Elena est de bonne humeur. Sans doute un peu trop, pour ce qui ressemble à un lundi matin de rentrée des classes ; clairement trop, pour quelqu’un qui se retrouve à arpenter à nouveau les couloirs glauques de l’Iron, après presque deux semaines sans les fréquenter. Elle a (ils ont) reposé bagages à Saint-James il y a quelques jours, où on lui a trouvé bonne mine, et le rire plus facile, ce qui lui a légèrement donné l’impression d’être devenue un spot publicitaire ambulant pour vacances-au-vert – mais Lena est suffisamment reposée pour ne pas en prendre ombrage, et même se satisfaire (à moindre mesure) du soulagement qu’elle a lu dans certains regards (donc elle peut redevenir comme avant ?!). (Elle n’a pas encore osé leur dire que son teint frais venait avant tout de sa nouvelle skincare routine en huit étapes, hein.)

La majeure partie de ses journées depuis leur retour a été consacrée à l’aménagement de la nouvelle planque, aussi Elena n’a-t-elle pas encore fini sa tournée de retrouvailles ; c’est donc avec un entrain certain qu’elle serre Buffy dans ses bras, en arrivant dans la petite salle de réunion de l’Iron. Comme si elle n’était jamais vraiment partie, et qu’elle avait toujours travaillé là, Lena se sert ensuite un café, pose les pieds sur une chaise, rit trop fort au “I mean, you know Odette……” de sa collègue (son amie, vraiment), lui concède un peu plus tard que oui, ça lui a fait vachement de bien de se barrer, reste évasive quant au reste (même si l’insistance de la lycanthrope lui tire un sourire ou deux).
Lena n’a pas grand-chose à faire, à part effectuer un tour du côté de l’Airlock pour inspecter les chambres qui viennent d’être libérées (elle s’est portée volontaire pour le faire : elle est vraiment de bonne humeur), et consulter les registres d’entrées dont on lui a dit qu’ils étaient chargés (et on lui a dit par qui, en vérité, mais elle le fait tout de même par acquis de conscience – vraiment de bonne humeur). Dans les faits, ça lui permet de traîner avec Buffy, d’enchaîner les cafés et de rattraper les journaux des derniers jours qu’elle a pu manquer ; elle ne relève donc la tête que pour saluer Xander, qui vient les rejoindre et l’étreindre, puis pour donner un léger coup de tête à Dae-won, de passage derrière elle pour préparer son propre café.

De mal en pis, une demi-heure s’est écoulée, ni Lena ni Buffy n’a bougé, et elles relèvent toutes les deux la tête d’un même mouvement quand une aura plus néfaste vient envahir la pièce…

Venus.
Evidemment.

Lena ne l’aime pas particulièrement, ce n’est un secret pour personne (comme la réciproque d’ailleurs, ambiance.) Elle a su se frayer une place au milieu des autres gardien.ne.s, s’entend bien avec tous ou presque, s’entendait même bien avec Tal for fuck’s sake, mais Odette… ? (Déjà, c’est quoi ce nom de code imprononçable là ? « Le lac de Cygnes gngngn ? » Ok la meuf insupp quoi…)
Le vrai problème, c’est que Venus a cette exécrable capacité à rappeler à Lena qu’elle a été parachutée là, parce qu’elle n’était plus vraiment bonne à mettre ailleurs, et qu’elle a « en plus » « un peu » foiré sa première semaine (c’est facile à dire, quand tout le monde aurait voulu casser la gueule à Moran dans le fond – puis est-ce que ce n’était pas la chose à faire, finalement ? Hein, Venus ?)

Elena tend donc son plus beau sourire crispé à la blonde, en espérant que ça suffise ; lui propose même du café, pour montrer sa bonne volonté / humeur / composition du jour. Le problème c’est qu’il n’y a clairement qu’une personne qui est partie en vacances dans la pièce, et que Venus ne se fait pas prier pour le lui montrer – Lena ne l’écoute pas franchement, mais ça ressemble assez à quelque chose comme Can I have a word ?, alors toute sa concentration passe plutôt dans le fait de ne pas soupirer bruyamment. Venus s’est retrouvée cheffe pendant leur absence – elle aurait dû savoir, que ça allait lui monter à la tête. “Of course,” elle répond, découvrant un peu plus de dents et sentant la tension gagner sa mâchoire. Elle se lève, le plus fluidement possible malgré son attelle (manquerait plus que ça, de lui montrer qu’elle n’est toujours pas pleinement en capacité), tend un clin d’œil à Xander qui lui flatte le bas du dos à son passage, puis emboîte le pas de la Montclaire (quel insupportable nom) dans le dédale de couloirs qui constitue l’Iron.

Quand elles finissent par s’arrêter devant l’espèce de placard qui sert de bureau au référent (pardon, aux référents) des lieux (bien sûr que Venus a insisté pour y avoir sa propre table) (et bien sûr qu’elle n’a pas daigné marcher moins vite tout du long), Elena s’y engouffre sans demander son avis et avec toute l’aisance du monde. Elle se laisse tomber sur son habituelle chaise (la plus confortable, qu’elle squatte d’ordinaire pour parler à quelqu’un de plus agréable), daigne enfin relever les yeux vers son interlocutrice. “So, how was it? Did you make a good chief?” Il n’y a pas franchement d’hostilité dans sa voix, mais son sourire est peut-être un peu trop sarcastique pour être honnête ; et surtout, surtout, Lena sent sa bonne humeur qui vacille, et la familiarité de la colère qui vient lui chatouiller l’estomac. Parce que si Venus veut tant que ça être cheffe, elle était où quand on battait à mort l’autre référent…?

Venus est tendue. Du moins, plus tendue que d'ordinaire. Les services de nuit laissent n'importe lequel des gardes de l'Iron un peu plus... irritables et mal lunés qu'un service de jour, alors vous pouvez bien imaginer l'effet que ça peut avoir sur elle. Elle a les épaules crispées et une sale migraine commence à pointer le bout de son nez derrière ses yeux. Et tout ça n'est que renforcé par la case du jour sur l'agenda commun de la prison, où est griffonné à la va vite, en rouge, les informations liés au retour de Lena dans la rotation. Elle a l'impression qu'on la nargue.

Elle pense pouvoir être satisfaite de sa gestion des deux planques en l'absence de son cher patron et pour l'instant personne ne semble avoir eu quoique ce soit à redire. Mais c'est sans compter l'opinion de Madame Alvarez, bien sûr, qui doit revenir aujourd'hui.

C'est sans doute pour ça qu'elle se planque dans l'une des cellules vides de l'Iron quand approche l'heure de la relève - prétextant le besoin d'y mettre de l'ordre. Venus n'a aucune envie de faire son rapport à Dae-Won et encore moins d'écouter Lena glousser en racontant ses dernières aventures trop géniales.

Il n'empêche qu'elle doit lui parler, histoire de remettre certaines pendules à l'heure. Pour l'instant, Venus s'est surtout contenté de rester en retrait pendant que Lena foutait le dawa à l'Iron et l'Airlock, essayant le plus possible de garder pour elle ses commentaires. Bon, bien sûr, elle a laissé s'échapper certaines remarques qui lui ont valu un certain nombre de regards noirs, mais elle n'a pas encore eu vraiment l'occasion d'exposer calmement ses critiques tout à fait justifiées envers Lena.

Venus n'était pas une Serpentard pour rien. C'est quelqu'un de pragmatique et perspicace, qui sait lire les situations. Et si les petites vacances de Dae-Won et Lena (comme si c'était le moment) ont révélé quoi que ce soit, c'est que l'Iron et l'Airlock tournent tout aussi bien sans eux qu'avec. Voire mieux. Donc, si elle parvient à prouver aux hautes sphères de l'Ordre que son autorité peut être reconnue et respectée par tous les gardiens de la planque, alors une réorganisation de la hiérarchie de la dite planque pourrait justement être envisagée. Mais pour cela, Lena est une énième fois plus un inconvénient et un obstacle qu'autre chose...

C'est pour ça qu'elle doit lui parler - entre autre - et elle prend bien une vingtaine de minutes avant de se décider à se lever pour aller la trouver.

Elle la trouve assez rapidement, dans la salle commune des gardiens - là où tout le monde se trouve d'ailleurs, comme s'ils n'avaient rien de mieux à faire - et elle se sent comme une outsider qui vient casser l'ambiance, une impression qui lui laisse un goût amer dans la gorge mais qui lui fait également lever la tête un peu plus haut.

"Lena, a word?" elle demande sans autre préambule ni artifice - elle n'a pas vraiment besoin de dire bonjour aux autres vu qu'elle ne reste pas. Elle fera un aurevoir groupé quand elle quittera la planque pour enfin aller se coucher.

"Of course," Lena répond et le sourire qu'elle lui adresse agace Venus au plus au point. Elle lui retourne tant bien que mal et pivote sur ses talons sans autres mots, comptant sur le fait que Lena la suive jusqu'à son bureau.

Aussitôt dans la pièce, Lena s'installe, sans attendre qu'on l'y invite, un faux pas de plus dans la liste que tient Venus, de plus en plus longue. Ce n'est pas exactement la mise en scène que Venus avait souhaité - plutôt l'inverse, elle assise et Lena au garde à vous devant elle - mais soit, elle fera avec.

Venus reste donc debout, bras croisé devant elle et mâchoire serrée alors que Lena entame la conversation. "So, how was it? Did you make a good chief?"

Sa façon de le dire, sa façon de se tenir, sa façon de la regarder - tout est insolent dans l'attitude de Lena et Venus prend vraiment sur elle pour rester neutre. "I prefer to let the others be the judges of that. I'm sure they'll answer if you ask them," elle répond, se doutant que Lena n'a pas du perdre une seule seconde en arrivant. Elle aussi doit bien avoir sa liste. "Actually, this is sort of what I wanted to talk to you about. I'm not the official chief, of course, but I do work closely with Dae-Won and I regret that I didn't really take the time to properly welcome you in our ranks when you arrived. Everything was all over the place after Gracefield but I should have taken a few minutes to get to know you and help you get your marks here." Venus souffle, calculant la meilleure façon d'amorcer la suite. "I don't really know how you were briefed about this mission but perhaps it would have prevented us from having to deal with some... complications."

tw : bully vibes un peu

Venus s’abstient de répondre à sa question (bon, d’accord, son sarcasme) ; Lena en prend note silencieusement, son visage légèrement déformé par une moue qui pourrait tout aussi bien être un “fair enough” mi-déçu mi-compréhensif. Elle s’installe plus confortablement dans sa chaise, pour compenser, contrastant furieusement avec la posture martiale (ridicule, si vous voulez son avis) de la blonde -- note encore que celle-ci ne lui demande pas de ses nouvelles à elle, et que ce n’est sans doute pas parce que Dae-won lui a livré un récit détaillé de leur escapade. Hm. (Tant mieux, quelque part.)

Venus reprend la parole et Lena relève d’abord un regard criant de désintérêt dans sa direction. Ses sourcils se rapprochent au fur et à mesure, toutefois ; parce qu’elle doit s’efforcer de ne pas pouffer quand l’autre évoque son statut de cheffe non officielle, dans un premier temps, puis parce que ce petit discours sympathique (hypocrite) de bienvenue, ça pue du cul (elle fréquente suffisamment de petits (et de grands) chef.fe.s pour le savoir). "It's true we didn't have a chance to meet on the field before," elle semble pourtant concéder à un moment, le ton tout juste trop piquant et le sourire trop distordu pour laisser penser à une véritable chance. (Si on pouvait croiser Montclaire sur un champ de bataille plutôt qu’occupée à maudire l’Iron de son balai dans le derrière et de son air suffisant à deux balles, ça se saurait….)

“...perhaps it would have prevented us from having to deal with some... complications." C’est donc ça. Les sourcils de Lena changent de direction pour gagner le haut de son front, et elle peut presque dénombrer le nombre de muscles qu’elle doit figer sous son visage pour se contenter de répéter un “Complications” (tbh déjà suffisamment chargé d’humeur). Le terme est presque joli, pourtant, pour désigner (c’est ce qu’elle en comprend) l’incident ayant eu lieu avec Moran deux mois auparavant ; il est en tout cas vachement plus charmant qu’Alvarez Gate, n’en déplaise à certains.
La mâchoire d’Elena reste tout de même crispée, et elle se penche légèrement en avant avec les mains jointes pour amorcer la suite. Le set-up est maintenant parfait pour un échange des plus professionnels -- si l’air n’était pas autant chargé de tension, on s’y croirait.

"Listen, Venus, I appreciate you reaching out. This is... valuable, I'm sure", reprend-elle en se calquant sur ses hésitations polies (surjouées) et son niveau de langage (Merlin sait que ça lui coûte).
Lena déteste à avoir à parler comme ça. Elle déteste devoir interagir avec des gens qui se croient plus intelligents qu’elle (et qui le sont souvent), déteste les hiérarchies tyranniques (à son goût), déteste la manière qu’a Venus de la regarder par au-dessus (alors qu’elle ne lui met que dix centimètres, quand elles sont toutes deux debouts). Elle déteste les reproches injustifiés (les reproches tout court, hein), déteste encore plus qu’ils viennent de personnes loins d’être exemplaires.
Lena déteste toute cette comédie, et elle tord trop les mains, et ça y est -- son glow de vacances fond comme neige au soleil, elle le sent. (Elle savait qu’ils auraient dû rester dans cette tente, sur cette plage, dans ce lit, à--) "If you're referring to what happened with Moran, it... it was regrettable, definitely." Même précaution dans les mots, même sourire trop agressif ; Elena est suffisamment agacée pour ne pas se laisser aller à la moindre rêverie, mais s’efforce pourtant de rester correcte, de garder les remarques qu’elle sent pressées contre sa glotte au fond de celle-ci. En partie parce qu’elle est en tort, sur ce point très précis (quoique même là, pas totalement….), en partie parce qu’elle ne veut surtout pas que son attitude retombe sur Dae-won d’une manière ou d’une autre (ça a déjà suffisamment été le cas, et c’est bien la seule chose qui la retient de dire que Moran avait mérité pareil traitement, et plutôt deux fois qu’une, même).

"But I'm sure you know you're not the first one to point this out, just like I'm sure you know that this has been widely discussed with the appropriate people at the appropriate time." Son sourire se pince à mesure que son animosité grandit, et Elena sent une de ses jambes s’agiter nerveusement : peut-être qu’elle est en partie en tort, mais pourquoi lui attraper la veste maintenant, alors que les choses commencent enfin à se tasser ? Parce que Montclaire se rend rétrospectivement compte qu’ils auraient dû la laisser l’achever ? Parce qu’elle aurait voulu être invitée au camping, elle aussi ? (Lena doit empêcher son sourire de prendre une couleur sarcastique, sous peine de perdre drastiquement en crédibilité.) (Ce qui ne serait pas simple, si elle ne se sentait pas de plus en plus irritée). "Don't worry, Dae doesn't like me enough to let me ruin the place he's in charge of." Son air se radoucit un peu, pendant quelques secondes ; elle hausse même les épaules, comme si c’était un argument irréfutable et non pas un (léger) euphémisme.

Venus n’a pas à connaître le détail de sa relation avec le chef des lieux, de toute manière -- et c’est bien la seule à avoir questionné l’arrivée de Lena à cet égard, ce qui était déjà suspicieux en soit (....est-ce qu’elle a un faible pour lui….? Est-ce qu’elle est simplement beaucoup trop frustrée ? La pauvre) (non)
Venus n’a pas à connaître le détail de sa relation avec le chef des lieux, et Elena pourrait donc s’arrêter là, ne pas en faire tout un foin, ne rien lui donner à se mettre sous la dent, lui prouver que Dae-won n’est pas un élément pertinent pour expliquer sa présence à un endroit qu’elle n’apprécie qu’assez peu (c’est le moins que l’on puisse dire).
Elena devrait s’arrêter là. Elena va s’arrêter là, parce que c’est la chose à faire, et qu’elle vient tout juste de recoller son petit sourire faussement poli (agaçant) sur son visage. "If you have any tips, however, I'll gladly take them, of course."

Evidemment, qu’Elena ne va pas s’arrêter là. "Or-- oh, wait, maybe you were referring to more recent complications?" Elle pourrait prétendre que la question lui a échappé, mais l’air ingénu qui s’installe sur ses traits n’a rien d’innocent, et la main qu’elle a relevé pour empêcher Venus de la couper, un air pseudo-pensif sur le visage, est clairement trop catégorique pour plaider la non-préméditation. "Again, if you have tips to prevent anything similar from happening, like, ever again..... I mean, you seemed to be working so closely with Dae-won that night, right?" Il n’y a plus la moindre trace de sympathie contrefaite dans son regard -- évidemment, que Dae-won a tout à voir avec sa présence ici, et évidemment, qu’elle est furieuse (suffisamment pour sentir sa main la démanger) que Venus ait passé la soirée à roupiller tranquillement pendant qu’il manquait d’y rester. Puisqu’elles sont parties à parler de complications…

Venus ne se retient pas vraiment de prendre Lena de haut et de la regarder comme si elle était un sale insecte qui avait eu l'audace de se glisser sur sa jambe. Elle a envie de la dégager d'une pichenette, un coup sec, rapide, mais tellement satisfaisant.

Tout en elle l'agace et Lena le sait, s'en rend forcément compte - Venus n'a jamais vraiment été difficile à lire. Elle le sait et elle adore ça, se plait à la titiller comme une gamine qui a trouvé un nouveau jouet. "It's true we didn't have a chance to meet on the field before."

Ouch. Venus déglutit et regarde ailleurs, brièvement, comprenant très bien le sous-entendu sournois de Lena - ou plutôt l'interprétant comme un sournois rappel à ses pouvoirs limités. "I've done my fair share of field work, believe me," Venus ne peut se retenir de grommeler, oubliant rapidement tous les bien faits "d'être la meilleure personne" dès l'instant où Lena commence à appuyer sur les bons boutons. Ou les mauvais, selon comment on se positionne.

Heureusement pour elle, Venus a également quelques atouts dans sa manche et elle esquisse un sourire quand Lena répète ses propos, offusquée. C'est peut être puérile de sa part mais elle compte clairement les points dans cet échange et elle ne va pas s'en cacher, d'autant qu'elle suppose que Lena fait de même.

"Listen, Venus, I appreciate you reaching out. This is... valuable, I'm sure." C'est un festival de sourires crispés, un océan de venin, de sel, et de mauvaise foi qui ne doit pas être très beau à voir de l'extérieur, mais qu'importe. Si Lena croit pouvoir battre Venus a ce jeu là, elle rêve tout debout. "If you're referring to what happened with Moran, it... it was regrettable, definitely." Venus fait preuve d'une grande force morale en se retenant de lever les yeux au ciel, et continue de sourire et d'acquiescer à la place, prétendant être ravie de voir que Lena semble comprendre ce qu'elle lui reproche. Elle sait que ce n'est pas le cas bien sûr - Lena est incapable de faire preuve de quelconque réflexion sur elle même - mais elle ne peut pas s'emporter, ça lui ferait perdre des points.

"But I'm sure you know you're not the first one to point this out, just like I'm sure you know that this has been widely discussed with the appropriate people at the appropriate time. Don't worry, Dae doesn't like me enough to let me ruin the place he's in charge of. If you have any tips, however, I'll gladly take them, of course. Or-- oh, wait, maybe you were referring to more recent complications? Again, if you have tips to prevent anything similar from happening, like, ever again..... I mean, you seemed to be working so closely with Dae-Won that night, right?"

Venus soupire et lève les sourcils, peu impressionnée par l'attitude de Lena. "Are you done?" Elle n'aime pas ce que Lena insinue, n'aime pas qu'elle puisse se permettre de remettre en question son travail comme ça. C'est une gamine, littéralement née hier qui adore jouer à la guerre tant que ça la rend cool mais qui ne semble pas une seule seconde apprendre des épreuves terribles qu'elle traverse. "I'm sure you are aware by now that I'm your superior here. So if I feel like you need some more talking to, you'll get some more talking to. Song is good at his job but he's young. And in my book, experience outranks everything." C'est osé. Elle sait qu'en disant ça à Lena, elle peut être sûre que demain, tout l'ordre sera au courant de son apparente insubordination. Mais ça n'en reste pas moins vrai. "What happened here, to Song, was awful and I would have done anything to prevent it. If I could have," elle ajoute sèchement, se rapprochant de Lena pour la prendre encore d'un peu plus haut. "You want to seem tough, I can respect that. But don't you dare imply that I could have stopped this and just... didn't. I was here and like everyone else, I got dosed and lost consciousness. What, you think that if you had been here you would have saved the day? I'm as pissed as you are about this breach in security but don't you dare imply that it was my fault."

tw : bully vibes

"Are you done?" Lena ne lui accorde pas un regard, les yeux résolument détournés alors que ses épaules s’agitent d’un soupir plus sec qu’amusé. Ses doigts pianotent sur ses bras croisés — elle n’est pas impressionnée pour un sou, pas plus qu’elle n’est done, et que Venus lui rappelle sa supposée supériorité ici n’arrange en rien les choses. La sorcière a ramené une main devant son visage et plus que ses ongles récemment manucurés, elle fixe machinalement son poignet : là où figurent, quoique invisibles à l'œil nu, autant de cercles que son interlocutrice. Le geste est suffisamment éloquent pour qu’elle s’abstienne de davantage de commentaires, et relève un regard presque paresseux en direction d’Odette et de sa petite (ridicule) démonstration. Jusqu’à ce que-- “Song is good at his job but he's young. And in my book, experience outranks everything." Les sourcils d’Elena se haussent nettement sur son crâne, et un grognement lui échappe : là encore, elle n’a pas besoin d’ouvrir la bouche pour exprimer un interesting, duly noted. (Mais elle se prend pour qui, vraiment, cette grognasse coincée du cul….?)

Le reste est moins intéressant. Elle la laisse continuer, parce que quoiqu’en pense Montclaire, Elena a tout de même des principes. “What, you think that if you had been here you would have saved the day? I'm as pissed as you are about this breach in security but don't you dare imply that it was my fault." Ses lèvres se pincent, presque jusqu’à disparaître. Elena n’a jamais apprécié l’autorité (McGonagall s’en souvient, l'École des Aurors aussi) — mais cette tendance ne s’est ni arrangée avec la guerre, ni avec sa proximité avec la plupart des pontes de la résistance. Elena a un peu trop la confiance, d’aucuns diraient : mais qui d’autre, après tout, peut se vanter d’avoir déjà giflé Kingsley Shacklebolt, uh ? (Sans souffrir de franche rétaliation, en plus.) Et Venus croit pouvoir quoi ? L’intimider ? Lui donner des ordres ? La brune ricane dans sa barbe, les bras à nouveau croisés. “Oh, superior, I would never dare never imply, I always tell.” Pause. Sourire déchargé de toute chaleur. “You’re the one drawing conclusions here, really.” Lena vient trouver les yeux bleus, qui pourraient tout aussi bien la fusiller sur place ; son sourire ne tremble pas, assuré dans toute son insolence — qu’est-ce que va bien pouvoir faire Venus, même ? Lui jeter un sort ? (too soon) “All I’m saying is, you want to be a leader so bad, but somehow shit happens and you’re never there...? I get it’s not your fault, that’s just… fortunate.” Le ton est poli, faussement aimable, méchamment compréhensif. “I mean, it’s just like Switzerland, right? Who the hell even knows what you were doing out there, chilling while we were getting our asses slaughtered and killed? Oh, right, taking on experience I guess.” Le regard se durcit. Elena n’a pas pour seul défaut de mépriser l’autorité (surtout si elle la trouve injuste) (elle la trouve souvent injuste) : c’est aussi une fouine. Une morveuse. Pour le reste, elle a appris des meilleurs (des pires) — elle sait faire semblant, quand elle se heurte à des zones d’ombre. (Comme elle mord un peu aveuglément, mise sous tension) (Lena ferait un atroce loup-garou just saying).

“Listen.” Elena a décroisé les bras, ses coudes ont rejoint ses genoux et ses paumes sont à nouveau entremêlées. “We’re here to talk, right? So let’s set things straight.” Elle a l’air sérieux (de quelqu’un qui fait de son mieux pour ne pas perdre son calme, et retourner la table par exemple) (elle n’est pas là pour donner raison à Venus, grand bien lui en fasse). (Et peut-être qu’elle se comporte un peu trop comme si c’était son bureau, ou elle qui menait l’entrevue, mais à nouveau : Elena est, par moments, submergée d’excès de confiance, notamment quand quelque chose la contrarie à ce point.) “I don’t like you, and I don’t trust you, and I’m pretty confident I never will.” Ses yeux sont stables (se veulent stables) dans ceux de la gardienne. (Sa supérieure.) (*chuckles in disbelief*) “I don’t know what you did to have so many people wrapped up around your little finger (Dani, même Dae, ugh), ‘cause it can’t just be that puppy face of yours. But I don’t buy it. You wanna know what I think? I think you like to think you’re tough, but you actually just have confidence issues, and you’d follow the first pathetic guy giving you the slightest bit of interest, not even giving a shit if that guy’s a good one or not.” Elena reprend son souffle, la hargne remontée jusque dans ses joues rougies. Elle n’a jamais aimé Venus, indéniablement, et a toujours estimé que quelque chose était un peu off avec elle — mais elle ne l’a jamais verbalisé aussi franchement, parce qu’elle sait se tenir, mind you. C’est la Montclaire elle-même qui a ouvert les vannes et décrété qu’elles devaient parler : on récolte ce que l’on sème, après tout.

Mais Elena n’est pas là pour déclencher une micro guerre (elle a déjà une assiette suffisamment remplie comme ça, merci beaucoup) ; elle retrouve donc le dossier de son siège, quoiqu’avec un peu de raideur sans doute. “But anyway. Your vibes, your position -- none of my business. (Geste parasite de la main, comme si elle cherchait à se débarrasser d’un moucheron particulièrement persistant ; comme si ne rien avoir à dire sur le poste de Venus la chafouinait) ((comme si ne rien avoir à dire sur le poste de Venus l’empêchait de le faire)) Believe it or not, I’m not here to cause trouble -- which I haven’t by the way, like ever since that.” Ses lèvres se tordent de droite à gauche en une moue — elle est loin d’être exemplaire, elle le sait, mais tout ce que peut bien lui reprocher Montclaire outre le Moran-gate relève très certainement du grief personnel. C’est d’ailleurs très certainement pour se racheter une crédibilité après l’évasion de ce dernier que--  “So we quit pretending like we appreciate each other, I don’t cause any mayhem, and *bam* (petit geste de ses deux mains autour de sa tête comme si elle en faisait tomber une nuée d’étincelles) (elle ne fait pas l’affront à Venus de le faire pour de vrai) we make it work? Good enough?”
L’ombre de sourire qui revient sur son visage est déjà moins agressive : Lena dit vrai quand elle affirme ne pas vouloir de problèmes, et elle fait même, sous une certaine couche de mauvaise volonté, un semblant de compromis. (Ne serait-ce que pour cet idiot de Song, qui est d’ailleurs, le saviez-vous, le supérieur de Venus--)

“Oh, superior, I would never dare never imply, I always tell. You’re the one drawing conclusions here, really. All I’m saying is, you want to be a leader so bad, but somehow shit happens and you’re never there...? I get it’s not your fault, that’s just… fortunate. I mean, it’s just like Switzerland, right? Who the hell even knows what you were doing out there, chilling while we were getting our asses slaughtered and killed? Oh, right, taking on experience I guess.” Venus regarde longuement Lena, fixe ses yeux froidement sur elle sans bouger d'un cil, calculant le rapport bénéfices/représailles si jamais elle venait à la gifler. Parce qu'elle n'en a jamais eu plus envie qu'à l'instant présent. Malheureusement, elle se rend bien compte de l'ironie de la situation si elle venait à la gifler lors d'un sermon sur le fait que Lena ait giflé quelqu'un. A la place, donc, elle fixe Lena du regard et se contente d'imaginer la scène, prenant soin de camoufler ses pensées, au cas où. Ce n’est peut être pas aussi satisfaisant que ça le serait en vrai mais ça lui permet de se canaliser pour l’instant.

La façon qu’elle a de lui parler… Le corps entier de Venus se tend et sa mâchoire se sert, la voix et le de ton de Lena venant lui irriter les oreilles. Venus rêve d’un jour lui faire ravaler son attitude, de la remettre à sa place une bonne fois pour toute, lui faire comprendre qu’elle n’est pas la petite princesse de l’Ordre, mais bien un soldat, comme eux tous.

Et puis le fait qu’elle se permette d’aborder la Suisse. Comme si elle savait quoique ce soit de ce que c’était d’être là bas, des risques que Venus a pris, des choses qu’elle a du faire, des décisions qu’elle a dû prendre. Lena a souffert, Venus n’est pas cruelle au point d’ignorer et de balayer ce fait. Mais elle ne sait rien de tout ça.

Quand Lena marque une pause, Venus reste silencieuse, jetant un regard glaçant à Lena, se concentrant pour ravaler sa colère, calmer sa respiration, ne rien laisser paraître, consciente que Lena ne saisira du moindre petit truc.

“Listen. We’re here to talk, right? So let’s set things straight. I don’t like you, and I don’t trust you, and I’m pretty confident I never will.” Venus se tend un peu plus. Ses yeux se plissent et ses phalanges deviennent blanches à force de serrer ses poings. “I don’t know what you did to have so many people wrapped up around your little finger ‘cause it can’t just be that puppy face of yours. But I don’t buy it. You wanna know what I think? I think you like to think you’re tough, but you actually just have confidence issues, and you’d follow the first pathetic guy giving you the slightest bit of interest, not even giving a shit if that guy’s a good one or not. But anyway. Your vibes, your position -- none of my business.” Le monologue n’en finit pas et Venus la laisse faire, sachant qu’à la minute où elle l'interrompra, ça sera pour lui hurler dessus et la situation n’en deviendra que plus catastrophique.

Be the better person, be the better person, be the better person.

“Believe it or not, I’m not here to cause trouble -- which I haven’t by the way, like ever since that. So we quit pretending like we appreciate each other, I don’t cause any mayhem, and *bam* we make it work? Good enough?”

Venus laisse s’échapper un seul rire, amer et rigide, un “ah!” qui lui racle la gorge alors qu’elle sent ses yeux s’humidifier avec la colère et la frustration. “You literally never stop talking, do you? You just always have to have the last word, be the smartest mouth in the room, uh? But let me give you some advice, you know from one adult to… another,” elle ajoute avec un sourire crispé qui montre clairement qu’elle a un doute sur ce mot. “Being able to say a lot of words does not make you smart, commanding, or whatever you’re tryna be, here. Once and for all, I am your superior as you’ve so clearly pointed out. And as such I will not allow you to speak to me like that again. You don’t know me or anything I have done before coming here so keep my name and my past out of your mouth.”

Venus marque une pause, prend bien son temps pour prendre Lena de haut, puis ajoute. “I have nothing to prove to you and I sure as hell don’t owe you anything. Believe whatever you want to believe about me. I don’t care. Trust me, you’re not the first little princess to think you’re better than me for whatever reason you've told yourself. I don’t know how important you think you are, how important Royal and the others made you think you are but I won’t play this game with you. I called you in here to remind you where you were and what your position was and that is it. You don’t want to listen to me, you don’t want to take me seriously, that’s fine. But know that the next time you fuck up - which I just know you will, it won’t be me coming for you.”

Une fois terminée, Venus expire doucement, se félicitant intérieurement pour avoir su garder un ton neutre mais ferme, sans jamais laisser sa voix se casser ou ses mots trébucher.

“Now get the hell out of here. You have work to do.” Venus ne bouge pas d’un poil en disant ça, ne la lâche pas une seule seconde des yeux.