BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

Malgré son contexte sombre et mature, SM, c'est une communauté qui aime le drama et les rebondissements et qui a un Discord très actif sous l'égide du safe space et de la communauté bienveillante. Qu'attendez-vous pour nous rejoindre ?
FORUM À ACTIVITÉ LIBRE — PAS DE RESTRICTIONS
14 février 2023 — v12 installée, forum mis en activité libre. 19 octobre 2022 — préparation de la V12 et départ de mahrun. et midoriya du staff. 4 juillet 2022 — v11 installée, arrivée de castace dans le staff. 22 mars 2022 — v10 installée. 5 décembre 2021 — v9 installée. 13 septembre 2021 — v8 installée, départ de kazhan du staff. 21 février 2021 — v7 installée. 8 novembre 2020 — v6 installée. 2 août 2020 — v5 installée, départ de jeyne du staff, arrivée de tofu et jool. 1 mars 2020 — v4 installée. 19 octobre 2019 — v3 installée. 18 juillet 2019 — v2 installée. 12 avril 2019— ouverture du forum par mahrun, kazhan, midoriya, poupoune et jeyne. 16 mars 2019— préouverture du forum. juin 2018 — début du projet.
      
Le Deal du moment : -20%
-20% Récupérateur à eau mural 300 ...
Voir le deal
79 €


 

 CRUTH | CAPTIVE

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Invité
Invité
Anonymous
CRUTH | CAPTIVE Empty
MessageSujet: CRUTH | CAPTIVE   CRUTH | CAPTIVE EmptyMer 8 Mai - 20:03
Manoir Dolohov - dec 2004

Make the most of your life,
While it is rife,
While it is light.


Captive. C'est son statut implicite, comme tout le monde dans cette maison. Ruth, Cat, même Hauata; ils appartiennent tous à Antonin, chacun à leur façon. Antonin lui-même est captif de sa malédiction, alors c'est peut-être pour cela qu'il s’octroie la propriété des autres.

La plupart du temps, Ruth évite d'y penser. Si elle pense au fait qu'elle appartient à Antonin, elle pense à Gracefield et parfois, si elle pense trop a Gracefield, elle peut resté figé, le regarde perdu dans le vide, à revivre les deux mois passés sur l'île. Pour éviter de penser, Ruth s'occupe. Il y a beaucoup de choses à faire dans cette maison. C'est d'ailleurs pour ça qu'elle est là, officiellement. Faire le ménage: balais, serpillière, poussière; que cet endroit soit absolument impeccable. Pas de magie, évidemment, c'est interdit. Elle s'en moque, Ruth, elle utilise le vaudou à outrance pour de choses ridicules. Sa grand-mère et les autres Guédé de sa famille s'en retournent probablement dans leur tombe, là-bas, en Haïti.

La plupart du temps, Ruth évite de penser à Haïti. Parce que si non elle pense à sa grand-mère, à sa cousine, à sa tante et puis après elle pense à sa mère. Elle l'a surement attendu pendant des jours et des jours à la maison. Ruth n'est jamais rentrée. Pour éviter de trop penser, Ruth s'occupe. Il y a beaucoup de choses à faire dans cette satanée maison. C'est pour ça qu'elle est là. La vaisselle, la cuisine... Elle cuisine beaucoup. Elle n'a jamais trop cuisiné avant. À la fin du deuxième mois, quand Antonin a commencé à aller vraiment mieux elle a demandé à avoir un livre de recette créole. Il avait eu un reniflement dédaigneux. Quelques jours plus tard, Hauata s'était pointé avec un livre de cuisine qu'elle connaissait parce qu'elle l'avait elle-même offert à Emma des années plutôt. Elle s'était mise à hurler, avait menacé de le maudire, lui aussi, comme son cher mangemort; jusqu'à ce que Cat vienne s'interposer pour la calmer.

Elle n'avait pas maudit Hauata. Elle avait pris le livre et s'était vite rendu compte qu'il portait déjà sa propre malédiction. Celle-ci prend régulièrement la forme du lit qu'il occupe dans une chambre d'amis et qu'elle trouve défait après son départ le matin, alors que celui d'Antonin est absolument impeccable. Cela ne veut pas dire que Dolohov sait faire son lit. Cela veut simplement dire qu'il lui fait toujours préparer deux chambres pour rien. Elle pourrait avoir un brin de compassion pour Hauata mais elle n'est pas certaine qu'il le mérite et cette double corvée de lessive n'arrange définitivement pas son cas.

Elle entre en trombe dans la buanderie les bras chargés du linge à laver. Cat, sursaute renverse le pot de lessive, le poudre se repend sur le carrelage en une large tache blanche. « Sérieusement ? » Elle lâche en regardant le pot brisé sur le sol. Il ne manquait plus que ça. « Fait chier. » Elle dit en balançant le tas de linge dans le bac près de la porte. « Qu'est-ce que tu fais là ? » Elle lève vers Cat avec regard suspect. Il a l'air embarrassé le gamin. Il cache quelque chose. Littéralement, il cache quelque chose, dans son dos. « Qu'est-ce que c'est ? » Elle s'avance vers lui d'un pas décidé et l'oblige à se pousser pour découvrir un vieux sac à dos et quelques vêtements. Elle avise les affaires quelques secondes. « Tu vas quelque par ? » Elle finit par demander, sur un ton moins sévère qu'elle l'aurait voulu.

La plupart du temps, Ruth évite de penser à toutes ses malédictions qui planent autour de cette saloperie de maison ou tout le monde est enchaîné à quelque chose, et/ou chacun est en train de passer à côté de sa propre vie. Mais parfois, quand elle regarde Cat, elle a beaucoup de mal à se dire qu'elle va aller travailler, fermer les yeux et oublier. S'il y a une personne qui ne mérite pas sa place dans cet horrible endroit, c'est bien lui. Mais le fait est que Cat aussi est captif. Et elle espère, vraiment, qu'il n'est pas assez bête pour essayer de se faire la malle.
Revenir en haut Aller en bas
Isidore Oxley
ORDER OF THE PHOENIX
Isidore Oxley
Date d'inscription : 14/04/2019
Messages : 350
Crédit : Jool (avatar & gif).
Âge : 26 ans.
Occupation : Fugitif, medic de l'Ordre au sang chaud, formé par la guerre, ses aîné.e.s et son feeling de triton.
Allégeance : Ordre du Phénix.
Particularité : Demi-triton. Depuis qu'il le sait, c'est devenu une excuse pour ses coups de sang (et une bonne occasion de faire flipper les sorcier.e.s bien-pensant.e.s).
CRUTH | CAPTIVE Empty
MessageSujet: Re: CRUTH | CAPTIVE   CRUTH | CAPTIVE EmptyJeu 9 Mai - 19:37
Manoir Dolohov - dec 2004

The story of life is quicker than the wink of an eye,
The story of love is hello and goodbye,
Until we meet again


Il sursaute, se retourne, se fige ; plaqué contre le placard entrouvert. Ruth, là, tout de suite -ses pupilles incrédules mettent une fraction de seconde à faire le point, envoyer l'information à son crâne, se rappeler de battre des paupières avant qu'elles ne sortent de leurs orbites. La lessive renversée à ses pieds n'est que le cadet de ses soucis -mieux, une diversion bienvenue dans cette situation d'urgence où chaque événement mineur, chaque miette de seconde peut s'avérer décisif. Peut-être que Ruth ne lui posera pas de questions. Peut-être que Ruth sera trop occupée à ses tâches quotidiennes -trop prise par la lourdeur qui pèse sur ses épaules, invisible, qui prend aujourd'hui forme dans le tas de linge sale qu'elle a vide dans le bac. « Désolé, j'étais... » Son souffle se coupe, net, alors qu'elle reporte sur lui son regard, le cloue de son interrogation claire ; Francis a encore dans son dos le sac à dos qu'il fourrageait quelques instants plus tôt, coincé entre ses mains et la porte du placard à moitié close. Trop lent, Catmack. Trop intuitive, Ruth Pike.

Francis ignorait jusqu'à quand il pourrait lui cacher. Dans ses rêves les plus fous, il partait même lavé de tout soupçon -un mot seulement dans sa chambre. Mais quelque part, comme une note de fond bien présente, qu'on n'entend que lorsqu'on choisit de tendre enfin l'oreille, il se doutait qu'elle le pincerait -elle ou Dolohov, ou peut-être encore Hauata. Ruth, d'abord ; Ruth qui, si elle ne le voit pas autant que Hauata, si elle ne l'asticote pas autant qu'Antonin, semble le percer à jour d'un coup d'oeil, d'une remarque. Ruth parfois, semble lire en lui comme personne -comme avant quand sa mère, entre deux prises, ouvrait les yeux pour le voir vraiment.

Comme devant sa mère à ses huit, neuf, dix ans, Francis crispe les doigts sur l'objet du délit comme s'il pouvait l'y faire disparaître. « Rien », fait-il, puis réitère : « Rien, j'te jure c'est rien Ruth... » Son prénom se meurt dans l'embarras qui lui explose sous le front, sur les joues, à même sa peau nerveuse d'être pris sur le fait. La main dans le sac, littéralement. Quand Ruth en lève le nez, après un examen bref mais révélateur de son contenu, Francis a déjà perdu ses rougeurs. A vrai dire, il a perdu l'ensemble de ses couleurs, y compris la naturelle déjà peu prononcée, absorbée par la honte terrible qui le prend.

Un instant il se sent idiot, d'avoir pensé à s'enfuir.
Il se sent idiot, de lui avoir caché.
Comme d'habitude, Ruth de ses mots sages aurait dissipé les nuages, chassé les idées dangereuses sous son crâne enclin au dramatique. Sous le souffle presque tranquille de Pike, ses motivations semblent fondre, infondées, issues tout droit de son imagination fertile. Personne ne sort d'ici. Personne, surtout pas un gamin de seize ans qui goûte tout juste à la vie. Qu'est-ce qu'il fera, une fois dehors ? Il va aller se planquer chez les moldus ? Il va aller rejoindre les rebelles, lui aussi ? Sans magie, sans argent -sans rien d'autre que ses deux jambes et ses deux mains, et le regard terrible de Ruth derrière lui ?

Les mots butent, il s'humecte les lèvres, détourne les yeux. « C'était juste... C'est... » Un soupir ; il retient sa respiration. Revient à elle, et dégote dans un coin de son cœur, derrière la haine, la rage, l'injustice qui lui mord à la gorge depuis qu'il voit comment le monde tourne, un peu de courage pour lui dire la vérité.
« Je vais m'en aller. » Il pince légèrement les lèvres, guette sa réaction avec un va-et-vient furieux des pupilles. « Je pensais te le dire... Peut-être après. » Il baisse à nouveau les yeux ; peut-être qu'ainsi, il ne sentira plus obligé d'être si honnête. « J'ai des plans de Londres. J'ai des vêtements, je commence même à avoir assez de nourriture, j'utilise l'argent de poche que Hauata me donne... Je suis presque prêt.
... Je suis désolé.
 » La lessive vraiment, aurait pu se renverser d'une façon plus dramatique. Coller à l'ambiance. Aider à lui donner le courage d'affronter le regard de Ruth, qui lui manque.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
CRUTH | CAPTIVE Empty
MessageSujet: Re: CRUTH | CAPTIVE   CRUTH | CAPTIVE EmptyDim 19 Mai - 11:44
Manoir Dolohov - dec 2004

Make the most of your life,
While it is rife,
While it is light.


Au cours des six derniers mois, Ruth à penser à s'enfuit un nombre incalculable de fois. Elle a imaginé tous les scénarios, et envisagé toutes les possibilités. Mais elle n'avait jamais sauté le pas. S'enfuir, en voilà une grande idée. Mais pour aller où ? Et puis pour quoi faire ? Retourner chez sa mère ? Hauata sait déjà où elle vit, il reviendrait la chercher aussi tôt. Pire, Dolohov viendrait la chercher et s'il ne la trouvait pas, sa mère pourait bien prier tous les Lwa du monde, personne ne pourait la sauver. Ruth à déjà la mort de Bonnie sur la conscience, elle refuse d'y ajouter celle de sa mère. L'errance n'est pas pour elle, la cavale n'est pas pour elle. Ruth est quelqu'un qui prend racine, qui s'installe et qui observe. Et puis si ils l'attrapent, elle retournera à Gracefield. Non, vraiment, le jeu n'en vaut pas la chandelle. Ruth n'est pas une fugitive.

Mais Cat n'est pas Ruth.

« Je vais m'en aller. » Il dit, un peut trop simplement. Elle doit bien lui reconnaitre cette qualité: c'est un gamin honnête. « Je pensais te le dire... Peut-être après. » Elle imagine très bien, entrer un jour dans sa chambre et trouver un mot sur l'oreiller. Elle n'aurait pas beaucoup aimé la surprise, il doit s'en douter. Elle l'écoute exposer ses plans sans rien dire, le sac à dos pendant au bout de son bras. « Je suis désolé. » Il finit par lâcher, le regard vissé sur ses pieds.

Il peut être désolé, tien. Elle est un peu en colère maintenant qu'elle y pense. Pas qu'il s'en aille, ni qu'il ne le lui ait pas dit (quoi que...) Mais qu'il le fasse de cette façon. Qu'il fasse preuve d'aussi peu de prudence. « Cat, regarde-moi. » Elle dit calmement. « T'es complètement inconscient de te balader avec ça en pleine journée. » Elle lève le sac à dos. « Je veux même pas imaginer ce qui se passerait si Dolohov te tombait dessus. » Elle l'imagine pourtant, et ce n'est pas très beau à voir. « T'es plus malin que ça, Cat !  » Il faut qu'il soit plus malin que ça s'il veut vraiment s'en aller. Elle donne pas cher de sa peau si non. Elle jette un oeil à l'intérieur du sac. « T'ira pas loin avec ça. » Elle ajoute au passage.

Elle le pose sur le plan de travail et se met à vider le bac de linge sale. Après quoi elle laisse le sac à dos tomber entre les draps et le recouvre avec ce qu'il reste. « Je veux plus te voir ici, tu m'entends ? Ni fouiller dans aucune autre pièce de cette maison où tu n'as rien à faire. » Elle fait sur un ton sans appel. « Aide-moi à ranger ça », elle dit en se penchant pour récupérer les restes du pot de lessive en morceau pour le réparer. « Et tu vas m'expliquer ce plan. »
Et il a plutôt intérêt à être bon.
Revenir en haut Aller en bas
Isidore Oxley
ORDER OF THE PHOENIX
Isidore Oxley
Date d'inscription : 14/04/2019
Messages : 350
Crédit : Jool (avatar & gif).
Âge : 26 ans.
Occupation : Fugitif, medic de l'Ordre au sang chaud, formé par la guerre, ses aîné.e.s et son feeling de triton.
Allégeance : Ordre du Phénix.
Particularité : Demi-triton. Depuis qu'il le sait, c'est devenu une excuse pour ses coups de sang (et une bonne occasion de faire flipper les sorcier.e.s bien-pensant.e.s).
CRUTH | CAPTIVE Empty
MessageSujet: Re: CRUTH | CAPTIVE   CRUTH | CAPTIVE EmptyMar 28 Mai - 18:55
Manoir Dolohov - dec 2004

The story of life is quicker than the wink of an eye,
The story of love is hello and goodbye,
Until we meet again


Ses joues le brûlent ; il s'était figuré ce moment sans jamais l'envisager sérieusement, comme un instant voué à arriver, un jour ou l'autre -le regard de Ruth rivé sur son visage honteux, mis à nu sans prévenir, sans concession. Il devrait plutôt se dire qu'il a de la chance que ce ne soit pas quelqu'un d'autre que Ruth, la seule à qui il voue, au sein de l'Empire Dolohov, une confiance et un respect (quasiment) aveugles. « Cat, regarde-moi. » Il lui faut fournir un effort pour arracher ses pupilles coupables de ses petits souliers ; le regard de Ruth s'arrime au sien sans un mouvement, un lac profond et tranquille, où bout une force qui maintient Francis à son niveau. « T'es complètement inconscient de te balader avec ça en pleine journée. Je veux même pas imaginer ce qui se passerait si Dolohov te tombait dessus. » Mû par une honte grandissante, Cat garde les lèvres pincées, remuant nerveusement sur son visage pâle -dans d'autres circonstances, il lui aurait dit qu'il y avait pensé, que de toute façon, Dolohov ne mettait et ne mettrait pas les pieds dans la buanderie ; de là à aller fouiller dans les placards ! Si leur maître avait de remarquables sautes d'humeur agrémentées de soupçon de paranoïa, il n'avait que rarement pris pour cible ses deux domestiques. Cat le soupçonnait même, dans une certaine mesure, de lui faire (excessivement, comme il l'apprendrait bientôt si son plan fonctionnait) confiance.

D'un œil critique, Ruth examine le contenu du sac avec plus de soin, jauge, juge, plante le fruit de nombreux raids et achats nerveux dans la Londres sorcière. « C'est pas encore terminé -enfin presque... » commence-t-il, les yeux noirs suivant les gestes de la sorcière. Elle enterre l'objet du délit sous le linge sale, ordonne, arrache à Cat les pans d'une assurance qu'il croyait solide, en réalité montée sur de maigres allégations répétées en boucle -il pourrait toujours se débrouiller, il avait déjà connu la rue et la fuite, savait vivre de peu de choses, et puis, son argument ultime, ce n'était pas la première fois ! Ruth qui de tout temps avait été son alliée, dont il avait espéré un soutien indéfectible même dans cette décision cruciale, aussi irraisonnée soit-elle, enfouit cette dernière sous un tas de linge sale et des invectives sans appel. Cat fronce les sourcils et ouvre la bouche : « Mais... » « Aide-moi à ranger ça, (Cat reprend son souffle, prêt à prendre sa propre défense) et tu vas m'expliquer ce plan. »

Le revirement est inattendu, et le frappe en plein cœur ; ce dernier se remet à battre d'un espoir brûlant, et les muscles de Francis s'activent pour se joindre à la tâche, se penchant sur la lessive éventrée avec une fébrilité notable. « Je voulais partir la semaine prochaine », entonne-t-il sur un ton de conspirateur, récupérant parmi la poudre les morceaux de pot brisé, prenant garde à ne pas s'y couper les doigts. « Hauata... M'sieur Hauata me fait confiance, des fois il me laisse la boutique pour quelques heures -il s'avère qu'il a rendez-vous, mercredi prochain. » Les morceaux s'amoncellent entre ses mains, il reprend : « Je partirai là. J'aurais qu'à rester du côté moldu, pour un long moment, au moins... » Son souffle se meurt alors qu'il relève les yeux vers elle, et s'humecte les lèvres nerveusement, la lessive ramassée au creux de leurs mains.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
CRUTH | CAPTIVE Empty
MessageSujet: Re: CRUTH | CAPTIVE   CRUTH | CAPTIVE EmptyJeu 6 Juin - 20:55
Manoir Dolohov - dec 2004

Make the most of your life,
While it is rife,
While it is light.


Peut-être parce que sa mère était une adepte de la crise de nerfs, Ruth s'est toujours appliquée à rester la plus calme possible et cela ne lui a jamais demandé beaucoup d’efforts. D'ailleurs, d'une manière générale, elle réagit très mal à la colère des autres. Cette fois, pourtant, rester calme lui parait beaucoup moins facile que d'habitude. En cas de tempête, il faut rester inébranlable, lui disait toujours Grandmè. La tempête n'en fini plus dans ce pays, dans cette maison; ce n'est pas une connerie de plus d'Hauata ou Cat qui va lui faire perdre son sang froid.

« Je voulais partir la semaine prochaine » Il fait en se penchant pour l'aider à ramasser la lessive. Si tôt ? C'est qu'il a l'air content de lui en plus. « Pose ça sur le plan de travail. » « Hauata... M'sieur Hauata me fait confiance, des fois il me laisse la boutique pour quelques heures -il s'avère qu'il a rendez-vous, mercredi prochain. » Elle lève soudain les yeux vers lui. Hauata fait quoi ? Elle n'est pas certaine d'avoir bien entendu. Il le laisse tout seul ? Comme dans "tout seule dans sa boutique truffée d'artefacts magiques précieux qui viennent Dieux sait d'où, alors que le môme est n'a rien pour se défendre" ? C'est une plaisanterie ? Elle détourne les yeux avant que Cat, en train de terminer de ramasser la lessive à pleines mains, ne croise son expression. « Je partirai là. » Il faut bien reconnaitre que ce n'est même pas une mauvaise idée. C'est peut-être ça le pire. « J'aurais qu'à rester du côté moldu, pour un long moment, au moins...» Il continue, presque enthousiaste alors qu'elle étale la lessive sur la table pour tracer un vévé dans la poudre. Une petite voix dans sa tête lui dit qu'elle exagère: on n’utilise pas le vaudou pour ce genre de choses. Elle la rejette, qu'on lui foute la paix. Elle n'a que le vaudou alors elle peut bien s'en servir pour ce qu'elle veut. Et puis la transe l'aidera à se calmer.

« Tu as combien ? » elle demande. « Je ferais des économies sur les courses et je te donnerais ce qu'il reste. » Elle ajoute immédiatement sans se soucier de sa réponse. Évidemment qu'elle lui donnera plus d'argent, c'est pas les cinq livres qu'Hauata lui donne toutes les semaines qui vont le nourrir bien longtemps. Dolohov ne s'en rendra pas compte, il ne contrôle pas ce qu'elle achète. « Passe-moi le Bicarbonate. Derrière toi. La boite bleue sur l'étagère. » Elle fait en tendant la main. Il s’exécute et elle prend une poignée de petits cristaux blancs qu'elle fait couler pour former un autre dessin à côté de celui de la lessive sur laquelle elle a placé les restes du pot brisé. « De toute façon il te faudra de quoi prendre le bus, - le train est trop surveillé et trop cher. Tu peux pas rester à Londres. » Elle dit en terminant le vévé. Aucune ville de ce pays n'est sûre, même côté moldu, Londres encore moins que les autres. Rester à Londres relèverait de l'inconscience, voir de la bêtise.

S’il te plait, Cat. Ne soit pas idiot.

Elle lève les yeux vers lui et l'observe un moment: sa gueule de gamin qui a grandi trop vite et son air décidé, presque sûr de lui. Presque. Il y a de l'espoir dans son regard. Elle se demande si son regard à elle a déjà eu cette flemme-là. Surement pas. Pas depuis Gracefield en tous cas. « Il va te chercher, tu le sais, ça ? La Carrow aussi. Si tu pars, ne compte pas revenir dans le monde magique un jour, Cat. » En tous cas, elle le supplie de ne pas essayer, de ne pas prendre le risque. Rien ne peut être pire que ce monde là pour lui.

S’il te plait, Cat. Ne soit pas idiot.

Elle se penche et tend une main vers son visage. D'un geste un peu sec, elle arrache un cheveu bouclé au-dessus de son oreille. Il pousse une exclamation. « C'est toi qui casses, c'est toi qui payes », elle lance en plaçant le cheveu sur vévé en bicarbonate. C’est solide un cheveu, c’est très bien pour réparer les choses.
Revenir en haut Aller en bas
Isidore Oxley
ORDER OF THE PHOENIX
Isidore Oxley
Date d'inscription : 14/04/2019
Messages : 350
Crédit : Jool (avatar & gif).
Âge : 26 ans.
Occupation : Fugitif, medic de l'Ordre au sang chaud, formé par la guerre, ses aîné.e.s et son feeling de triton.
Allégeance : Ordre du Phénix.
Particularité : Demi-triton. Depuis qu'il le sait, c'est devenu une excuse pour ses coups de sang (et une bonne occasion de faire flipper les sorcier.e.s bien-pensant.e.s).
CRUTH | CAPTIVE Empty
MessageSujet: Re: CRUTH | CAPTIVE   CRUTH | CAPTIVE EmptyLun 10 Juin - 18:38
Manoir Dolohov - dec 2004

The story of life is quicker than the wink of an eye,
The story of love is hello and goodbye,
Until we meet again


Ses yeux suivent les lignes tracées dans la lessive, alors qu'il achève de dévoiler les bases de son plan d'évasion. A le mettre en mots, il lui paraît fragile et hasardeux, reposant sur des calculs arbitraires, propices à se dérober sous ses pieds au moment crucial. Et si ce jour-là, Hauata avait oublié quelque chose à la boutique, quelques minutes après son départ ? Et si quelqu'un le reconnaissait, en sortant du magasin ? Et puis où ira-t-il, ensuite ? C'est la fuite continue, la peur chronique, l'angoisse au ventre toutes les nuits qui l'attendent. Est-ce qu'il est réellement prêt ?

La question de Ruth le cueille au cœur de ses ébauches de doute, qu'il s'empresse de repousser d'un large geste mental ; s'il lui a coûté de se révéler à elle, Ruth désormais est là, avec lui. Qu'importe, au final, si elle met en doute ses ambitions : il la connaît assez pour savoir qu'elle ne le laissera pas tomber, quelle que soit sa décision. Ce soutien inattendu lui souffle un peu de courage au cœur, et c'est en se redressant qu'il répond : « Vingt Gallions. » Les économies de ces deux ans de servitude, la vente parcimonieuse, plus délicate des affaires dont il n'aura plus besoin ; Francis a sué, pour arriver jusqu'à ces vingt pièces -suera encore, lorsqu'il devra les troquer contre des livres sans éveiller les soupçons d'un côté comme de l'autre.

Alors quand Ruth lui annonce qu'elle lui donnera la monnaie des courses, un sourire flotte un instant sur ses lèvres, alors que dans son torse, son cœur se serre d'une gratitude amère. Aussi peu regardant que soit Dolohov sur les factures, Ruth s'expose en le volant à des risques conséquents ; il sait, maintenant, que Ruth fait figure d'irremplaçable aux yeux du Mangemort -à moitié deviné, à moitié entendu des lèvres de la sorcière. Ruth est une vraie, avec sa magie d'un autre monde, là où les sortilèges peuvent aussi guérir, faire le bien -sauver des vies. Celle qu'il a connu dans les mains des sorciers londoniens a indubitablement et pour toujours sûrement, une odeur de mort aux sens maltraités de Francis.

Il l'écoute, alors qu'elle déroule avec lui un pan invisible de ses plans, les mains dans le bicarbonate qu'il vient de lui tendre. Ses pupilles observent tour à tour la sorcière, et les symboles qu'elle trace dans la poudre ; quand le couperet tombe, son regard bondit jusqu'aux traits impassibles de Ruth. Il ouvre la bouche, juste un peu -elle redresse la tête, ils s'observent ; quelque chose d'impérieux lui fait délayer sa réponse, car Ruth fait preuve d'une logique imparable sur ce point fâcheux. Francis s'était imaginé en sécurité, du côté moldu de la ville -comme si la barrière entre leurs deux mondes était un voile jeté sur lui, un gouffre où il disparaîtrait sitôt franchi.

« Il va te chercher, tu le sais, ça ? La Carrow aussi. Si tu pars, ne compte pas revenir dans le monde magique un jour, Cat. » Cat déglutit. Ruth d'une réplique, balaie les illusions dangereuses dont il se berçait -il se rend compte qu'il croyait pouvoir revenir, que les choses s'arrangeraient, les angles arrondis par les sourires bienveillants de Hauata, bercé par l'indulgence factice de Dolohov ; que ni l'un ni l'autre ne pourrait un jour, sérieusement lui faire du mal, en dépit de leurs colères et de leur haine, et de la roue mal huilée de leur société. Et est-ce qu'en partant, il ne risque pas de mettre à prix sa tête, à elle ? Est-ce qu'il ne met pas en danger le reste du monde, et Ruth, et sa mère, et les petits délinquants des HLM de Manchester ?

Une fois de plus, Ruth a la réponse à ses questions : d'un geste sec, elle lui arrache un cheveu sur la tempe. « Aïe ! » fait-il sous l'attaque surprise, portant ses doigts à la piqûre qui déjà, disparaît dans la seconde. Ses doigts retombent, presque tremblants de nouveau, et Francis, après une seconde de silence, demande : « Je vais où, alors ? » Puis à peine posée, sa voix s'élève encore, ultime rebuffade : « Pourquoi je pourrais pas rester ? C'est grand Londres, et puis que je sois là où ailleurs, il faudra quand même que je me planque. Ou alors je reviens après, quand ça se sera tassé -c'est juste, où est-ce que je vais, si c'est pas Londres ? » C'est qu'il ne connaît rien d'autre que la ville, ou presque ; et que sa dernière cavalcade en forêt l'a terrorisé -sa gorge se serre, à l'idée de devoir plonger, seul, dans l'inconnu.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
CRUTH | CAPTIVE Empty
MessageSujet: Re: CRUTH | CAPTIVE   CRUTH | CAPTIVE EmptyJeu 20 Juin - 18:06
Manoir Dolohov - dec 2004

Make the most of your life,
While it is rife,
While it is light.


« Je vais où, alors ? »
Il en a de ces questions, le gosse.
Elle voudrait avoir la réponse, Ruth.

Elle ne sait pas, pourtant. Elle n'en a pas le moindre idée d'où il va aller. Elle aurait voulu qu'il ne demande pas. Qu'il soit mieux préparé. Qu'il sache déjà ce qu'il allait faire et comme il allait le faire.
« Pourquoi je pourrais pas rester ? » Il reprend. Ruth baisse les yeux sur son vévé. « C'est grand Londres, et puis que je sois là où ailleurs, il faudra quand même que je me planque. Ou alors je reviens après, quand ça se sera tassé -c'est juste, où est-ce que je vais, si c'est pas Londres ? » Elle soupire. Elle voudrait demander à Cat ce qu'il ne comprend pas dans il va te chercher; ou ce qui lui échappe dans ne compte pas revenir; qu'est-ce qu'il n'arrive pas à saisir dans c'est dangereux. Elle voudrait le secouer. Elle ne dit rien de toute ça. Elle ne le secoue pas.

Elle prend appuie sur la table en pincent les lèvres, les yeux toujours fixé sur le cheveu posé sur le dessin. Elle prend un moment avant de lever les yeux vers lui. Le visage de Cat est décomposé. Peut-être qu'il commence à prendre conscience de l'ampleur de sa situation. « Ca va pas se tasser, Cat. » Elle appuie sur le mot qu'il avait lui-même utilisé. « Tu t'es échappé de la DHS et tu t'en es sorti vivant, et avec un cerveau entier. Tu te rends compte de la chance que t'as eu ? » Fous pas tout en l'air maintenant. « Ca t'arrivera pas deux fois. Et tu sais où tu vas atterrie si tu te fais encore attraper ? » Elle serre le poing sur la table. Peut-être qu'il n'a pas fait le rapprochement, lui; mais Ruth sait très bien que c'est au milieu d'une battue qu'il va finir si il ne commence pas à faire plus attention. « Moi j'en viens, figure-toi. Et crois-moi quand je te dis que t'as pas envie d'aller à Gracefield. » Elle fait sèchement en s'écartant de la table pour lui tourner le dos. Elle se passe une main sur le visage et respire profondément, chassant ses souvenirs de l'ile et la colère qui lui prend les tripes à chaque fois qu'elle y pense. Colère doublée par cet idiot de Cat qui n'a pas l'air de comprendre ce qu'il est sur le point de faire.

Elle finit par se retourner et pose sa main gauche à plat sur le cheveu de Cat. Ca ne dure que quelques instants : c'est comme si l'air s'épaississait et que l'atmosphère devenait électrique. Ruth sent ses cheveux se hérisser sur sa nuque et sur ses tempes. Pendant les quelques secondent qu'elle dure, la transe la rend aveugle. Quand elle y voit à nouveau, le pot est en un seul morceau et la lessive est retournée à l'intérieur. Le bicarbonate et le cheveu, eux, ont disparus, consommés par la magie du Lwa invoqué ; Ruth sent encore son fourmillement au bout des doigts.

Elle a la réponse à la question de Cat. « Alors ce que tu vas faire c'est que tu vas partir. Loins. Et tu vas pas essayer de revenir. » Elle lui dit plus tranquillement. Elle a déjà perdu quelqu'un sur cette ile, elle ne le perdra pas lui aussi. Hors de question de voir un jour Dolohov et son horrible sourire lui dire qu'il a retrouvé le petit à Gracefield. « Promet moi, de ne pas essayer de revenir. »


Revenir en haut Aller en bas
Isidore Oxley
ORDER OF THE PHOENIX
Isidore Oxley
Date d'inscription : 14/04/2019
Messages : 350
Crédit : Jool (avatar & gif).
Âge : 26 ans.
Occupation : Fugitif, medic de l'Ordre au sang chaud, formé par la guerre, ses aîné.e.s et son feeling de triton.
Allégeance : Ordre du Phénix.
Particularité : Demi-triton. Depuis qu'il le sait, c'est devenu une excuse pour ses coups de sang (et une bonne occasion de faire flipper les sorcier.e.s bien-pensant.e.s).
CRUTH | CAPTIVE Empty
MessageSujet: Re: CRUTH | CAPTIVE   CRUTH | CAPTIVE EmptyDim 30 Juin - 21:35
Manoir Dolohov - dec 2004

The story of life is quicker than the wink of an eye,
The story of love is hello and goodbye,
Until we meet again


Cat se sent rougir dans le silence. Il est échauffé par la révolte, surtout la peur, l'incompréhension -puis paradoxale, cette certitude qu'il s'efforce de repousser dans un recoin flou, loin des prises du réel. En deux ans, rien ici ne s'est « tassé » ; rien de leur situation, à Ruth et lui, de celles des autres captifs maintenus tout en bas de l'échelle. Au contraire, depuis sa fuite de la DHS les dégâts semblent aller croissants, renflouant le ventre gras des inégalités que nourrissent allégrement le haut du panier. Ruth brise le dernier rempart, et la réalité s'empare de Francis comme une fièvre, lui montant jusque sous le front, accélérant son souffle malade. Malade, oui, c'est ce qu'est Francis, c'est ce qu'ils sont tous, frappés d'un virus insidieux qu'on leur a distillé sitôt faits leurs premiers pas dans le monde.

La honte lui mord les joues, il pince les lèvres ; son état empire au fil des vérités qu'évoque Ruth avec un réalisme fatal. Elle a raison, c'est bien le pire. Francis sent les larmes monter, le nez fourmillant de picotements rageurs, crescendo miroir à celui de la sorcière. Gracefield ; l'apothéose, tabou marquant la fin de l'argument. Il n'y a plus rien à dire, après Gracefield : c'est un terrain que Cat n'a pas connu, un îlot de douleurs qui n'appartient qu'à Ruth, derrière ses lèvres scellées par le secret.

Impuissant, il se tait, s'occupe de ravaler les perles qui manquent de crever là-haut, au coin de ses yeux. Un frisson le parcourt quand elle insuffle sa magie dans le cheveu arraché ; son regard dégringole jusqu'à ses chaussures, laissant le rituel à Ruth, son pot de lessive de nouveau assemblé. « Alors ce que tu vas faire c'est que tu vas partir. Loins. Et tu vas pas essayer de revenir. Promet moi, de ne pas essayer de revenir. »  Sa voix est tranquille, comme si le sort avait absorbé les pics de colère irradiant de la peau de Ruth. Il garde encore un instant le nez baissé sur les baskets que lui a offert Hauata, pour son anniversaire ; puis lentement, il hoche la tête, et relève vers elle son air de gosse triste à en mourir de partir loin de chez lui. « Promis. » Il déglutit, et s'arme de toute la volonté du monde pour arracher à sa gorge nouée d'autres mots. « J'irai loin. Dans un coin où j'ai jamais mis les pieds. » Il déraille dans les aigus, rectifie le tir en s'éclaircissant la voix -ce simple geste, sous le regard désormais tranquille de Ruth, apaise les symptômes agités de sa colère. « Je ferai attention, j'te le promets », répète-t-il, et, après une brève pause, un aller-retour dans les billes noires de Ruth et un souffle d'espoir inattendu, il ajoute : « Tu veux pas venir avec moi, Ruth ? »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
CRUTH | CAPTIVE Empty
MessageSujet: Re: CRUTH | CAPTIVE   CRUTH | CAPTIVE EmptyDim 14 Juil - 15:45
Manoir Dolohov - dec 2004

Make the most of your life,
While it is rife,
While it is light.


Ruth n'est plus en colère du tout. Quelque chose à changer dans les yeux de Cat. Il a l'air d'avoir compris, d'avoir pris la mesure de ce qu'il s’apprête à faire. « Je ferai attention, j'te le promets. » Elle a bien entendu sa voix dérailler et aperçu ses mains qui tremblaient légèrement. Elle a bien vu comme il fait ce qu'il peut pour se contrôler, comment il essaie de rester fort, même quand tout fait peur, et que le monde entier est contre lui. « Tu veux pas venir avec moi, Ruth ? » C'est comme une petite lame planté dans le coeur de Ruth, cette question qui matérialise les dernières peurs de Cat. Ruth lui sourit doucement, un peu tristement. « Tu sais que ce n'est pas aussi facile. » Elle finit par répondre.
Elle a envie de le prendre dans ses bras, tout d'un coup. Elle a envie de le serrer contre elle, de lui dire de ne pas avoir peur, de lui dire que tout ira bien. Elle ne le fait pas, il n'a pas besoin de ça. À la place elle prend le pot de lessive réparé et retourne le mettre à sa place.

Il est fort, Cat. Bien plus qu'elle, elle s'en rend compte maintenant. Elle veut qu'il garde cette force qui l'empêche de laisser ses mains trembler. Elle veut qu'il garde cette conscience: oui, ce sera difficile; oui, dès l'instant où il aura quitté cette maison, il sera seul. Elle ne veut pas qu'il oublie cette réalité, maintenant qu'il l'a comprise, parce que c'est ça qui le gardera en vie quand elle ne sera plus là. Au fond il doit bien le savoir, et c'est surement pour ça qu'il a demandé quand même. Comme un enfant qui veut un autre bonbon, qui sait très bien qu'on lui dira non, mais quand même, il demande, au cas ou. Elle oublie souvent que malgré tout, Cat est toujours un enfant. Il a juste dû grandir un peu trop vite.

Elle profite de lui tourner le dos pour prendre elle-même une profonde inspiration. Elle ne doit pas lui montrer qu'elle est inquiète, qu'elle aussi elle a peur. Elle doit lui faire confiance, il doit le sentir. « Et puis il faut bien que quelqu'un reste en arrière pour te couvrir. » Elle ajoute en s’efforçant de lui offrir un sourire plus franc. Au fond l’important n'est pas qu'elle veuille venir avec lui ou non, ce n'est pas à propos d'elle tout ça. Elle n'est même pas sure de vouloir se poser la question. C'est trop compliqué. Il y a Hauata, et Dolohov et la magie des Lwa qu'elle a déjà trop invoqués pour lui. Elle ne peut pas s'en aller aussi facilement. Mais Cat, lui, il peut. Ce qui compte c'est qu'il s'en aille. C'est ça qu'elle veut: qu'il parte très loin, qu'il se trouve un endroit tranquille pour continuer sa vie, qu'il voit le monde et qu'il rencontre de belles personnes.
Elle veut qu'il reste en vie et qu'il oublie cet horrible endroit.
Elle veut qu'il soit libre.

Loin dans la maison, la porte d'entrée s'ouvre avec un grincement et se ferme quelque seconde plus tard dans un claquement. « Ruth ? » Appelle la voix de Dolohov. Le revoilà. Elle échange rapidement un regard avec Cat. Il a la bouche ouverte comme s'il allait dire quelque chose. Une partie de Ruth est presque soulagée, pour une fois, que le mangemort rentre tôt. Elle n'était pas sure d'être capable de continuer à affronter la tristesse et les questions de Cat. Il un regard vers le panier à linge ou elle avait mis son sac à dos. « Je vais m'en occuper. » Elle dit pour le rassurer. « Pike ! » Appelle encore la voix, plus proche. Elle attrape une panière de linge propre. « Oui, j'arrive. » Elle crie en allant vers la porte pour sortir. Elle échange un dernier regard avec Cat avant de passer la porte.

Ça ira.
C’est promis.




Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
CRUTH | CAPTIVE Empty
Revenir en haut Aller en bas
 

CRUTH | CAPTIVE

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

SMOKE AND MIRRORS :: PLAYGROUND :: DEATHLY HALLOWS :: rp terminés