chez wang — octobre 2006

Well you can bump and grind, it is good for your mind. Well you can twist and shout let it all hang out but you won't fool the children of the revolution.

La porte d'entrée grince sur ses gonds et claque une première fois. Dans le creux de l’épaule de Feng, Sè ouvre un œil. Puis la porte claque une seconde fois et Sè ouvre les deux yeux. Un léger sifflotement s'élève dans le couloir. Affalé dans son lit, en train de regarder un défilé à la télé - Louis Vuitton, fall 2006 – en mangeant de la glace parfum vanille-fraise à même le pot, parce qu’elle n'arrivait pas à dormir dans cette maison trop vide et trop silencieuse ; Feng jette un regard mauvais vers sa porte. Zhang est à la maison. Il n'y a que lui pour se faire remarquer à ce point - a part Feng, mais ce n'est pas la question.

Elle lève les yeux au ciel et soupir d'exaspération. Elle laisse retomber la cuillère de glace, elle ne la trouve pas aussi bonne que d’habitude ; mais d'une manière général, ces dernier temps, beaucoup de choses n'ont plus le même gout. Elle arrête la télé et étend le bras pour que Sè descende de son épaule. « Gonna check on the fuking monkey...  Je reviens. » elle marmonne en repoussant la couette pour s'extirper du lit. Par réflexe elle passe une main sous son oreiller pour reculer sa tuile qu'elle glisse dans la poche de son short.

Dans le couloir elle jette un œil méfiant aux alentours à la recherche de l’insupportable bestiole que Zhang s'est choisi comme animal de compagnie, mais aucune trace de Doll. Avec un peu de chance il l'a laissé dans son club à la con. Elle verrouille quand même la porte en sortant de sa chambre, ça serait pas la première fois que le singe décide de jouer au plus malin pour aller emmerde Sè. Au bout du couloir elle aprçoit la lumière allumée de la cuisine où, si elle se fit à ses oreille, Zhang semble mettre beaucoup d'application à fouiller de fond en comble sans la moindre discrétion en continuant de siffloter.

Quand elle entre dans la cuisine elle le trouve en train de s'attaquer à un bol de nouilles instantanées. « Yo merdeuse, ça fait un bail » Il dit en levant les yeux vers elle avec un sourire qui donnerait envie à Feng de lui en coller une juste pour qu'il arrête d'avoir l'air aussi satisfait de lui-même. « Tu peux arrêter ton cinéma, y a personne. » Elle répond en s'appuyant contre le montant de la porte. Enfin elle n'est pas certaine mais elle n'a vue personne depuis la veille. « Qu'est-ce que tu fous là ? » Elle demande comme s'il n'avait rien à faire ici. De fait, depuis la mort de Wei, Zhang s'est parfaitement appliqué à déserté la maison qui commence à prendre plutôt des airs de squatte à moitié à l’abandon que de maison familiale « Et me dis pas que t'es venue bouffer des nouilles. » Elle souligne en traversant la pièce pour remettre son pot de glace au congélateur. Il est forcément là pour quelque chose, parce que Zhang à toujours quelque chose derrière la tête. « J'espère que ta bestiole est pas en train d'essayer d'entrer dans ma chambre. » Elle n'arrive toujours pas à croire que Zhang soit devenue leur numéro 2. Cette famille part vraiment en vrille.