Les regards pèsent sur tes frêles épaules, mais pas autant que la colère maternelle lorsque la nouvelle est tombée ; les Scamander n’ont pas le sang- pur, les Scamander ne sontque de vils menteurs qui ne méritent nullement leur réputation de bonne famille. Les Scamander sont donc punis pour ce mensonge éhonté, même si les générations plus jeunes ignoraient tout de cette vérité tordue et malmenée ; ceux restés en Angleterre n’auront plus l’autorisation de voyager et devront subir les regards emplis de jugement de leurs compatriotes, alors que ceux qui ont pu trouver refuge en Irlande du Sud vivront avec la cupabilité d’avoir abandonné le reste de la famille à un bien triste sort. Tu fais partie des premiers et c’est avec autant de dignité que possible que tu affrontes ce destin qui est le tien ; la tête haute, mais les yeux rougis par de trop nombreuses larmes versées. Ce n’est pas ton statut impur qui te chagrine tant, mais l’impossibilité de voir ton père, le départ brutal de ta mère et la colère de tes frères ; avec cette chute, c’est la famille qui explose, qui se déchire irrémédiablement. D’abord le départ furieux d’une mère qu’on ne saurait calmer, puis le désarroi d’un père qu’on ne pourrait consoler. Ensuite vient la fureur de l’aîné, énorme vague de lave colérique qu’il ne peut ravaler, le vénim quitte ses lèvres en un crachat douloureux. Le coeur lourd du jumeau te chagrine plus que tout, mais c’est la lueur meurtrie au fond de son regard qui t’inquiète. Les frères ne s’entendent plus, se disputent plus qu’ils ne parlent et tu es bien trop souvent au milieu de leur bataille illogique ; tu dois choisir entre l’un ou l’autre, entre l’aîné protecteur et le jumeau toujours connu. Un choix impossible pour la sœur aimante et dévouée que tu es.

La famille est brisée en mille morceaux, le jugement des autres sorciers et sorcières n’aidant guère à recoller les morceaux. Tu ne te laisses cependant pas abattre ; tu débutes tout juste ta carrière de médicomage à Sainte-Mangouste et il est absolument hors de question que tes troubles familiaux viennent manger ce petit bout de fierté que tu es parvenue à t’octroyer. Et pour parvenir à tes fins, il te faut étudier. Ta spécialité étant les potions, tu t’es appropriée déjà un bon nombre d’ouvrages sur le sujet, cependant ce n’est pas suffisant ; tu possèdes une curiosité, une soif de savoir qu’il t’est impossible de satisfaire totalement. De plus, étudier se trouve être une de tes distractions favorites ces temps-ci ; une habitude bien moins nocive que de boire jusqu’à ne plus pouvoir se rappeler de ton nom. Tu te jettes dans tes livres avec un abandon que tu pourrais qualifier de désespéré si cela ne te faisait pas te sentir si minable, si cela ne te donnait pas tant envie de pleurer. Enfin. Toujours est-il que te voilà en route pour Fleury & Botts, bien décidée à nourrir ta collection de livres toujours un peu plus imposante. Tu te glisses dans la boutique discrètement et tu te perds dans les rayons fournis de la librairie magique. Tu te caches, presque. C’est inconsciemment que tu fuis les regards des autres clients, que tu t’enfonces un peu plus dans la boutique pour échapper aux jugements et murmures qui te suivent depuis ce que tu considères être la grande révélation.

Tu t’empares d’un livre au titre accrocheur, tu le feuillettes rapidement avant de le aller sous ton bras. Tu continues ton errance nonchalante, ton regard sombre et rougit parcourant les étagères lourdement chargées. Et tu aurais pu continuer longtemps encore, déchirée entre curiosité et indécision, si quelqu’un n’était pas venu troubler ton calme apparent. Quelqu’un te bouscule – ou tu bouscules quelqu’un, tu ne peux en être certaine – et tu perds l’équilibre, ton livre te glisse des bras pour s’écraser lourdement sur le parquet de la librairie. Tu te rattrapes maladroitement contre l’étagère. Ta langue claque derrière tes dents, signe de ton mécontentement actuel et de ta patience mise à mal par ces derniers jours. Tu ne fais pas face au fautif immédiatement, tu préfères te baisser pour ramasser ton livre, puis tu tournes finalement les talons. Et là, ton regard s’écarquille sous l’effet de la surprise, ta gorge se serre alors qu’une vague de malaise t’envahit. Millie te fait face. Millicent songes-tu durement. Tes lèvres se pincent et tu redresses la tête pour observer la sorcière avec des yeux plissés par la méfiance. « Hello Millicent. » dis-tu sur un ton froid qui ne t’est guère familier. Ç’aurait été un autre jour, tu aurais certainement fait davantage d’efforts pour paraître un peu plus aimable, même avec le passif qui est le votre. Toutefois aujourd’hui tu n’as plus la patience nécessaire pour cela, tu n’as plus l’envie ou l’énergie. Tu observes le visage familier de la sorcière avant que ton regard ne glisse finalement vers un point invisible que toi seule peut percevoir par-dessus son épaule. Tu ne peux soutenir son regard. « Tu vas dire quelque chose ou tu vas juste me bousculer sans rien dire ? » Elle a l’habitude de le faire, après tout. À Poudlard, elle te tirait les cheveux et se moquait de l’enfant atypique que tu étais. Une fois l’école terminée, tu ne sais nullement si les choses ont réellement changé, comme tu as pu le croire pendant un temps. Alors tu hésites, tu crains et tu t’effaces. Le silence de la belle t’agace plus qu’autre chose, te laisse un goût amer en bouche. Elle est toujours terriblement silencieuse pour les choses qui comptent vraiment, Millie. Ça te dérange, ça te rend mal à l’aise. Alors tu préfères prendre la fuite plutôt que d’affronter à nouveau les humeurs de l’ancienne Serpentard. « Tu sais quoi, laisse tomber. Je dois y aller. » Et, ton livre sous le bras, tu t’éloignes précipitamment de la sorcière.

Tu te souviens de l’expression tendre de Millie alors que tu effleures sa silhouette du bout des doigts, avec ce que l’on pourrait qualifier de timidité, mais qui est réellement une bonne dose de pudeur. Tu te souviens de ses soupirs de plaisir et de ce feu qui te brûlait les entrailles, de ces couleurs qui ont envahis ton visage, effet d’une passion à laquelle tu ne t’abandonnes que trop peu. Tu te souviens du bruit des draps contre sa peau, contre ta peau. Tu te souviens de beaucoup de choses, quand il est question de Millicent, mais cela importe peu ; Millicent reste la sorcière brutale et maladroit que tu as toujours connue, elle reste l’enfant perdue qui blesse parce qu’elle ne sait pas quoi faire d’autre. Et toi, Cassandre, tu es bonne patte, tu as le coeur gros comme ça et tu donnes toujours plus sans jamais rien attendre en retour. Millicent, elle prend, puis elle jette. Elle jette, elle casse, elle cogne. Toi tu es toute frêle, tu as pas la carrure pour encaisser les coups qu’elle donne. Tu dois te préserver d’elle, plus que tu ne dois te protéger du reste du monde. Parce que Millicent est belle et que tu es faible face à la beauté, parce que tu es beaucoup trop naïve et que – consciemment ou non – Millicent t’embobine avec une facilité déconcertante. Alors tu dois mettre de la distance entre elle et toi ; tu prends la fuite sans vraiment réfléchir, conservant ton air froid qui ne te va pas si bien que ça. Tu serres ton bouquin sous ton bras, tu tournes les talons et tu mets les voiles. Tu as le coeur qui bat la chamade contre tes côtes, chaque pas qui t’éloigne un peu plus de la sorcière le fait battre plus fort.

Mais voilà, ça ne semble pas plaire à Millicent, qui te retient avec ses mots, avec sa voix. Elle aurait jeté un sort t’ôtant ta volonté, ça aurait été la même chose. « Hey Cassandre attends. » Tu te figes, tu retiens ton souffle. Tu entends ses pas à elle, qui la portent jusqu’à ce qu’elle arrive à ta hauteur. Tu ne tournes pas la tête vers elle ; telle une statue de marbre, tu gardes les yeux rivés droit devant toi, fixés sur un point que toi seule peut voir. Tu as les muscles de la mâchoire serrée, tu inhales bruyamment. « Je … » Elle quoi ? Qu’est-ce qu’elle veut te dire, Millicent ? Tu es prête à parier que ce ne sont ni des mots doux, ni des excuses qui vont passer la barrière de ses lèvres. Ce n’est pas son genre. Elle est trop virulente, la Serpentard, elle est trop abrasive. Ce ne serait pas une mauvaise chose si elle était capable de prendre un peu de recul, si elle n’était pas si craintive de vivre sa propre vie. Tu peux la comprendre, tu la comprends réellement ; les révélations concernant sa famille l’ont ébranlée, ses attentes quant à son futur se sont effondrées. Tu la comprends, oui, puisque tu traverses la même épreuve qu’elle … Mais ce n’est pas une excuse ; elle n’a pas le droit de te piétiner comme elle le fait. Elle expire bruyamment et … « C’est quoi ton problème ? » Pardon ?!

Tu tournes la tête vers elle, la bouche entr’ouverte. C’est la surprise qui se peint sur tes traits, l’incrédulité qui se lit au fond de ton regard furieux. Tu n’as rien fait à part prendre la fuite et voilà la sorcière qui t’attaque. Qui mord, qui cherche encore à porter des coups. Tu secoues la tête, tes mèches blondes décolorées voletant autour de ton visage rond. Un rire sans la moindre trace d’humour s’élève de ta gorge. « Mon problème, Millicent ? Vraiment ? » Tu la regardes comme un petit animal blessé observerait son prédateur. L’image te semble appropriée dans cette situation. Ton coeur palpite furieusement et tu souffles pour faire voler l’une de tes mèches hors de ton visage. Tu secoues à nouveau la tête. « J’espère que t’es pas sérieuse. Tu me marches dessus, tu m’ignores et tu me jettes … Puis tu me demandes quel est mon problème ? » Tu ris sans humour encore une fois, comme une moquerie désinvolte pour la sorcière qui te fait face. Ta voix part dans les aigues, signe que ton calme s’éffrite, que ta froideur n’est véritablement que de façade. Millicent, tu l’as encore sous la peau. Tu n’es pas amoureuse, tu ne l’as jamais été. Mais tu as espéré pouvoir entretenir une relation de respect et de compréhension mutuel, une relation plaisante et charnelle qui n’avait pas besoin d’un futur, pas besoin de promesse. Chez Millicent, tu as juste cherché de la simplicité et du réconfort, rien de plus. Tu ne penses pas que ce soit trop demander. Toutefois, même ça, tu ne sembles pas y avoir droit. Et c’est bien dommage. Ton estomac se serre alors que tu observes la sorcière, que tu reconnais progressivement sa tactique. Tu soupires lourdement, tu passes une main sur ton visage crispé. « J’ai vraiment pas envie de me battre, Millicent. Je vois bien ce que tu essaies de faire, Elle cherche à te provoquer, comme elle le faisait à Poudlard. Mais vous avez grandis et il est grand temps d’aller au-delà de ça. Pour t’expliquer les choses clairement … Mon problème, c’est toi. C’est moi. Tu sais ce que tu as fait, je vais pas revenir dessus. Je pensais pouvoir te faire confiance, mais visiblement non. J’ai été trop naïve, c’est de ma faute, je me suis laissée avoir. » Et tu n’en dis pas plus, tes lèvres se pincent et tu renifles avec un petit air hautain. Putain, tu en as déjà trop dit.

Millicent ne peut t’avoir fait du tord parce qu’elle refuse tout simplement de ne serait-ce que voir ses fautes. Tu sais que tu n’es pas innocente dans cette histoire, que tu aurais du y réfléchir à deux fois avant de tomber dans lit avec elle. Tu as le coeur qui palpite contre tes côtes, tu es furieuse et tu as le souffle court. La frustration monte en toi, à un rythme lent, mais sûr ; tu sais que tu vas finir par exploser, que Millicent continuera par nier toute implication concernant ton égo brisé, ton amour-propre en miettes. Tu ronges ton frein, tu tentes de garder un air digne, même si l’agacement est plus que palpable sur ton visage. Tu ne veux pas que la colère te fasse perdre la tête, tu ne veux pas dire quelque chose que tu regretterais une fois calmée. La sorcière qui accapare ton attention ne te rend pas la tâche facile ; elle est désinvolte, elle est blessante. Et là, dans cette allée de la librairie magique, tu te rappelles de tes années d’écolière. De la sale manie qu’elle avait de se moquer de toi dès qu’elle t’apercevait dans les couloirs, de l’habitude instaurée par elle-même de te tirer les cheveux quand elle était suffisamment proche. Elle n’a pas changé, Millicent. Elle reste la meme gamine violente et méprisante, exprimant aisni un refus catégorique de grandir et d’évoluer. Lèvres pincées et traits tirés, tu la fusilles du regard. « Tu t’attendais à quoi, Cassandre ? » L’envie de l’insulter te noue la gorge tant elle est forte. Les muscles de ta main droite se crispent en poing que tu as envie de fracasser contre son air hautain, contre son sourire crispé. Tu fais preuve d’une immense retenue en ne faisant rien, en restant plantée là comme une idiote.

Mais c’est vrai, à quoi tu t’attendais, dans le fond ? Tu ne sais pas trop, tu t’attendais certainement à des choses relativement simples ; un peu de respect, un peu de courtoisie … Rien de bien folichon en soit. Ou tout du moins rien que tu ne considères comme étant extraordinaire. Mais voilà, Millicent est incapable de faire preuve de tout cela, Millicent est incapable d’offrir la base pour une relation – non-amoureuse, non-romantique, juste une relation de base – saine. Tu t’en doutais, maitenant tu le sais avec certitude. Alors oui, tu t’attendais à quoi, concrètement ? « Tu pensais peut-être qu'on allait se faire des réunions sympas entre marauds avec du jus de citrouille et des ateliers tresses ? » Elle fait plus que t’agacer, elle t’énerver, elle piétine sur tes nerfs. Alors, forcément, tu perds patience et tu ne peux pas t’empêcher de la couper. « Tu sais quoi, Millicent ? Va te faire foutre. » Mais Millicent reste et persiste. Elle te rend presque malade, tu sens la bile qui te remonte au fond de la gorge. « Depuis quand il est question de confiance entre nous ? » Depuis que tu avais espéré trouver un peu de compréhension et de chaleur entre ses bras, depuis que tous vous rejettent et qu’un peu de compagnie ne vous ferait pas de mal … Toutefois, Millicent est haut-dessus de tout cela, pas vrai ? Elle n’a besoin de rien, ni de personne. Ton coeur se serre. Tu as vraiment été trop conne et tu t’en veux. Tu te tournes totalement vers elle, la colère brûlant au fond de ton regard. « Va vraiment te faire foutre, que tu répètes furieusement, crachant ces quelques mots comme s’ils te brûlaient la langue. Qu’est-ce que tu veux, au juste ? Je sais bien que j’ai été trop conne. Mais j’apprends de mes erreurs, je vais pas me laisser avoir une deuxième fois. » Parce que ce sont les rares sourires de Millicent qui t’ont séduite, la lueur scintillant au fond de son regard et la douceur de son visage. C’est cette Millicent que tu n’avais jamais vu jusque-là qui t’a fait vaciller, qui t’a embobinée. Mais tu es plus sage à présent, tu connais les pièges tendus par la sorcière. « Qu’est-ce que tu veux ? Que je me mette à pleurer ici, au milieu du magasin ? Qu’on se batte ? » Ça ne marchera pas, tu t’accroches aux bribes de dignité qu’il te reste. « Grandis un peu, Millicent, railles-tu sèchement. On est plus des enfants. Tu ne peux pas toujours avoir ce que tu veux. » Et tu retournes la situation comme tu le peux, parce que non, tu ne te laisseras pas emporter par le tourbillon de violence et de spontanéité de la Serpentard

C’est l’indécision de la sorcière qui te crève le coeur, c’est son incertitude qui te troue les veines et ses changements de comportement répétitif qui t’éventrent. Tu n’en peux plus d’être chassée d’un revers de main, tu n’en peux plus de n’être qu’un moyen pour obtenir ce qu’elle veut et, dès que ton utilité semble expirer, tu es mise de côté sans un mot de plus, juste avec un mouvement sec, un regard dédaigneux. Tu en as assez et il est temps que Millicent le comprenne ; tu ne te laisseras plus marcher dessus, tu ne la laisseras plus te jeter. C’est terrible, que tu lui aies laissé ce pouvoir, cette emprise sur toi pendant si longtemps. Signe flagrant de ta faiblesse intérieure, personne ne viendra te sauver de la violence naturelle de la Serpentard, personne ne la connaît comme tu peux la connaître. Mâchoire serrée et regard furieux, tu aurais aimé pouvoir la clouer sur place juste par la force de ta volonté, juste par la force de ta colère et de ton coeur bien mis à mal. « Je peux t'assurer un truc : de tout ce que je veux, t'en fais clairement pas partie. » Ta colère se mue en incrédulité, les traits tirés de ton visage se faisant surpris ; mais que fait-elle là, alors ? Pourquoi te retient-elle alors que tu es sur le départ ? Tu te reprends, ta mâchoire se serre à nouveau, tu fais grincer tes dents. Sa voix se fait moins agressive, moins combative, mais son comportement est toujours aussi puéril. « T’es qu’une hypocrite, Millicent. Une hypocrite et une menteuse. T’aurais pu me laisser partir, mais non, faut que tu me rattrapes … pour me dire, au final, que tu ne veux rien de moi. Ouvre les yeux, putain. Arrête de mentir aux autres. Arrête de te mentir. » C’est dans un sifflement furieux que tu prononces ces mots, sans la moindre retenue. Tu as trop gardé pour toi les choses que tu aurais du dire auparavant. Les mots s’échappent rapidement, sans même que tu puisses les retenir.

Millicent ne t’échappera pas, c’est un fait. Elle peut essayer de fuir, toutefois tu n’accepteras pas la fuite ; c’est elle qui t’a retenue alors que tu mettais les voiles, c’est elle qui a refusé ton départ digne et, somme toute, logique. Tu as été suffisamment douce et docile, il est maintenant grand temps que tu te fasses entendre. « Je pense qu'il est temps de se dire au revoir Cassandre. » Un éclat de rire incrédule, dénué de toute joie, s’échappe de ta gorge, résonne dans la petite librairie magique. Se dire au revoir ? Eh bien, tu n’es vraiment pas au bout de tes peines. Tu te tournes totalement vers la sorcière et, ton petit livre toujours sous le bras, tu pointes un doigt tremblant de rage vers elle, juste sous son menton. « Arrête tes conneries. Tu n’amuses personne. On aurait pu se dire au revoir quand j’ai dis que je partais, hm. Mais non. Il faut que ce soit toi qui décide de tout, hein … » Tu marques une courte pause ; toute essoufflée que tu es, tu prends de grandes inspirations avant de reprendre ta tirade. « Pas aujourd’hui, Millicent. Je ne suis pas un chien qui t’obéit au doigt et à l’oeil. Alors si tu as quelque chose à dire, dis-le, qu’on en finisse une bonne fois pour toute. Là on se dira au revoir, pas avant. » Tu n’en peux plus d’être constamment rejetée ; d’abord par la société, puis par ceux qui te sont semblables. Ça te rend malade, ça te fait défaillir.