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MessageSujet: RONIN | CURSED   RONIN | CURSED EmptyDim 19 Mai - 14:00
Manoir Dolohov - février 2003

I had a one-way ticket to a place where all the demons go. Where the wind don't change and nothing in the ground can ever grow. No hope, just lies.

Depuis quelques jours, Ruth fait des rêves. En temps normal, elle ne rêve pas. Enfin, peut-être qu'elle rêve, comme tout le monde, mais ne s'en rappelle jamais. Ruth n'aime pas rêver. Elle a toujours reconsidéré que c'était mauvais signe, la manifestation de quelque chose qui ne va pas, qui dysfonctionne, voir pire, qui menace. Elle rêve de forets qui n'ont rien de vert et de luxuriant, au contraire, elles sont sombres et humides, elles empestent la mauvaise magie et la peur. Elle rêve de pluie torrentielle et de sol boueux, d'arbres qui pourrissent et suinte de la sève noire. Elle rêve de serpent, d'esprits et de Lwa. Ruth rêve de magie, et ça, c'est le pire des présages.

Elle fait tourner le bouillon dans le grand chaudron, dans la grande cuisine de la grande maison d'Antonin Dolohov. Tout est grand ici. Plus grand que toutes les maisons où elle a jamais mis les pieds. Si on lui avait dit un jour qu'elle vivrait dans une maison de sang pur, elle aurait surement bien rigolé. Elle verse de la soupe dans un bol, gardant le reste pour elle et Cat, remplit un verre d'eau et ajoute deux tranches de pain sur le plateau. Dolohov ne mange pas beaucoup, son estomac n'est qu'a moitié réparer et ne supporte pas encore la nourriture lourde. S'il n'est pas de trop mauvaise humeur, il n'enverra pas ce qu'elle a préparé voler à travers la pièce. Il y quelque jour elle a du faire venir Hauata car il refusait d'avaler quoi que ce soit. Dolohov va mieux, c'est vrai. Beaucoup mieux que quand elle est arrivée il y a quelques semaines. Mais clairement, ce n'est pas encore suffisant.

Le rêve se tourne et se retourne dans la tête de Ruth, tandis qu'elle traverse le couloir pour aller jusqu'au bureau. Elle tente de le chasser, sans grand succès. Elle sait d'où il vient, pas besoin d'être un génie, ni une voyante pour le comprendre. Les rituels qu'elle doit pratiquer sur Dolohov sont lourds et fatigants. Surtout pour elle. Autre fois, elle mettait un point d'honneur à ne jamais payer elle même le prix pour contrer une malédiction. Mais quand il l'avait récupérée, elle n'avait pas vraiment eu le choix. Parce qu'il l'avait menacé d'abord, et surtout parce qu'il n'avait lui même plus grand-chose à donner de toute façon. Elle a donc donné d'elle-même pour le sauver. Beaucoup d'elle-même. Et maintenant, Ruth commence à s'inquiéter. Elle s'inquiète de demander trop aux Lwas et de ne plus donner assez. Elle s'inquiète que le prix de la magie continue de grimper, elle s'inquiète des effets secondaires potentiels et nocifs qui pourraient se répercuter sur elle.

Elle frappe à la porte. De l'autre côté du battant, elle l'entend vaguement lui dire d'entrer. Il est assis à son bureau, l'air faussement serein. Cet homme joue sa comédie comme personne, elle doit bien le reconnaître. « J'ai fait du bouillon pour votre dîner. » Elle dit en s'approchant du bureau pour poser le plateau. « Buvez-le tant que c'est chaud. J'ai mis de la sauge pour calmer les douleurs. Et vos compléments en poudre aussi. » Elle récite platement avant de faire un pas en arrière et retourner se placer près de la porte. « Je peux y aller ? » elle finit par demande d'une voix incertaine, priant pour qu'il ne lui demande pas autre chose. Parfois il exige un rituel qu'elle n'avait pas prévue et qu'elle n'a en réalité pas la force d'effectuer, mais elle ne dit rien, pourtant. Elle n'est pas là pour parler, il lui a dit un jour. Elle a peur de lui, de ce qu'il peut faire, d'être renvoyé à Gracefield.

Mais plus que tout, elle a peur de sa malédiction.
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MessageSujet: Re: RONIN | CURSED   RONIN | CURSED EmptyDim 19 Mai - 17:40
Manoir Dolohov - 14 février 2003

I had a one-way ticket to a place where all the demons go. Where the wind don't change and nothing in the ground can ever grow. No hope, just lies.

Quarante-neuf ans et huit mois et quatorze jours. Il ne restait plus que trois mois et deux semaines. Les jours qui le séparaient de mai étaient douloureusement courts. Il les comptait, et les recomptait encore dans la journée, vérifiait qu’il ne s’était pas trompé. Et quand, après plusieurs calculs, tous revérifiés comme si l’avenir du Royaume-Uni en dépendait, il aboutissait à la réponse (trop courte, toujours) il restait là, le regard dans le vide, à contempler sa propre mort avec une fascination terrifiée. Aujourd’hui, c’était le pire. Il y avait une sorte d’horreur à passer sous la barre des cents jours. Le nombre à triple chiffre avait quelque chose de rassurant et de lointain : Antonin pouvait facilement sourire face aux quelques cent vingt-sept jours de survie qu’il s’estimait. C’était long, cent vingt-sept jours. Il pouvait en faire des choses, en cent vingt-sept jours.
Aujourd’hui, ce n’était plus la même chanson. Dans moins de cent jours, il aura cinquante ans.

Hauata lui signait qu’il allait mieux, qu’il avait l’air en bien meilleure forme depuis un mois. C’était évident, en effet, qu’il y avait eu du progrès. Il fallait dire que la marge de progression avait été suffisamment énorme pour qu’une petite avancée devienne un quasi-miracle. Il allait s’en sortir, lui assurait son muet, comme s’il espérait qu’en le répétant suffisamment pouvait rendre la chose réelle. Antonin souriait, haussait les épaules ; comme si, maintenant qu’il pouvait se tenir debout sans vertiges, sa survie était bien la dernière chose qui lui importait. C’est qu’à l’approche de la mort, mentir même à Hauata devenait important, et jouer la comédie de celui qui supporte tout tranquillement était la seule chose qui lui permettait d’avancée. Pleurer et chouiner dans ses bras ne lui apporterait plus rien ; les années lui avaient prouvé que le Maori exilé ne pouvait pas lutter contre sa trop rapide décomposition.
Maintenant, il y avait Ruth.

Il allait mieux, oui. Mais on s’habituait à faire ses comptes, à regarder le bout de la ligne et à s’y préparer. À la craindre. À en faire des cauchemars la nuit et le jour. À décrocher, lorsqu’on nous parle parce que de toute manière… pourquoi écouter ces imbécilités ? Dans une centaine de jours, on ne sera plus là. Les problèmes n’avaient plus de sens, puisqu’il ne survivrait jamais assez pour pouvoir endurer les conséquences. Non, on ne revient pas facilement de ce genre de raisonnement. Surtout pas quand, malgré une amélioration, une partie de son corps continuait de se la jouer révolutionnaire en herbe, manifestation tous les mercredis et samedis et blocage des autoroutes veineuses.
À croire que son cerveau aussi, se décomposait.
Ça, toutefois, ce n’était peut-être pas de la faute à la malédiction.

Tout, cependant, était de la faute de son père. Son état personnel comme l’état du monde. Pas de protestations, c’était ainsi.

Sur la patine de son bureau, il faisait glisser son jade. La pierre chauffait le bout de ses doigts : quand il entendit les coups à la porte, il repassa la chaîne autour de son cou, laissant retomber sa pierre contre sa poitrine. L’idée qu’elle le protégeait, toujours, le hantait. Il ne s’en séparait plus que lorsque Ruth exécutait ses rituels, de crainte que la magie vaudou ne vienne se mêler à la magie des siens, et ces simples moments lui paraissaient plus froids que les moments où il avait bien cru que la mort allait l’emporter.
Ses doigts plaquaient un peu plus le jade contre son torse, alors que la porte s’ouvrait sur Ruth, avec un plateau. Il décroisa ses jambes, les étendit un peu plus sous le bureau, se laissa aller sur le siège, comme s’il était l’homme le plus à l’aise d’Angleterre, alors même qu’elle s’approchait pour lui apporter son repas.
Il ne put, malgré tous ses efforts, s’empêcher de grimacer en s’imaginant manger, encore, ce qu’on lui présentait. Du bouillon, du bouillon, du bouillon et… encore du bouillon. Pas top. Même les bébés avaient une diète plus variée que lui. Après, rien que l’odeur lui donnait une vague envie de vomir. D’avance, il en était épuisé, sourit pourtant pour dissimuler son dégoût derrière une forme de désinvolture qu’il savait maîtriser : « Original. De l’eau chaude, qui l’eut cru. » Il n’y toucha pas, alors qu’elle détaillait un peu plus, comme pour l’assurer qu’elle n’essayait pas de l’empoisonner. Ou juste lui donner envie. Impossible à savoir. Ou alors elle était simplement bien dressé.
Il haussa les épaules.
Puis encore une fois à sa question ; allant même jusqu’à avoir un geste, pour l’inviter à partir.

Puis : « Attends. » Et en effet, il fallut attendre, plusieurs secondes, avant qu’il ne rouvre la bouche. Comme pétrifié par sa réflexion, les yeux sur le plateau, suspicieux, puis sur la sang de bourbe, interrogateur. « Sois franche. Tu penses que j’ai mes chances ? » Puis, après un court silence : « De survivre, j’entends. À mes cinquante ans. » La question était sérieuse. Mais il l’adoucit d’un petit sourire, en penchant sa tête de côté. Sa main fit lentement glisser le bol jusqu’à lui, sans qu’il n’ose l’amener juste sous son nez. L’odeur de la nourriture était devenue si fortement associé aux vomissements que les haut-le-cœur en étaient presque devenus pavlovien. « Que je sache si je dois vraiment peaufiner mon testament ou bien si je peux laisser encore traîner quelques temps. » Il empoigna la cuillère, grimaça de nouveau alors que son ventre se contractait. Il haussa les épaules, par réflexe : « Pas que ça change trop de choses pour toi, tu retournerais à Gracefield. Ça t’auras simplement valu quelques mois de vacances… »

Puis, plus lentement : « Quatre-vingt dix-neuf jours. » L'échéance était trop courte. Comme lui comme pour elle. La pauvre fille devait même envier la fin du Mangemort, plutôt que d'avoir à retourner là d'où elle venait.
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MessageSujet: Re: RONIN | CURSED   RONIN | CURSED EmptyLun 3 Juin - 14:21
Manoir Dolohov - 14 février 2003

I had a one-way ticket to a place where all the demons go. Where the wind don't change and nothing in the ground can ever grow. No hope, just lies.

Elle a déjà attrapé la poignée de la porte quand il répond. « Attends. » Non. Mais elle attend quand même, la main toujours posée sur la poignée. Il a l'air de réfléchir. Peut-être qu'il ne dira rien. Qu'il oubliera ce qu'il voulait dire et qu'il la laissera tranquille finalement. Non. « Sois franche. Tu penses que j'ai mes chances ? » Non.  Mais elle ne peut pas dire ça. Alors elle ne dit rien. Et il continue. « De survivre, j'entends. À mes cinquante ans. » Non.  Elle ne peut vraiment pas dire ça. Alors elle ne dit toujours rien; et il la jauge et il sourit. Il fait toujours ça, sourire. Comme s'il savait, au fond, que rien de ce qu'il fait n'est acceptable, mais qu'après tout avec un sourire, ça passe non ? Il attend une réponse. Il attend toujours quelque chose.

Elle baisse les yeux et retire sa main de la poignée et croise les bras sur son ventre. « Que je sache si je dois vraiment peaufiner mon testament ou bien si je peux laisser encore traîner quelques temps. » Elle songe vaguement que de toute façon il n'y a pas grand chose à léguer. Et puis léguer à qui de toutes façons ? A Françis ? Le gamin maigrichon qu'elle voit errer de la porte d'entrée à la cuisine puis à sa chambre, soir et matin; elle n'est pas certaine de vouloir savoir comment le môme s'est retrouvé là. Ou bien a Hauata ? Elle l'a aperçue au bout d'un couloir à plusieurs reprises. A chaque fois, il a levé la main pour signer quelque chose mais elle n'a pas pris le temps de le regarder. Mais peu importe, ce que Dolohov lègue et à qui. Pas comme s'il lui léguerait quoi que ce soit à elle, de toute façon. Elle, s'il meurt, la seule chose dont elle héritera c'est un allé simple pour Gracefield. Elle le sait. « Pas que ça change trop de choses pour toi, tu retournerais à Gracefield. Ça t'auras simplement valu quelques mois de vacances… » Il le sait. Et il ne rate pas une seule occasion de le lui rappeler. Ca lui retourne l'estomac, à chaque fois.

Il a bien compris ce qu'il faut dire pour la faire parler. « Je ne sais pas. » Elle répond. Et c'est un peu vrai au final : elle ne sait pas s'il passera ses cinquante ans, s'il survivra à ses quatre-vingt-dix-neuf jours, ni même s'il tiendra les dix prochains. Tout comme elle ne sais pas si elle-même va y survire. Mais en fait, si ce n'est pas lui qui y passe, ce sera surement elle. C'est un peu comme un concours à qui claquera en premier. Le quel d'eux deux, cette malédiction prendra d'abord ? Ruth sait très bien, au fond ce qu'il faudrait faire. Il faudrait qu'il y mette du sien. Littéralement. Mais il n'est pas encore en état. C'est ce qu'elle se dit depuis le début. Mais tout compte fait ce n'est peut-être pas vraiment le cas. Peut-être qu'elle est juste paralysée par sa peur. Sa peur de Gracfield, sa peur de lui, sa peur de cette malédiction et même de sa propre magie. Elle pense à l'arbre, dans ses rêves, qui pourrit de l'intérieur.

Elle le regarde touiller sa soupe avec un air mécontent. Elle prend une profonde inspiration. « Commencez par vous nourrir, déjà » Elle lâche. « Ça pourra pas vous faire de mal... » Lui veut de l'honnêteté; elle, ne veut plus avoir peur. Peut-être bien que ça va ensemble tout ça. « Et puis... » Elle hésite, cherche ses mots. « Si vous vous en sentez prêt... » Sa voix se fait plus basse. Elle dénoue ses bras de sa taille et ses doigts s'agitent doucement. Gamine, quand elle avait peur, il y avait des choses qu'elle ne pouvait dire que comme cela. Elle a l'impression d'être une gamine à nouveau. « Il va falloir que vous vous m'étiez à donner. »

Dolohov prend. Il prend beaucoup et ne demande jamais. Et surtout, il rend pas grand chose. A croire qu'il est convaincu que son sourire et ses plaisanteries peuvent tout acheter. Mais non.
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MessageSujet: Re: RONIN | CURSED   RONIN | CURSED EmptyJeu 11 Juil - 22:21
Manoir Dolohov - 14 février 2003

I had a one-way ticket to a place where all the demons go. Where the wind don't change and nothing in the ground can ever grow. No hope, just lies.

C’était un peu délicat de demander ce genre de choses à une personne qu’on gardait prisonnière et qu’on exploitait. Même quelqu’un comme Antonin, avec son degré d’empathie peu exceptionnel, s’en rendait compte. Pour cela qu’il précisait qu’en cas d’échec, ce serait directement retour à Gracefield. Qu’elle n’aille pas souhaiter à trop haute voix sa mort. C’était mauvais pour le moral, en plus. Déjà qu’il n’était pas au beau fixe.
D’ailleurs, elle ne répond pas aussitôt, elle le laisse bien docilement délayer son discours, tout expliquer. Elle est gentille Ruth, se disait-il, parfois. Agaçante, mais gentille.
Agaçante, surtout, quand elle répondait à ses interrogations de la sorte. Il pinça les lèvres en entendant son je ne sais pas. Il lui demande s’il va mourir, et elle lui répond, sans pression, qu’elle n’en sait rien ? « Tu ne fais même pas un petit effort ? Je sais que j’ai demandé de la franchise mais… » Il aimerait bien une franchise qui lui remonte le moral. Ou bien qui ne le laisse pas dans un flou aussi complet. Il aimerait bien une réponse tranchée : oui, non. Oui si tu fais ça et ça. Non, à cause de ça et ça.
Lui donne une chance en quelle que sorte.
Ruth, en face, avec ses yeux qui parfois jugeaient, parfois tremblaient, ne devait pas penser qu’il méritait cette chance-là.

Il faisait patauger la cuillère dans le bouillon, sans encore se risquer à l’avaler, qu’elle le prit à revers. « S’il suffisait que je mange pour aller mieux, j’aurais certainement pas besoin de toi, » grommela-t-il avant de, toutefois, porter une cuillère pleine jusqu’à ses lèvres. Il avala avec toute la circonspection habituelle, s’attendant d’un moment à l’autre à se retrouver à gerber ce qu’il venait d’ingérer. Même s’il fallait admettre que ça allait mieux depuis qu’elle était là. Elle devait avoir une stratégie pour le bouillon ; il ne prenait pas encore beaucoup de poids, mais il ne dépérissait plus comme avant. C’était pourtant difficile de dire merci. C’était trop dur de faire mine de remarquer les progrès. Parce que si rechute il devait y avoir, ce serait encore plus dur pour le moral.
C’est un peu con, mais Antonin n’avait vraiment pas envie de mourir. Encore moins comme ça.
Pour ça qu’il redresse la tête du bol quand elle reprend la parole.
Elle parle lentement, comme si elle hésitait, alors qu’Antonin, lui, frétillait presque. S’il se sentait prêt ? « S’il s’agit de ma propre survie, » plaisanta-t-il « Je suis toujours prêt. » Prêt à quoi, il s’en moquait.
Il avait vécu une guerre, plusieurs duels contre des membres de l’ordre, contre des aurors, la prison durant plus de dix ans, la malédiction qui ne faisait que l’affaiblir depuis sa sortie. Et il était encore là, à s’accrocher. Clairement, rien de ce qu’on pouvait lui demander de faire ne lui semblait hors d’atteinte.

Ruth, cependant, ne veut pas dire. Alors, elle signe. Comme Antonin peut le faire parfois, avec Hauata. Comme il pouvait le faire, avant. Quand il n’osait pas tout dire à haute voix et que les plus intimes des révélations étaient faites du bout des doigts. Là, ce n’était pas des mots doux que Ruth voulait lui signer, mais plus une demande. Comme un reproche, en réalité.
Commencer à donner.
Il fronce les sourcils. « Que je commence à donner quoi ? » Avant de comprendre que c’est par rapport à la magie vaudou. Ils en avaient déjà parlé, qu’il fallait donner aux esprits pour qu’ils rendent. « C’est toi qui disait que j’étais trop faible pour ça. » C’était clair que quand elle l’avait récupéré, il n’avait pas grand-chose à donner à quiconque le Dolohov. Hormis ses sourires, peut-être, mais les esprits ne voulaient pas de ça. Ils avaient bien raison.
Il sent sa propre voix commencer à monter, comme si la panique et l’agacement transparaissait dans sa voix. Il pinça les lèvres davantage, força finalement un sourire avant d’avoir, lui aussi, recours aux signes pour se faire comprendre. Et ainsi ne pas laisser sa voix en dire trop sur son état. « Dis-moi ce que je dois faire Ruth. Tu sais que je le ferais sans protester. » Puis, en fermant les yeux un instant, las déjà : « Tu sais bien que je ne veux pas mourir. »
Et, en rouvrant les yeux, ouvrant la bouche cette fois-ci : « Reste donc pas debout comme ça, installe-toi. » Et de continuer à faire tourner sa cuillère dans le bouillon sans se resservir.

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MessageSujet: Re: RONIN | CURSED   RONIN | CURSED EmptyMer 14 Aoû - 21:02
Manoir Dolohov - février 2003

I had a one-way ticket to a place where all the demons go. Where the wind don't change and nothing in the ground can ever grow. No hope, just lies.

« Dis-moi ce que je dois faire Ruth. Tu sais que je le ferais sans protester. » Non, elle ne sait pas. À voir comment il regarde ce qu'elle lui sert chaque jour à manger, elle a de sérieux doutes sur la capacité à faire ce qu'elle lui dira de faire. « Tu sais bien que je ne veux pas mourir. » Ca en revanche oui, elle le sait. Elle a bien compris qu'il ne veut pas claquer le Dolohov. D'ailleurs, elle a rarement vu quelqu'un aussi obnubilé par son propre décès, au point de compter les jours qui le séparent théoriquement de la date fatidique. Qui fait ce genre de choses, si ce n'est un pauvre type désespéré ? Il a peur. Peut-être même qu'il a plus peur qu'elle, finalement.

L'idée la rassure quelque part. Elle se redresse légèrement. « Reste donc pas debout comme ça, installe-toi. » Elle hésite une seconde. Elle a souvent la sensation qu'accepter de s’asseoir avec Antonin Dolohov c'est comme passer un contrat avec lui. Une fois qu'elle sera assise sur cette chaise, plus d'échappatoire possible pour ce soir, il faudra qu'elle lui donne plus qu'un bol de soupe, elle n'aura plus le choix. Cela dit, même debout devant la porte, elle n'a pas l'impression d'avoir le choix. Après une brève hésitation, donc, elle s'avance et tire la chaise pour prendre place.

Elle reste silencieuse un moment. « Mangez. » Finit-elle par dire, parce qu'il continue de touiller son bouillon s'en rien en faire d'autre. Elle se mord un peu la lèvre avant d'inspirer profondément. « Ce ne marchera pas pour toujours, ce que j'ai fait jusqu'à maintenant. » Lâche-t-elle finalement. Autrement dit, ça ne marchera pas pour les quatre-vingt-dix-neuf jours à venir. « Ce que vous avez, c'est puissant. » Plus puissant que toutes les autres malédictions que Ruth a vues dans sa vie. « Un peu comme un virus ou... une infection. Ca s'adapte et...» Elle hésite encore, prend une profonde pour inspiration. « et je ne sais pas ce qu- » à moins que ? Elle s'arrête brusquement de parler et Lâche le bol du regard pour trouver celui de dolohov. « Cette malédiction, vous m'avez dit que vous la teniez de votre père c'est ça ? » Et si elle avait pris les choses dans le mauvais sens ? Et si le problème n'était pas que Dolohov soit maudit, mais plutôt qu'il ne l'ai pas vraiment été ? « Est-ce que vous vous souvenez, exactement, ce que visait la malédiction ? »
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MessageSujet: Re: RONIN | CURSED   RONIN | CURSED EmptyMer 14 Aoû - 21:56
Manoir Dolohov - 14 février 2003

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Antonin tenait à son image d’homme affable. Il y tenait depuis son entrée à l’école, à onze ans, et même si ça avait été quelque peu amochée par la révélation de ses quelques dizaines de victimes (il avait fêté la barre des cents, un soir, avec Evan mais c’était en comptant les moldus) il continuait de s’y accrocher encore à présent. Au travail, avec ses employés, avec les nouveaux petits Mangemorts tout frais qui arrivent, et même à la maison avec Ruth. Qui pourtant était la dernière personne qui pourrait croire à son amabilité — mais il le faisait, par habitude peut-être, ou bien parce qu’il pensait, inconsciemment, qu’il devait être au moins un peu sympathique avec la personne qui était censée lui sauver la vie (sympathique ici étant un mot tout relatif, quand on partait du principe qu’il la séquestrait). De fait, il sourit un peu plus largement en la voyant s’asseoir. « C’est mieux comme ça. » Sans savoir si c’était parce qu’il cherchait à imiter une scène quotidienne, deux personnes à table, tranquillement, ou bien s’il était juste gêné de lui laisser un quelconque ascendant physique. Ce serait idiot. Ruth était celle, avec Hauata, qui pouvait savoir à quel point il était faible, justement. Il n’avait pas besoin d’essayer de lui mentir, à elle. Pourtant il le faisait. Comme si c’était un réflexe.

Le silence s’étend un instant, alors qu’il joue encore avec sa cuillère, jusqu’à ce qu’elle finisse par lui ordonner de manger. L’impératif le fait relever les yeux, pencher la tête de côté, sourire : « Bien madame, » lâche-t-il en finissant par avaler une cuillère, puis une seconde. Il s’arrête un instant, pour encaisser ses mots. Ça ne marchera pas toujours, il s’en doute, il le sent d’ailleurs. Il sent que ça continue, que ça passe par-dessus ses efforts. Il pousse un long soupir, c’est que c’est fatiguant de mourir, et d’en plus le faire avec une certaine nonchalance (même s’il était prêt à parier que Ruth ne s’y trompait guère). Avant de rebaisser les yeux vers le bouillon alors qu’elle continue : puissant, patati patata, il était au courant. Il en avait vu plusieurs se casser les dents sur le cas paternel, bien pour ça qu’il n’avait jamais voulu foutre les pieds dans un hôpital de sa vie, pas question qu’on l’étudie avec des petits pince-nez comme ils avaient fait pour Pavel. Il n’était pas désespéré à ce point-là, tout de même. Avant finalement les mots qu’il redoutait, mais qu’il s’était tout de même préparé à entendre : « Je ne sais pas… » Personne ne savait.
Sauf qu’elle s’interrompt ; et cette fois Antonin relève les yeux vers elle, dans un mouvement similaire aux siens. Il lâche la cuillère. « Oui… ? » L’incite-t-il dans un murmure. Avant la question, la double question.
Il fait une moue, avant d’avoir l’air un peu amusé : « Oui, oui je m’en souviens bien. Enfin… » Il hausse les épaules : « Je n’étais pas là, mais il m’a dit… » Ouh, il était normalement bien plus à l’aise que ça, lorsqu’il s’agissait de parler. Moins devant Ruth, cependant, beaucoup moins quand on évoquait ce sujet. Il reprit sa cuillère, la remplit, l’avala. Soupira, passa ses mains sur ses yeux un instant, comme si un brusque mal de crâne venait de poindre, avant de grogner : « Il a baisé une femme, en Haïti, en lui faisant croire qu’il pourrait l’épouser et tout ce bazar. C’était visiblement la seule technique de drague qu’il connaissait, ce bouffon. » Et comme sa main tremblait, il la plaqua contre la table, forçant de nouveau un sourire. « Sauf qu’elle ne s’est pas laissé faire. Elle l’a maudit. Qu’il pourrisse de l’intérieur, et qu’il ne puisse jamais avoir d’enfants. » Cette fois il rit, mais clairement pas le genre de rire qu’on entend dans un mariage : « Mais pas de chance, le connard avait déjà un petit bâtard. » Et comme il était lancé… Son regard évitait celui de Ruth en regardant son bol : « J’ai souvent espéré que je ne serais pas touché. Mais plus jeune j’avais déjà les premiers symptômes… et je pensais qu’à la mort de mon père ça s’arrêterait mais… » Il hausse de nouveau les épaules, joue avec la cuillère entre ses doigts comme il pouvait le faire en temps normal avec sa baguette : « Puis ça s’est mêlé avec les problèmes liés à la prison, pour devenir… comme tu m’as trouvé en fait. » Il redressa la tête vers elle, passa sa main libre dans ses cheveux, doucement, pour les ramener en arrière, son sourire remonta jusqu’à ses yeux : « Il l’avait sacrément énervé son coup d’un soir, » conclut-il, dans une petite tentative d’humour.

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MessageSujet: Re: RONIN | CURSED   RONIN | CURSED EmptyDim 25 Aoû - 13:01
Manoir Dolohov - février 2003

I had a one-way ticket to a place where all the demons go. Where the wind don't change and nothing in the ground can ever grow. No hope, just lies.

Il mange. Enfin. Et tout d'un coup, il a l'air beaucoup plus prompt à manger qu'à parler. Retournement de situation: si la veille on avait dit à Ruth qu'elle se retrouverait face à un Dolohov effrayé doublé d'un Dolohov qui rechignait à parler, elle aurait eu peine à y croire. De fait il est là, devant elle, à froncer les sourcil, à tourner la cuillère dans son bol encore et encore, à hésiter, à marmonner.

Elle a touché quelque chose, elle le sent. Un point sensible. Pas que la sensibilité d'Antonin Dolohov soit sa priorité, mais elle doit bien admettre qu'il y a une certaine satisfaction à le voir aussi peu à son aise; lui qui semble toujours si à l'aise partout, qui passe le plus claire de son temps à feindre la bonne humeur et le bien être. Au top, hein ? Pas tant que ça, semble-t-il. C'est sa main tremblante qui le dit. « Il a baisé une femme, en Haïti, en lui faisant croire qu’il pourrait l’épouser et tout ce bazar. C’était visiblement la seule technique de drague qu’il connaissait, ce bouffon. » Il fini par lâcher. Ruth redresse un peu le menton, pendant un instant elle revoit l'île, sa grand-mère, la maison au toi de tole, la dale en pierre de la terrasse, le vieux rocking chair en fer et le grand mangier au fond du jardin. « Sauf qu’elle ne s’est pas laissé faire. Elle l’a maudit. Qu’il pourrisse de l’intérieur, et qu’il ne puisse jamais avoir d’enfants. » Elle ne peut s’empêcher d'hausser les sourcils. Evidemment qu'elle en s'est pas laissé faire, qu'est ce qu'il croyait ?  « Mais pas de chance, le connard avait déjà un petit bâtard. » Pas de chance. Ruth sent ses épaule se détendre légèrement. Elle commence à entrevoir les choses plus clairement. Elle s'était trompé effectivement, avait pris le problème dans le mauvais sens.  « J’ai souvent espéré que je ne serais pas touché. Mais plus jeune j’avais déjà les premiers symptômes… et je pensais qu’à la mort de mon père ça s’arrêterait mais…  Puis ça s’est mêlé avec les problèmes liés à la prison, pour devenir… comme tu m’as trouvé en fait. » Bien entendu, ça elle aurait pu le deviner toute seule.  « Il l’avait sacrément énervé son coup d’un soir, » conclut-il. « Il l'avait  sacrément sous-héstimé, surtout. » Elle lâche sur un ton froid avant d'avoir pu retenir ses mots. « Désolé. » se reprend-t-elle dans la foulé. Elle n'est pas vraiment désolé. Dolohov sénior avait été le pire des idiot, parce qu'il faut être profondément stupide pour mentir à une Mambo Haïtienne et lui promettre monts et merveilles. Ruth se demande vaguement si elle l'a connue cette sorcière assez puissante pour maudire cet homme et tout ce qu'il avait pu engendré, sans même le savoir.

Elle voudrait pouvoir prendre plus de temps pour réfléchir et remettre les pièces du puzzle dans l'ordre, mais elle sait très bien qu'il va vouloir quelque chose. Il n'a pas vidé son sac pour qu'elle s'en aille et le laisse avec ses soupe en attendant demain. « Vous auriez du m'en parler avant. » elle dit calmement. Comment est-ce qu'il voulait qu'elle l'aide s'il ne lui donnait que la moitié des informations ? Elle lâche un soupir. « Vous n'êtes pas maudit. » Pas vraiment. « Vous êtes les reste d'un homme maudit. Le facteur inconnue, imprévue qui n'entrait pas dans l'équation. » Et c'est presque pire, finalement. « Si je ne me trompe pas, le fait même que vous existiez entre en contradiction avec la malédiction. Il faut la voir comme une forme d'entité magique, une esprit mineur, avec un objectif. Ici c'était de tuer votre père et l'empêcher d'avoir une descendance, sauf qu'il en avait déjà une. » C'est la première fois que Ruth se retrouve confronté à cette situation. Elle prend une grande inspiration et relève les yeux vers Dolohov. « C'est comme si votre père avait mentit aux esprits, et maintenant ils se vengent, pour récupérer ce qui leur est du. » Personne ne ment aux esprits,  parce qu'il n'y a rien de pire qu'un esprit en colère. Et Ruth, n'a pas du tout envie de s'y frotter.
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MessageSujet: Re: RONIN | CURSED   RONIN | CURSED EmptyDim 29 Sep - 11:41
Manoir Dolohov - février 2003

I had a one-way ticket to a place where all the demons go. Where the wind don't change and nothing in the ground can ever grow. No hope, just lies.

Sacrément sous-estimer, ouais, c’était quelque chose à laquelle son père était très doué. Sous-estimer les nanas qu’il voulait s’enfiler pendant les voyages, sous-estimer la malchance familiale, sous-estimer la capacité de son bâtard à le détester. Pavel aurait pu très facilement être couronné Empereur des Cons, la tiare des abrutis lui aurait très bien sied au teint. Les propos de Ruth étaient bien légers comparé à l’imbécilité de l’homme concerné, et son désolé lui arrache un simple haussement d’épaule : « C’était un salaud doublé d’un abruti fini. Surestimer cette femme n’était vraiment pas la première de ses conneries. »
Mais, vraiment, il n’avait pas lâcher les vieilles histoires pour avoir simplement une petite remarque que le quotient intellectuel peu élevé de son père. Et, finalement, il obtint quelque chose d’autres. Un reproche. En parler plus tôt : ah tiens. Il haussa les sourcils, dire qu’il ne la payait pas pour se prendre des reproches n’était pas en soi inexact étant donné qu’il ne la payait pas mais… Well… « Vous n’êtes pas maudit.Super. Faudrait juste l’apprendre à mes organes maintenant, parce qu’ils n’ont pas l’air super au courant tu vois ?Vous êtes les reste d’un homme maudit. » Il poussa un soupir, se passa une main dans les cheveux, en emportant un peu au passage. Ça le fatiguait cette histoire. Plus que de la fatigue, ça l’épuisait : il en crèverait d’éreintement avant même que la malédiction ne l’achève purement et simplement. Le facteur imprévu qui n’entrait pas dans l’équation… Il trouve le moyen d’esquisser un sourire : « Ouais, ça me ressemble bien. C’est ma marque de fabrique. » C’est sans doute comme ça que la famille Dolohov devait parler de lui en Russie. Le grain de sable qui n’a pas eu le bon goût de mourir en taule.
La suite n’est clairement pas joyeuse à entendre. Il soupire de nouveau, étouffe un ricanement, oscille entre l’auto-dérision (à ce stade n’est-ce pas) ou un simulacre de désespoir (sans pousser complètement le mélodrame, il n’avait jamais aimé ce genre de truc) imaginant une sorte d’esprit, de gardien comme il pouvait y en avoir sur Aotearoa, le poursuivre pour essayer de l’écraser avec ses grandes pattes. Il eut un frisson finalement, lança presqu’un regard par-dessus son épaule. Puis finalement la sentence tombe : « C’est comme si votre père avait menti aux esprits, et maintenant ils se vengent, pour récupérer ce qui leur est dû.Ah. » Que dire d’autre ? Que ce n’était pas juste ? Vraiment, s’il se le répétait, parfois, Antonin avait un peu trop conscience de la destruction qu’il avait causé pour vraiment pouvoir réclamer un semblant de justice quant à sa personne. Le simple fait qu’il ne soit pas mort dans sa cellule était presqu’une insulte pour toutes les personnes qu’il avait pu tuer, avec un petit rire, une blague, ou un juron dans les cas les plus chauds. En outre, parler de justice devant Ruth aurait été s’approcher un peu trop près du foutage de gueule de l’extrême et Antonin n’était pas en condition.

Alors il se contenta de grogner, et de rouler des yeux : « Donc l’idée c’est que je suis une fausse note, et que cette malédiction — qui serait comme un esprit donc, veux me tuer pour rétablir les choses comme elles doivent être ? Nous voilà bien. » Cette fois il ne mange plus, et remonte, dans un mouvement machinal, ses manches jusqu’à ses coudes, dévoilant ses bras amaigris, et la marque, nette et mouvante sur son avant-bras. « Et tu connaîtrais un moyen, Ruth ? De rendre son dû à ce qui me poursuit sans… well, que je rejoigne le papa dans sa tombe ? » Puis, avec un léger rire : « Ah ben putain, moi qui ait passé ma vie à tout faire pour qu’on m’associe pas à ce type, maintenant même les esprits s’y mettent. Tu parles d’une poisse hein ? » Il s’imaginait dire à un esprit de, voyons enfin, l’appeler Antonin.
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