You’re never fully dressed without a good manicure. (Sita)

You’re never fully dressed without a good manicure.

Le Nailed It.

Une adresse incontournable pour toute sorcière qui souhaitait avoir des ongles impeccables et bénéficier des derniers soins à la mode. Le carnet de rendez-vous du salon ne désemplissait pas. Alors, on ne comptait plus le nombre de prétendus professionnels qui se vantaient d’avoir LA technique pour prendre soin des mains délicates et qui tentaient de faire d’elle leur nouvelle cliente pour en attirer d’autres … Rien de mieux pour l’exaspérer. De la manucure au soin du corps, les employés du salon Nailed It avaient développé un maximum de compétences pour prendre soin d’une clientèle de plus en plus exigeante. Et il faudrait la payer cher pour qu’elle change d’avis et ne rejoigne un autre salon que celui-là.

Rowan avait découvert ce petit bijou environ deux ans plus tôt et ne jurait depuis plus que par les compétences de Scarlett ou même celles de Ruby, embauchée plus récemment. Les deux professionnelles faisaient des merveilles sur ses ongles ! Et la chose n’était pas passée inaperçue aux yeux de n’importe qui. La grande Saracita Kazan, dont elle avait suivi la carrière de près, l’avait abordée un matin dans les couloirs de la BCBC pour lui parler de sa dernière manucure ! Une conversation qui n’avait fait que conforter Rowan dans le fait qu’elle savait choisir des prestataires de qualité, elle n’avait d’ailleurs pas manqué de bassiner Rizwan à ce sujet. Un Rizwan qui avait joué le jeu en allant dans son sens, mais qui dans le fond (elle le savait) se fichait bien de tout ça. Oh, les deux femmes avaient eu bien des occasions de se croiser, mais elles avaient rarement pris le temps d’échanger. L’une prise par l’animation de son émission de télévision, l’autre par la production de ses programmes. Deux agendas bien remplis qui ne leur permettaient que trop rarement de se croiser.

Enfin, jusqu’à ce fameux jour.

Depuis, les deux femmes avaient pris l’habitude se retrouver plus ou moins régulièrement au salon pour une après-midi dédiée aux soins de leurs ongles et à un échange de bons procédés sur les derniers potins et bruits de couloirs de la BCBC ou de ceux des plateaux de tournage. D’ailleurs, Rowan était étonnement en retard à leur rendez-vous du jour et elle espérait fortement que Sita ne lui en tiendrait pas trop rigueur.

Quand elle l’aperçoit devant la façade du salon, Rowan presse un peu le pas, comme si ces quelques secondes de gagnées allaient changer les choses. Elle adresse un petit sourire d’excuse à son binôme de manucure, un truc qu’elle n’accorde pas à tout le monde. « Désolée, dé-so-lée. Réunion de dernière minute. Il a fallu qu’on intègre un sujet dans le JT de ce soir, ça nous a pris une demi-heure de plus, et pour couronner le tout on a un stagiaire maintenant qui pose plein de questions, breef l’horreur. » Comme si elle avait le temps pour ça aujourd’hui. Elle lève les yeux au ciel, soupire, clairement, elle s’en serait bien passée. Un mois qu’elle occupait le poste de co-présentatrice, et c’était déjà la deuxième fois qu’on lui faisait le coup ! « Merci de m’avoir attendue, c'est gentil. » Elle laisse Sita passer devant elle. Elle l’a fait attendre, elle peut bien lui laisser l’honneur de franchir le seuil en premier. Une fois à l’intérieur, on les déleste de leur sac avant de les conduire jusqu’à leur spot de soin. On ne leur tiendra pas rigueur de la dizaine de minutes de retard, on sait qu’elles sont demandées. Une fois installées, côte à côte, Rowan reprend. « Bon alors, comment tu vas depuis la dernière fois ? » Leur dernière rencontre remonte à bien trois semaines, et il peut se passer un tas de choses en trois semaines !

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Les priorités de Saracita, en arrivant au Royaume-Uni, se sont orientées autour d’objectifs bien précis : 1) faire son travail 2) rencontrer des hommes célibataires et 3) trouver un salon de manucure digne de ce nom. Et ce troisième objectif est le plus complexe de tous, alors qu’il peut être particulièrement difficile de repérer l’endroit idéal afin de prendre soin de ses cuticules et de s’y faire un nom de bonne cliente, surtout sans recommandation.

Heureusement, la brune n’en est pas à son premier rodéo, et son oeil de lynx lui a été bénéfique alors qu’au cœur de la tour de la BCBC, celui-ci a aussitôt repéré laquelle de toutes ses proches ou lointaines collaboratrices arborait les ongles les plus professionnels.

C’est d’ailleurs elle que la Kazan attend fort patiemment devant le Nailed It, où toutes deux ont rendez-vous pour une séance. La nouvelle routine est agréable pour l’Américaine, l’occasion de souffler à travers toute sa vie mouvementée, ceci avec la compagnie de la charmante Anglaise toujours tirée à quatre épingles. Disons que pour cela, elles se comprennent plus que bien ! L’adorable minois de Rowan apparaît enfin, sa moue tordue en une expression d’excuse qu’elle accepte sans même qu’elle dise quoi que ce soit ― et lorsqu’elle se justifie, son empathie est décuplée. « Oh, sweetheart, je comprends tout à fait, tu es toute excusée », et le tout est hautement sincère. Sita connaît parfaitement les soucis de dernière minute qu’implique cette carrière et elle n’imagine même pas ce que ça peut être, quand il est question de diffusion en direct : bénie soit-elle d’avoir préféré la fiction et les tournages planifiés à la seconde près ! « Ça te fera du bien », déclare-t-elle en la précédant dans le Nailed It, où déjà on se presse pour les accueillir.

Il faut dire que Rowan est une habituée des lieux et que Saracita en est devenue une cliente régulière dont les pourboires excessivement généreux justifient sans doute tout cet empressement à les servir. De plus, et ça, elle le réalise toujours un peu mal, un peu trop tard, son sang pur lui assure toujours une place de disponible dans l’horaire bien chargé du salon.

Leurs sièges habituels (les plus confortables) sont libres, qu’importe qu’elles soient en retard, et les deux sorcières s’y installent avec la grâce de reines. Les doigts trempés dans une solution afin d’aider sa précédente manucure à magiquement se dissoudre, mocktail favori déjà prêt à être bu à portée de lèvres (avec une paille, évidemment), Sita est prête à ouvrir les vannes des potins d`s que la Scamander parle : « Bon alors, comment tu vas depuis la dernière fois ? Douce Morgane ! La campagne promotionnelle pour Elementary occupe tout mon temps, je peux à peine dormir. On ne dirait pas, bien sûr, vu que Saracita entretient comme toujours un teint de pêche, juste assez hâlé, qui ne trahit aucun manque de sommeil, ni excès quelconque. Frustrante, qu’elle est, c’est le mot. Les premiers retours médiatiques sont excellents, mais quelle pression pour ma pauvre Thema, se chagrine-t-elle avec une pensée pour la jeune starlette, qui vit une pression incommensurable. Après le premier film cristal, cette série qui la propulse au sommet de tout. Enfin, je ne me plains pas : j’attends les retours de Z, pour cela. » Un soupçon de malice dans son sourire et son regard entendu, alors que la rigidité du grand patron de la BCBC est connue de tous et toutes. Et étrangement, depuis que leur collaboration est officiellement débutée… tout va bien, sur ce plan. Évidemment, il lui en demande trop, bien plus que ce qu’il demandait à Sam, mais pour l’instant, rien n’est à déplorer. « Et toi, ma chérie ? Outre ce stagiaire un peu encombrant ? Tu te plais toujours au JT ? »

You’re never fully dressed without a good manicure.

@Saracita Kazan

Elle offre un sourire reconnaissant à Saracita. Effectivement, il y a de grandes chances que cette petite séance de manucure puisse l’aider à décompresser un peu. Rien de mieux que de beaux ongles et des commérages pour améliorer une journée, n’est-ce pas ? Le seul fait de voir les employés s’affairés autour d’elles suffit à alléger un peu son humeur.

Confortablement installée dans son siège, les doigts posés dans le petit bac face à elle, elle écoute Saracita avec attention. « Douce Morgane ! La campagne promotionnelle pour Elementary occupe tout mon temps, je peux à peine dormir. » C’est tout à fait compréhensible. « Ohh. » Rowan compatit tout de même, « Pense à prendre du temps pour toi, quand même. » Elle imagine très bien l’énergie que demande la campagne et l’état émotionnel dans lequel Saracita doit se trouver. Un peu sceptique au début, elle s’était finalement laissée prendre au jeu des enquêtes et était même parvenue à s’attacher aux personnages. « Je ne te cache pas que je regarde surtout pour les coéquipiers de Morwena, vous avez vraiment un don pour choisir vos acteurs ! » L’intrigue ? Elle l’avait trouvée simple, pas désagréable à suivre cela dit. Mais le succès rencontré par la série suffisait à confirmer que les choses les plus simples étaient encore celles qui fonctionnaient le mieux auprès du public. « Tu veux peut-être qu’on décale votre interview de la semaine prochaine ? » Les modifications contrarieraient probablement les personnes en charge des planifications, mais il fallait savoir constamment s’adapter dans le milieu de l’information. « Vraiment, on doit pouvoir s’arranger si elle ne se sent pas capable. On en a aussi une pour les Kensington Kings à faire à moins que ce soit pour l’équipe du Pays de Galle, il paraît qu’ils ont réussi à récupérer Doherty. On peut probablement inverser les deux, si jamais elle est trop fatiguée. » Ce ne serait pas la première fois qu’il y aurait des changements dans les grilles, ni la dernière. « Enfin, je ne me plains pas : j’attends les retours de Z, pour cela. » Compréhensible. « Oh ça, oui, il sait se montrer critique. Un peu trop parfois, même je dirai. » Mais en tant que grand patron, s’il y en avait bien un qui devait se montrer critique et un peu picky, c’était bien lui. « Mais je ne vais pas me plaindre, juste après une belle promotion, ce serait mal venu. » Mais ça viendra. Elle aurait tout le temps de trouver les défauts du JT dans les semaines, les mois, voire même les années à venir.

«Et toi, ma chérie ? Outre ce stagiaire un peu encombrant ? Tu te plais toujours au JT ? » Elle soupire à la mention du stagiaire, elle peut comprendre l’enthousiasme, l’envie de bien faire, elle avait été stagiaire elle aussi. Mais elle n’avait jamais pris le temps de tout un tas de personnes après une réunion qui tirait déjà en longueur. Encore moins le jour où elle avait prévu de s’octroyer une séance de manucure. « Disons que c’est différent de ce que je faisais. Il y a moins de proximité avec le public, on perd un peu ce côté familial qu’il y avait sur The Good Life, mais je rêve de ce poste depuis le lancement de la chaîne. » Des années, donc. « C’est gratifiant de se dire que grâce à nous, tout le monde sait ce qu’il se passe à travers le pays. On se sent utile à notre façon. » N’était-ce pas là un but tout à fait honorable ? « Rien à avoir avec ce que j’ai pu faire quand j’étais au Daily Prophet. C’est beaucoup mieux. » Du temps où elle travaillait encore pour le journal, elle n’avait pas non plus la même aisance et encore moins les mêmes responsabilités qu’à l’heure actuelle.

Et puis là, elle a un nom. Tout le monde la connait et la reconnait.

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Ceux qui prêtent à Rowan Scamander quelques mauvaises intentions, ou pire, un vilain caractère, n’ont de toute évidence tout simplement pas la chance de profiter de son côté attentionné. Ni le tour de savoir s’attirer un peu de sa bienveillance ! Et est-ce que ça importe vraiment à Saracita, que la sorcière soit aimable avec elle uniquement pour être bien vue et dans ses petits papiers ? Absolument : business is business, comme on dit, et elle-même n’est pas au-dessus de ce genre de faveur, comme celle que propose la femme avec un tel naturel : « Tu veux peut-être qu’on décale votre interview de la semaine prochaine ? »
Elle ne se retient pas de plaquer une main sur son cœur, touchée par la suggestion qui saura définitivement alléger un peu le poids sur les épaules de la Shacklebolt. L’Américaine la sent d’autant plus fragile, ces derniers temps, et elle n’a pas envie qu’elle craque à cet instant. Un peu pour elle-même et tout le travail investi à titre personnel que celui de USS Kazan et de la BCBC, mais tout de même beaucoup pour Thema elle-même. « Tu serais un coeur, Rowan, et c’est sa façon d’accepter l’offre de la sorcière, déjà prête à changer d’autres plans afin de ménager un peu plus de temps à Thema, sans qu’il y ait d’impact sur la promotion de la série. Casse-tête délicat que Saracita affinera une fois retournée à son bureau, ou à sa maison Je t'offre un rendez-vous avec l’acteur de ton choix », ajoute-t-il avec un petit clin d’oeil, alors que son commentaire à propos des coéquipiers du rôle principal de la série n’est pas passé inaperçu. Il y a bien un de ces charmants garçons qui acceptera une soirée en tête-à-tête avec Ms Rowan !

Sa main précédemment sortie de la solution magique s’empare du mocktail bien sucré, afin d’en tirer une première gorgée alors qu’elle ouvre bien grand les oreilles aux confidences de la Scamander à propos de ce poste tant convoité. « Rien à avoir avec ce que j’ai pu faire quand j’étais au Daily Prophet. C’est beaucoup mieux. Je ne pourrai jamais désavouer la presse papier, commente la productrice dont la fortune familiale s’est construite sur ce médium, encore si populaire dans tout le monde magique. À laquelle elle a elle-même contribué avec ses chroniques de courrier du cœur. Mais je comprends tout à fait ce plaisir d’être devant la boule de cristal et de tout simplement… être vue par tout le monde. » À son tour de soupirer, de nostalgie plutôt que de découragement. Sa vie d’actrice est bien loin derrière elle, mais impossible d’oublier le frisson du tournage, de se savoir regardée, la chaleur des spots et l’excitation mêlée de stress.

On leur demande de choisir les couleurs pour leur manucure à venir et son doigt délicat se pose, après une petite réflexion, sur une palette d’un rose presque cuivré, parfait pour l’automne et les tenues plus sobres (sobres dans quel monde, on ne sait pas) arborées pour toutes les sorties publiques.

Le choix fait, la technicienne se met au soin de ses ongles, afin de leur donner la forme parfaite. Non sans un fort agréable massage de main au passage qui lui donnerait presque envie de faire une micro-sieste. « Tu es plus courageuse que moi : je n’oserais jamais faire du direct, confie-t-elle à Rowan. Les imprévus font partie du métier, mais disons que je préfère les éviter autant que possible. » Le besoin de contrôle posé sur la table sans qu’elle en soit gênée. Sans non plus qu’elle mesure à quel point ainsi, elle se fait semblable à Z. Avec un peu plus de sympathie, néanmoins.

You’re never fully dressed without a good manicure.

@Saracita Kazan

La proposition est acceptée avec un beau compliment et une expression pleine de reconnaissance de la part de Saracita. « Oh, c’est rien, vraiment. » Elle enverrait une note par hibou plus tard, si jamais elle ne repassait pas au bureau, pour informer l’équipe de ce changement dans le planning. Après tout, si elles pouvaient se rendre service de temps à autres, autant en profiter, quitte à bousculer un peu l’ordre des choses. Et si en plus elle s’en tirait avec un petit rendez-vous avec l’un des hommes qui donnait la réplique à Thema, c’était gagnant-gagnant. « Je te tiendrai au courant pour le nouvel horaire de passage, on devrait avoir calé ça demain ou après-demain. » Petit sourire satisfait. L’américaine a le sens des affaires, c’est indéniable.

Rowan hoche la tête lorsque Sita confie qu’elle ne pourra jamais se détourner de la presse écrite. Elle peut la comprendre, d’après l’enquête qu’elle avait mené à son sujet, sa famille avait fait fortune avec ce format. Difficile donc, de cracher sur l’héritage familial. « On aura toujours besoin de la presse papier, mais je dois bien reconnaître qu’une fois que tu as mis les pieds sur un plateau c’est difficile de s’imaginer faire demi-tour. » Sans cette même presse, Rowan ne serait probablement pas à l’heure actuelle en train de fréquenter tous ces beaux noms de la société, elle ne serait sûrement même jamais passée sur les ondes. Toutefois, elle se voit mal retourner dans cette forme d’anonymat qu’offre le papier. Elle a un peu trop goûté à l’exposition sur les ondes cristal pour s’en passer.

La palette de couleurs disponible leur est présentée et après une brève hésitation, le choix de Rowan s’oriente sur un vernis d’un beau vert émeraude qui lui faisait déjà de l’œil la dernière fois. Et alors qu’elle vante le courage de l’ancienne Poufsouffle, Rowan peine à cacher sa surprise. « Tu parles, c’est facile ! Et on a tellement de mesures de sécurité, je ne t’apprends rien, que les imprévus ont peu de chance de se produire. » Elle n’en a jusqu’à présent pas eu et espère que cela n’arrivera pas. Il paraît qu’une fois, des résistants ont tenté de s’introduire dans les locaux de la BCBC – un coup de la bande à America Clarke à n’en pas douter ! Elle en vient parfois à regretter le fait qu’elle soit encore en vie. « Toi, par contre, tu dois gérer un milliard de choses. Et ça, ma belle, c’est loin d’être un détail insignifiant. » Entre sa carrière, le bien-être de ses protégés, les tournages et tous les éléments auxquels elle ne pense pas à cet instant, elle se dit qu’à côté d’elle, Sita a un emploi du temps digne d’un diplomate !

« Tiens, puisqu’on parle de détail insignifiant. Devine quoi ! » Alors que sa compagne de manucure réfléchit, elle en profite pour prendre une gorgée de son mocktail avant de céder à nouveau ses mains aux bons soins de la sorcière face à elle. Elle secoue la tête une fois ou deux face aux essais de Saracita, laisse entendre qu’elle pourrait finalement être sur une piste avant de finalement lui offrir la réponse : « J’ai accepté l’offre de ton ami, pour le projet de livre. » C’est elle qui lui avait présenté l’un des éditeurs lors d’une soirée au cours de l’été, apparemment, il voulait la rencontrer en personne depuis un moment sans pour autant parvenir à le faire. Oups. « Si tout se passe comme prévu, on peut envisager une sortie au printemps. » Il faut juste qu’elle se mette au travail, qu’elle trouve l’inspiration. « Vous aurez votre exemplaire dédicacé, Scarlett, ne vous en faites pas. » qu’elle glisse à la professionnelle qui lui offre un regard reconnaissant. « Pour vous aussi Ruby, cela va de soi. Qu’est-ce que je ferai sans vous, les filles ! » Un cadeau en échange de leur silence sur le projet à venir et pour continuer de s’assurer qu’elle bénéficiera encore un moment des privilèges auxquels elle a droit. Comme notamment une prolongation de ce massage.

Une autre façon de se garantir la fidélité des gens, selon la Scamander.

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L’herbe est toujours plus verte chez la voisine, n’est-ce pas ? Il suffit que la sorcière parle des difficultés et des imprévus liés au direct pour que Rowan proteste, clame le tout plus facile que son propre travail. « Toi, par contre, tu dois gérer un milliard de choses. Et ça, ma belle, c’est loin d’être un détail insignifiant. Je connais ce domaine sur le bout des doigts, ça rend ça plus facile », chasse-t-elle avec une certaine modestie, bien qu’il soit illusoire de prétendre que Saracita ne travaille pas en dingue. Et elle est peut-être contente que la Scamander le remarque, le souligne, parce que ce n’est certainement pas de Z qu’elle recevra le moindre compliment à ce sujet.
Heureusement, à son âge et avec son expérience, elle n’est pas là attendre la validation d’un homme.

« Tiens, puisqu’on parle de détail insignifiant. Devine quoi ! Ne pas être spécialement douée en devinettes n’empêche pas la brune de jauger sa camarade de l'œil, pour tenter de deviner, comme demandé. J’espère que tu m’annonces des fiançailles, ne peut-elle pas s’empêcher de taquiner, bien qu’elle sache que la charmante Rowan soit célibataire. On peut tout de même rêver d’une invitation à un mariage et d’une tenue digne de ce nom à chercher ! La brune refuse, sans surprise : après tout, elle a dit un détail insignifiant… Si tu désires devenir blonde, laisse-moi tout de suite te dire que ça ne t’ira pas du tout au teint. » Raté, une seconde fois. Pour le mieux, vu ce que la présentatrice des ondes cristal lui annonce : « J’ai accepté l’offre de ton ami, pour le projet de livre. Si tout se passe comme prévu, on peut envisager une sortie au printemps. » Un petit Iiiih ! aigu échappe à l’Américaine, qui regrette aussitôt qu’elles ne puissent pas trinquer avec un verre de champagne digne de ce nom. Damnées soient ces restrictions ! Elle n’est pas une grande buveuse, mais qu’est-ce qu’elle ne ferait pas quelques bulles en ce moment afin de souligner la nouvelle, qui est bien plus qu’un détail insignifiant ! « Je suis ravie pour toi, Rowan ! Oh, je savais que cette rencontre serait positive », et elle de soupirer de joie, de prendre une gorgée de son mocktail, à défaut de pouvoir convenablement trinquer à ce futur livre et, elle l’espère, futur succès.

« À propos de ce qu’il s’est passé avec ton frère, c’est cela ? » Saracita tente d’être délicate en parlant de ce qu’elle pense être un sujet presque tabou. Elle ne peut même pas imaginer son état si son frère, son cher Sam, celui qui lui semble être la véritable autre moitié de son âme, était assassiné. Tué par… Un frisson mauvais lui court sur la nuque et elle le chasse en y glissant sa main, sans se soucier de la retirer des attentions de la technicienne assise devant elle. « Quelle horreur », soupire l’Américaine, avant de laisser Ruby reprendre son travail précieux et appliqué. Allez savoir ce qui fait tourner son esprit jusqu’à une suggestion d’une générosité qui n’est pourtant pas du tout étrangère à la sorcière : « Tu pourrais verser une partie des profits à une oeuvre de charité. Pour d’autres qui ont vécu la même chose que toi. » Pratique plutôt courante et de bon goût, dans ce monde qui ne cesse pas de se déchirer. Une excellente publicité pour Rowan (Sita pense toujours un peu en mode marketing, déso pas déso) et en même temps, un bon geste.

You’re never fully dressed without a good manicure.

@Saracita Kazan

En écoutant les idées émises par Saracita, Rowan ne peut retenir un petit rire. Des fiançailles ? Improbable ! La presse y avait cru, avait osé espérer que quelque chose dans ce genre se produise quand elle sortait avec Rizwawn au début, mais non. Il n’en avait jamais été question. Quant à un changement de couleur, l’idée était également exclue ; elle se trouve bien trop belle avec ses cheveux noirs. Ce qui serait éventuellement susceptible de changer un jour serait la longueur de sa coupe, mais rien de plus de ce côté-là.

« Je suis ravie pour toi, Rowan ! Oh, je savais que cette rencontre serait positive » Elle aussi est très heureuse de la tournure que prend son histoire. Si les choses continuaient comme ça, un de ces jours on ferait peut-être une adaptation cinématographique de son histoire ! Quelque chose de basé sur des faits réels – un peu comme la version qu’elle sert à la planète depuis des mois – avec une pointe de romance et d’action. Oh oui, elle pourrait presque imaginer ça. Sita pourrait probablement prendre en charge la production, elle avait toute confiance en elle pour ce genre de choses, et puis elle avait déjà la preuve qu’elle avait l’œil pour choisir son casting … Enfin, dans un premier temps il faudrait se contenter d’un bon vieux livre à propos de sa vie. « À propos de ce qu’il s’est passé avec ton frère, c’est cela ? » Rowan confirme avec une petite moue. « Quelle horreur » Effectivement, ce sujet serait abordé dans les pages du livre. « Oui, il voudrait qu’on fasse un genre d’autobiographie pour montrer que même dans des épreuves aussi terribles que celle-ci, on peut se relever et s’en sortir. » Elle aurait tout le loisir de rajouter des détails touchants pour réveiller les sentiments des lecteurs à son égard. Il paraît que parfois chez certaines personnes, les mots couchés sur papier touchent au moins autant que les images. La publication d’un livre serait donc l’occasion de vérifier cette théorie.

Mais Saracita voit plus loin qu’elle ne le fait. « Tu pourrais verser une partie des profits à une oeuvre de charité. Pour d’autres qui ont vécu la même chose que toi. » Au moment où la réalisatrice propose de donner un autre sens à ses projets d’auteur, Rowan est bien heureuse d’être en train de boire, même si elle manque d’avaler de travers le contenu de son verre ... Sa toux passée, elle reprend avec un entrain qui la surprend elle-même. « Mais c’est une excellente idée ! je n’y avais pas pensé. » Elle en perdrait ses mots. « On pourrait probablement organiser un petit évènement en plus, au Golden Wands pour mobiliser un maximum de monde. » C’était tout à fait le genre d’évènement qu’elle aimait aborder à son ancien poste. « Les gens aiment se genre de choses. Sita, tu es un génie ! » Vraiment. « Et je sais exactement quelle association pourrait être susceptible d’être intéressée par un tel don. » Il faut juste qu’elle retrouve le nom du président, le pauvre homme avait lui aussi souffert d’une perte causée par les résistants. « Des gens formidables qui ont beaucoup aidé mes parents. » Des parents qu’elle avait protégé d’une réalité bien plus affreuse selon elle que celle à laquelle elle les avait confrontés. Un fils accro à la drogue ? ou un fils ayant été sauvagement assassiné alors qu’il ne faisait rien de mal ? Le choix avait été vite fait, tant pour son image que la santé de ses parents.

« Bien sûr, je compte sur toi pour être là ce fameux jour. C’est toi qui as eu l’idée après tout. » D’un œil avisé, elle observe Scarlett terminer sa main gauche. Le résultat est parfait. Comme toujours. « Et toi alors, j’ai l’impression de monopoliser l’attention depuis qu’on est arrivées, est-ce que tu as de nouveaux projets ? des changements de prévus dans ta vie ? Dis-moi tout. » Et comme pour confirmer qu’elle récupère toute l’attention, Rowan se tourne un peu plus vers elle.

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L’Américaine ne se doute pas un seul instant que la suggestion faite avec tant d’enthousiasme, le coeur sur la main et le plan médiatique en tête, est autant une bénédiction pour Rowan qu’un scandaleux piège. Ça, la Scamander pourra le découvrir une fois que le livre en question sera écrit, publié et populaire (parce qu’il le sera, bien sûr) et que s’impliquer dans une oeuvre de charité demandera de parler une fois, dix fois, vingt fois du drame vécu. Drame imaginé, drame fictif raconté comme USS Kazan porte sur les ondes-cristal les aventures de Morwena dans Elementary, sans que la sorcière en ait le moindre doute. Pourquoi irait-elle penser que la si gentille Rowan puisse mettre en oeuvre un tel mensonge ? Il n’y a donc que de la joie dans son sourire blanc lorsque sa proposition est accueillie avec entrain : « Mais c’est une excellente idée ! Je n’y avais pas pensé. »

La présentatrice pousse encore plus l’idée en proposant un événement au Golden Wands, histoire d’amener encore davantage de gens ― vraiment, elles sont sur la même longueur d’ondes. « Sita, tu es un génie ! » Petit signe de la main comme pour dire oh, you, alors qu’elle se gargarise dans le compliment. Un génie… enfin, peut-être, pourquoi pas, à l’occasion ? Son sourire ne trompe pas : elle est flattée. Dire qu’on la sous-estime si souvent ! « Et je sais exactement quelle association pourrait être susceptible d’être intéressée par un tel don. Des gens formidables qui ont beaucoup aidé mes parents. » Ainsi, les ongles presque faits, Saracita pourra rentrer au Pays de Galles avec de surcroît la satisfaction du devoir accompli, à savoir celui de conseiller Rowan, comme on se fait mentor d’une jeune aspirante. Le tout sans le moindre iota de supériorité, ou de mépris hautain. « Bien sûr, je compte sur toi pour être là ce fameux jour. C’est toi qui as eu l’idée après tout. Dès que tu sais quelle date sera choisie, au printemps, je l’ajoute à mon agenda. » Promesse formelle qu’elle n’a pas besoin d’amplifier : bien sûr que la brune sera présente, au premier rang des donateurs, même, s’il le faut ― de quoi aussi bien la faire paraître, tout en soutenant les bonnes oeuvres de la sorcière.

« Et toi alors, j’ai l’impression de monopoliser l’attention depuis qu’on est arrivées, est-ce que tu as de nouveaux projets ? des changements de prévus dans ta vie ? Dis-moi tout. » Si gentille et si polie, en plus ! Vraiment, une perle que la Scamander : si un jour elle a l’occasion de la débaucher pour l’emmener du côté de la fiction… Saracita n’y manquera pas. « J’ai eu une… proposition, je dirais, de m’installer un peu plus durablement au Royaume-Uni. Sa frimousse se plisse un peu, non pas de déplaisir, mais d’une étrange… hâte ? Une proposition personnelle. La précision vaut son quota de Gallions, autant que l’éclat dans ses yeux sombres et chaleureux. Je vais peut-être l’accepter. » Minauderie suspicieuse, mystérieuse, qui sied bien mal à la reine des potins.

Sa main gauche se tend devant elle et les yeux entrouverts, Saracita peut déjà pratiquement imaginer un joli solitaire parer son annulaire ― ou quelque chose de plus discret, bien sûr, si on parle de fiançailles, il ne faudrait pas mettre tout le paquet dès le début… Oh, la voilà encore une fois à mettre les Sombrals devant la calèche. Elle devrait avoir assez d’expérience, assez de tête, désormais, pour savoir qu’elle ne doit pas s’embarquer aveuglément dans une histoire si sérieusement, si rapidement, et Sita pourrait même jurer entendre son cher Sam doucement la gourmander à ce sujet.

Elle remballe sa main et permet à Ruby de mettre les touches finales à ses ongles, afin de s’assurer que le joli cuivre du rose ne se fade pas rapidement et que le vernis y tienne jusqu’à son prochain rendez-vous. La magie de la magie. « Nous travaillons sur un concept à soumettre à la BCBC, lors de la prochaine phase de financement. Des rumeurs ont déjà commencé à naître, alors que Sam et elle (donc, elle) ont débuté leurs recherches. Quelque chose qui donne un peu plus de… d’ambition, je dirais, à ce qui est présenté sur les ondes-cristal. » Quelque chose de moins convenu que les cristal-romans plus ou moins édulcorés qui se bataillent en rediffusion ; quelque chose afin de solidifier encore davantage la collaboration entre USS Kazan et la BCBC, si Z a le moindre intérêt envers leur concept. Et ça… ça, Saracita compte bien réussir la tâche délicate d’elle-même pitcher la chose au Zabini.

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