RENEGADES (DANTIS)

( RENEGADES )

Lost souls in revelry
Running wild and running free
Two kids, you and me
And I say
Living like we're renegades

(icon by feral animal)

1997 - DANTIS

À mesure que le temps s’écoule, dans une insupportable lenteur, les cieux se couvre d’épaisses et cotonneuses nébulosités. Les masses argentées qui pigmentent la voûte céleste commence à cracher leur peine et les perles glacées viennent gifler tes traits. Depuis maintenant plusieurs heures, le public s’est amassé dans le stade de Quidditch, offrant à tes orbes impérieux un divin camaïeu allant de l’émeraude à l’ocre. Les serpents sont là, plus venimeux que jamais, n’attendant qu’une chose que vous l’emportiez. Tu les entends rugir, tu entends leur ferveur gronder et s’envoler jusqu’à toi, et tu penses avec arrogance qu’elle t’est destinée. Comme s’il n’y avait que toi, comme si tu étais le roi.

Puis c’est ta carcasse qui rencontre celle d’un misérable blaireau, puis tu sens une pernicieuse sensation s’éprendre de ta personne, puis l'acte honteux auquel tu ne t'attendais pas sonne la fin de ton glorieux match. Tes mèches qui commencent à s’alourdir, à balayer ton faciès et à retomber lourdement sur ta nuque. Tes doigts glissent distraitement dans ta nouvelle crinière folle, alors qu’une surprise teintée d’amusement s’empare de ton public. Quelqu'un a osé, quelqu'un s'est attaqué à l'incarnation même du danger. Avec rage tes opalescences foudroient ce monde qui ne devraient rien faire d’autre que t’acclamer, parce que tu es Dante, parce que tu es celui qui conduit toujours votre horde venimeuse vers la clinquante et écrasante victoire. Au lieu de cela, ils se défient de toi.; C’est à ce moment que l’azurée de ton regard croise le sien. Boris. Boris et son air diablement satisfait. Boris et sa foutue baguette fichée entre ses mains de damné. Boris et son satané air coupable qui déchire ses traits. Tu sais que c’est lui, avant même d’avoir entamé une plongée dans ses pensées. Saloperie. Le monstre que tu es se déchaîne, enivré par la souveraine colère que tu ne peux contrôler et tu envoies valser un cognard dans le pauvre damné qui ose rire de ta personne sacrée. Et enfin, vient le triomphe. Les rangs d’émeraude et d’argent exultent et se déchaînent alors que vous arrachez la victoire. Evidemment, tu penses que l’ovation n’est destinée qu’à toi et c’est triomphant que tu regagnes les vestiaires, balançant un sortilège à la volée au premier cinglé que tu entraperçois oser se moquer. Connard.

Un mulet. Voilà ce que tu découvres. Un putain de mulet est venu saccager ton portrait parfait. Il a osé. Il t’a défiguré. Toi. L’éphèbe. Alors que l’eau brûlante serpente ta chair, tu écumes de rage. Tu penses déjà au moyen de lui faire payer, toi qui humilies, mais que l’on n’humilie jamais. Toi qui soumets, mais qui refuses de se laisser dégrader ou offenser. « Bagshot ! » Ton timbre glacé tonne dans la pièce presque vidée, alors que tu t’échappes des douches embrumées. L’aliéné ose trôner à la place qui t’est destinée, comme s’il n’avait rien fait, comme si tes prunelles incendiaires ne lui montraient pas avec assez d’intensité que tu ne rêves que d’une chose, l’exterminer. « Qu’est-ce que c’est que cette merde ? » D’un geste rageur, tu dévoiles l’horreur humide qui trône sur ton crâne. La batte que tu as laissé tomber sur le banc se rappelle soudainement à toi, t’appelant à grand renfort de cris silencieux pour que tu l’abattes sur le coupable. « J’espère que ton imbécile d’ami qui a osé rire de cette atrocité capillaire, aime parader avec une queue de rat sur le croupion. Queue de rat que tu mériterais d’avoir. »

@Boris Bagshot

renegades

ft. dante burke

« Moi j’te parie que j’peux l’atteindre » « Mouais… tu disais pas ça l’autre jour en cours de potions… » « Ecoute, Lupa, j’me fais chier, il fait froid, et mon brushing est foutu ; du coup, y’a pas de raison que le sien s’en sorte » Lupa, vautrée sur toi, hausse une épaule. « Le mec est sur un balai, il doit faire tenir sa coupe de cheveux avec plus de potions qu’il n’en faut à Snape pour réussir à se lever le matin… » Tu ricanes aussi élégamment qu’un troll, manquant de basculer définitivement vers l’arrière. Tu réajustes ta position, et sors discrètement ta baguette. « Moi j’dis, on perd rien à tenter le coup ! »
Il aura fallu plusieurs essais, bien entendu. A tel point qu’un préfet a failli vous tomber dessus, à force de voir des faisceaux lumineux jaillir sur le terrain, frôlant de près ou de loin le joueur de Quidditch de tes rêves. Et enfin, le coup d’éclat. Lupa s’agrippant à ton bras de réjouissance est la seule chose qui te retient de bondir des gradins comme si votre équipe venait de remporter le match.

Et au contraire, la partie se corse pour les Poufsouffles. Tu le comprends lorsque ton regard croise celui de Dante. Il sait. Il a compris. Et il a aussi capté que tu sais, oh oui tu sais ce qui vient de se passer, puisque tu en étais à l’origine. Tu lui adresses un petit mouvement de main fort de minauderie. « T’es dans la bouse de troll jusqu’aux moustaches, Bagshot » siffle Lupa avec toute l’excitation du monde.

Elle ne peut pas rester après le match, passée aussitôt à une autre lubie, une autre connerie dont les blaireaux avaient le secret, sous leurs allures de gentils copains. « Ravie de t’avoir connu ! » chante-t-elle avant de disparaître dans la foule des élèves à la sortie du stade. Tu es secoué d’un frisson, une sueur froide, à l’idée d’avoir effectivement ton arrêt de mort… Néanmoins, tu prends la direction des vestiaires. Tu fais le pied de grue à la sortie, attendant que le gros de l’équipe ne décampe, jugeant les plus rapides que tu soupçonnes être encore crados pour se rendre en cours. Dante passait toujours un temps fou dans les douches, alors là, avec le blaireau mort sur son crâne, il n’était pas prêt de sortir de son trou. Certains joueurs de Serpentard te dévisagent à la sortie, connu que tu étais pour rôder dans les alentours ; d’autres sont trop enivrés par la victoire, ou par la mauvaise blague qui avait été faite à Dante pour te prêter attention.

Tu finis par rentrer, t’y faufilant le plus naturellement du monde, comme si tu faisais partie de l’équipe, comme s’il s’agissait de ta maison (après tout, tu connaissais le fond des casiers mieux que ton dortoir). Tu t’assois sur un banc, à côté des affaires de ton obsession du jour. Tu renifles un coup, le nez te démange à cause des odeurs de sueur et de chaussettes sales. On dirait qu’une horde de chiens mouillés a passé la nuit ici. Tu pioches une serviette du coin de laquelle tu essuies la pointe de tes cheveux mouillés. « Bagshot ! » Tu sursautes, lâchant la serviette. « Qu’est-ce que c’est que cette merde ? » Tu mets un moment à détacher tes yeux de fouineur qui traînent sur la serviette enroulée autour de sa taille. C’est que ses abdominaux te feraient presque oublier instantanément sa nouvelle coupe. « J’suis sûr que Lupa réussirait à pécho plus de monde même avec une queue de rat que toi avec tes nouveaux cheveux… » que tu ricanes, sans savoir pourquoi Dante préférait se venger sur ta comparse plutôt que directement sur toi.

Tu suis son regard vers la batte à côté de toi. Nonchalamment, tu mets la main dessus avant qu’il ne s’en arme, t’en servant pour le désigner de haut en bas. « Mais je comprends pas pourquoi tu te mets dans un état pareil, ça te va plutôt bien, tu sais ? » Tu poques sa cuisse du bout de la batte pour le titiller. « Je sais que c’est pas le fort de ta maison, mais un peu de fairplay quand même ; c’est moi qui t’ai fait ça, alors va pas chier dans les pattes de quelqu’un d’autre… » Tu tires une moue dépitée, puisqu’il était évident que, plus que de faire de sa vie un enfer, c’était pour qu’il te remarque et fasse attention à toi que tu te permettais ce genre de petit jeu périlleux. C’est qu’à dix-sept ans, tu étais encore assez joli, avec tes grands yeux bleus et rouges, tes cheveux décolorés plaqués en arrière à la suite d’une soirée pyjama qui dégénère avec Lupa, ta peau plus transparente que le Baron Sanglant (tu étais persuadé que ça procurait un certain charme) ; tu entamais tout juste ta poussée de croissance, aussi, tu n’étais plus tout à fait le microbe capable de tenir en trois exemplaires dans un casier.

( RENEGADES )

Lost souls in revelry
Running wild and running free
Two kids, you and me
And I say
Living like we're renegades

(icon by feral animal)

1997 - DANTIS

« J’suis sûr que Lupa réussirait à pécho plus de monde même avec une queue de rat que toi avec tes nouveaux cheveux… » L’azurée de tes opalescences semblent soudainement s’enflammer, les vagues océanes s’assombrissant instantanément, prenant la teinte des jours d’orages et de tempêtes. Le Bagshot jouait à un jeu définitivement dangereux et tu savais que s’il te tentait trop, tu finirais par le noyer et l’emporter dans tes tréfonds obscurs aux allures de schéol. Un monde assurément trop ténébreux pour la nouvelle égérie Barbie, où il ne survivrait même pas l’espace d’un cri. Pourtant, il continuait de te provoquer, de s’amuser de ta susceptibilité, et pire que tout, il osait remettre en question ton divin pouvoir de séduction. Toi, Dante Burke, le héros de ses dames, le chevalier de ses messieurs, tu avais toujours su attirer tes proies dans tes filets. Toujours. Ce n’était certainement pas cet amas de queux de ras, gisant misérablement sur le haut de ton crâne, qui allait réussir à changer cela. « Mais je comprends pas pourquoi tu te mets dans un état pareil, ça te va plutôt bien, tu sais ? » L’empreinte glacée de la batte s’enfonce doucement dans la chair de ta cuisse, alors qu’il continue de débiter son flot d’imbécilités. « Cette chose hideuse te paraît passable uniquement parce qu’elle est sur MA tête. » Mais tu ne pouvais pas le nier, tout t’allait, absolument tout. Ils pouvaient bien essayer autant qu’ils le voulaient, le duo de microbes ne parviendraient jamais à entamer cette divine beauté que tu avais hérité des Burke. Une preuve supplémentaire, s’il en fallait une, qui te confortait dans l’idée que Neith avait été adopté. Un élan charitable de ta mère certainement. « Je sais que c’est pas le fort de ta maison, mais un peu de fairplay quand même ; c’est moi qui t’ai fait ça, alors va pas chier dans les pattes de quelqu’un d’autre… » Un léger rire glissa d’entre tes lippes. Froid. Mauvais. Dénué de toute bonté. Définitivement tien. Brusquement, ta main sur tombe sur la sienne, pour récupérer ton bien. Sans grande difficulté, la force du pigeon n’égalant pas celle de l’aigle, la batte revient à son propriétaire. Boris avait toujours été ce qu’il était, un gringalet piailleur, qui jouait souvent dans tes pattes comme un chien fou, pourtant, tu ne l’avais jamais vraiment repoussé. Il n’avait pas eu le droit au genre de traitement, définitivement humiliant, que tu réservais à ceux qui t’avaient contrarié. Cependant, tu commençais à te dire, que le pendre par la culotte haute dans la grande salle, était définitivement une bonne idée. « Et tu vas rapidement m’en débarrasser, où je m’occuperai de vos pattes à tous les deux. Tu devrais le savoir, les Burke, comme les serpentards, ne sont jamais fairplay. » Ton père t’avait inculqué des valeurs que tu jugeais essentielles, peu importe la manière dont tu l’obtenais, ce qui comptait c’était le résultat. Tu pourrais bien faire n’importe quoi, t’en prendre à n’importe qui, ce que tu voulais, c’était de venger des deux godiches peroxydées, et tu savais déjà que tu y arriverais. Alors, sans grand ménagement, prenant garde à ce que ta serviette ne file pas se réfugier à tes pieds, tu retournes l’anguille décolorée et tu remontes brusquement sa robe de sorcier. Ton bois d’if se pose sur le bas de son dos, pour morceler sa peau, à coup d’encre et de mauvais goûts. Il ne faut que quelques secondes, alors que tu l’empêches sans peine de se mouvoir, pour que le tribal se répande sur sa pulpe. Puis, fier de toi, tu le relâches, avec la divine sensation du travail bien fait. Parfait. « A charge de revanche. » Tes doigts s’aventurent dans sa paillasse, une légère moue dégoûtée déformant tes lippes. « Tu veux peut-être que je fasse quelque chose pour cette paille en état de décomposition ? Histoire d’achever les derniers résistants. »

Dante arrache la batte de tes mains que tu joins aussitôt, les tordant dans tous les sens, trahissant ce mélange d'impatience et d'appréhension qui caractérisaient toutes les mauvaises idées que tu mettais en œuvre pour attirer son attention. Le jeune homme n'était absolument pas connu pour sa bonté d'âme, pour ne pas dire que même le corps professoral redoutait sa verve. Fort heureusement, il n'existait pas de réunions parents-profs à Poudlard, auquel cas les darons Burke auraient tôt fait de faire sauter les lieux, à la moindre contrariété. Pourtant, malgré la réputation qui devançait Dante, tu ne semblais pas te lasser de lui chercher des poux (dans sa toute nouvelle coupe de cheveux), ni réaliser les sales draps dans lequel tu pouvais atterrir d'un instant à l'autre... A croire que l'idée de finir dans un quelconque plumard à cause de lui, sales draps compris ou pas, te plaisait plus qu'autre chose...

« Et tu vas rapidement m’en débarrasser, où je m’occuperai de vos pattes à tous les deux. Tu devrais le savoir, les Burke, comme les serpentards, ne sont jamais fairplay. » Tu roules des yeux si forts dans tes orbites que ton front te lance l'espace de quelques secondes. "Comme c'est original de ta part..." Tu ne dissimules pas ton désarroi, toi qui ne comprenais toujours pas après toute une scolarité à Poudlard, ce que tu foutais à Poufsouffle... A croire que, pour une fois, le Choixpeau avait espéré te faire baigner dans un environnement chaleureux et bienveillant, histoire que tu empruntes un chemin plus prometteur que celui dans lequel tu avais préféré te lover. C'est que pour dissimuler insécurités et mal-être, tu n'avais trouvé rien de mieux que de faire chier absolument tout le monde, bitchant toujours plus fort, étalant une différence qu'on te faisait regretter d'exhiber au quotidien.

"Ça te dirait pas, un jour, de pas f-" Tu allais pour continuer sur ta lancée, lorsque Dante décide finalement de passer à l'action. Pas le genre de scénario un peu sexy un peu steamy que tu avais imaginé pour t'endormir, plutôt le genre règlement de compte qui tourne mal si tu résistes. Il te fait faire volte-face, et en essayant de ne pas brusquement perdre l'équilibre, tu te cognes à moitié contre les casiers. La surface est tiède et moite à cause de la vapeur et tu grimaces en imaginant le pot-pourri de sueurs et d'eau stagnante qui imprégnait désormais ta joue brûlante. C'est que la proximité de ton meilleur ennemi te laissait pas de marbre, et ton visage trahissait ton émoi, virant au rouge vif, à l'instar de ta bouche.
De ta main encore libre, tu essayes d'attraper son bras qui te tient en joue. Les picotements du sortilège qu'il applique sur ta couenne t'immobilise aussitôt. "Tu fous quoi l-" « A charge de revanche. » Tu t'agites pour essayer de comprendre ce qu'il t'avait foutu dans le dos. La main ferme qui agrippe tes cheveux avorte ta tentative. « Tu veux peut-être que je fasse quelque chose pour cette paille en état de décomposition ? Histoire d’achever les derniers résistants. »

S'il y a bien un truc qui vous réunit, c'est l'importance que vous portez à vos cheveux. Aussi, tu te retrouves tiraillé entre l'émoi provoqué par sa main dans tes cheveux, et l'effroi qu'il te fasse la boule à zéro ou tu ne sais quelle autre coupe de cheveux horrible... C'est que toi, contrairement à lui, tu ne portais pas aussi bien les queues de rat. Un gémissement contrarié glisse de tes dents serrées à la surface moite du casier. "Awh ça te plaît pas? Tu préférais comme c'était avant?" Ta voix tremble un peu, incertain de ton sort, bien que tu l'aies toi-même provoqué.
"J'sais pas t'as foutu quoi dans mon dos, mais t'sais que c'est pas comme si j'le montrais à tout-va... Pour c'que j'en sais, t'es le premier à pouvoir y jeter un œil... Y'a de quoi se faire des idées..." Et, comme essayer de le repousser de tes maigres forces n'aboutissait à rien, tu te décides à signer ton arrêt de mort, empruntant une tactique inverse, plaquant ton dos contre son torse. T'as sûrement que quelques fugaces secondes avant qu'il t'éjecte, pendant lesquelles tu prends une grande inspiration, la tête balancée en arrière, dans sa tignasse chaotique et fraîchement rincée.
"Tu peux faire c'que tu veux à mes cheveux, c'est pas comme si t'allais entamer mon absence de succès..." T'as un rire un peu désolé, à l'anticipation du rejet et de la douleur qui allaient suivre.

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