Broadway therapy (sel)

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Broadway therapy

@Jules Doherty | juillet 2007

- Tu ne vas pas partir hein ? Je ne veux pas rester solo…

Jules n’avait vraiment pas l’air confortable avec le sujet, Jo l’observa un instant avant d’esquisser un sourire amusé, comme si elle venait de dire la plus grosse des absurdités.

- Mais non je vais pas partir ! affirma-t-il.

Il ne savait pas ce qu’on y faisait, dans les planques de l’Ordre, probablement qu’on s’y ennuyait comme des rats morts ; il préférait sa vie actuelle malgré tous les problèmes de conscience que celle-ci pouvait lui causer. L’époque de l’héroïsme remontait à ses dix-huit ans et il avait eu le temps d’apprécier sa vie dénuée de contrainte depuis, tout retour en arrière serait maintenant compliqué.

Cesser de travailler pour le gouvernement aurait pourtant quelques avantages, notamment parce que l’expérience lui avait fait comprendre qu’il n’aurait jamais dû s’orienter dans les forces de police après Hogwarts, surtout quand il se retrouvait désormais à faire respecter une prohibition qu’il ne respectait pas lui-même ou à surveiller des personnalités dans le radar du régime (boring af, lui c'était après l'action qu'il courrait.)

- En vrai oui, des fois quand je suis dans le jardin, j’en vois qui passe au loin pour guetter. Je leur fais coucou, ils ne sont pas très discrets. A chaque fois, la voisine moldue les regarde méchamment, elle doit penser qu’ils sont membres d’une secte.

- J’avoue qu’ils doivent avoir l’air super louche avec leurs uniformes, ricana-t-il.

Il imaginait bien la tête de collègues quelconques probablement soulés de se coltiner de la surveillance être rendus fous par les provocations de la joueuse de quidditch – la vision l’amusait, il conserva un sourire narquois pendant un moment avant que ses pensées ne dérivent à nouveau vers l’Ordre.

- Oui, c’est vrai… Mais d’un autre côté, qu’est-ce qu’une personne comme moi pourrait apporter à l’Ordre ? Je ne sais faire que du quidditch.

- Et moi alors, dit-il avec un sourire de connivence. Non en vrai, je pense pas qu’il faille de capacités particulières parce que certaines personnes qui sont parties… Bah c’est pas des cracks quoi hein. Il disait ça mais ça ne changeait rien à l’idée de base : ni Jules ni lui ne semblaient près à mettre leur absence de capacité utile au service de l’Ordre. Pour l’instant du moins. T’as entendu parler de comment ils ont besoin d’informateurs ? reprit Jo, confiant du fait qu’il pouvait parler à Jules sans crainte qu’elle n’aille répéter. A condition qu’elle ne soit jamais arrêtée et forcée à parler, mais la perspective semblait trop floue pour retenir le brun ; Jules elle-même avait de toute façon l’air assurée que sa célébrité la protégerait.

- Je cherche pas la merde, c’est eux qui font chier pour rien. Genre l’alcool ! Quand même ça n’a jamais tué personne… Bon si, ça déjà tué des gens, mais ce que je veux dire, c’est qu’une bière c’est bienfaiteur de temps en temps.

- Nan mais je comprends, attends, qui c’est qui a ramené la boisson ? dit-il avec un sourire malin en levant la bouteille.

Il en profita pour réajuster le niveau de leurs verres, rictus aux lèvres et gobelet vacillant dangereusement lorsqu’il encaissa un petit coup dans l’épaule.

- T’es bête.

- Hey fait gaffe faut pas gâcher ! s’exclama-t-il d’un ton faussement courroucé.

- Dis que je suis fardeau temps que tu y es !

- T’es grave un fardeau franchement… – il fut interrompu par le vol éhonté de la bouteille. Ça lui arracha un sourire. Non mais je passerai plus souvent promis, puis même toi aussi tu peux venir quand tu veux. Bon faut prévenir avant parce que jsuis pas beaucoup chez moi mais tu me dis et je t’attends !

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( en musique )

Hors de quartiers sorciers, Jules ne portait jamais de vêtements sorciers. Son besoin inconditionnel de confort la poussait à opter pour les tissus moldus, bien plus variés et légers. Vivre à Cardiff lui permettait de suivre la mode et ainsi ne jamais faire tâche au milieu de ses voisins. Néanmoins, à force d’avoir des personnes en cape autour de chez-elle, Jules éveillait la curiosité de certains qui se demandaient dans quelle histoire sombre elle pouvait trainer. « C’est clair que les sorciers passent rarement inaperçus chez les moldus. » Le plus amusant, c’était que les magiciens adoraient expliquer que les moldus étaient aveugles et ne voyaient jamais plus loin que le bout de leur nez. Une image plus ou moins vraie, puisqu’il était finalement peu surprenant qu’ils ne puissent remarquer la magie qui pourrait les entourer, tout simplement parce que pour eux, cela n’existe pas. Pour autant, ils avaient encore des yeux et pouvait parfaitement juger la tenue farfelue d’un individu qui rôdait dans leurs jardins.

Des incapables, il y en avait partout, tant au gouvernement qu’à l’Ordre du Phénix, comme le faisait si bien remarquer le brun. « Oui, c’est vrai que dans mes souvenirs les membres de l’Ordre ne sont pas tous des flèches. » La gardienne se souvenait sans difficulté des entraînements qu’elle faisait avec l’armée de Dumbledore. Dans le lot, il y avait des sorciers avec beaucoup de lacune magique, et pourtant, ils servaient tout de même le phénix. Sans le quidditch, il était fort probable que la blonde aurait fini sous le drapeau des rebelles. Elle aurait suivi Vanessa, sa meilleure amie qui lui manquait chaque jour un peu plus.

C’était à cause de ce manque que la galloise vivait avec la peur constante de voir les autres partir et l’abandonner. Heureusement pour elle, Joseph ne comptait pas lâcher totalement sa liberté. Pour autant, il semblait plus proche de l’Ordre qu’elle ne l’avait imaginé. « Oui.. Tu es informateur pour eux ? » Au fond, elle ne serait même pas vraiment surprise. Après tout, elle avait elle-même accueilli des phénix en détresse dans sa maison. Ils avaient tous les deux une préférence entre les deux camps, raison pour laquelle ils en parlaient si librement.

Ravie de savoir que le brun fera davantage d’efforts pour passer du temps avec elle, Jules lui adressa une accolade sincère (sûrement déjà un peu trop alcoolisé). Jules avait toujours été très naturel avec ses amis, et ne se privait pas de leur exprimer son amitié. Cependant, un détail dans le discours de Joseph capta son intention. Pourquoi n’était-il pas souvent chez-lui ? Certes, il avait un travail, mais le ministère ne prenait pas autant de temps. Curieuse, elle s’engagea sur un petit interrogatoire. « Pas beaucoup chez toi ? Tu dors chez qui ? » Un sourire malicieux se dessina sur son visage, alors qu’elle fixait son acolyte. « Tu as quelqu’un ? » A défaut d’avoir une vie amoureuse, elle s’intéresse à celle des autres.

(@"jospeh jane")