BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

Malgré son contexte sombre et mature, SM, c'est une communauté qui aime le drama et les rebondissements et qui a un Discord très actif sous l'égide du safe space et de la communauté bienveillante. Qu'attendez-vous pour nous rejoindre ?
FORUM À ACTIVITÉ LIBRE — PAS DE RESTRICTIONS
14 février 2023 — v12 installée, forum mis en activité libre. 19 octobre 2022 — préparation de la V12 et départ de mahrun. et midoriya du staff. 4 juillet 2022 — v11 installée, arrivée de castace dans le staff. 22 mars 2022 — v10 installée. 5 décembre 2021 — v9 installée. 13 septembre 2021 — v8 installée, départ de kazhan du staff. 21 février 2021 — v7 installée. 8 novembre 2020 — v6 installée. 2 août 2020 — v5 installée, départ de jeyne du staff, arrivée de tofu et jool. 1 mars 2020 — v4 installée. 19 octobre 2019 — v3 installée. 18 juillet 2019 — v2 installée. 12 avril 2019— ouverture du forum par mahrun, kazhan, midoriya, poupoune et jeyne. 16 mars 2019— préouverture du forum. juin 2018 — début du projet.
      
-21%
Le deal à ne pas rater :
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, Collection Botanique
39.59 € 49.99 €
Voir le deal


 

 ROZ #2 » wolf in sheep's clothing.

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Invité
Invité
Anonymous
ROZ #2 » wolf in sheep's clothing. Empty
wolf in sheep's clothing
Avant même d’ouvrir les yeux, Warren laisse échapper un gémissement de douleur. Il a l’impression d’avoir été piétiné par une horde de centaures en furie et pendant une seconde, il a de nouveau dix-sept ans, allongé dans son lit d’hôpital, confus et perclus de douleur. Petit à petit, d’autres sensations lui reviennent et Warren réalise d’abord qu’il a froid et qu’il est étendu sur une surface froide et humide. Alors il ouvre les yeux et difficilement, reconnaît qu’il est allongé dans l’herbe couverte de rosée, entièrement nu. Et il se souvient. Son arrivée à Sweet River, ses échanges avec celui qu’ils appellent Oz, l’horreur de découvrir qu’il allait devoir passer sa première pleine lune ici sans potion Tue-Loup. Il se souvient de la nuit qui tombe peu à peu et de la certitude que sa poitrine allait s’ouvrir en deux et que quelque chose d’horrible allait en sortir.
Il se souvient de la crise d’angoisse, de la large main de Oz dans son dos alors qu’il tentait de le réconforter, de le calmer. Il se souvient du moment où la lune est enfin apparue. Et alors, la douleur. Terrible, insoutenable. Puis de l’Alpha qui prend son visage entre ses mains alors qu’il lutte lui-même contre la douleur de la transformation, avant d’aller presser son front contre le sien, murmurant d’une voix de plus en plus semblable à un grondement des paroles rassurantes.

Breathe. In. Out.

La douleur qui se calme, le loup, plus proche que jamais de prendre le dessus, qui cherche plus de contact avec l’Alpha qui lui apparaît comme un véritable guide vers la liberté. Mais il n’y a rien à faire, la douleur revient et Warren essaye de lutter malgré ce que dit Oz et l’autre loup subit sa propre transformation alors ils finissent par ne plus rien dire, s’accrochent l’un à l’autre et puis-- plus rien.

Des heures se sont écoulées, toute une nuit, mais Ren n’en a absolument aucun souvenir. Tout ce qu’il sait, c’est qu’il est épuisé, qu’il a mal partout et qu’il est frigorifié malgré le soleil d’août qui pointe déjà le bout de son nez. Ne pas savoir ce qu’il a fait est terrifiant. L’idée d’avoir complètement laissé le contrôle au loup lui laisse un goût amer au fond de la gorge et pendant une seconde, il se demande s’il ne va pas vomir.
Mais Oz avait raison. Se transformer aux côtés d’un autre loup change tout. Il peut encore percevoir l’étrange mélange de frustration d’avoir dû laisser sa place à Warren et de satisfaction du loup qui semble presque… content avec lui. La rancoeur est toujours là, mais à cet instant, l’animal est presque reconnaissant d’avoir pu sortir et surtout, de ne pas avoir été seul.

Lentement et en étouffant un grognement de douleur, Warren tente de se redresser. Difficilement, il parvient à s’asseoir, grimaçant lorsqu’il voit la terre qui couvre ses paumes, mortifié d’être ainsi nu au beau milieu de nulle part. Brusquement, il s’inquiète qu’on le voie ainsi et ne peut s’empêcher d’amorcer un mouvement pour regarder autour de lui, mais c’est alors que quelque chose de chaud le recouvre soudainement.
Warren se fige alors que son coeur manque un battement et il met quelques secondes à réaliser qu’on a déposé une large couverture chaude sur ses épaules. Un petit soupir tirant presque sur le gémissement de bien être lui échappe et Warren tente, avec des gestes tremblants, de complètement se couvrir pour préserver sa pudeur et s'emmitoufler dans la chaleur de la couverture. Il n’a pas besoin de se retourner pour savoir qui vient de placer la couverture sur ses épaules, il peut très clairement reconnaître l’odeur de l’Alpha. Sa main est toujours posée sur son omoplate et Warren ne résiste pas au besoin de s’appuyer, de se laisser aller à ce contact.

Il l’entend prendre une inspiration, prêt à ouvrir la bouche et à parler et Ren ne peut s’empêcher de redouter un peu ce qu’il a l’intention de dire. Mais avant qu’Oz ne puisse prendre la parole, une voix tranche le silence matinal : “Hey, Greyback! Are you guys alright?”

Sa première réaction est purement physique, comme un réflexe. Son sang se glace dans ses veines et tous ses muscles se tendent alors qu’il relève la tête, prêt à voir l’autre taré de Fenrir sortir de derrière les arbres devant lui.

Mais c’est l’Alpha dans son dos qui répond.

Le temps se fige, son coeur cesse de battre.

C’est impossible. Ce n’est qu’un hasard. Ce nom n’est peut-être pas répandu, mais ils peuvent être plus de deux, pas vrai ? Oz ne peut pas--

Oz.

Osborn Greyback.

Tous ses muscles protestent lorsqu’il s’arrache brusquement au contact de la main de l’Alpha sur son épaule. Les yeux écarquillés et remplis de terreur, il met le plus de distance entre eux et ce même s’il est toujours assis dans l’herbe, la couverture fermement drapée autour de lui, maintenue de ses deux mains tremblantes comme s’il espérait qu’elle le protège.
Alors il lève son regard vers l’autre loup et il peut le voir. Le visage de l’adolescent fou se superpose à celui de l’adulte. Les traits vieillis disparaissent pour laisser place à ceux de son agresseur et Warren a l’impression d’avoir été téléporté dans ce couloir vide et sombre d’Hogwarts où personne n’est venu le sauver du monstre qui a bien failli le tuer.

Comment a-t-il pu ne pas faire le lien ? Comment a-t-il pu ne pas le reconnaître ?

“No,” souffle-t-il d’une voix rauque.

Il n’a pas sa baguette, laissée à l’intérieur de la cabane. Il est épuisé et trop faible pour se lever, à peine recouvert par la couverture que l’autre loup lui a donnée et une partie de lui veut l’arracher de ses épaules, mais l’autre redoute encore plus d’être complètement nu face à Greyback.

L’Alpha fait un mouvement et cette fois, le loup grogne. Le son qui lui échappe n’a rien d’humain alors que que Warren se recroqueville sur lui-même avant d’aboyer un “Stay away from me!” hystérique qui se répercute contre les arbres qui les entourent et résonne, résonne.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
ROZ #2 » wolf in sheep's clothing. Empty
warren avery
(wolf in sheep's clothing) - i saw my devil closing in, never thought i'd do such a bad thing and i try so hard to bury that stuff, never thought i'd get so fucked up ; you saved me though, little by little love (x)
La lune était pleine--

Oz a fermé les yeux et serré les dents. Il a senti les os de son dos craquer. Lorsque ceux de ses jambes se sont brisés, il est tombé à genoux, pantelant. Son cri est devenu grognement, hurlement animal. Il a ouvert la porte de la cage et a laissé la place au loup. Entrée en scène.

__

Sa mâchoire craque dans un bâillement sonore qui le réveille. Osborn sent le soleil timide sur sa joue. Il gratte sa barbe terreuse. Un instant il reste ainsi, allongé dans l'herbe, les yeux s'habituant tranquillement à la lumière en embrassant du regard les nuages immaculés qui flottaient au-dessus de lui. D'eux. Le souvenir de Warren-- de sa peur, de sa supplique silencieuse quand la douleur était venue hier soir-- se rappela à lui. Oz se redresse.
Quelques mètres plus loin, aussi nu que le jour de sa naissance, Warren. Dans un grognement, l'alpha se lève et déploie des muscles tout juste reformés, qui craquent et expriment leur mécontentement. Il n'en a cure ; son corps est plus fort qu'il ne le croit, alors Oz force ses jambes à bouger, étire ses bras et joue des épaules. Il a toujours l'impression d'enfiler un costume lorsque le loup retourne se coucher après la pleine lune. Un costume de peau et d'os.
L'un des arbres en bordure de clairière, à quelques mètres des cultures d'aconit, a un tronc creux. En s'approchant, Oz peut entendre les réticences de son loup-- la fleur violette est proche et la brise matinale porte son odeur jusqu'aux narines de l'alpha. Mais le loup est fatigué, et Oz a le contrôle. Il attrape un sac de toile dissimulé sous la mousse, à l'intérieur du tronc ; en sort un sous-vêtement qu'il enfile, un drap léger qu'il passe à sa taille et une couverture plus large.

Les gémissements de Warren l'interpellent. Le nouveau résident de Sweet River se réveille avec (semble-t-il) des douleurs lancinantes. Après seize ans, Oz n'est pas sûr qu'il existe un jour un remède contre ce genre de peines. Il s'approche néanmoins du bêta et pose sur ses épaules la couverture un peu chaude, couvrant sa nudité. Sa main reste là, contre Warren, offrant un réconfort silencieux à l'épreuve qu'il vient d'endurer- brillamment, selon Oz.
“Hey, Greyback! Are you guys alright?” Sous sa paume, les muscles se tendent. Il peut sentir le frisson parcourir l'échine de Warren, à la seconde même où Oz répond “Yeah fine! He's a natural!” Drapé dans le tissu, Warren se traîne sur l'herbe et se retourne avec une vivacité qui doit forcément lui tirer quelques crampes. Il a sali la couverture. “No” murmure Ren, incapable de lâcher Oz du regard.

L'alpha ne comprend pas très bien ce qu'il se passe. Est-ce la mention de son nom de famille ? Il s'y est tellement habitué, il oublie parfois la réputation de Fen, les crimes qu'il a commis. Il oublie la terreur que peut instiller le nom Greyback. Oz fait un pas en direction de Warren, décidé à le rassurer sur son identité, sur ses allégeances. “Stay away from me!” grogne le bêta. La véhémence de son ton stoppe directement Oz, qui n'est pas sûr de ce qu'il a fait de mal. Il s'immobilise. Dans un souci de rassurer Warren, il s'assied à son tour dans l'herbe, à la même hauteur que lui. “Wow, wow. What is it?” Il adopte un ton doux, paternel : celui qu'il emploie avec les membres de sa meute la majorité du temps. Celui qu'il s'efforçait d'avoir lorsqu'il parlait avec Warren, pas plus tard qu'hier. Greyback is just my name. I'm not Fenrir.” poursuit-il. Il tapote l'une de ses joues, sous la paupière. “What's that? Oz plisse les yeux tandis qu'il suit du regard les quatre larmes qui coulent sur la joue de Warren. Bloody hell... are you crying? Why are you crying?”
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
ROZ #2 » wolf in sheep's clothing. Empty
wolf in sheep's clothing
‘Greyback cesse de s’avancer et s’assoit dans l’herbe face à lui. La minuscule part encore raisonnable de son cerveau reconnaît cela comme une volonté de l’Alpha de paraître moins menaçant, mais ça ne fonctionne pas. Warren est tétanisé, incapable d’écouter autre chose que la terreur qui fait battre son coeur à une vitesse folle et son instinct qui lui hurle de fuir en courant. “Wow, wow. What is it?” Le ton employé par Greyback lui hérisse le poil et si le loup est presque tenté de se laisser amadouer par l’Alpha, l’homme, lui, refuse catégoriquement. “Greyback is just my name. I'm not Fenrir.” Dans d’autres circonstances, ça l’aurait peut-être fait rire. Aux yeux des sorciers, Fenrir Greyback est le monstre qui a rejoint Voldemort, qui massacre des enfants, le grand méchant loup dont on parle pour faire trembler les plus jeunes et les tenir éloignés des forêts dangereuses. Fenrir Greyback est celui dont les gens ont peur.
Pas Warren. Bien évidemment, il n’a jamais aimé se trouver dans la même pièce que l’autre Greyback, les quelques rares fois où ça s’est produit. Sa simple présence l’a toujours mis incroyablement mal à l’aise et même son loup n’avait qu’une envie : s’éloigner de l’Alpha. Mais Fenrir Greyback est le cadet de ses soucis à l’heure actuelle.

La cruauté de Fenrir Greyback est presque une légende à ses yeux.

Mais il a connu celle d’Osborn Greyback.

Il en a été la victime et il a bien failli y laisser la vie. C’est presque comique, qu’il tente de le rassurer en disant qu’il n’est pas Fenrir alors que Warren est bien plus terrifié par Osborn que par l’autre loup. Mais Warren n’est pas en état de rire. Warren veut prendre ses jambes à son cou, mais son corps refuse de lui obéir. Tous ses muscles se sont changés en pierre et il a beau se répéter qu’il doit s’éloigner de Greyback, il se retrouve complètement immobile, ses yeux écarquillés rivés sur l’Alpha et le coeur battant la chamade.
“What's that?” Ren suit son geste du regard, ne comprend pas. “Bloody hell... are you crying? Why are you crying?” Son premier réflexe est de nier, mais il prend alors conscience de sa vue trouble, de la sensation humide sur ses joues. Plus forte encore que la peur, c’est la honte qui le submerge brusquement et met un terme à la crise d’angoisse qui était sur le point de s’emparer de lui.

“Shut up!” siffle-t-il et sa voix tremble, comme le reste de son corps, c’est pathétique. Il est épuisé et il veut juste prendre un bain chaud pour chasser le froid dans ses os, s’allonger au fond de son lit et ne plus en bouger. Il voudrait ne jamais être venu ici. “How are you even here?” articule-t-il péniblement entre ses dents serrées. “Do they even know what you are? What you’re capable of?” Il est incapable de voir le calme et la gentillesse de Greyback autrement que comme une façade, désormais. Les gens ne changent pas à ce point.
Il l’a laissé l’approcher, l’a laissé le réconforter, le toucher. Warren a l’impression que tout son corps le démange et la nausée lui noue la gorge. Il ne peut pas rester ici. Alors il plaque une main tremblante au sol, pose un pied à plat et pousse de toutes ses forces sur ses membres fébriles. Ses cheveux en bataille viennent couvrir son front humide de sueur alors qu’il grogne, puisant dans l’énergie qu’il lui reste pour se tenir enfin sur ses deux jambes. “Do they know--” commence-t-il, haletant et il manque de tomber en avant, mais il se rattrape, s’immobilise, sa poitrine se soulevant trop vite et le faisant grimacer à cause de ses côtes meurtries. “--that you got expelled after you almost killed me?” crache-t-il avec hargne, sa voix résonnant plus fort que prévu dans la petite clairière.

Le silence qui suit est assourdissant. Le souffle court, il serre un peu plus la couverture autour de ses épaules, seule barrière entre lui et le reste du monde. Warren fait un pas en avant pour s’éloigner de l’Alpha, mais ses genoux se dérobent sous son poids et il n’y a rien qui puisse l’empêcher de tomber, cette fois. Le sol est humide et froid et la chute lui tire un gémissement plaintif. La colère et l’embarras lui font serrer les dents alors qu’il se recroqueville sur lui-même, à genoux dans l’herbe et baisse la tête. Il blâme la fatigue, la pleine lune, ses nerfs à fleur de peau pour le “Go away,” qu’il hoquète misérablement.

Mais surtout, il blâme Greyback.  
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
ROZ #2 » wolf in sheep's clothing. Empty
warren avery
(wolf in sheep's clothing) - i saw my devil closing in, never thought i'd do such a bad thing and i try so hard to bury that stuff, never thought i'd get so fucked up ; you saved me though, little by little love (x)
“Shut up!” Il ne crie pas, pourtant l'injonction de Warren est violente. Oz a un mouvement de recul, toujours assis dans l'herbe fraîche. Il détaille l'autre loup-garou, scrute son visage à la recherche d'une explication, mais il ne voit que ses lèvres trembler, ses yeux humides. “How are you even here? Do they even know what you are? What you're capable of?” Osborn cligne des yeux, penaud. Il ne comprend pas très bien. La voix de Ren s'élève encore, dans un grognement que l'alpha n'apprécie pas. “Do they know--” Il se lève avec difficulté. Oz se retient de l'aider. Plus encore lorsque le visage de Warren se tord dans une grimace de douleur. “--that you got expelled after you almost killed me?”

Le froid.

Le froid coule dans sa gorge et s'installe dans son estomac.

Le froid descend le long de son dos nu dans une coulée de sueur.

Le froid glace son sang, ses veines, son cœur.

Malgré lui, ses épaules s'affaissent. Warren, le prénom résonne désormais comme une évidence ; il a vieilli bien sûr, mais le visage de l'homme près de lui a conservé les traits qu'il portait déjà adolescent. Le même regard aussi clair que la rivière, intelligent et un brin suffisant, conséquence d'une éducation bourgeoise dans une famille aisée. Oz peine à se souvenir du nom de famille-- cet... incident s'est produit il y a longtemps. Osborn a vécu deux autres vies avant de devenir l'alpha qu'il est aujourd'hui. Il n'aurait jamais pensé... L'une de ses mains, tremblante, serre le poing dans des spasmes sporadiques alors que les souvenirs affluent.
L'odeur du sang. Le bruit des os qui craquent. Des gémissements qui s'éteignent. Il ressent le pouvoir, la dominance, à califourchon sur l'autre garçon et il ne sait plus pourquoi il est là, pourquoi il frappe sans s'arrêter. Il s'éclabousse d'écarlate, ça coule jusqu'à ses lèvres. Le goût est métallique, sale. Il crache sur la robe de Warren, il aurait frappé jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien du garçon, si soudain ses bras ne s'étaient pas immobilisés par magie-- si personne ne l'avait arrêté.

Dans la clairière, assis par terre Osborn regarde ses mains. Elles sont sales, pleines de terre. Pleines de sang. Il ne pensait pas qu'un jour, quelqu'un arriverait à le désarçonner. Warren le rappelle à sa haine de lui-même, sa culpabilité. Il ouvre la bouche mais rien ne sort. Le bêta exsude la terreur. Quand il essaie de partir, il n'aligne même pas deux pas avant de s'écrouler à nouveau sur le sol, le corps fatigué. Oz se relève prestement et avance vers lui, instinctivement. Il faut qu'il l'aide. Il le lui doit bien. “Go away.” Il s'arrête. Figé. Une part de lui, celle enfouie depuis longtemps, aimerait écouter Warren et partir. Fuir sa responsabilité, sa culpabilité. Mais il n'est plus un gamin en colère contre le monde entier. C'est un homme la majorité du temps, un loup quand la lune est pleine. Un alpha full-time. Il ne peut plus fuir.

“I'm sorry.” Sa voix tremble. Il n'est plus habitué à cette boule dans la gorge. À quelques mètres de Warren, debout et les bras ballants, il s'est rarement senti plus bête. Il combat l'envie de réconforter Warren, de le porter jusqu'à son lit (dans la maison de sa meute et lui) (merde), il se tient juste là, ne sachant trop que faire, que dire. “I'm not...” Il n'a pas les mots. “I'm your nightmare aren't I? I'm so, so sorry.” Dans sa couverture, recroquevillé sur lui-même, Warren ressemble à un animal blessé. Warren est un animal blessé. Blessé par Oz. Cette pensée le glace.
Pendant dix ans il a côtoyé un monstre, un vrai monstre. Il a beau aimer Fenrir, il sait ce dont son frère est capable. Il s'est longtemps confronté aux regards de pure terreur ou de dégoût extrême que la simple mention du nom Greyback provoquait, mais il a toujours balayé ces réactions : elles n'étaient pas vraiment pour lui, elles étaient les conséquences des exploits, de la légende de Fen le croque-mitaine. Avec Warren, pas possible de se dédouaner. Lui aussi est un Greyback-- lui aussi est un monstre.

Oz ravale ses larmes dans un raclement rauque de la gorge. Ses traits se durcissent et il serre les poings, force ses mains à ne plus trembler autant. “I'm not going anywhere” dit-il tandis qu'il marche vers Warren. Il s'accroupit, et le porte dans ses bras. L'autre homme proteste et se débat, moins faiblement que son état laissait paraître. Oz le serre fort. “Stop squirming. I'm taking you home to get some sleep. Then we'll talk.” Il a déjà commencé à marcher, le drap autour de la taille et le torse encore nu. C'est l'alpha qui parle, c'est l'alpha qui agit, mais le cœur qui bat trop fort et les sueurs froides dans son dos ne trompent pas : Oz voudrait s'enterrer vivant plutôt qu'affronter le regard de Warren. Il est sa responsabilité, plus encore maintenant. La tête droite, il n'ose pas poser les yeux sur l'homme qu'il tient dans ses bras, qu'il immobilise du mieux qu'il peut ; il avance. Il ne pense pas à transplaner, il marche juste, s'enfonce dans la forêt en direction de Sweet River, ignorant la fatigue de ses propres jambes, de ses propres bras. Il voudrait marcher jusqu'à oublier.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
ROZ #2 » wolf in sheep's clothing. Empty
Revenir en haut Aller en bas
 

ROZ #2 » wolf in sheep's clothing.

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

SMOKE AND MIRRORS :: PLAYGROUND :: DEATHLY HALLOWS :: rps abandonnés