BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

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Charybdis Kang
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Charybdis Kang
Date d'inscription : 31/05/2020
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Crédit : cosmic light (av). tumblr (gif1) poupoune (gifs & crackship). chilton (aesthetic). scott lynch & seth dickinson (quotes).
Âge : environ vingt-sept ans, même si son corps vieillit plus lentement et conserve l'apparence de ses vingt ans.
Occupation : Lion des Warlocks, un gang dangereux et sur la sellette et qui va très mal depuis qu'ellen a tragiquement pris la tête.
Allégeance : les Warlocks.
Particularité : demi-vélane; magie sans baguette confirmée; occlumens; loup-garou. damn.
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glenn ward
(...) things get broken, and sometimes they get repaired, and in most cases, you realize that no matter what gets damaged, life rearranges itself to compensate for your loss, sometimes wonderfully.
20th FEBRUARY 2008. Carrie voulait qu'ils soient tous les deux mal à l'aise, mais elle ne penserait pas qu'elle serait aussi gênée de prendre place sur la banquette de la petite table du bar qu'elle a déniché à Hackney: elle y est assise du bout des fesses, le nez froissé et la bouche pincée, sa main pâle enroulée autour de son troisième café. Elle tremble à en briser la porcelaine, mais elle n'en a pas la force. Elle ressent encore sous ses yeux, sous sa peau, dans ses os-mêmes, les conséquences de la pleine lune qu'elle a vécue il y a trois jours déjà. Pas la première, la cinquième quasiment; mais la première en tant que (ugh) Alpha (yikes).
Toute la littérature lycanthropique a été avalée par Carrie à une vitesse extraordinaire, quelques temps après sa morsure, par besoin compulsif et obsessionnel de savoir, de comprendre. Rien n'aurait pu la préparer au mensonge gros comme le nez sur la figure de Fiona; rien n'aurait pu l'empêcher d'espérer y trouver une solution.
Rien non plus n'aurait pu la préparer à l'horrible sentiment qui s'est lové dans sa poitrine depuis ces trois dernières semaines. Carrie n'est ni étrangère au désir, ni à l'envie, ni aux pulsions protectrices qui la font constamment se tourner vers ses Dogs, ses good children et ses Wolves; et pourtant, elle n'a jamais ressenti quelque chose comme ça.

C'est une autre façon d'être, en quelques sortes, quelque chose de constant. Depuis la mort de Jin et de Yanli, Carrie a l'impression d'être désaxée et de flotter dans l'espace sans plus point d'amarre: un satellite ayant changé d'orbite ou ayant perdu son point de gravité (elle est obsédée par les mathématiques et la littérature lycanthropique, pas l'astrophysique).
Quelque chose, en tous cas, de perdu. De perdu et d'errant et de détaché, qui creuse toujours plus profondément sa tombe pour mieux pouvoir s'y lover. Elle n'a jamais su faire autrement.
Et la voilà dans un vieux pub d'Hackney, à boire son troisième café, à finir son quatrième café, à cette fois commander un verre de vin rouge alors qu'elle ne boit jamais durant la journée. À attendre Glenn.

C'est une autre façon d'être; en le condammant à sa triste et terrible malédiction, elle a aussi changé sa propre manière d'exister. Son propre Créateur est mort quelques heures après à peine après l'avoir mordue, et il n'avait jamais mordu quiconque avant. Elle connait hybrides et moults loup-garous (autant qu'on peut connaître celleux qu'on possède et qu'on méprise), mais ne s'est jamais senti le moindre atôme crochu avec. Ils sont des monstres, elle est une hybride; et désormais, elle est hybride-monstre, et non l'inverse. Et pourtant, de tout ce qu'elle pu lire dans les livres, observer dans les combats illégaux, étudier chez les autres, rien, rien, rien ne l'a préparée à ça: la vague de soulagement qu'elle resssent quand Glenn pénètre dans le pub moldu et qu'elle le voit dans l'encadrement de la porte.

Il ne l'a pas encore vue mais, même de loin, Carrie sent qu'il sait qu'elle est là. Satisfaite de son petit moment de discrétion, elle l'étudie posément par-dessus ses lunettes de soleil, sans émoi ni effroi. Il est grand, et bel homme, et lui rappelle douloureusement Fiona; mais pas Darragh, fort heureusement. Malgré tous ses efforts, elle n'a pas pu trouver autant d'informations sur lui qu'elle aurait voulu. Il lui dira en temps et en heure; il n'aura pas le choix.
Glenn l'a vue maintenant, elle lève sa tasse de café vide dans sa direction, lui adresse une torsion crispée des lèvres, remonte ses lunettes sur son nez. Il s'approche; elle dit au serveur de laisser la bouteille sur la table, mais pas de ramener un second verre.

"Well, sit down, now," offre-t-elle brusquement quand il est près de la table, et elle retire d'un air affaire son sac qu'elle avait posé en évidence sur la chaise destinée à Glenn. Il sent l'aftershave et ces objets que sa femme de ménage met dans ses tiroirs qui lui font parfois penser à des porte-bonheur. De près, ses cheveux ont l'air roux; ses yeux sont plus bleus encore que dans son souvenir. Carrie sent quelque chose se déloger entre ses côtes, et un sentiment appréciateur se répandre dans son crâne. Elle aimerait que Stan soit là, ou Verdi, ou Jin, ou Nina, ou quiconque; et pourtant, elle est parfaitement à l'aise ici.
Carrie n'aime pas - et n'est de toutes façons pas très bonne pour - le small talk, alors elle repose son sac, se sert le vin, l'apporte à ses lèvres, enchaîne: "Very good for you to come. We have an issue, and I usually deal with such issues with a quick death. What is your preferred method?" Il est là pourtant, parce qu'il est là pour elle; et à mesure qu'elle le regarde, au-dessus de son verre et à travers ses lunettes, Carrie arrive douloureusement à la réalisation qu'elle va devoir être là pour lui aussi.


Dernière édition par Charybdis Kang le Lun 5 Déc - 23:52, édité 1 fois
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Glenn Ward
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Particularité : Maître métamorphomage, très bon occlumens, et moyennement bon magicien sans baguette. Loup-garou mordu par Charybdis Kang, rien de moins.
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Glenn déteste apparaître à visage découvert dans ce genre d’endroit. Il aurait préféré se métamorphoser en n’importe qui plutôt qu’entrer dans le pub moldu sous ses propres traits. Il aurait préféré aussi apparaître autrement qu’avec ces guenilles de cul-terreux qui constituent maintenant sa garde-robe. Mais Glenn n’a plus beaucoup le choix, depuis son très fier (non) et très attendu (non plus) retour de Gracefield. Glenn doit composer avec ce qu’on lui impose ; une vie au rabais de fugitif, un mariage désarticulé, un fils en roue-libre, une siège bancal dans le triumvirat, et plus récemment encore, une morsure de loup-garou.

Pour un homme qui a toujours apprécié tout contrôler avec ses gants de velours et ses modi operandi de fer, c’est un cauchemar. Aussi quand Charybdis Kang a insisté pour qu’il ne prenne l’apparence de nul autre que lui lors de leur petit rendez-vous, Glenn a cru toucher le fond du fond, où plus bas serait crever ; pas à cause de la requête en tant que telle, mais parce qu’il n’a pas su (pas pu) empêcher son ordonnance comme il l’avait prévu.

La seule chose que sa métamorphomagie cache à la lueur des éclairages c’est sa mine affreuse et ses cicatrices. Sa première pleine lune s’est passée exactement comme il l’avait prévu à force de lectures ; physiquement et mentalement éprouvante, traumatisant chacune de ses cellules qui tremblent encore du changement en abandonnant un peu partout des picotements douloureux. Glenn est épuisé. Il dort mal et redoute déjà la prochaine pleine lune alors même qu’elle se pare encore de son gros croissant. Pour autant qu’il soit dans cet état là, il débusque Charybdis rapidement. Elle a un style atypique. Et une odeur abominablement capiteuse. Le seul geste qu’elle lui adresse intensifie cette odeur qu’il sent plus fortement encore que n’importe quelle autre odeur dans le pub. Ça lui retourne le cœur. Tout est soudain trop vif et trop turbulent dans la zone qu’elle habite, comme si Glenn se dirigeait droit dans l’œil d’un brasier. Il s’y dirige pourtant. D’un pas ferme, obligé.

Glenn ne connaît pas très bien la cheffe de Warlocks, sinon ce qu’on dit d’elle et ce qu’elle veut bien laisser courir à son sujet. Il sait que son ascension a été des plus chaotiques, qu’elle règne sur un gang en perdition et que sa recette est celle de la violence. Fiona lui en parlait comme on parle de son idole, en l’abreuvant de détails futiles que Glenn a veillés à retenir, et Darragh, Grainne et Mike en parlent comme d’une plaie qu’on n’arrive pas à faire cicatriser, se livrant à des diatribes parfois peu subtiles qu’il n’encourage ni n'arrête. Glenn n’a aucune opinion concernant Charybdis. Elle ne l’impressionne pas, ni ne l’irrite. Elle n’est qu’une gamine que le hasard a propulsé à la tête d’un gang. Et parce qu’elle n’est qu’une gamine précisément à la tête d’un gang, Glenn s’en méfie copieusement. Les Warlocks sont un ramassis de brutes et d’ordures. S’ils laissent une gamine les diriger c’est qu’elle est pire qu’elleux. Ou qu’elle a eu l’intelligence de le leur faire croire.

"Well, sit down, now." S’il avait fait sciemment abstraction du lien primitif et animal qui désormais les unit, et le rôle d’Alpha que cette simple morsure a instauré dans leurs rapports, Glenn ne peut désormais plus se bercer d’illusions ; alors même qu’il se présente calme et confiant, il sent que son libre-arbitre se courbe devant la Warlock comme un serviteur devant sa reine. Il est gêné. Blessé dans son orgueil. Quand il s’installe sur la chaise désormais libre de tout sac, l’impression d’avoir fait ce qu’il fallait le comble pourtant et détend ses épaules. Glenn la regarde en biais. Elle est soignée et propre sur elle et c’est une chose qu’il apprécie. Elle a l’air artificielle aussi, un gabarit que le naturel évite comme la peste et c’est une chose qu’il sait priser.

"Very good for you to come." Il sourit sans chaleur. Ce sont des félicitations de maître à son chien. Il suppose que c’était inévitable. "We have an issue, and I usually deal with such issues with a quick death. What is your preferred method?" Son sourire s’efface pianissimo, jusqu’à disparaître totalement. Il commence à se sentir irrité, quoiqu’il ne s’agisse pas de la même irritabilité qui touche Darragh, Grainne et Mike quand ils abordent le sujet Carrie. La sienne est plus ciblée, dirigée contre le petit despote qui se tient à ses côtés, en tailleur et lunettes noires ; et non pas la louve qu’il sent très distinctement cachée dessous. "What is it with you all and murder?" Il retient un soupir qu’il n’aurait retenu avec personne d’autre. Sa vieille veste en velours côtelé lui tire au niveau des épaules, la droite notamment où Charybdis a laissé à vie la marque de ses crocs. "Soon enough there will be no one left to lead." Ses syllabes se sont resserrées. Glenn glisse un regard circonspect aux tasses de café et au verre de vin commandés par Charybdis. Elle est capricieuse et impulsive. Il l’avait déjà deviné. Ce dépotoir de calices aux notes et genres opposés le lui confirme.

"I heard you were an avid reader." Il en revient à elle. Glenn doit se faire violence pour ne pas céder sa concentration à toutes les odeurs qu’elle dégage. Heureusement qu’elle porte des lunettes. Il ne croit pas qu’il aurait pu soutenir son regard. "Didn't the authors warn us about bloodlust, and the tragedies that follow? Hell, forget the authors, History itself is filled with such caveats. You want to know my preferred method? anything that can prevent tragedies. I think we've had enough of that, haven't we? Both our sides have suffered a purge, both our sides have lost leaders," il se voit insister dans le reflet des verres noirs, "and more recently both our sides have lost men. Another kill and tomorrow two more will happen. And then three, and then four, and then other gangs will swallow both our sides because that's what predators do; they swallow the weak." Le discours de Glenn est machinal. Il n’y a pas d’émotion dans sa voix et à l’instant t pas dans son cœur non plus. Il veut épargner des vies, celles de son camp, car c’est ce que la raison lui dicte. Le reste gargouille de rancœur et de dépit. "Putting aside the… killing option, what do you want in compensation for the damage done?" La tournure est délibérément collaborative, comme s'il ne cautionnait pas la cabale qui a été orchestrée à son endroit.
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Charybdis Kang
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Charybdis Kang
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tw: racisme (slur)

Le goût âpre du vin rend ses lèvres sèches et laisse un sale goût dans l'arrière de sa bouche. Carrie ne sait pas à quoi elle s'attendait dans tel établissement, mais certainement pas cette vinasse infecte: pour être sûre qu'elle n'aime pas, elle en boit une autre gorgée, qui répand dans sa gorge et ses narines une odeur et un goût qui masquent le reste.
Maxim a été transformé en même temps qu'elle, en Halfer - ils partagent un Créateur, de quelques manières, et son odeur lui est devenue plus familière que toutes: elle peut le reconnaître partout où ils sont maintenant, le déloger comme une aiguille de sa botte de foin. Stan sent un mélange d'eau de toilette et de sueur, mais aussi quelque chose de plus profond, de terreux, qui rappelle à Carrie les terres de sa naissance. Verdi sent la cigarette froide et le chewing-gum; Paris sent le parfum de mauvaise facture et les vêtements humides; Garfield sent le sang et la bière.
Glenn sent quelque chose d'autre, et il faut le temps qu'il s'asseye pour que Carrie comprenne en quoi c'est différent. Ce n'est pas juste une odeur, mais cette impression gênante, titillante, familière dans son intensité, nouvelle par sa présentation. Elle a toujours été territoriale avec ses proches; elle n'a jamais ressenti ça pour quelqu'un à qui elle a à peine adressé la moindre pensée ces dernières années.

Le sourire guindé de Glenn s'efface. Il n'a pas beaucoup d'humour - tant mieux, elle non plus. Ils s'entendront bien (elle relève à peine cette réalisation absolue et étrange, cette projection dans un futur certain et terrifiant; c'est, pour elle, d'ores et déjà un état de fait). "What is it with you all and murder?" Carrie repose son vin sur la table dans un scintillement de verre et après une légère hésitation, se ressert. "Soon enough there will be no one left to lead. - Ah! Tell your niece that." Carrie se découvre elle-même troublée de l'irritation qui émane de sa voix. Elle se serait notamment contentée d'un ton laconique, d'une diatribe haineuse, ou d'un silence boudeur. Là, il n'y a pas de voile à son prodigieux agacement, mais aussi à son véritable heurt et sa réelle déception à l'endroit de Fiona Lynch - même après plus d'un mois, les blessures sont encore fraîches.
Littéralement. C'est sans y penser que Carrie apporte son verre à ses lèvres, en regardant l'épaule mordue de Glenn à travers ses vêtements. Elle porte elle aussi encore les marques de cette soirée-là - même si la plupart proviennent des sorts des deux camps ayant tenté d'empêcher le drame - mais aussi de la dernière lune en date. Elle a décidé de la faire sans potion. Elle l'a regretté.

"I heard you were an avid reader." Une nouvelle étincelle de heurt, alors qu'elle se souvient de Fiona lui offrant un livre. Carrie pince des lèvres. "I can read. - Didn't the authors warn us about bloodlust, and the tragedies that follow?" Elle s'esclaffe, un miracle, d'un air sincèrement amusé, mais n'a pas le temps de répondre ("I don't read fiction."), il enchaîne: "Hell, forget the authors, History itself is filled with such caveats. You want to know my preferred method? anything that can prevent tragedies. I think we've had enough of that, haven't we? Both our sides have suffered a purge, both our sides have lost leaders, and more recently both our sides have lost men. Another kill and tomorrow two more will happen. And then three, and then four, and then other gangs will swallow both our sides because that's what predators do; they swallow the weak." Le discours plein de bon sens de Glenn n'a pas le moindre émotion, et Carrie l'observe depuis derrière ses grandes lunettes noires sans rien dire, ni l'interrompre. Elle étudie la ligne de sa mâchoire, la courbure de ses épaules, les cernes sous ses yeux, ses mots sans profondeur ni affect.

Tout dans son discours la ramène à Fiona; Carrie décide de la banni de ses pensées. "My history is filled with tragedies and bloodlust. It has worked well for me as of now," répond-t-elle placidement. Même elle pourtant s'use dans ces conflits sans fin; c'est terriblement triste qu'au moment où elle voulait y couper court, Fiona ait choisi la trahir. Ce n'est pas la première fois qu'on se retourne contre elle, loin de là, et ce ne sera pas la dernière. Alors pourquoi est-ce que ça la déçoit toujours autant?
"Putting aside the… killing option, what do you want in compensation for the damage done? - What do I want? Mr Ward, what I want is a good fucking bottle of Chardonnay, a baker's dozen of strawberry macarons, a ten-fingered mani-pedi and your fucking niece's head on a fucking spike." Le grondement est ponctué d'une main qui s'agite dans l'air, quatre doigts dont un mordu net lors de sa morsure, le rappel constant et douloureux de sa monstrosité. "But we don't get what we want, do we? If I wanted to talk shop, I would have sent my Owl to speak with your bosses. But, truly, there is nothing to say, is there?" Et pourtant, entre deux gorgées, Carrie trouve plein de choses à dire: "The Travellers have tried to kill a member of the Syndicate, the acting Tsar no less! They have been plotting for the grey men's demise! Their triumvirat has no real power and is being run into the ground by a dying girl with a lot of ambition and little to show for it! They'll be done for by the end of this year. What is it that you bogs again? Ah, yes, sláinte and fuck you." La fin du verre est renversée comme un shot; le serveur arrive enfin avec le second, qu'elle fait glisser vers Glenn avec une grimace: "it's atrocious - have some."

Carrie l'observe se servir en attrapant une cigarette, qu'elle fait machinalement rouler entre ses doigts. Elle ne le lâche pas du regard. Sa poitrine explose; sentiment d'appartenant ou de pouvoir, difficile à dire. "My problem is not with them: it's with you." D'un geste nerveux, elle glisse la clope entre ses lèvres, avant de jeter le paquet sur la table en direction de l'irlandais, une proposition silencieuse. "You've turned for the first time, so you must have felt it. I did, too. We're-" Carrie, d'une manière très peu caractéristique, se met à rougir et détourne les yeux en allumant sa cigarette. "You're beholden to me," reformule-t-elle dans une nuage de fumée. "And I to you." Et voilà le noeud du problème; voilà pourquoi la mort rapide de Glenn lui semble être une solution tout à fait acceptable et raisonnable.
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Glenn Ward
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"What do I want? Mr Ward, what I want is a good fucking bottle of Chardonnay, a baker's dozen of strawberry macarons, a ten-fingered mani-pedi and your fucking niece's head on a fucking spike." Glenn a un mouvement de tête dédié à la réflexion. La majorité de ces désirs sont réalistes et on ne peut plus à sa portée. Le sourire subtil qui s’est installé sur le coin de sa commissure ne s’est même pas évanoui à l’évocation pourtant très imagée et soudain très violente du dernier point. La colère barbare des leaders de gang ne lui est pas étrangère. Loin s’en faut. Il laisse ses yeux capturer au passage la main mutilée de Charybdis tout en constituant dans son silence la posture de celui qui écoute et attend la suite - car sûrement y a-t-il une suite, puisqu’il a été limpide en la question de toute dette de sang.

"But we don't get what we want, do we?" Glenn acquiesce d’un autre hochement de tête, détachant ses mains entre elles pour acquiescer davantage. "If I wanted to talk shop, I would have sent my Owl to speak with your bosses. But, truly, there is nothing to say, is there?" Ses lèvres se pincent. Your bosses l’a froissé en premier point. En second, la cessation de toute négociation qu’elle initie très tôt dans la conversation. Capricieuse et impulsive. Il commence maintenant à comprendre pourquoi Fiona vouait à Kang une admiration maladive ; birds of a feather flock together. Glenn prend une inspiration pour réfuter. Charybdis l’interrompt. "The Travellers have tried to kill a member of the Syndicate, the acting Tsar no less!" L’air dans ses poumons retourne dans l’atmosphère épaisse et chaude du pub. Il renoue ses mains entre elles et se réinstalle sagement dans son silence.

Le mécontentement de Charybdis le traverse de manière inattendue et secoue le sien sans prévenir. Glenn n’a pas le temps de s’en alarmer que déjà elle poursuit. "They have been plotting for the grey men's demise!" Les yeux de Glenn roulent sur le côté. Ah oui, la mauvaise-foi. Celle-là non plus ne lui est pas étrangère. Loin s’en faut. Il sait la traiter de plusieurs manières et pour l’instant ce sera avec un supplément de silence. "Their triumvirat has no real power and is being run into the ground by a dying girl with a lot of ambition and little to show for it! They'll be done for by the end of this year. What is it that you bogs again? Ah, yes, sláinte and fuck you." Elle avale cul-sec son pinard, sous le regard retenu et attentif de Glenn qui se permet quand même un haussement de sourcils. Charybdis Kang est tout un personnage. Quinteuse comme une adolescente, à vif comme une vélane, et sans façons comme le sont les rombières. Glenn la considère d’un œil d’autant plus vexé qu’elle a su débiter dans le même torrent de mots autant de mensonges que de vérités. Que voulez-vous qu’il foute de ça.

"It's atrocious - have some." Et d’obtempérer, tirant à lui le second verre arrivé qu’il remplit d’un vin sans nul doute infect. Quand il repose la bouteille Glenn a un rictus froissé. Est-ce que ce sera ça tout le temps ? Chaque interaction avec la Kang se résumera-t-elle en des ordres tacites et une docilité explicite ? Le plus terrible dans tout ça c’est que ça vient avec naturel ; elle ne se force pas à lui faire faire ces choses, c’est à peine si elle s’en rend compte (s’en rend-elle seulement compte). Glenn commence à saisir l’ampleur du problème, de la magnitude de son ascendance sur lui et de ce qu’elle pourrait en faire. Index et majeur glissent sur le pied de son verre et le font bouger distraitement. Il teste les limites de cette ascendance ; il ne boira pas. Et s’il arrive à ne pas boire, c’est qu’il peut arriver à contrer le pouvoir que cette petite peste sanguinaire exerce sur lui.

"Come on Ms Kang, work with me; every problem has a solution. - My problem is not with them: it's with you." Le mouvement de Glenn s’arrête. Jusqu’ici absorbé par la contemplation du rouge tirant sur le mauve, et n’importe quoi d’autre que la contemplation de cette satanée vinasse puisse lui offrir comme exutoire, il lève ses yeux en direction de la paire de lunettes. C’était une éventualité. Que le petit tracas de la cheffe des Warlock ne soit en fait pas la trahison de son admiratrice et chère amie, mais d’avoir mis les crocs là où elle ne voulait pas les mettre. La peur atteint son regard avant qu’il ait pu l’étouffer à mi-chemin entre ses réflexions et sa réalisation. Son visage se ferme. Il a très envie de partir. Il a très envie d’attraper ce paquet de clopes qu’elle a jeté entre eux comme un drapeau blanc (il n’y croit pas). "You've turned for the first time, so you must have felt it. I did, too. We're-" Glenn tique presque en même temps qu’elle rougit. "You're beholden to me." Il perçoit une faible lueur d’espoir percer l’épais nuage de fumée. "And I to you." Glenn sent ses trapèzes se détendre une seconde fois, comme quand il s’est assis et qu’il se sentait à sa place. Un froissement de sourcils lui échappe. Beaucoup trop de choses lui échappent.

Il retire sa main du verre et attrape le paquet de cigarettes. En d’autres circonstances il aurait laissé à la Kang ses artefacts - pour autant qu’il sache, elle a une certaine tendance à les piéger - mais ce ne sont pas des circonstance normales et sa paranoïa doit reprendre encore des forces après son dernier coup d’éclat face à Grainne et Mike (coup d’éclat justifié, il n’en démord pas). Une cigarette est glissée entre ses lèvres. Elle a un goût très lointain de tabac et très proche de parfum. Celui que porte son interlocutrice, son… Alpha, donc. Ce soupir-là, il ne le réprime pas. Un atome très médiocre de magie sans baguette l’embrase discrètement. Visiblement agacé, comme contaminé par la nervosité de Charybdis, il tire dessus avec cupidité.

"I did feel that… thing", concède-t-il d’une voix nasillarde comme ses poumons sont pleins, avant de tout expulser dans un autre nuage de fumée. Une absence, grave et inconfortable, le cliché risible qu’est ce fameux un être vous manque et tout est dépeuplé écrit en lettres brillantes sur des cartes postales tirées par milliers. Il pensait que cette absence était celle de Maureen. Sa femme, sa compagne de vie. Tout y portait à croire. Il a honte de constater que non. Ce n’est pas elle dont tout son être a lamenté l’absence avant et pendant sa première pleine lune. "Wasn't sure what it was", il fait rouler la cigarette entre ses doigts, pensif, hébété par la profondeur de ce sujet survenant juste après celui stérile de ce qu’il a très à tort pris - ou très consciemment voulu prendre - pour des pourparlers, "until now."

Il se censure en fumant. Et plus il fume plus le parfum de Charybdis entre dans ses bronches et lui donne l’impression de contaminer son sang. Il arrête alors et vient écraser la moitié de sa clope dans le cendrier, le geste tendu malgré son calme apparent. "What to do with it? You cannot get rid of me since you're beholden to me as well", il bluffe, il n’en sait rien, il ne connaît des lycanthropes que la théorie et les douleurs fantômes dont son corps continue d’écoper mais Glenn, s’il n’a pas toujours été monstre, a tout du moins été chimère - et le reste. Il n’a aucune envie que Kang élabore davantage sa pensée et fasse de lui le problème. Il en a personnellement assez comme ça, des problèmes, pour ne pas ajouter à sa liste une ennemie mortelle.

"And I cannot", il cherche ses mots, signe de grand désarroi quand on le connaît - fort heureusement, Charybdis ne le connaît pas, "do this without you. Not again." Glenn regarde le verre qu'il n'a pas bu. Son poing se serre sur la table, les ongles dans la peau. Il le range hors de leur vue aussitôt qu’il s’en aperçoit. L’humiliation de l’aveu - aveu de faiblesse, aveu d’angoisse, aveu d’émotion - remonte le long de son épine dorsale et se coince entre ses dents que la mâchoire serre. Il ose enfin la regarder. Pas elle, bien évidemment. Elle, elle est confortablement cachée derrière ses verres noirs, si bien que Glenn continue de se voir en reflet, défait et pathétique. Ses yeux se couvrent de dureté. "Is there a solution for both of us to consider? Or is this another thing you are fiercely opposed to?"


Dernière édition par Glenn Ward le Mer 23 Nov - 11:53, édité 1 fois
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Charybdis Kang
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Occupation : Lion des Warlocks, un gang dangereux et sur la sellette et qui va très mal depuis qu'ellen a tragiquement pris la tête.
Allégeance : les Warlocks.
Particularité : demi-vélane; magie sans baguette confirmée; occlumens; loup-garou. damn.
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Glenn s'est servi du vin mais n'y a pas trempé les lèvres; Carrie découvre ainsi les limites de ce lien décrit dans les livres avec une pointe d'irritation, mais aussi une grande fascination. Il y a peu d'ordres qu'elle donne qui ne sont pas suivis, après tout, et généralement avec un empressement manifeste. Savoir que c'est une obligation quasiment instinctive pour Glenn est étrange. Comprendre que ce n'est pas absolu a, même si elle ne l'avouera jamais, quelque chose d'étrangement rassurant. La servitude forcée, naturelle, est un état de fait sur lequel elle n'a pas envie de s'attarder; sa peau s'hérisse de frissons à cette idée, et elle met ça sur le compte du regard froid de Glenn.
Elle a du mal à le lire, ce qui est désagréable, parce que ça n'arrive pas souvent. Il lui rappelle Gary Cooper, un de ses acteurs préférés: tout en interne, tout en stoïcisme, toute en beauté. Carrie n'a jamais vu quelque chose de beau qu'elle n'ait pas eu envie de détruire.

Il la laisse parler (elle apprécie), il ne souligne pas son rougissement ou sa gêne (elle apprécie) et il attrape le paquet de cigarettes (elle apprécie). Un silence se présente, s'attarde, s'allonge; ils fument, elle fuit son regard, se cache derrière ses lunettes, étudie le bar moldu autour d'eux qui semble bien éloigné de leur monde à eux. "I did feel that… thing." Carrie relâche un soupir anxieux qu'elle n'avait pas senti lui chatouiller les poumons. Ses yeux sombre retournent vers lui, mi-soulagés mi-irrités, et elle hoche lentement la tête comme pour le remercier de partager cette chose qui prend lentement des allures de secret. "Wasn't sure what it was until now." Elle non plus ne voulait pas y croire, mais les preuves sont là, indubitables, rassurantes et douloureuses toutes à la fois. Carrie hoche la tête, écartèle un sourire sans joie sur ses lèvres rouges. "Looks like you have some reading to do," marmonne-t-elle, en ramenant sa cigarette à ses lèvres.

"What to do with it? You cannot get rid of me since you're beholden to me as well." Carrie suspend son geste pour faire tomber sa cendre dans le cendrier, et fronce les sourcils dans sa direction, un accent circonflexe inversé brun au-dessus de ses lunettes noires. "And I cannot- do this without you. Not again." Elle suit son regard sur le verre, intouché, sur sa main, serrée. "I... feel the same." Elle n'aime pas cet aveu commun, parce qu'il trouve un écho douloureux dans sa poitrine. À la perspective de passer une pleine lune à ses côtés, son rythme cardiaque s'emballe. Elle s'est pétrie dans un profond sentiment d'inconfort, de désespoir, de dysphorie, d'angoisse, de solitude, de colère, depuis sa morsure, depuis la mort de Jin, depuis des mois, depuis des années. La perspective que quelqu'un puisse le comprendre est renversante. Dérangeante. Rassurante.
Carrie, qui fume un paquet par jour depuis ses quinze ans, s'étouffe sur sa cigarette et l'écrase elle aussi au fond du cendrier. "Is there a solution for both of us to consider? Or is this another thing you are fiercely opposed to? - If I were so fiercely opposed to it, Mr Ward, I would not have done you the consideration of a fair warning before ridding myself of you. I..." Elle s'interrompt, sa lèvre tremble un peu, et elle détourne de nouveau le visage en rougissant.

Son coeur lui donne l'impression qu'il va exploser dans sa poitrine, comme à chaque fois qu'elle ressent une émotion trop forte et qu'elle ne peut pas contrôler. La tendresse ne lui vient pas facilement, ni la sincérité, ni la soudaine envie de rassurer ses pairs; elle se retrouve donc démunie face à Glenn, avec une envie de le rencontrer à mi-chemin, et de lui hurler de partir hors de sa vue. La force gravitationnelle qui les unit va dans les deux sens, ce qui est terrifiant, ce qui est incroyablement rassurant. Carrie n'a jamais été habituée aux liens n'étant pas à sens unique.
Elle déglutit difficilement, puis retire ses lunettes, qu'elle plie consciencieusement et pose sur la table près de son verre vide de vin. Ses yeux sont cernés, son teint éclairé par les potions de beauté, et sa complexité de vélane, posant sur ses traits une façade lisse et conventionnellement attirante. Son regard est fuyant, sa bouche est pincée, ses mâchoires s'agitent sous sa peau pâle dans un énième signe d'irritation.

"I could kill you," le corrige-t-elle lentement, et pour une fois ce n'est pas une menace, "but I don't want to." La bouche de Carrie se plisse dans une légère grimace dégoûtée, comme si elle méprisait elle-même ce qui lui paraît être une preuve de faiblesse. Après avoir contemplé pendant quelques secondes le comptoir du bar et le barman faisant mine de ne pas leur jeter des regards furtifs, elle finit par se confronter à l'acier froid du regard de Glenn.
Sans la frontière des lunettes, elle a l'impression de se prendre une gifle. Elle se souvient de ce regard; elle se souvient de ses pupilles éclatées par la peur et la douleur; elle se souvient de son sang dans sa bouche, de ses cartilages, des éclats d'os qu'elle a brisé entre deux rangées de mâchoires avides. Elle se souvient de sa chair, blessée et dévorée, qui fait désormais partie d'elle.
Carrie se sent nauséeuse, et son teint blafard devient gris et crayonneux, alors que l'air se charge d'une odeur d'ozone et d'électricité statique, l'annonce chez elle d'un éclat de magie vélane.

Elle se force à déglutir et pose son sac sur ses genoux, produit un agenda et un stylo-plume valant à eux trois l'hypothèque du lieu où ils se trouvent. "The next full moon is on March 21st. We will meet and... turn... together. I think this will dampen the experience, or at least make it more... praticable. I have been using wolfsbane so far... and it has been... manageable... although uncomfortable. Together, it should be better. As I understand it, this is how a- a- a--" Elle bégaye, et elle pince des lèvres, et elle tremble légèrement là où elle a écrit les mots Glenn Ward de son écriture pattes de mouche dans son bel agenda. Elle reprend presqu'aussitôt, alors que ses cheveux commencent lentement mais sûrement à se défaire de son chignon conservateur à cause de l'électricité statique, "This is how a pack works. It's a very feral term, but I'm afraid we must face these things head on, so I will speak plainly. You were bitten by me, in circumstances that we both don't wish to linger on, which effectively makes us a pack. We need to determine if you're a Beta or an Omega, and transformations will be less painful together from now on, as I am... your Maker. Your Alpha. Your leader." S'en tenir aux faits est rassurant, vomir les termes et explications lues et relues et étudiées et re-étudiées l'aide un peu à se recentrer. "Margaret Atwood would be proud," souligne-t-elle sotto vocce, en tournant les pages de son agenda pour revenir en arrière, en février, une semaine après ce rendez-vous qu'ils sont en train d'avoir. Sous delivery Glenn Ward, elle se met à écrire une liste de livres. "There are roles, obligations and expectations within that pack framework. This will be uncomfortable for us both, but moreso for you. This power dynamic is asymmetrical, but it is not a one-way street." Carrie souligne distraitement quelques mots au hasard, et retrouve un peu de son mordant, maintenant qu'elle ne regarde plus Glenn et a les yeux baissés sur sa propre écriture absolument illisible. "Although I must say, you are now, quite literally, my bitch." Elle met un petit coeur au dessus du i de bitch qu'elle est en train d'écrire.
Puis elle relève les yeux, rendue laconique et pincée par sa maladresse avec l'humour, désireuse aussi de passer sous silence la tension qui l'habite toute entière et qui menace de déborder à tout moment, s'exprimant d'un ton docte, faussement empathique: "How does that make you feel?"
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Glenn Ward
ENEMY OF THE STATE
Glenn Ward
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Particularité : Maître métamorphomage, très bon occlumens, et moyennement bon magicien sans baguette. Loup-garou mordu par Charybdis Kang, rien de moins.
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"If I were so fiercely opposed to it, Mr Ward, I would not have done you the consideration of a fair warning before ridding myself of you." Il n’y croit pas. Charybdis Kang veille si soigneusement à grossir son ombre sur les murs de la caverne que même lui, pourtant peu crédule et d’un cynisme solide, est prêt à lui accorder des tendances infâmes et cruelles, au point de vouloir s’amuser de son pouvoir avant d’exécuter sa proie. Il n’aime pas ces interlocuteurs.trices là. Iels sont désagréables à écouter et très difficiles à raisonner. Ce qui pouvait être une source de motivation quand il était jeune et excessivement compétitif - rappelons qu'il a été Préfet en Chef du temps des Carrow, ce qui l'a très tôt forgé à l'art de la ruse sinon quoi il ne serait plus là pour en témoigner - mais le trophée du défi s’érode avec les années jusqu’à perdre tout intérêt. L’enjeux est cela dit sans précédant. C’est la première fois qu’il négocie… sa vie, puisque c’est sur ce terrain-là que Charybdis l'entraîne. Et cela, sans aucun doute, mérite qu’il déploie tous les efforts possibles et imaginables.

"I…" Glenn se tend. Il continue de regarder Charybdis droit dans la fumée noire de ses grands verres, suspendu à ses petites lèvres soigneusement enveloppées de rouge. Quand elle se défait de ses lunettes quelque chose se passe dans le regard métallique et froid de Glenn. Un émoi vif, qui n’a même pas la décence d’être passager. Elle a le regard fuyant. Pas lui. Pas lui, parce qu’elle a justement le regard fuyant. Il en profite pour détailler sa beauté convenue et les cernes qui l’abîment. Elle a l’air encore plus jeune que lorsqu’elle se cachait derrière ses grandes lunettes noires. Ça rend le tout dérangeant, aberrant, presque embarrassant ; et dire qu’elle est sœur de la violence et mère du monstrueux. C’est repoussant. Et pourtant Glenn se sent attiré. Pas à la manière d’un homme, mais d’un semblable. Et plus spécifiquement d’une progéniture. Il a deux fois son âge. Elle pourrait être sa fille. C’est inepte : Glenn accueille l’envie de s’abandonner à elle avec un mépris senti.  

"I could kill you", c’est une évidence qu’il a la politesse de ne pas contester, "but I don't want to." Elle s’en agace et il s’en réjouit. Là où Charybdis boude un rictus contrarié, Glenn sourit intérieurement dans un contentement déplacé. La négociation se passe mieux que prévu. Il n’imaginait pas que son bluff puisse reposer sur une vérité que Charybdis allait de surcroît lui confirmer. Tout ce qu’il a pu lire ne sont que des encyclopédies ou des essais académiques, beaucoup d’intellectualisation parascientifique se répondant en miroir d’un texte à l’autre et cela qu’importe lea sorcier.ère en étant l’auteur.trice. Le fait même qu’il n’ait trouvé aucun.e auteur.trice loup-garou parmi ces noms ou aucun témoignage direct imprimé parmi les quelques opuscules dénichés sur les étagères publiques l’a d’abord surpris, et puis pas. Achebe disait vrai. Tant que les lions n'auront pas leur propre histoire, l'histoire de la chasse glorifiera toujours le chasseur. Il suppose que ces témoignages, ou des prismes d’étude moins orientés, existent un peu partout dans des éditions moins connues et décrétées illégales. Editions que Charybdis n’a probablement pas eu de mal à se procurer. Ce qui, pour diverses raisons dont un manque cruel de moyens, n’est pas son cas. Il ne le lui avouera pas - sa petite pique lui est restée en travers.

Il se fige quand Charybdis le regarde enfin et cela droit dans les yeux. Glenn sent de nouveau ce poids le contraindre au niveau de l’échine, éminent sans être lourd, autoritaire mais rassurant. L’envie de lutter contre le saisit par réflexe, tout à fait incapable de s’abandonner à ces sentiments dévots qui tombent les uns après les autres dans le gouffre de l’assujetissement et cela avec une confiance folle. Il capitule en sentant l'air se charger d'une odeur d'ozone et d'électricité statique. Son regard se détourne. Se baisse. Glenn regarde la table et ses rainures crasseuses où se sont entassées des saletés. L’humiliation le traverse. Il ne s’était encore jamais soumis à qui que ce soit. En tout cas pas sans faire semblant.

"The next full moon is on March 21st. We will meet and... turn... together." Il redresse la tête. Ses airs calmes recomposés avec effort. L’annonce est accueillie par un petit hochement apaisé du menton, qu’il dirige ensuite vers le reste de la salle dans une attitude pensive. Il a vu l’agenda. Il a vu le stylo-plume. On dirait Fiona. Ça l’a profondément agacé. Et discrètement touché ; ce qui l’agace encore plus. "I think this will dampen the experience, or at least make it more... praticable. I have been using wolfsbane so far... and it has been... manageable... although uncomfortable. Together, it should be better. As I understand it, this is how a- a- a--" Après avoir consciencieusement et tout aussi distraitement compté le nombre de têtes présentes dans le pub - douze, dont trois chauves, c’est une information inutile mais leur récolte l’aide dans la prise de distance - il en revient à Charybdis, interpellé par son bégaiement, la mention de l’aconit et, ultimement, la grossièreté avec laquelle elle a osé écrire son nom - le G et le W se prêtent pourtant à des courbes élégantes, des angles incisifs et une pression du trait souple. Amatrice. "This is how a pack works. It's a very feral term, but I'm afraid we must face these things head on, so I will speak plainly. You were bitten by me, in circumstances that we both don't wish to linger on, which effectively makes us a pack. We need to determine if you're a Beta or an Omega, and transformations will be less painful together from now on, as I am... your Maker. Your Alpha. Your leader."

Il aurait pu l’annihiler. Après ce monologue il en est persuadé ; elle n’avait de toute évidence aucune meute, aucune autre progéniture, s’accrochait à des palliatifs délicats comme l’utilisation de l’aconit, ou des promesses absurdes comme celles qu’un trio de charlatans lui a formulées la bouche en cœur. La cheffe conflictuelle et vindicative des Warlocks était bien aux abois : et c’est là son véritable mérite, celui que Glenn est en train de lui reconnaître au-delà de ses nouveaux rôles (détestablement) factuellement attitrés. Parce qu’elle le leur a bien caché. A eux, au reste du monde. Peut-être même au reste des Warlocks. "Margaret Atwood would be proud." Il l’étudie en coin. Si petite, si nerveuse, si policée et ritualisée. L’intelligence aussi affûtée qu’elle est prétentieuse. Your Alpha. Your Leader. Il aurait pu l’annihiler et le souhaite encore. "There are roles, obligations and expectations within that pack framework. This will be uncomfortable for us both, but moreso for you. This power dynamic is asymmetrical, but it is not a one-way street." Les yeux de Glenn font des allers-retours entre son visage studieux, penché, et son horrible écriture en patte de mouche qu’il a décidé de ne plus vouloir déchiffrer.

"Although I must say, you are now, quite literally, my bitch." Elle lève les yeux et leur regard se croise. Il a l’air amusé parce qu’il sourit. "How does that make you feel?" Le sourire s’élargit. Il est parfait en tous points, exactement comme ceux qu’on voit dessinés dans les publicités de presse écrite - inutile de les chercher sur les acteurs.trices des publicités sur ondes de cristal, la nature n’en fait pas d’aussi beaux et exacts. Ses deux rangées de dents sont bien visibles. "Disappointed", lui dit-t-il doucement, de manière aussi à ce qu’elle s’instruise d’une chose supplémentaire : il est très faux. Ce qui peut être une menace. Ou un gage de bonne foi, puisqu’après tout il se révèle. "It's not what I had planned. But I’m an adaptive", léger mouvement de main en direction de Charybdis, comme lui rendant ses lauriers, "bitch", ajoute-t-il sur le ton de la plaisanterie, puis avec snobisme et sans plus faire l’effort de sourire, "and thus, I'll get over it." Aucun d’eux n’a envie qu’il s’épanche. Il la sait d’ailleurs gré de lui avoir épargné toute sincérité dans la question. Il n’apprécie jamais qu’on s’intéresse à ses sentiments.

"Don't get me wrong; I accept my fate and this - for goodness sake - pack that we now form", expédie-t-il sans saveur, comme on le fait avec des formalités. "As I told you, I am incapable of going through this alone. I don't even know how you did it on your own for all those months." Il marque un temps, l’observant sans pitié. Ça dépasse tout ce qu’il a pu subir, même enfant, même à Gracefield, et soudain Glenn réalise combien Charybdis est résiliente, tenace, dangereuse. "March 21st then", coupe-t-il soudain, alors que le silence s’éternisait et devenait gênant pour lui - ce regard, toujours, qui le soumet et le rassure, c’est détestable (il veut rester). Il se positionne, prêt à partir.

"May I suggest the Burren Forest? It’s isolated and not so far from the border. I avoid going into the UK territory, you see, for practical fugitive reasons." Il pense qu’elle le sait déjà. Delivery Glenn Ward. C’est la dernière ligne qu’il s’est forcé de lire. Ambiguë pour lui qui voit le mal en tout. "And, for these very reasons, I also avoid public appearances. Openly, at least." Il pense qu’elle le sait déjà. Elle a après tout insisté pour qu’il n’utilise pas de polynectar lors de ce rendez-vous - sa métamorphomagie est un secret qu’il estime extrêmement bien gardé, pour l’instant en tout cas. Mais le 21 mars risque d’être difficile à gérer pour une autre raison encore que la transformation. L’idée le rend nerveux. Il précipite la fin de leur tête-à-tête en concluant tout naturellement : "I've been here long enough. I must leave now." Glenn observe tour à tour l’agenda de Charybdis, ses lunettes repliées, et enfin le verre de vin intouché, qu’il désigne du regard. "Another time, maybe." Il marque une seconde équivoque. Avant d’ajouter, levant cette fois ses yeux dans les siens. "Hopefully with a better wine."
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Charybdis Kang
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Charybdis Kang
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tw: mention de ptsd

Le sourire de Glenn Ward est beau. C'est un homme beau. D'une manière que Carrie pourrait imaginer attirante (elle peut imaginer sans mal Verdi lui faire les yeux doux à une réunion syndicale ou une autre) si elle n'était pas aussi terrifiante: il reste une parodie de l'homme Irlandais âgé et à la peau ravinée qui l'a si profondément souillée et changée qu'elle ne parviendra jamais à échapper complètement à son emprise, même bien des années après sa mort.
Mais, bien plus que Lucky Charms ne l'a jamais été, Glenn est beau. Son sourire est plastiquement parfaite, esthétiquement plaisant, émotionellement contagieux. Un frisson descend le long de l'échine de Carrie, une satisfaction ténue mais méfiante, comme si ce sourire aussi superficiel que parfait était une victoire en lui-même. "Disappointed." Un muscle de la paupière droite de Carrie s'agite, à la limite de la vexation, alors que ses lèvres rouges tremblent elles aussi du début d'une risette crispée. "It's not what I had planned. But I’m an adaptive bitch, and thus, I'll get over it." Cette fois, le sourire de Carrie fleurit plus franchement sur ses lèvres. Son sourire est loin d'être parfait - il ne faut pas la connaître particulièrement bien pour y voir les accents sardoniques et cruels - mais il est beau lui aussi, d'une manière artificielle, purement vélane. Le visage de la Lion se transforme. Il ne s'adoucit pas, mais il devient un peu plus de cette hybride qu'elle essaye pourtant si durement de garder à bout de bras: un précipice de charisme où il est dur de ne pas tomber. "Very well said, Mr Ward." Elle est soulagée qu'il ne lui fasse pas part de ses états-d'âmes, sans pour autant s'offenser que ça ne l'intéresse pas. Il est résilient. Tant mieux, il faudra l'être plus encore qu'il ne le pense.

"Don't get me wrong; I accept my fate and this - for goodness sake - pack that we now form." Elle grimace très légèrement, gênée par le terme, à la fois trop animal et scientifique pour se considérer en faire partie. "As I told you, I am incapable of going through this alone. I don't even know how you did it on your own for all those months." Un éclat de colère; mais rapidement, elle sent plus qu'elle ne voit, dans le visage de Glenn qu'elle connaît encore mal, l'absence de pitié et de compassion. Carrie n'a jamais pu supporter ces sentiments. Parce que la pitié et la compassion ne mènent à rien: ce ne sont que des portes ouvertes pour la faiblesse, et la faiblesse n'a jamais été une option pour elle.
Elle sait que personne ne peut comprendre. Les good children ont tous la même histoire tragique, et pourtant ils ne peuvent pas se comprendre entre eux; les Doves aussi; les Warlocks en général aussi. Peut-être que c'est ce que pense tout le monde, que personne ne peut jamais nous comprendre, et que chacun est voué à une éternité d'isolation et d'incompréhension. Carrie a toujours trouvé un certain réconfort dans cette idée, s'y drapant dans un épais manteau de solitude, une bonne raison de garder pour elle les monstres terribles que des hommes comme Lucky Charms ont instillé en elle: quelque chose de mauvais et de tordu et de souillé qui ne pourra jamais être réparé, ou retiré, ou absolu, ou compris.

Et pourtant pendant un bref instant, dans le regard égal de Glenn, il y a le poids de cette compréhension. Le lien qui les unit ne ment pas. Elle n'a jamais ressenti ça qu'auprès de Stan.

"March 21st then." Le silence s'est étiré, l'odeur d'ozone s'est accentuée; avant de tout soudainement disparaître. Carrie cligne posément des yeux et hoche la tête, perturbée et étrangement devenue silencieuse. Elle referme dans un claquement son agenda, et fait mine de rien. "March 21st." Elle le regarde s'affairer et se relever; elle pense qu'il va s'en aller sans un au revoir et, plongée dans ses pensées, elle ne lui en voudra pas. "May I suggest the Burren Forest?" Elle relève les yeux vers lui, mesurée et désagréablement amusée. "It’s isolated and not so far from the border. I avoid going into the UK territory, you see, for practical fugitive reasons. And, for these very reasons, I also avoid public appearances. Openly, at least." Elle réfléchit un bref instant et hoche la tête. "We will work out the details," répond-t-elle simplement, sans lui dire comment ni où ni pourquoi ni quoi: ce sera à elle de le contacter, et elle compte bien garder toutes les cartes en main. Elle note tout de même, pour ne pas trop lui donner d'espoir: "I am wary of going to Ireland for the same reasons. Especially as the last time I went there on a Traveller's recommandation, the leprechauns were not kind to me." Pas de colère ni d'agacement ni de douleur à la mention, même vague, de Fiona; Carrie se contente de regarder Glenn.

"I've been here long enough. I must leave now." Elle hoche la tête, sans se lever, une reine sur son trône. "Another time, maybe." Elle regarde le verre de vin et elle rit, sans joie ni plaisir. "Maybe." Elle pose sa main à la base du verre, en joue avec le pied du bout des doigts, avant de relever les yeux vers lui. "Hopefully with a better wine. - That, we will see," répond-t-elle simplement, avant de lever le verre de Glenn et de l'apporter à ses lèvres. Elle en boit une gorgée et grimace légèrement. "Truly awful." Et puis c'est plus fort qu'elle que d'essayer de reprendre le contrôle de la conversation sur le départ, comme si c'est elle qui le mettait dehors: "Off you go, now. My people will be in touch."

21st MARCH 2008. Carrie a rapidement fait parvenir à Glenn tous les livres de sa petite liste. Des livres très mal entretenus, aux pages cornées et aux passages surlignés, des notes illisibles en marge de plusieurs pages: ses propres éditions à elle, chacune soigneusement estampée d'un ex-libris à son nom (康英語) (oui on en est là avec Carrie; arrachée à sa propre culture, baladée de l'autre côté de l'Europe, mise dans les pattes d'un grand frère désormais mort dont l'ombre la couvre encore, bref) et d'une note personnalisée sur ses pensées sur l'ouvrage.

(Parmi la dizaine de bouquins liés par une ceinture en cuir, un livre emballé dans du papier rose avec un ruban blanc et une note: For Fiona. Une inspection révelera le paquet piégé d'un sortilège de confusion autrement inoffensif; le vrai danger se trouve dans le récit interminable de quelques 285 pages, une édition de 1873 de Crime et Châtiment de Dostoevsky, soigneusement entretenue, sans note, ni annotation, ni estampe, achetée la veille on pourrait presque croire.)

Puis ils ont préparé l'arrivée de la pleine lune, Carrie acceptant de mauvaise grâce de se déplacer de nouveau de l'autre côté du Mur. Elle a prévenu ses subordonnés et ignoré les regards alarmés de Stan et Verdi qui ont tout de même insisté pour venir; elle a simplement accepté pour qu'ils se taisent. "How do you know it won't be like last time?" lui demande Verdi quand ils arrivent dans la clairière où ils ont pris rendez-vous. "That he's not going to trick you?" Glenn est déjà là, un peu en avance, ce qui agace et plait prodigieusement à Carrie.
Dès qu'elle pose le regard sur lui, un calme étrange s'installe dans sa poitrine, un baume sur l'agitation de plus en plus fébrile et énervée qu'elle ressent depuis quelques jours à l'approche de la pleine lune. Il lui faut quelques secondes pour se rappeler que Verdi lui a posé une question. "He can't deceive me," répond-t-elle lentement, sans la regarder. C'est bien la seule personne au monde qui en soit incapable, a-t-elle l'impression. Verdi entend le reproche dans sa voix et se mord la langue sans répondre; elle et Stan n'osent pas s'approcher de la cheffe des Warlocks qui les ignore en s'approchant de Glenn, et vont à la place préparer leurs protections lycanthropiques pour passer la nuit à proximité sans s'attirer leur ire.

Il fait un peu frais, et Carrie frissonne en s'approchant de Glenn. "Mr Ward." Elle a déjà une cigarette au bec quand elle arrive à son niveau, sa peau parcourure de frissons désagréables. "Good evening." La lune continue sa montée dans le ciel, ronde comme un oeil, mais elle ne regarde que lui; elle ressent un mélange de méfiance, d'appréhension et d'excitation à l'idée qu'il soit là, avec elle, pour elle, et elle s'abandonne prudemment à la féralité qu'elle sent enfler dans ses entrailles. Ce lien, instinctif et animal, est presque palpable. Elle le sent dans sa gorge, dans ses narines, sous sa peau. Il est à elle et, surtout, il est avec elle. Elle ne dirait pas qu'elle a hâte. Comment être impatiente d'une épreuve traumatique, d'une douleur indescriptible, d'une perte de contrôle si sévère et totale qu'elle ne s'en souvient pas le lendemain? L'amnésie et l'inconscience sont deux armes qu'elle déteste, gravées en elle comme les choses qui l'ont réduite à ce monstre qu'elle est devenue et qu'elle déteste - c'est comme ça que les Warlocks l'ont façonnée, et elle déteste y être de nouveau soumise, tous les mois, à cause de cette nouvelle condition.

Et pourtant. Et pourtant, elle se sent vibrer, d'un profond sentiment de familiarité, d'intimité, de filliation presque. Ca, elle ne l'a jamais ressenti que dans ses conversations avec Jin, son frère.
Carrie regarde Glenn comme si elle allait le dévorer, ses yeux rendus sombres par l'obscurité, leur blanc injecté d'un sang nerveux et vorace. Il est sa chose, sa bitch, son Beta, son subordonné, sa meute.

Carrie fume silencieusement et puis lève lentement une main, qu'elle pose sur le bras de Glenn, un peu au-dessus de son coude. Elle a des mains osseuses, des ongles manucurés faits pour griffer, des extrémités qu'elle s'échine à rendre mortelles. Malgré tout, c'est avec une certaine douceur que ses doigts parcourent quelques centimètres le long du tissu de sa veste. Le geste est discret et n'appartient qu'à eux et à la lune. Ses yeux sont grands ouverts, comme deux soucoupes, et baignent de sentiments intenses et contradictoires; elle sent déjà la Bête remonter dans son ventre, dans sa gorge, dans ses veines, et la supplier de la laisser sortir.
Pour une fois, Carrie va la laisser faire sans réticence. Elle touche le coude de Glenn. "It's going to be okay." Sa voix est bien loin du maëlstrom de ses sentiments: calme et placide, comme la surface d'un lac oublié. Pourtant, il n'y a aucun tromperie dans ses pensées. Après tout, si il ne peut pas lui mentir, alors elle non plus.
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Glenn Ward
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Glenn n’est jamais vraiment lui-même cela qu’il soit entouré ou seul. Il se drape toujours d’une allure contrôlée, de l’apparence aux gestes en passant par les expressions du visage. C’était déjà vrai avant, et plus encore depuis Gracefield ; il a gardé cette impression qu’on l’épie, qu’une boule de cristal continue de flotter à côté de lui pour enregistrer et diffuser à des yeux qui ne le méritent pas la moindre fêlure dans le plâtre de sa perfection. À ne rien lâcher même quand il est seul, Glenn se donne l’illusion d’être au-dessus de tout ; des sentiments qui l’habitent, de la situation qui l'accueille, des émotions que cela produit. Et d’une certaine façon - naturelle ou travaillée, il ne sait plus - c’est vrai. Glenn ressent peu de choses et s’adapte à tout.

Mais pas ce soir.

Ce soir, et comme cet autre soir de pleine lune survenu le mois dernier, Glenn ne se reconnaît pas. Il est très nerveux et parcouru d’une multitude de sensations qu’il parvient difficilement à taire. Elles remuent sous sa chair, font trembler ses muscles, secouent ses membres, l’agitent et le contraignent à des postures qu’il a peu l’habitude de camper - en tout cas pas quand il est Glenn Ward (une persona comme une autre, serait-on en droit de lui faire remarquer).

Évidemment et pour un regard non averti, cet homme grand et discret fumant cigarette sur cigarette n’a rien de particulièrement fébrile, si ce n’est qu’il tire sur ses filtres avec une certaine précipitation malgré le calme de ses gestes. Mais Glenn se sent bouillir. Stricto sensu : la potion de Tranquillité qu’il a cru bon d’avaler lui a provoqué des rougeurs un peu partout sur le corps, des éruptions cutanées qui brûlent d’autant plus qu’il a de la fièvre - symptôme typique pré-transformation, a-t-il lu, puis empiriquement confirmé. C’était idiot de sa part. Il est devenu allergique à la plupart de ces potions au crépuscule de ses trente ans, après des années de consommation excessive pour réduire le stress de ses double-vies et double-jeux - un pied dans le Ministère et l’autre dans la pègre - et il ne l’a pas oublié. Mais la Bête en lui,  nouvellement installée et prenant autant de poids que de place à l’approche de la pleine lune, écrase faut-il croire aussi l’intelligence de l’Homme. Au profit de certaines autres capacités dont Glenn se serait bien passé - par exemple ce maelstrom d’odeurs qui lui est possible de déchiffrer, comprendre et retenir et qui ne lui apporte rien de plus qu’une confusion régulière et des pulsions parfaitement animales qui l’écœurent.

Il se retient de gratter son poignet où la peau fine et rouge le démange pourtant. Autre problème que cette allergie : sa métamorphomagie. La potion de Tranquillité devait l’aider à contrôler son don bien avant de l’aider à contrôler l’anxiété pré-transformation (quoique ce soit fatalement lié), mais elle s’avère assez peu efficace en plus d’en rajouter aux symptômes. Il s’est réveillé les cheveux gris terne, la peau clairsemée d’un duvet de poils tout aussi ternes et les yeux en bille, d’un jaune émétique. Vision plus grotesque qu’effrayante, avec des détails repoussants qu’il serait trop long de lister ; tous à caractère lupin, cependant, comme un pied-de-nez sardonique de la part de sa métamorphomagie, probablement jalouse de devoir enfin le partager. Glenn a réussi à effacer les traces de ce vandalisme mais, de temps en temps, ça revient. En venant, la peau de sa main droite a pris l’apparence du granit, puis celle du vieux cuir - le même que le vieux cuir du volant sur lequel elle était posée. Il s’est fait une dernière frayeur quand, pensant à Charybdis, ses traits sont devenus les siens dans le reflet du rétroviseur.

Et penser à Kang est une chose qu’il fait beaucoup, ces temps-ci. Souvent bien malgré lui, à des moments qui ne le nécessitent pas. Leur rendez-vous, la perspective de la revoir et de se transformer ensemble, l’a hanté jour et nuit, avec un mélange extrêmement contradictoire d’émotions - il va falloir qu’il s’y fasse. Tout le spectre y est passé ; la joie, la colère, la tristesse, la peur, le dégoût, la surprise, la confiance, l’anticipation, avec des subtilités évidentes se plaçant entre-deux, parfois jouant sur trois plateaux, amenant un peu de ci, pour mieux repousser par là. Jusqu’à la dernière heure, avant d’arriver au lieu fixé, il s’est demandé si elle allait tenir sa parole. Si elle allait le rejoindre, ou l’ignorer - voire le tuer. Depuis quelques minutes cependant, ce doute s’est éclipsé, chassé par la Bête et sa confiance aveugle en l’Autre.  

Quand il sent Charybdis arriver - cette histoire d’odeurs, toujours… - puis la voit approcher, Glenn réalise qu’il se calme un peu. La vision de Stanislav et Verdandi la flanquant à distance étudiée le contrarie cependant. Il leur adresse un regard agacé, presque hostile quand ses yeux bleu métal glissent sur Stanislav - la Bête stupide en lui, toujours… visiblement possessive ou à tout le moins trop clanique pour supporter ce soir un mâle qui ne soit pas de la… meute. Glenn se force à s’en détacher, avec une violence inouïe et intérieure qui détruit momentanément l’influence du Loup. Il le sent s’ébrouer et glapir dans ses entrailles mais ne lui prête aucune attention.

"Mr Ward. - Ms Kang." Sourire retenu. Il pourrait être terriblement hypocrite et cynique, mais il est sincère dans son soulagement pudique. "Good evening." Better, now. Mais il lui épargne sa répartie. Elle aime avoir le dernier mot et Glenn sait faire plaisir. C’est toujours très utile, de savoir faire plaisir. Ce soir plus que n’importe quel autre soir, Glenn n’a pas envie de la contrarier ; il a même plutôt envie d’aller dans son sens, quel qu’il soit. "I thought we would be alone", se permet-il cependant de remarquer, regardant une dernière fois ses collaborateurs.trices avant d’en revenir à Charybdis. Il est contrarié mais le cache bien. Rien que son Alpha ne pourra pas déceler, néanmoins, et cela aussi il va falloir qu’il s’y fasse. Il est inquiet, surtout, gêné par leur présence étrangère à un moment où il se sent vulnérable et à vif. La seule idée qu’iels puissent voir sa métamorphomagie à l’œuvre… ou même sa propre transformation… Il frissonne, pinçant davantage sa cigarette entre ses doigts gelés.

La lune est haute.
Elle aggrave tout.

"It’s going to be okay." Bien que faussement calme, la voix de Charybdis lui fait sortir la tête de l’eau trouble et nauséeuse de ses pensées - et émotions. Il sent son geste et, plutôt que de s’en éloigner comme il le ferait d’habitude, étire un peu plus le temps de contact en ne bougeant pas son bras. Glenn opine dans le vide. Il ne retient pas la déglutition nerveuse qui lui vient. Quand il ramène son regard dans celui plus bas de son Alpha il est docile et tourmenté. "I must tell you som--", s’interrompt-il soudain, alors que sa métamorphomagie le devance et déforme une moitié de visage seulement, lui donnant des traits, bouche, nez et œil différents, là masculins, là féminins, là androgynes et parfois même hybrides. Il lève sa main libre avec hâte, embarras marqué et colère blessée, cachant à la façon d’un masque la grossièreté du phénomène - probablement étendu au reste de sa moitié de corps, heureusement caché par ses vêtements. Un sentiment de danger le traverse, inhérent à l’éducation qu’il a reçue de son père et du patrimoine mémoriel de ses ancêtres : il ne faut pas qu’on sache. Charybdis est une opportuniste et c’est tout à son honneur. Mais il ne lui fait pas confiance pour garder le secret, moins encore pour ne pas en tirer profit. La Bête, naïve et, on ne le dira jamais assez, stupide, lui demande pourtant de lui faire confiance. Encore.

"I’m a shapeshifter. A gift I cannot entirely control on a full moon. It may interfere while I turn--that’s what happened last time." La gêne est désagréable, comme s’il avait honte de ne pas être à la hauteur. Glenn est incapable de savoir qui du Loup ou de l’Homme ressent ça. Il a l’habitude d’être duel, et même multiple, de se gérer à des niveaux de conscience qu’il ne saurait pas expliquer et, en cela, sa façon de tout compartimenter avec ou sans l’aide de son Occlumencie lui a toujours été d’un grand soutien. Mais cette cohabitation est différente. Presque traître. Il n’arrive à mettre la Bête dans aucune de ses valises mentales et même quand il l’écarte, elle parvient toujours à revenir. Surtout quand Charybdis est à ses côtés. Sa seule présence est un puissant stimulant contre lequel Glenn ne peut rien faire. "No one else can know…" Car c’est là son véritable problème, à lui, l’Homme. Que ce secret s’échappe d’ici et, pour un nombre de raisons incalculable, porte préjudice à son atout le plus terrible. "Please", commence-t-il, d’une manière qui se veut mesurée mais ne l’est pas tant, "can they leave?" Il ne les désigne pas mais il est évident qu’il parle de Stanislav et Verdandi. Glenn continue de porter sa main sur le visage, cela même si la majorité de l’altération a été volontairement réduite - le coût en énergie est salé. Il s’est fait suppliant et déteste ça. La brûlure de sa cigarette, qui a fini de se consumer entre ses doigts, est une douleur sur laquelle il préfère se concentrer. Ça et ses fémurs, qu'il sent déjà s'étirer dans l'optique, hélas très proche, de se rompre et se réduire.
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