| | | sleepless nights Encore une nuit sans sommeil, encore une nuit sans rêves dérangeant. La fatigue s’enroule autour de ton corps tout entier sans que tu ne puisses rien faire pour l’en empêcher ; il n’y aurait qu’une bonne nuit de repos, sans l’interruption imprévisible de tes étranges visions, pour te remettre sur pieds. Toutefois l’angoisse associée au sommeil, l’anxiété concernant l’irrégularité de ton don te rendent presque malade, t’empêchent de fermer l’oeil calmement. Alors tu ne dors tout simplement pas, tu restes éveillée toute la nuit durant pour fuir les cauchemars plus ou moins réalistes qui hantent tes songes. Cette nuit encore tu as préféré prendre la fuite, tu as refusé de fermer l’oeil. Tu n’as pas eu le courage d’affronter l’inconscience salutaire dont tu as pourtant tellement besoin. Ce matin, c’est avec des gestes raidis par l’habitude que tu t’es préparée, que tu as noué tes cheveux en un chignon bien serré, dégageant largement ton visage. Tu as enfilé une robe verte émeraude à manches courtes sans trop réfléchir, choisissant ds souliers en cuir noir pour aller avec. Tu as avalé un rapide petit-déjeuner – une pomme, un jus de citrouille et une tasse de thé – avant de sortir. Tu passes rapidement au bureau du Daily Prophet pour y dépasser un article tout fraîchement rédigé. Tu ne t’es pas attardée ; tu as quelques jours de congés qui t’attendent et rien ne pourra t’empêcher d’en profiter. Pas même des articles de dernière minute que l’un de tes collègues a maladroitement tenté de te refourguer. Tu es partie la tête haute en rembarrant ce collègue sans-gêne, sans la moindre once de honte ou de remords. Tu es repartie les mains dans les poches, la motivation au plus bas avec les yeux qui te piquent désagréablement. Tu n’as vraiment qu’une envie ; rentrer chez toi et t’y enfermer pour oublier le monde extérieur. Et une fois chez toi, dans ton petit appartement surplombant Diagon Alley, tu ôtes tes souliers du bout des orteils, les laissant négligemment dans la petite entrée. Tu files dans ton salon et te laisses tomber lourdement sur ton petit canapé. Bien malgré toi, dès que ton corps se retrouve à peu près à l’horizontal, tu t’assoupis sans réellement t’en rendre compte. Tu tombes dans un sommeil léger et sans rêves, fort heureusement pour toi. Tu ne t’en rends compte que lorsque tu te réveilles, les paupières papillonnantes et encore allourdies par la fatigue. Cette petite sieste t’a fait du bien, mais ce n’est rien de suffisant pour rattraper tout le retard que tu accumules. Puis, tu es un peu perdue ; c’est un élément extérieur qui t’a tirée du sommeil, un petit bruit sec que tu ne parviens pas à identifier de mémoire. Ah, ça recommence. On toque à ta porte. Tu grognes. Maladroitement, tu te redresses et c’est d’une démarche mal-assurée que tu te diriges vers la porte que l’on se plaît à malmener. Tu soupires. Tu aurais aimé que l’on te laisse tranquille, mais nooon … Rien ne se passe jamais comme tu le souhaiterais. La mine déconfite, mécontente, tu ouvres la porte en l’arrachant presque de ses gonds. Et tu te figes, un air surpris se peignant sur tes traits épuisés. « Felix ? » demandes-tu de ta voix fluette, tirant un peu plus sur les aigues qu’à l’acoutumée. Tu ne t’attends pas à le voir ici … À moins que tu aies oublié que tu étais censée le retrouver aujourd’hui ? Ce ne serait pas étonnant en soit, la fatigue te fait quelque peu perdre pieds dans la réalité. Et ce ne serait pas la première fois que cela t’arrive. « Qu’est-ce que tu fais ici ? J’ai oublié quelque chose ou … ? » Ou autre chose. Ou Felix s’impose chez toi pour une raison ou pour une autre. |
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