salon officiel de l'Hôtel Yaxley à Londres:
Tenue de soirée de Ferdinand Yaxley:

« B. nous a indiqué que ce vous aviez découvert aux Archives était bien vrai.
Cela ne faisait aucun doute. Nous le verrons bien ce soir... Au dessert, peut-être ! Autre chose, mon chou?
— O. a suivi la piste 48-F-A et a découvert qu'il était probable que la Erentell Corporation déportait des stocks considérables de polynectar à destination du Pays-de-Galles. Il y a des soupçons.
Poursuivez la piste. Dites à X. qu'il peut éliminer les sources B78 et G54 et laisser les traces dans la cave du bâtiment. J'enverrai rapidement une équipe nettoyer ce qu'il aura laissé.
— Bien, Monsieur le Directeur. »


Un air d'opéra emplissait la pièce depuis plusieurs minutes. Le gramophone faisait vibre les portraits tous taiseux qui écoutaient religieusement la conversation entre les deux hommes.
Il y avait toujours eu quelque chose de déchirant à entendre un monologue chanté d'une pièce d'opéra. L'orchestre et la voix ne faisaient alors plus qu'un - et c'était d'ailleurs probablement pour cela qu'on voyait tant de décors criards et artificiels à l'opéra. Le théâtre, lui, avait toujours su manier la trouble frontière entre l'illusion et la réalité et non pas toujours par des scénographies illustratives. L'abstrait jouait son rôle ; on s'asseyait, persuadé de bien appartenir à ce monde auquel était accroché le fauteuil moelleux et, une fois encore, on se faisait avoir. Le théâtre nous plongeait dans une réalité parallèle pourtant faiblement tenue par un fil magique, celui de la déclamation des Anciens rites. Il suffisait, pourtant, de se lever du fauteuil, sauter sur la scène et interrompre tout ; et, pourtant, on ne le faisait pas. On se laissait entraîner, pourtant dès le début certain de l'illusion qui se jouait sous nos yeux. On se prenait au jeu, on glissait d'une réalité à une autre, sans cesse. Sans cesse ramené vers notre propre existence, les frontières s'abolissaient.
L'opéra, lui, agissait autrement. Il était encore bien plus insidieux, bien plus piège, bien plus malin. Au public bien habillé qui s'y précipitait - un public souvent différents des salles de théâtre - on présentait une scénographie encore plus factice, faites d'artifice et de fallacieux décors en carton-pâte. Ceux-là même qui avaient cher payé leur place, ceux-là même qui s'assuraient de leur rôle social, ceux-là même, en somme, qui pensaient tout contrôler se faisaient à leur tour avoir. Par le fabuleux tour de passe-passe entraîné par la voix des chanteurs ; envoûtant carmen, il faisait disparaître la raison et la réalité pour ne plus jamais y entrer.
Le monde n'existe pas. Il n'y a, probablement, qu'une multitude de mondes, tous fictifs, tous plus illusoires que la réalité. Le monde n'existe pas ; on se construit sa propre fiction.

L'homme en noir, debout, attendait avec cérémonie qu'on le relève de ses basses œuvres.
Ferdinand Yaxley, doucereux et gras, était installé sur la méridienne de velours bleu-roi du salon officiel de son Hôtel particulier, au centre même du quartier sorcier de Londres. Un petit guéridon, sur sa droite, posé à même le sol de marbre, supportait délicatement un verre de vin de cristal. Le Directeur des Archives tenait en sa potelée main une fine cigarette tenue avec un porte-cigarette d'argent.
Le salon était vide, ou du moins, guère très rempli pour une soirée mondaine qui s'annonçait intéressante pour le Mangemort Politicien. Une table richement napée attendait au centre de la pièce entourée de deux fauteuils style Louis XVI au drapé bleu-roi également. Ce soir, Ferdinand Yaxley recevait, mais pas en grandes pompes. Le salon officiel, habituellement réservé pour les grandes cérémonies mondaines qu'il aimait organiser semblait immense à cause de cette table et des deux fauteuils. Deux hommes, vêtus pour leur service, s'activaient à dresser la table avec les couverts et la vaisselle familiale dont avait hérité Ferdinand Yaxley. Un immense lustre de cristal faisait scintiller une multitude de bougies qui, par un sortilège finement exécuté, ne se consumaient pas et laissaient constamment brûler les mèches enfilées.
L'air était calme. On était en dehors du monde, ou dans un des cercles des Enfers. Protégé, caché derrière les murs aux portraits et les immenses fenêtres encerclées de rideaux lourds et tombeaux. Tout ici représentait le confort, et la solitude d'une certaine liberté durement acquise.

Le Directeur des Archives fit un simple signe de tête tandis qu'il écrasait sa cigarette dans le cendrier en cristal. L'homme en noir quitta rapidement la pièce, comme une ombre fugitive, comme un souvenir fantomatique qu'on ne croit avoir vu que lorsqu'on est épuisé d'une longue journée de travail. Il disparut dans dire un mot, sans même que Ferdinand Yaxley ne s'arrête d'avaler le vin d'Elfe ou que les deux majordomes cessent leur mise en scène de la table de réception.
Pendant un temps, le vieil homme potelé et enserré dans son costume de velours eut l'air de contempler la petite centaine de portraits accrochés aux hauts murs du salon officiel. Une petite fierté ; tant d'oeuvres d'art ramassées au fil des années - certaines appartenaient même, disait-on, à de riches nés-moldus emmenés par la Commission au début des années 1997. Yaxley vivait luxueusement, loin des autres Yaxley ; loin d'Euan, loin de Corban, loin de Kalen, loin de toute cette bande corrompue plus discrète et peut-être plus dangereuse. Ferdinand Yaxley avait très probablement peur de son propre sang, ce qui justifiait, probablement, qu'il ait bu si vite son verre de vin.
Une certaine douceur émanait de l'ensemble des portraits disparates. Les courants artistiques, les tailles, les variations, les nuances, le choix entre la couleur et le dessin, les perspectives, les époques ; tout n'était qu'éclectisme. Il n'y avait qu'une seule chose qui rassemblait ces visages silencieux, c'était leur étrange calme, leur sordide apaisement qui pesaient dans un salon entièrement vide. Sans âme, peut-être, même.
A les voir regarder ainsi, on ne pouvait que se demander où se trouvait la frontière du tableau. Qui regarde qui? Qui participe de la fiction? Qui de la réalité?
Le vieil et petit homme se leva et disparut rapidement de la pièce. Au centre, les derniers préparatifs continuaient à être organisés par les fines mains gantées blanches, soucieuses du bien-être mondain de leur maître.

Ce soir, il recevait Myrthild Travers, une Sang-Pure distinguée de la très haute société anglaise.
Il était rare de se retrouver dans un tête-à-tête avec Ferdinand Yaxley. Il faut dire, d'ailleurs, qu'on évitait généralement de se retrouver seul avec lui. Au fil de ses cinquante années au service de la politique Puriste et des trente autres au service de Voldemort, le politicien avait fini par se faire une petite réputation. Son réseau d'espions était évidemment bien connu ; tout le monde savait que c'était grâce à ses petits oiseaux que le cadet des Yaxley avait réussi son ascension politique. Il avait retourné les préceptes familiaux qui refusaient que quiconque se rende à nouveau au Ministère. Euan, son frère, en avait gardé une profonde colère à l'égard de Ferdinand. Ferdinand, lui, s'était contenté de suivre sa route. Et désormais influent Directeur des Archives, il continuait à faire son oeuvre, dans l'ombre de Lord Voldemort ; L'Araignée, comme on le surnommait, n'avait jamais vraiment fini sa toile. Depuis 2003, il avait fait du célèbre et mystérieux Bureau des Archives l'équivalent d'un Département. Les employés y étaient de plus en plus nombreux, le mythe national toujours très bien entretenu, et les souches familiales analysées de près. Il était la caution morale d'un Ministère devenu Puriste, l'oeil toujours vif et discret qui ne cessait de tout regarder, de tout surveiller.
Alors, se jeter à la gueule du loup, aller dîner chez Ferdinand Yaxley, c'était comme s'enfoncer volontairement dans la toile de l'Araignée.

A l'heure convenue, Ferdinand Yaxley, désormais habillé en costume de soirée - c'est-à-dire un smoking noir à revers de satin, chemise et nœud blancs, gilet de soie crème à chaîne de gousset et petits mocassins de velours - attendait dans le petit salon de l'Hôtel. Deux grands canapés au style français Louis XVI au tissu beige se faisaient face et étaient prolongés par une imposante cheminée de marbre blanc. Le décor avait changé ; deux grands tableaux représentant une forêt étaient accrochés sur des murs au papier-peint aux motifs jacquards beige et taupe, tandis que le marbre du salon officiel avait été remplacé par un parquet soigneusement ciré et recouvert d'un tapis aux tissus finement tissés. Au centre, sur une table basse de bois verni, deux verres de cristal attendaient qu'on vienne les saisir. Juste à-côté, un plateau d'échecs dont les figurines ressemblaient surtout à d'immenses silhouettes fines sculptées à même la terre.
Le même gramophone avait été déplacé et faisait vibrer le même air d'opéra dans le petit salon. Yaxley, la jambe repliée sur l'autre, attendait, le visage inexpressif, froid et presque inhumain.
Il n'avait jamais été que seul. Toujours, seul.

« Monsieur Yaxley. Madame Travers vient d'arriver. »

Le visage de cire froide de Ferdinand Yaxley se brisa et son masque reprit. On retrouva à l'instant même cette face de bonbon et cette allure de loukoum à la lavande, tout enrobé de sucre et de bienveillance. Sa face ronde et grasse prit l'expression d'un petit enfant heureux d'apprendre que son repas préféré est servi. Et tandis qu'il se levait, toute sa personne exprimait cette allure joviale et doucereuse qu'on lui connaissait tant.
Il sortit du petit salon, vit rapidement qu'à l'opposé, dans le salon officiel, un des portraits se taisait et regardait en direction du hall de l'hôtel particulier. Eux aussi attendaient pour leur spectacle. Eux aussi attendaient de s'asseoir confortablement dans un fauteuil de velours. Eux aussi accordaient leur crédulité le temps d'une soirée, le temps juste de rentrer dans la fiction théâtrale et d'observer les comédiens en action.
Le Directeur des Archives tourna délicatement sur sa droite, en direction de l'entée même de son coquet hôtel. Sa mine ravie et excentrique s'élargit encore plus de lumière lorsqu'il y vit son invitée exceptionnelle, celle à qui ce soir il accorderait de son temps.

« Myrthild ! Quel bonheur de vous avoir enfin dans mon humble caverne ! Il pouffa comme une vieille coquette qu'on complimente et s'approcha de la Juge du Magenmagot. Il prit révérencieusement sa main et lui fit, bien comme il fallait, un baise-main. Une odeur douceâtre de lavande accompagna sa cérémonielle prestation. Je vous remercie d'avoir bien voulu abandonner le temps d'un soir votre cher mari, vos runes et votre Magenmagot bien sombre... Il sembla trembler sur lui-même, comme un enfant qui signifie à un adulte qu'il a vraiment, vraiment, très peur. Puis il se mit à rire, en tendant son gras et potelé bras vers le petit salon. Entrez, entrez, très chère ! Nous passerons au salon officiel au moment du dîner. »

Yaxley parlait de son hôtel à une invitée comme si cette dernière y avait toujours vécu. Sa voix doucereuse semblait enrober chaque syllabe de ses paroles dans un miel onctueux, tandis que l'odeur de lavande qu'il diffusait habituellement avait fini par accompagner Myrthild jusqu'au petit salon.
Les deux s'installèrent.

Au loin, dans l'autre pièce, la centaine de visages attendait, silencieuse, muée dans la patience du spectacle ; vigies de moments sombres, éphémères et amusants.
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La vie est la farce à mener par tous — PV M. Travers

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