| | | Il est très tard quand Hermione pousse enfin la porte du manoir Saint James, avec la cape d’invisibilité sur la tête et Ronald sur ses talons. Ils sont partis trois jours sur la piste d’un objet magique censé les aider dans leur recherche des horcruxes, mais sont rentrée -- comme la majorité du temps -- bredouilles. C’est frustrant, et ils sont tous les deux si fatigués qu’ils n’ont pratiquement pas échangé un mot sur le trajet à pied qui les a menés jusqu’à cet endroit beaucoup trop peuplé qu’ils appellent leur maison depuis presque deux ans maintenant. Hermione a mal partout à cause de la marche, mais aussi parce qu’ils se sont retrouvés nez à nez avec deux membres de la Values Brigade plus tôt dans la journée. Elle a besoin de manger, et elle a besoin d’une bonne douche. Non, en fait, ce dont elle a besoin, c’est d’une très longue nuit de sommeil pour se remettre de ce nouvel échec cuisant.
Le manoir est plutôt silencieux à leur retour, et tant mieux : elle n’est pas sûre d’avoir envie de faire la conversation, et encore moins de faire son rapport. Si ça peut attendre demain matin… Elle replie la cape d’invisibilité puis se débarrasse de son manteau. Entre ses lèvres, Ron murmure le mot douche et elle acquiesce, comme pour lui dire vas-y, on parle plus tard. Il disparait dans les escaliers et elle observe son reflet dans l’un des miroirs de l’entrée. Pffiou, ses cernes sont violentes. Elle se traîne dans la cuisine, après avoir laissé son sac dans l’entrée, avec une démarche qui ressemble fort à celle d’un zombie. Machinalement, elle se fait un thé, sans même allumer la lumière, et repense aux trois jours qui viennent de passer. À défaut d’être revenus avec quelque chose, ils ont au moins récupéré quelques livres, et surtout, ils ne se sont pas disputés une fois pendant ces trois jours. C’est un miracle. Peut-être qu’ils sont en train de mûrir, peut-être qu’avec les temps, les choses deviennent plus simples… Hermione avait pourtant l’impression que les mois qui passaient rendait leur relation plus tendue que jamais. Peut-être que c’était juste une période de calme dans leur tempête. Mais ça lui a fait du bien, et si ça ne dure pas, elle pourra au moins chérir le souvenir de ces trois jours où ils ont travaillé de concert sans se poser trop de questions.
Sa tasse à la main, elle se dirige vers le salon où il y a de la lumière. Probablement une personne qui n’arrivait pas à dormir et qui s’est installée là en attendant de trouver le sommeil ? Hermione espère que ce n’est pas Sirius qui attendait leur arrivée. Elle n’a pas envie de discuter mission. De toute manière, elle ne pense que passer par le salon : ce qu’elle veut, c’est aller se poser quelques minutes sur la terrasse derrière le manoir pour observer un peu le ciel sans craindre qu’un mangemort vienne déranger son moment de calme. Après, elle ira se coucher.
Personne dans le salon malgré la lumière allumée. Étrange. Hermione fronce les sourcils et éteint du bout de sa baguette la lampe toujours active. Ils ont dû juste oublier d’éteindre. Elle pousse la porte de l’extérieur, et à peine a-t-elle fait un pas sur la terrasse qu’un mouvement à sa droite la fait sursauter et se renverser du thé brûlant sur le bras droit. Aargh. Elle grimace, sa main non occupée par la tasse étalée sur sa poitrine pour calmer le rythme de son coeur. Il est beaucoup trop tard pour faire des coups comme ça. dit-elle d’une voix nonchalante, en sachant très bien que la personne n’a probablement pas voulu lui faire peur : elle devait juste être en train de regarder le ciel elle aussi, et ne s’attendait pas à ce que quelqu’un débarque d’une seconde à l’autre. Elle relève sa manche brûlante pour qu’elle cesse d’être en contact avec sa peau, révélant l’une des nombreuses cicatrices mudblood dont elle a hérité avec le temps. Et puis, elle finit par enfin relever les yeux. Et là, elle se fige. Seamus? Il n’y a que la lune pour éclairer légèrement le visage de la personne en face d’elle, mais elle est à peu près sûre qu’elle n’est pas en train d’halluciner, malgré la fatigue.
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