Frozen iron
Novembre 2003
Le soleil descendait lentement sur le coin de forêt ou ils séjournaient et Elliott pouvait apercevoir sa lumière se faufilait entre les arbres, éclairant certains endroits mais laissant le reste dans une ombre morose. Il était assis sur un gros cailloux, le froid du mois de novembre lui mordant les doigts et il observait les alentours d’un oeil inquisiteur mais ses pensées étaient ailleurs.
Ces derniers jours avaient été catastrophiques. L’attaque sur la planque de Wolverhampton les avait mis plus bas que terre et si Elliott était heureux d’avoir pu s’échapper avec Amaya, Hugo et les quelques autres personnes avec qui il était à présent, il croulait sous le poids des disparitions des autres. Anthony avait été capturé, deux membres de la famille de Kad également, plus tous les autres, ceux qu’Elliott ne connaissait que de vue dont le nom avait été mentionné en passant. C’était tout de même des gens avec qui il était resté, qu’il avait connu, à l’école ou à l’Ordre, c’était une grande partie de ses connaissances qui étaient à présent perdues.
Des groupes s’étaient organisés pour chercher les survivants, ceux qui avaient pu fuir, les blessés, les défunts. Elliott était bien évidemment resté avec ses amis, il n’était pas question de faire autrement, il ne saurait pas quoi faire seul, de toute façon. Leur priorité était à présent Anthony ainsi que le frère et le père de Kad. Les autres, ils les trouveraient sans doute durant leur périple. Cet évènement serait un tournant dans sa vie, dans leur vie à tous, mais Elliott pouvait aussi sentir une nouvelle destinée qui s’ouvrait à lui. C’était peut-être quelque chose de prévu, peut-être que cela faisait partie du grand dessein de la vie, peut-être que tout ce qu’il avait fait auparavant l’avait mené à ce moment-là. Ils les retrouveraient, coûte que coûte, et une fois que cela serait fait, ils chercheraient les autres, ceux auxquels personne ne pense vraiment.
Il se demandait ce que ses parents allaient penser, s’ils allaient essayer de savoir s’il était toujours vivant ou non. Il n’avait pas de contact avec eux, c’était trop dangereux. Il parlait à Rafaela, parfois, via le téléphone moldu qu’il s’était procuré, mais les occasions étaient rares et savoir qu’il était vivant serait dangereux pour eux. Dans ce genre de situation, il vaut mieux ne rien savoir, et Elliott se disait parfois qu’il était sans doute plus simple pour eux de penser qu’il était mort, qu’il ne reviendrait jamais et que le gouvernement n’aurait aucune emprise sur eux.
Un frisson le prit soudain, il pouvait entendre le bruit du craquement des feuilles tombées sous l’attaque automnale alors qu’une bourrasque de vent l’assaillit de plein fouet. Il se leva avec précaution, essayant de ne pas faire de bruit et sortit sa baguette de sa poche. Il n’y avait personne autour, les autres s’étaient réfugiés dans les tentes, pourtant cela semblait bien être des bruits de pas qui s’approchaient.