BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

Malgré son contexte sombre et mature, SM, c'est une communauté qui aime le drama et les rebondissements et qui a un Discord très actif sous l'égide du safe space et de la communauté bienveillante. Qu'attendez-vous pour nous rejoindre ?
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 Ephrail | Death is only a door

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Mikhail Strugatsky
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Mikhail Strugatsky
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MessageSujet: Ephrail | Death is only a door   Ephrail | Death is only a door EmptyMar 19 Juil - 13:00
ephraim guterman
I believe death is only a door. One closes, and another opens. If I were to imagine heaven, I would imagine a door opening. And he would be waiting for me there.
NOVEMBER 1878 Les ombres dansent sur les murs en pierre, s'enroulent autour du grand plafond et dessinent des paysages sur les moulures. Les couvertures tiennent à distance le froid, pourtant Maria tremble. Ses pieds se frottent l'un contre l'autre mais rien ne vient la réchauffer suffisamment. Une toux la saisit, la propulse en avant alors qu'elle attrape son mouchoir en soie, y laisse des traces rouges sur la blancheur brodée à son nom. Le nom de son mari.

Un silence de mort règne au cœur de ce matin automnale. C'est de circonstance.  Même le brouillard qu'elle aperçoit derrière les rideaux en velours entrouverts semblent mus d'une langueur morbide. Depuis que tous les experts engagés par Edward ont prononcé le diagnostic d'une voix protocolaire, la jeune femme voit des signes de mort partout. Dans les plats cuisinés, dans le cadavre du moineau déposé par son chat sur le pas de la porte, dans ses tasses de thé. Ses frères sont tous passés mais aucun n'a pu rester, retenus ailleurs par les affaires familiales dont on l'a toujours tenue éloignée. Because she's a woman, fragile of heart and soul they say. Elle ne s'est pourtant jamais considérée vulnérable. Après tout, n'a-t-elle pas accepté d'épouser un homme attentionné mais d'une platitude déconcertante afin de renforcer l'influence des Strugatsky en Angleterre ? N'a-t-elle pas renoncé à son nom si glorieux et fier pour disparaître derrière le Quill de son époux. N'a-t-elle pas tout sacrifié dans le seul objectif de rendre fiers sa mère mais plus encore Vladimir, Baris et Pavel.

Elle se lève enfin, pose ses pieds dans ses chaussures d'intérieur, le voile blanc de sa chemise retombe en volute autour de son corps si frêle. Elle a perdu du poids, refuse maintenant de se regarder dans un miroir ; Maria a demandé aux serviteurs de recouvrir tous ces objets de malheur d'un tissu pour ne pas avoir à se faire observatrice des affres de son mal sur sa chair. Après s'être dirigée vers la grande armoire, la jeune femme enfile sa robe de chambre, passe une brosse dans ses cheveux, et pousse un long soupir. Est-ce donc tout ce qu'elle est destinée à accomplir ?

A ghost in a home that's not hers. Le cœur qui bat à rebours. Et ce silence qui l'effraie. Seuls les cris du vent dans les arbres pour l'accompagner. She knows she's on borrowed time, and it all seems a bit unfair doesn't it. That her husband is almost twice her age but she's the one dying.

Soudain, une mélodie vient rompre la monotonie de son monologue intérieur. Maria n'a jamais rien entendu de tel. Elle se lève, en oublie de se changer et quitte cette pièce où parfois elle se sent étouffée. Ses doigts frôlent les murs, caressent les moulages des immenses tableaux - portraits de famille et autres paysages en tout genre - les chandeliers s’allument et s’éteignent en l’accompagnant tout du long pour que jamais l’obscurité ne l’étreigne. Maria a peur du noir ; les fantômes en ont fait leur demeure, les Morts, leur porte vers le monde des Vivants. Cela ne lui rappelle que trop que bientôt, elle fermera les yeux pour ne jamais les rouvrir.

La musique s’intensifie à mesure qu’elle approche de la salle de bal - restée vide, les meubles recouverts de draps, un musée de la vie guillerette d’autrefois - et en passant la tête par l'entrebâillement de la double porte, un spectacle inattendu l’accueille. Rien n’a bougé si ce n’est pour le piano à queue qui trône en Maître sombre au milieu du mobilier dissimulé à l'œil. Son habit de dimanche repose sur le sol, tout en courbe et en nonchalance. Les miroirs sont toujours heureusement recouverts.

Toutefois, ce qui attire son attention n’est autre que l’homme debout et le dos tourné, un peu voûté et d’où provient la mélodie entêtante qui l’a poursuivie jusque dans sa chambrée. Ses doigts se posent sur le coin de la porte, sa tête s’avance un peu plus en prenant garde de ne rien faire grincer. Elle observe en silence, écoute sans un bruit. Se croit discrète et invisible tant son souffle se coupe et elle-même devient aussi immobile qu’une statue.

Une nouvelle quinte de toux brise l’air. Fend les notes et ses côtes avec. La porte s’ouvre à la volée tandis que Maria s’y appuie de tout son long, les lèvres sur le mouchoir qu’elle dissimule ensuite rapidement dans la manche de sa robe d’intérieur. Ses yeux se sont fermés sous l’effort, ne s’ouvrent à nouveau que lorsque l’éclat de vulnérabilité s’éteint et que deux mains la saisissent fermement au niveau des épaules et de la nuque. — Edward? Maria ne l’avait pas même aperçu, était-il là tout du long ? Sorry for this inconvenience. I did not mean to disturb you and your … guest? Il lui sourit avec compassion et intérêt et pitié, elle s’est mise à haïr ce visage dans ces moments d’expression. Maria se redresse dignement, ses lèvres colorées d’un rouge carmin qu’elle ne voit pas et ne prend donc pas la peine d’essuyer. — Do not be silly dear, I am very glad that you’re here. In fact, I wanted you to meet my new friend and pianist. Son regard glacé passe alors de l’époux à l’artiste - son mari ayant trouvé lubie dans le mécénat, cette nouvelle ne la surprend guère. C’est plutôt le calendrier qui l’interpelle. — Were you not supposed to leave today for London? S’enquiert-elle, tout en lui attrapant l’avant-bras et effectuer les quelques pas qui la séparent de cet inconnu qui ne s’est pas retourné complètement, par sens de l’étiquette et de la pudeur peut-être. — Yes I do leave tonight, but only for a week or two and my friend was in a dire need of a place to stay while composing his first symphony. I hope you do not mind? — I do not. You’re too kind to ask. Conclut-elle dans un sourire salé en réponse à la question qui arrive bien trop tard pour être pleinement sincère, avant d’atteindre le jeune homme et de lui tendre la main droite, celle-là même qui n’est pas attachée à son époux. Maria Quill, how do you do?
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Ephraim Guterman
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tw: mention d'antisémitisme

La musique s'arrête, le silence léger et musical pendant un instant avant qu'Ephraim retire ses doigts des notes et se tourne vers Edward. Un battement. "I can't believe he would dare let that go, Ephraim," finit par murmurer le gentilhomme, à bout de souffle. "Ayrs is a fool. - That we may agree on." Ephraim soupire, se forçant à se redresser sur son séant pour relâcher les muscles de son dos. Même alors qu'il vient de finir cette partie du morceau, sa mélodie résonne encore dans les airs, comme une impression persistante après un rêve intense. "You do understand then that I'm in a little bit of a pickle. I'm afraid no one wants a Jew for an amanuensis, and I do not know how else to make money for my brother's treat-- - None of this with me, my friend." La main d'Edward s'abat sur l'épaule d'Ephraim, qui ose relever les yeux vers son... ami? Son mécène. Son sauveur.

Voilà deux jours qu'il voyage à travers le Royaume-Uni, de Cardiff à Londres jusqu'à ici, à Quill Manor. Deux jours qu'il cherche désespérément quelqu'un pour qui écrire de la musique, ou à qui l'enseigner - en vain. C'est par hasard qu'il a croisé un vieil ami de l'université dans un cabaret londonien, à qui il a fait écouter le début de sa composition récente. Sheppard lui a promis qu'il l'aiderait à trouver une solution; quelques heures plus tard, Ephraim sautait de nouveau dans le train avec ses partitions et sa valise. "This is a magnum opus in the making. When Sheppard told me of it, I couldn't believe his emotion as he recounted the tale. I just had to hear it with my own two ears! I'm not disappointed." La main d'Edward se serre brièvement sur son épaule. "I'd be more than happy to offer you a place to stay until... things quiet down with Ayrs, hm? - This is very kind of you. I don't know how I can repay-- - None of this, my boy." Ephraim se force à sourire pour ne pas trop grincer des dents. "How about you play this part for me again? La-la-di-daa..."

Ephraim s'exécute sans broncher, reconnaissant de la main d'Edward qui quitte son épaule. Il ferme les yeux et laisse la musique le porter. Cette composition l'obsède depuis des mois maintenant: il commence à trouver les lignes des partitions trop restrictives, trop droites. C'est quand il ferme les yeux ou qu'il dort qu'il fait son meilleur travail. Du bout des doigts, il commence à enjoliver, à danser autour de la composition, à la changer. Il attaque le troisième mouvement quand il est interrompu par une quinte de toux.

Le dos d'Ephraim se redresse brutalement, alors qu'Edward s'envole déjà derrière la porte. Le pianiste calme les battements de son coeur. Il n'est plus chez Ayrs: il n'a rien à redouter.
Il reste assis en comprenant que c'est l'épouse d'Edward qui les écoutait et leur laisse leur intimité quand bien même le rouge lui monte aux oreilles quand Edward commence à les présenter. "In fact, I wanted you to meet my new friend and pianist." Ephraim s'éclaircit la gorge en se levant, gardant ses yeux bleus rivés sur le sol alors qu'ils s'approchent de lui. Les accents de la conversation entre époux sont désagréables; il a l'impression qu'il ne devrait pas en être témoin.

Finalement, une main pâle se tend vers lui. "Maria Quill, how do you do?" Le coeur d'Ephraim loupe un battement effrayant dans sa poitrine devant la marque de familiarité - et à la fois, d'acceptation, si rare pour lui en toute société - de cette petite main tendue. Il l'attrape avec un peu de précipitation, se force à la serrer légèrement. "How do you do, Mrs Quill, my name is Ephraim Guterman." Il relève lentement les yeux vers elle, s'attendant à y trouver la même réticence que parmi les autres membres de la société à qui il a été présenté par le passé, mais toute pensée de ce genre quitte son crâne alors qu'il croise son regard.

Quand ils étaient petits, avant que de multiples malheurs les frappent, les Guterman étaient partis en vacances à Tenerife pendant deux semaines. Ephraim s'en souviendra toujours: c'était les plus belles deux semaines de sa vie. Ils avaient passé des heures à lire dans la maison de vacances, à fabriquer des inventions dans le bureau de leur père, à construire des pyramides sur la plage. Ariel, Benyamin, Caleb, Django, Felix et lui n'avaient jamais autant ri.
Ephraim se souvient surtout de la couleur de l'océan, qui s'étendait à l'infini, aussi loin que son regard pouvait porter. Le matin, il se levait avant tout le monde pour regarder le soleil se lever et révéler l'azur profond de l'eau.

Ephraim a l'impression d'y plonger de nouveau dans le regard de Mrs Quill. Elles sont comme un porte vers ses souvenirs les plus précieux. Ephraim se sent sourire sans pouvoir s'en empêcher. "Thank you kindly for allowing me into your home, Mrs Quill. I promise to be as quiet as a mouse as long as I'm not behind the piano." Après un instant de battement, Ephraim relâche la main de Mrs Quill et lui adresse un signe de tête. "If my playing does bother you, please do not hesitate to tell me. I wouldn't want to intrude."
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Mikhail Strugatsky
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Il est plus jeune qu'elle ne l'aurait soupçonné se dit-elle alors que le pianiste se retourne en attrapant sa main. Il paraît surpris, gèné, Maria a l'impression de l'importuner. Il serre sa main. Se présente : Ephraim Guterman, cela ne sonne pas britannique, intéressant. Il est beau, elle pourrait en rougir si elle avait dix ans de moins. A la place, si ses yeux pétillent, son sourire demeure doux. Tant de mirages que Maria maîtrisent, on l'a bien entraînée. Il n'a pas porté la main à ses lèvres, cela se fait habituellement pour les gens de leur statut. Doublement intéressant.

En quelques secondes et en un échange, la maîtresse de maison attrape des informations, les catalogue pour plus tard. Si elle doit partager son ennui avec quelqu'un pour les prochaines semaines, autant le connaître. "Thank you kindly for allowing me into your home, Mrs Quill. I promise to be as quiet as a mouse as long as I'm not behind the piano." Il relâche sa main après l'avoir serrée un peu trop longuement, sa paume est chaude, elle qui a tout le temps froid. "If my playing does bother you, please do not hesitate to tell me. I wouldn't want to intrude." — I would hope not, a quiet mouse in my House, I couldn't bear it, exagère-t-elle dans un sourire taquin, il a pourtant bien eu l'air d'une souris prise sur le fait d'un vol de garde-manger quand il s'est tourné vers eux. Ephraim est poli du moins, plus que son imbécile de mari qui n'a même pas eu la délicatesse d'envoyer une missive pour la prévenir. Et voilà qu'elle l'accueille en robe de chambre, les cheveux défaits, que va-t-il bien penser ... Ses doigts réajustent l'habit ainsi que le noeud à sa taille. — Please, make as much noise as you like. Guests of my husband are my guest after all and it won't be said that the Quills are unwelcoming. Furthermore, the house is too quiet when he's away. Maria coule un regard en direction d'Edward, appuie de sa main gauche sur son avant-bras. Il semble se gonfler d'orgueil, les hommes sont si prévisibles. I could use the compagny. — Don't you worry one bit my boy, My wife used to sing, she loves the music. Commente Edward comme on présenterait un trophée de chasse. This is the head of the fawn I killed last season, isn't it glorious. Edward ne songe pas au mal qu'il lui fait involontairement en énonçant ce fait du passé. Un de ses sourcils tique et la comissure de ses lèvres se tord une demi-seconde avant que le masque reprenne de sa douceur. — Sadly, it is all in the past. But I would be delighted to hear you play... Now, if you'll excuse me, I think I'll lay down for a while. I am feeling quite faint. Il faut croire que ses blessures se ravivent pour un rien ces derniers temps. Elle se tourne vers son époux.— Will I see you before you take your leave? Edward n'est pas resté plus d'une semaine  cette fois. Il ne supporte pas ses toux, il abhorre sa maladie et son impuissance à la sauver malgré tout l'or dont il dispose. Il a toujours détesté perdre. Sa main se pose sur la sienne alors qu'il plisse les yeux et lui envoie un petit sourire. —I'm afraid not my dear. But I won't be too long. And I'll stay home for the winter. Maria hoche de la tête, ses boucles brunes bondissent sous le mouvement. Puis elle effectue une petite révérence avec un — A pleasure to have met you Mister Guterman. Until we see each other again. The house is big but not infinite. et de s'éloigner, aussi discrète qu'une souris on peut le dire.

Arrivée dans sa chambre, elle s'allonge sous l'edredon tandis que de nouveaux frissons la parcourent. Elle n'a pas eu froid toute à l'heure, dans la grande Salle de Bal vide. Intéressant. Maria Quill née Strugatsky s'endort un sourire en place sur les lippes trop pâles pour une femme de son àge.

Pour n'être réveillée en sursaut quelques temps plus tard par un étrange et puissant bruit.
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Ephraim Guterman
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tw: sang

Django sait toujours comment agir avec les femmes, et Benyamin est excellent pour naviguer la haute société - Ephraim, lui, est complètement hopeless. Il se sent bête d'avoir tenu la main de Mrs Quill trop longtemps (aurait-il dû l'embrasser? s'incliner? au moins la porter à ses lèvres), et de la regarder avec des yeux ronds, se forçant à se focaliser sur son visage et ne percevant que du coin de l’œil ses habits de nuit. "I would hope not, a quiet mouse in my House, I couldn't bear it." Ephraim bredouille quelque chose en réponse, mais la lady of the house continue: "please, make as much noise as you like. Guests of my husband are my guest after all and it won't be said that the Quills are unwelcoming. Furthermore, the house is too quiet when he's away." Ephraim hoche la tête, respectueux et reconnaissant de son accueil.

Il prend note néanmoins de ce qu'il lit de la relation entre Edward et sa femme. "I could use the compagny. - Don't you worry one bit my boy." Ephraim sent quelque chose de désagréable lui grignoter l'estomac, mais il se force à garder un visage placide et ouvert. "My wife used to sing, she loves the music." Il est surpris par l'annonce et jette un regard à Mrs Quill, dont il note la crispation du coin des lèvres, ainsi que le teint particulièrement pâle. Edward lui a évoqué rapidement une maladie. Elle ne ressemble que trop à Felix, fragile et délicate... À la pensée de son frère, le coeur d'Ephraim plonge dans sa poitrine.

"Sadly, it is all in the past. But I would be delighted to hear you play... - At your service, Mrs Quill. - Now, if you'll excuse me, I think I'll lay down for a while. I am feeling quite faint." Les yeux d'Ephraim s'arrondissent d'alarme mais il hoche de nouveau la tête, pour laisser l'époux ramener sa femme à la chambre à coucher. Mais Edward reste là.

Cette perspective le dérange. Il n'est pas là pour critiquer cet homme et comment il gère sa maison et sa femme, mais tout de même... "Will I see you before you take your leave? - I'm afraid not my dear. But I won't be too long. And I'll stay home for the winter." Ephraim pince des lèvres, mais se détend quand Mrs Quill se tourne vers lui. "A pleasure to have met you Mister Guterman. Until we see each other again. The house is big but not infinite. - Likewise, Mrs Quill," marmonne-t-il après elle, mais elle s'est déjà détournée et éloignée. Son regard la suit jusqu'à la porte.

Il joue encore un peu pour Edward, puis ils mangent ensemble avant de partager un verre de porto et un cigare. Edward lui rappelle quelques règles de la maison puis quitte la propriété en grandes pompes pour retourner à la gare locale, en direction de Londres. Laissé seul avec les domestiques, Ephraim est tenté d'explorer et de découvrir les secrets de Quill Manor mais se retient, allant plutôt déplier ses affaires dans sa chambre et écrire une courte lettre de bonne arrivée pour ses frères. Le porto lui est un peu monté à la tête, le cigare aussi - normalement, il ne cède pas à ce genre d'excès mais il n'a pas su dire non à Edward. Il n'est pas vraiment un homme à qui on peut dire non...

Il s'est assoupi sur sa chaise, la joue collée à la lettre qu'il était en train d'écrire, quand un étrange et puissant bruit le réveille en sursaut.

Pendant un instant décontenancé, Ephraim se redresse en sursaut et, entendant un bref cri d'horreur et de surprise, sort en courant à toutes jambes de sa petite chambre pour aller voir ce qu'il se passe. Il trouve la source de l'agitation dans l'une des bibliothèques du manoir. L'une des domestiques - quel était son nom? Mary - tient dans ses bras le corps tremblant de ce qui ressemble à son fils - Gary.

"He fell!" s'exclame-t-elle en le voyant dans l'encadrement de la porte. "He fell, I don't-- - It's quite alright, it's alright." Ephraim ne réfléchit pas en s'avançant, insistant un peu quand Mary refuse de lâcher son fils, "I used to be a doctor, let me have a look at him."

C'est seulement un demi-mensonge - Ephraim n'a jamais fini ses études - mais qu'importe. "Gary, can you hear me? - Y-yes... - What happened? - I fell... I only wanted to see the books..." Il manipule le garçon et la plaie qui saigne abondamment sur son crâne. Sa main revient pleine de sang après avoir ausculté ses cheveux. "That's his third fall this month," marmonne Mary à côté de lui. Ephraim ne l'écoute que d'une oreille en prenant le garçon dans ses bras pour le descendre dans  un autre endroit où il n'y aura pas de moquette à faire brûler.

"This house is cursed... Death creeps at every corner." Ephraim sent quelque chose de désagréable lui descendre le long de la colonne vertébrale, alors qu'il assied Gary dans la cuisine. "What do you mean? Gary, look here. How many fingers am I holding up? - F-four? - Very good. Could you please bring me some clean linens?" demande-t-il à Rose, une autre domestique, qui s'exécute avec angoisse. "Ever since Mrs Quill moved into the house, it's like it's cursed! She brought in her illness, and old Robert got sick too. Then it was Abigail. Charles broke both of his elbows in the span of six weeks! And the flowers, the hens, the dogs..." Agitée, Mary porte sa main couverte de sang à son cou. "I am going to die? - No, no, of course not." Ephraim reporte son attention sur le garçon. "You're going to be fine. How are you feeling? - Dizzy. - That's normal, do not worry. - She's brought Death to this house... she's cursed!- Don't say that!" Ephraim ne peut pas s'empêcher de snap à la domestique, lui jetant un regard énervé et anxieux. Par-dessus l'épaule de Mary, il voit Mrs Quill, l'air de quelqu'un qui a été tirée du lit.

Ephraim déglutit, embarrassé et agacé - qu'a-t-elle entendu? Il se redresse un peu, regrette sa chemise trop décontractée, ses cheveux défaits, ses vêtements couverts de sang. "Gary here had a bad fall in the library. He'll be fine, I just need to tend to the wound," dit-il d'une voix douce. Mary, voyant la maîtresse de la maison, s'empourpre et disparaît chercher son mari. Le temps qu'on revienne lui donner le coton qu'il a demandé, Ephraim, Mrs Quill et Gary sont seuls dans la cuisine, suspendus comme des marionnettes aux fils rigides mais désoeuvrés. "Are you feeling alright?" Elle a toujours l'air aussi pâle et fragile. Ephraim ne peut pas imaginer ce qu'elle doit ressentir en cet instant.
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Mikhail Strugatsky
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cw : sang

Le réveil se fait en sursaut, le myocarde s'emballe et la main se porte à la poitrine comme pour l'empêcher de s'en extirper.

Un cri à réveiller les morts la replonge en arrière, ailleurs. Footsteps' sounds coming from the ceiling. cracked walls, squeaking things, will it never end? Désorientée, ses yeux se posent sur l'horloge, il est tard. Trop tôt. Elle se sent encore épuisée.

Maria hésite, des perles de sueur glissent de son front à sa nuque. Une moiteur qui se transforme rapidement en frisson. Elle s'essuie, se couvre un peu plus. Elle tombe malade si aisément ces derniers temps. Pourtant, il lui est impératif de se lever, de se rendre jusqu'au bruit. C'est ce qu'on attend de la maîtresse de maison, d'autant plus quand Edward est parti. Il doit être parti.

Dans le couloir, elle croise Rose qui court dans l'autre direction et lui envoie un regard effrayé. — What... Mais son souffle se perd sous les bruits de pas de course et la domestique n'est déjà plus qu'un écho. Quand elle arrive à destination, ce sont les mêmes rengaines qui l'accueillent. A lui glacer le sang, casser les os. She's brought death to this door. Has she? Maria est habituée aux regards en coin, aux murmures des serviteurs, c'était ainsi même avant d'arriver à Quill's Manor. Parfois, elle se demande si ses frères n'ont pas souhaité l'évincer de la Société pour leur bien autant que pour le sien. On l 'a enfermée dans une prison de tapisseries et de meubles recouverts de draps pour qu'elle y prenne la poussière.

Jusqu'à ce qu'on la recouvre d'un drap elle aussi.

"Don't say that!" Et ses yeux se posent sur le décors, celui qui prend peut-être sa défense. Son invité, accroupi devant un enfant dont le visage est recouvert de sang. Les têtes saignent toujours plus que le reste ; Maria préfèrerait ne pas disposer de cette information dans le répertoire de ses connaissances. Elle sert son châle autour de ses épaules, avance de quelques pas, croise le regard de Mary. Ne pas montrer que les paroles la touchent. Ne pas montrer que les regards la blessent. Son visage doit rester impassible. "Gary here had a bad fall in the library. He'll be fine, I just need to tend to the wound," —I told the kids not to use the ladders. bad omens, nasty things., chuchote-t-elle à l'adresse de personne en particulier. Mary s'éclipse, le feu aux joues.
Ils ne sont plus que trois.

Maria hésite. Elle voudrait s'approcher de l'enfant. Fait quelques pas avortés, ne répond pas tout de suite à la question posée. Avance à nouveau, frôle Ephraim et défait son châle pour le poser sur les épaules du garçon, l'odeur du métal s'insinue dans ses narines. Blood and death. Broken bones and open wounds. — I'm fine. Une demi-vérité, un presque mensonge. Is he...? What can I do to help? Son visage se tourne en direction de l’invité de son époux, les sourcils forment une question en accents circonflexes. Il a beaucoup de sang sur lui - Maria respire un peu plus quand elle s'est assurée que ce n'est pas le sien - de plus près elle remarque des traces d’encres et les marques du sommeil sur sa joue. They always talk this way about me. You will get used to it. Comme si elle devait le rassurer. Comme si ce n'était pas d'elle dont on murmurait le pire. Des accusations voilées par la peur. Elle se tourne à nouveau vers le petit garçon. — Gary, do you remember the library? Le distraire, l'occuper. Il ne doit pas s'endormir. Il pourrait ne pas se réveiller. I do Miss Sa voix est faible, le teint blafard à concurrencer le sien, il tremble trop. Do you see the mirror above the fireplace? Yes? Very good. Was it covered by a linen ? Les petits sourcils se froncent, tirent de ses lèvres un sifflement de douleur. Gary ouvre la bouche et la referme, va pour lui répondre mais est interrompu par l'arrivée de Rose, des cotons dans la main. — Mister, I have the linens, I also called the doctor. He is on his way but it'll take oh at least one hour, 'cause of the fog. Mary went to fetch Gary's father. And oh, sorry Mistress I hadn't seen you. — Thank you Rose, you did well. Do you mind waiting for Doctor Smith? Rose obtempère.
Plus que trois à nouveau.
Elle ira voir pour le miroir après.

Maria fait un léger signe à Ephraim, les tissus dans la main. Elle baisse sa voix, s'assure que Gary ne les entend pas. — We cannot wait for the doctor. With the fog, it could take him hours just to get at the front gate of the Manor. We need to do something now. Assess the gravity of the cut and act according to it. cut, sew, burn; do it all over again. Will it never end?
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Ephraim Guterman
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Âge : vingt-cinq ans (21/06).
Occupation : rentier (parasite), alchimiste, donneur de leçons.
Allégeance : ses frères, l'alchimie, la vie après la mort.
Particularité : maître alchimiste, il pratique aussi la magie runique (niveau intermédiaire).
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tw: sang

Embarrassé par le comportement de Mary, Ephraim ne bouge pas alors que Mrs Quill s'approche. Elle le dépasse et il devrait peut-être faire un pas en arrière pour lui laisser plus d'espace pour passer - mais quelque chose le cloue au sol. Il ne sait pas si c'est la couleur de ses yeux ou le calme impassible de son visage et de sa voix; tout ce qu'il sait c'est qu'il est trop proche et que le parfum de ses cheveux lui agresse le nez soudainement, envoyant une myriade d'explosions silencieuses dans les synapses désuets d'une partie de son cerveau. Il n'a jamais ressenti ça avant. Ne s'en pensait pas capable, même.

"I'm fine." Sa voix le rappelle sur Terre et Ephraim fait enfin son pas en arrière en hochant la tête, s'éclaircissant discrètement la gorge. "Is he...? What can I do to help? - He'll be fine," répond-t-il rapidement en gardant les yeux rivés sur le sol lorsqu'il sent Mrs Quill se tourne vers lui. "He needs a few stitches and some rest. He doesn't have a concussion." Il s'en tient aux faits, s'écartant autant que possible des sentiments et des battements de son coeur qui martèlent sa poitrine. "They always talk this way about me." En entendant ça, ceci dit, même Ephraim ne peut pas réprimer sa curiosité: ses yeux bleus se lèvent pour la regarder d'en bas, pleins de questions. "You will get used to it." Un silence plane. Ephraim n'est pas étranger aux mesquineries murmurées sur son passage ou dans son dos. "If I may, no one should ever get used to such treatment, Mrs Quill," répond-t-il d'une voix douce mais égale, avant de baisser de nouveau les yeux, embarrassé de l'avoir contredite.

Il admire le fait qu'elle se tourne de nouveau vers l'enfant, et l'intérêt manifeste dans sa voix quand elle s'adresse à lui: "Gary, do you remember the library? - I do Miss. - Do you see the mirror above the fireplace? Yes? Very good. Was it covered by a linen ?" Ephraim se rapproche, sourcils froncés, en écoutant les questions de la maîtresse de maison. Naturellement, il vient se flanquer à la chaise où est assis Gary de l'autre côté de Mrs Quill. Il voit le trouble qui s'inscrit sur le visage du garçon et pose une main qu'il espère rassurante sur son épaule.
Rose revient avec les cotons et Ephraim finit par se détache de lui pour le récupérer. "Mister, I have the linens, I also called the doctor. - Very well, thank you, Rose. - He is on his way but it'll take oh at least one hour, 'cause of the fog. Mary went to fetch Gary's father." Ephraim hoche sérieusement la tête, ses sourcils se fronçant un peu plus sur son visage sévère, alors que son coeur se remet à battre de plus belle dans sa poitrine: une heure, ça lui semble être un temps infiniment long. Mrs Quill congédie la domestique, à laquelle Ephraim adresse quelques mots de rassurances à donner à Mary et son mari.

Ephraim s'approche de la maîtresse de la maison quand elle lui fait un geste, retient sa respiration quand il se penche pour l'écouter. "We cannot wait for the doctor. With the fog, it could take him hours just to get at the front gate of the Manor." Ephraim se mord la lèvre en regardant par la fenêtre de la cuisine: une véritable purée de poix s'est abattue sur la propriété, si épaisse qu'elle semblerait tirée d'un penny dreadful. "We need to do something now. Assess the gravity of the cut and act according to it." Il la regarde dans les yeux, cette femme qu'il ne comprend pas et qui ne cesse de le surprendre; la dure détermination qu'il y voit le rassure et le terrifie à la fois. Il n'y a pas de discussion ou de négociations à avoir avec ce regard. "You're right. I'll take care of the boy, although I must warn you that this might be dreadful and bloody - I don't know that you should be here when--" Il s'interrompt de lui-même en voyant le regard de Mrs Quill se durcir, et baisse la tête. "Very well, miss, right away."

Ils font revenir Rose, et lui font leur rapporter ce dont ils auront besoin. Mrs Quill discute avec l'enfant alors qu'Ephraim finit de l'ausculter et, après avoir désinfecté la plaie et rasé une partie à l'arrière de son crâne, recoud la plaie qui n'est pas profonde mais béante. Ils lui ont donné un modicum de morphine pour qu'il soit à peine conscient - comment et pourquoi une telle substance est si facilement trouvée dans ce manoir, Ephraim ne veut pas le savoir.
Quand ils ont fini et que Gary est toujours paisiblement inconscient, Ephraim s'efforce de nettoyer autant qu'il le peut le sang qui a teinté toutes les surfaces, sans le moindre mot. Ils n'ont pas beaucoup parlé pendant qu'ils s'occupaient de l'enfant, accaparés par l'urgence de la situation; Ephraim l'a à peine regardée. "Miss, I'm very sorry this had to be done here - you ought to have someone check after me that everything is clean and that it is safe to cook here again," finit-il par marmonner pour briser le silence après avoir inondé leur lit opératoire d'infortune d'alcool pour la troisième fois.

Ephraim finit par s'asseoir à côté de Mrs Quill, là où elle tient Gary dans ses bras. Il déroule lentement les manches de sa chemise qu'il a retroussées, le tissu blanc tâché d'encre et de sang. "I have a confession to make," chuchote-t-il en esquivant son regard, ses yeux rivés sur propres mains qui n'ont pas tremblé une fois depuis le début. "I never finished my medical degree - I was kicked out." Son sourire s'étire distraitement dans un sourire. "I was a good student, however. The boy will be fine." Il provoque l'effort de lever les yeux vers elle, maladroit et curieux. Mrs Quill semble s'émouvoir de peu, et il n'arrive pas à la lire aussi facilement qu'il lit les autres gens. "This mirror... there's something about it, isn't there?" Ça, en revanche, ne lui a pas échappé.
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Mikhail Strugatsky
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Mikhail Strugatsky
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cw : sang et mention de torture, quelques éléments d'horreur

Elle a vu pire. Les mains ensanglantées de Pavel s'écorchant sur des visages déformés.
Elle a vu pire. Des ombres dans le noir de sa chambre. Beware of the shadows lurking in corners. They chop off everything which is not hidden by a cover.
Elle a entendu pire. Des cris d'agonie transperçant les portes closes, laissant à son imagination tout le loisir de gambader.  

Pourtant, il y a quelque chose de plus effrayant ici. Parce que ce n'est qu'un enfant et qu'elle a beau le rassurer comme elle le peut, Maria voit clairement la peur dans son regard et dans la main qui serre trop fort la sienne. Heureusement, ils ont de la morphine - utilisée normalement pour calmer ses accès de douleur. Tout du long de l'opération, son regard passe du corps de l'enfant aux mains affirmées d'Ephraim à son visage concentré.

Cet homme est un mystère. Tout en maladresse et en timidité un instant, si confiant la seconde suivante. Comme s'il avait recousu des corps toute sa vie. Son mari a toujours su s'entourer, comme s'il savait devoir combler sa propre platitude. Il a essayé de la faire partir et elle ne peut s'en offusquer, l'a dissuadé d'une mine décidée et ferme. Elle peut encaisser tout ce que la vie dépose sur son chemin. Excepté pour cette maladie qu'elle ne semble pouvoir vaincre.

Une fois le travail achevé, Gary dort dans ses bras. Il a le corps brûlant - le contact la réchauffe, sa peau à elle est glacée. Une fois la mission complétée, Ephraim redevient maladroit et timide. Ses yeux clairs observent ses mains et ses yeux à elle suivent le même chemin. Il a de belles mains, bien différentes des nombreuses mains de la haute qu'on lui a forcé à serrer toutes ces années. Maria se sent l'envie d'en prendre une dans la sienne, alors elle ne le fait pas. Serre au contraire un peu plus fort le garçon qui dort dans ses bras. — Kicked out, were you? I am sure there is a good story behind it. Ils essaient de se distraire tout deux, la tension retombe, cela se ressent dans l'atmosphère de la pièce - pareil à une fenêtre qui claque après une bourrasque et englobe la pièce d'un silence pesant. You did well. Gary was lucky to have you here today. Tant d'autres ne l'ont pas été, Maria croit parfois que les ragots ont raison et qu'elle est responsable de toute la pourriture qui enfle au Manoir, sinuant telle la brume des jours pluvieux.

Une paire d'yeux la fixe enfin. Un ciel sans nuage se pose sur une mer calme. La tempête surgit quand il pose la question qu'elle aurait préféré qu'il oublie. — Oh.  The mirror. Yes, there is. You may have noticed that they are all covered by linens, it was not a whim or anything, more an act of protection. Mirrors are doors, you see. And some doors better stay locked. Son mari ne la croit pas, accepte simplement parce qu'elle le lui a demandé et qu'il fera toujours tout pour la contenter. Mais Maria a vu dans son regard et dans le ton pincé de ses lèvres et dans le circonflexe de ses sourcils que ce n'était pour lui qu'une simple superstition de bonne femme. L'épouse russe aux pratiques étranges. un sourire amer glisse sur son visage, fugace, une micro-seconde avant qu'elle reprenne le contrôle de ses zygomatiques. — I do need to check on them now that  the boy is safe. Elle se lève, l'enfant dans ses bras, se rend jusqu'au coin de la cuisine, sonne Rose en utilisant le tissu prévu à cet effet.  

Des ordres sont donnés d'une voix qui ne laissent encore une fois rien paraître de toutes les pensées qui se battent dans son esprit : Gary doit se reposer dans une des chambres, dans un bon lit. Rose pourra s'occuper de tout expliquer à ses parents et au docteur. La domestique repart avec l'enfant.
Ils ne sont plus que deux.

Maria continue presque mécaniquement à effectuer les actions qu'elle a planifié dans son esprit. Elle se dirige jusque dans la bassine, plonge un des derniers tissu propres dans l'eau tiède et se retourne vers son invité. L'eau goutte du tissu, imbibe un peu plus sa robe de nuit ruinée - le blanc est parsemé de rouge. — Give me your hands. Ce n'est pas une question, mais il devra se lever pour la rejoindre et Ephraim a tout le loisir de refuser. Peut-être s'octroie-t-elle le loisir égoïste de toucher la peau  qui a si efficacement recousu la tête d'un enfant quelques minutes plus tôt. If you wish to accompagny me into the library, those hands cannot be tarnished by blood.
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