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TW:explicit content, crude language

"I don't know, bro." Trois fois - Noam s’en rappelle précisément, désormais, alors qu’il roule à son tour sur le dos en poussant un soupir à la frontière du grognement. Si les souvenirs lui sont revenus à une vitesse affolante, rentrant en collision avec la gueule de bois sensible logée dans sa boîte crânienne, les détails, eux, remontent progressivement au devant de son esprit ; un assaut conflictuel qui le laisse parfaitement confus, si ce n’est quelque peu paniqué. Les lumières s’allument une à une sur les restes de leur nuit, battant encore à même sa peau moite - les baisers, les caresses coulant naturellement, les rires, les pupilles bleues braquées sur lui, le besoin pressant de retourner encore et encore contre son corps jusqu’à ce que la fatigue physique se mette entre eux. Et tout ce vers quoi les pensées de Noam se tournent, est l’espoir que ce rapprochement soudain ne mettre pas de distance entre eux. Parce que lorsqu’il balaye les souvenirs de la veille, il sent juste se soulever dans ses entrailles une chaleur loin d’être désagréable, à l’opposé même du regret ou de l’inconfort - à l’image de leurs baises, où tout semble s’être déroulé avec un naturel décomplexé, comme tout ce qu’il partage depuis quinze ans.

"I can't believe you sucked my dick." En retrouvant le regard d’Ethan, lorsqu’il lui jette un oeil en coin, Noam ne peut s’empêcher de pousser une expiration amusé, les lèvres étirés en un sourire - une absurdité hilarante, que d’entendre cette phrase dans la bouche de son meilleur ami. "I fucking did man." Et une autre que de s’entendre lui répondre sans même réfléchir. Au moins il est sûr, maintenant, que ce n’était pas un rêve synchronisé. Ils ont bien baisé, comme le lui confirmait déjà la trace brûlante du passage d’Ethan sur son corps, et le goût du sien et de ses lèvres encore vif sur sa langue. "Like, you never suck dicks." Ce n’est pas tout à fait faux, pas tout à fait vrai non plus ; ça lui arrive, peut-être plus qu’il veut bien le reconnaître, mal à l’aise avec l’idée d’avouer qu’il en tire autant de satisfaction que lorsqu’il offre un plaisir similaire aux femmes. Il préfère largement, et de loin, abréger ses étreintes avec les hommes en se contentant de passer directement à la baise - c’est pour ça, qu’il couche avec des mecs, d’ailleurs, pour se vider à défaut de trouver mieux, pas pour sucer des bites. Une chose est sûre, en revanche : avec Ethan, il ne s’est même pas posé la question. A vrai dire, tout s’est même passé un peu trop naturellement, comme s’ils étaient faits pour baiser ensemble - une dynamique et compatibilité saisissantes, jusque dans leurs ébats.

La suite de jurons d’Ethan lui arrache un nouveau soupir amusé, tandis qu’il passe une main sur son visage, reconnectant avec cette réalité pour quitter celle d’hier soir, dans laquelle il a plongé un instant - et dont il ressort d’autant plus confus qu’il n’a pensé qu’au plaisir qu’il en a tiré. Noam tourne plus franchement la tête vers Ethan, un faible sourire accroché à son visage tiré. "Well not never, but…" Il finit par se redresse sur un coude, s’éclaircissant la gorge en détaillant une seconde les traits de son ami. "My standards are high you know? I only suck nice cocks." Tourner la situation à la plaisanterie est la seule solution qui lui parvient sur l’instant ; c’est ce qu’il fait de mieux, après tout. Peut-être que s’il traite leur écart comme si c’était quelque chose de normal - and that’s just how it feels, pense-t-il avec embarras -, un événement dont ils peuvent rire simplement, Ethan ne le verra pas différemment. Parce que, de fait, quand bien même il peut toujours sentir cette tiédeur tenace dans son ventre, Noam le voit toujours comme Ethan. "So how does it feel to have your dick sucked by a Sex God?", demande-t-il avant de partir dans un fou rire nerveux, complice, sa main libre venant pousser l’épaule d’Ethan, comme s’ils se chamaillaient bêtement à propos d’une énième connerie. "And before you answer, remember : I was drunk, ok?" Ce qui explique tout. Sauf la faible excitation encore présente dans sa chaire, et l'envie d'entendre son meilleur ami complimenter ses talents.

Aussi idiot que cela puisse paraître, tu avais accueilli la convocation de Sofia avec entrain. Cela faisait désormais près d’un an et demi que tu faisais partie de l’ordre et en dehors des quelques travaux de ravitaillement pour les différents camps de réfugiés, on ne t’avait encore jamais confié de véritable mission. Mais voilà que l’heure semblait enfin être venue de faire tes preuves. En outre, l’idée d’avoir l’esprit occupé pour une bonne partie de la journée te remettrait sûrement un peu de baume au cœur. Ces dernières semaines, tu avais passé tellement de temps à t’inquiéter pour la santé d’Hestia que les journées t’avaient paru affreusement longues.

Ne sachant pas vraiment à quoi t’attendre, tu avais pris soin d’emporter quelques provisions dans ton sac à dos, au cas où la mission se prolonge pour une raison ou pour une autre. Ton téléphone portable était chargé, conformément aux instructions, et tu avais également jugé bon d’emmener un dictaphone moldu, histoire d’être en mesure de faire un compte rendu détaillé à Sofia. Lorsque tu transplanas sur le lieu de rendez-vous, tu constatas que Johannes et Conan t’avaient devancé. Tu ne connaissais ni l’un ni l’autre, mais le vampire avait des airs de papa plutôt rassurant. Sans plus attendre, tu allas te présenter à tes comparses du jour, puis tu accueillis Angelina avec un sourire lumineux.

Ton enthousiasme d’ordinaire si contagieux s’évanouit à mesure que Sofia vous confiait les détails de votre mission. Chacune de ses paroles soulevait de nouvelles questions auxquelles tu n’aurais probablement pas de réponse de la part de la représentante du cercle sept. Tu l’observais silencieusement, le visage paré d’un air grave. Ce qui te taraudait certainement le plus était la disparition des quatre autres sorciers envoyés la semaine dernière sur place. Pourquoi estimait-on qu’une nouvelle équipe, dont les membres se connaissaient peu et n’étaient pas les plus expérimentés de l’Ordre, parviendrait à découvrir le fin mot de l’histoire ? N’était-ce pas là une mission suicide ? Mais avant même que tu n’aies eu le temps d’imaginer le pire scénario catastrophe, le cartable rouge posé devant Sofia se mit à vibrer et l’heure de saisir le portoloin avait sonné.

Le vide, le néant. C’est à présent ce que tu as sous les yeux. La stupéfaction de Johannes et Conan fait écho à la tienne. L’observation de ce paysage morne et désertique te procure un frisson. Il te faut encore quelques secondes avant de sortir de ta torpeur et de faire quelques pas en direction de ce qui semble être un énorme impact sur le sol. Ta curiosité était piquée à vif. Cherchant à tâtons dans la poche intérieure de ta cape de voyage, tu en extirpas le dictaphone et commenças à détailler ce que tu voyais. « On dirait un cratère laissé par une météorite, mais il n’y a aucune trace de débris. Cette immense cavité est sûrement due à une forme d’activité magique. » Et cela ne présageait certainement rien de bon. Jetant un dernier regard aux alentours dépourvu de toute trace de vie, tu reportas finalement ton attention sur tes compagnons. « On ferait peut-être mieux de se diriger vers la planque. »

in short:

"Holy fuck..." "Yeah..." répondit Ethan sur un souffle, se frottant de nouveau ses paupières sèches, presque rugueuses contre ses globes oculaires irrités par le manque de sommeil. Il aurait fallu un black out de la taille du Royaume-Uni pour parvenir à engloutir les souvenirs, encore vifs contre leurs peaux, de la nuit qui s'était achevée seulement quelques heures plus tôt. Heureusement pour eux, les Avengers étaient habitués à les voir émerger à des heures impossibles, après une nuit de beuverie ; on ne venait que rarement les cueillir dans la tente invitée, lorsqu'ils s'y échouaient après une large rasade de Firewhisky dont les preuves traînaient ostensiblement dans le salon commun du groupe. Ils auraient droit, ce jour-là comme d'habitude, à une remarque des quelques Avengers qui auraient trouvé, et rangé les restes de leur crime commun – une pensée rassurante de normalité et de routine, détournant l'esprit chargé d'Ethan de la morsure sensible des lèvres de Noam sur lui. Holy fuck, oui ; quand bien même Dieu ne pouvait que constater, un peu consterné, la tournure de leur nuit de débauche.

Ethan se passait une main contre sa tempe, les yeux clos, à sentir la brûlure de sa croix en or autour de son cou lui rappelant le regard du Tout-Puissant sur leur bêtise, et celle tout aussi mordante du spectre pixelisé de Simon, lorsque la voix de Noam, aussi cassée que la sienne, se fit de nouveau entendre : "Mate, did we fuck last night?" Un rire nerveux crépita hors des lèvres d'Ethan, tandis qu'il rouvrait les yeux pour les braquer sur ceux de son meilleur ami, plissés sous la luminosité insoutenable de la tente. "Bro, we fucked like a billion times." C'était ce qui lui avait semblé, sous le souffle du rire de Noam à même sa peau, la chaleur de leurs baises multiples encore présente à même sa chair ; il suffisait d'en effleurer la surface pour en faire ressortir toute la volupté et l'allégresse. Fuck. La proximité de Noam, à quelques centimètres à peine de son coude, lui apparut comme un danger. Pourtant, Ethan n'esquissa aucun geste de recul. "Ok. Just to make sure it wasn't, like, a synchronized dream : how many times did I suck your dick? Don't cheat." C'était pour ça, qu'Ethan adorait Noam ; pour la simplicité avec laquelle il accueillait leurs déboires, pour le sourire qu'il lui collait aux lèvres rien qu'à croiser son regard complice – pour autant, la plaisanterie de son meilleur ami lui arracha un ronchonnement patenté, avant de pousser un soupir. "I don't know, bro." Il se laissa retomber sur le dos, n'ayant que trop conscience des draps poisseux et de la pellicule de leurs transpirations mêlées, désormais cristallisées à même sa peau.

Il ne voulait pas repenser à la bouche de Noam sur lui ; c'était le faire repenser au plaisir enivrant qu'il y avait trouvé, à l'alchimie explosive entre leurs deux corps ivres, autant de sensations qui se transformaient désormais en une culpabilité embarrassée. Ils avaient appris que Simon était encore en vie, quelques jours plus tôt ; et il était allé rouler au lit avec Noam. Noam. "I can't believe you sucked my dick." Ethan tourna la tête vers Noam, rabattant une main contre son propre torse, décortiquant un instant l'éclat vert de ses yeux embrumés de fatigue. "Like, you never suck dicks", ajouta-t-il comme si de tous les événements de la veille, celui-ci était le plus surprenant – Ethan peinait à recroiser les opinions de son meilleur ami sur le sexe oral, et l'image à la fois trop floue et trop vive de la langue de Noam entre ses jambes. "Fucking shit bro", souffla-t-il en passant ses deux paumes sur son visage, de nouveau tourné vers le plafond de la tente, loin du tableau qui lui collait au crâne. Il était incapable de continuer sur sa lancée, coincé entre deux feux contraires : celui qu'il s'agissait, évidemment, forcément, de la plus terrible des idées, et celui lui mordait encore le ventre, et lui faisait retarder la douche vers laquelle il se serait empressé de bondir.

Conan a toujours eu du mal a trouver le sommeil - et c'est encore plus dans ce genre de situation, avec l'angoisse qui le ronge. Pourtant, il sait qu'il faudrait qu'il ferme au moins un peu les yeux histoire de tenir : mais c'est plus fort que lui, les yeux restent fermement plantés sur le plafond poussiéreux tandis que ses doigts tirent anxieusement sur sa couverture. C'est bientôt l'heure, il le sait. Il a dormi un peu, mais il sait qu'un peu plus aurait sûrement été mieux. Ils ont été plusieurs à avoir été convoqués en urgence pour une mission dont il n'ont pas encore les informations, sa première vraie mission et il ne peut pas faire terre les petites voix dans son crâne qui lui murmurent que ce sera aussi sa dernière.

Quand l'heure arrive, le selkie se prépare en vitesse, comme toujours. Il avale de quoi tenir le coup, boit beaucoup d'eau avant d'enfiler son sac a d'eau et de s'élancer dehors, ne voulant pas faire perdre de temps à Johannes qui est sûrement déjà en train de l'attendre. C'est sans grande surprise qu'il se retrouve aussitôt face à ce-dernier, tout souriant et couvert de la tête aux pieds, le regard toujours aussi bienveillant derrière ses lunettes de soleil. "T'es prêt p'tit gars ?" Il hoche de la tête, le remercie pour la barre de céréale qu'il lui tend et range dans son sac. "Allons-y." lance Conan une fois paré - c'est ensemble que les deux hommes quittent Sweet River pour transplaner au point de rendez-vous.

S'il est angoissé à l'idée de devoir faire équipe avec d'autres membres de l'Ordre qui lui étaient inconnus (hormis Johannes qui était un peu comme un point de repère paternel pour lui), l'anxiété s'évapore considérablement quand il reconnait le visage d'Alexis. Il lui adresse un hochement de tête et se tient à ses côtés alors que Sofia leur transmet toutes les informations dont ils auront besoin pour la mission. Les deux autres membres de l'équipe lui sont inconnus, aussi, il baisse le regard sans oser croiser le leur alors que les mots de Sofia résonnent dans la pièce. Il écoute, Conan, presque religieusement. Il prend note de tout mentalement, se mord doucement la lèvre inférieure parce que, en effet, ce n'est pas normal. Qu'est-ce qui les attend de l'autre côté du portoloin ? Le sac rouge posé sur la table semble briller d'une lueur morbide, comme si, peu importe la découverte, elle ne sera que sombre et angoissante.

Johannes est le premier à prendre la route. Conan le suit aussitôt, posant sa main sans aucune hésitation sur le portoloin. Les yeux du selkie s'écarquillent aussitôt face au désastre qui leur fait face. "Ce n'est pas vrai ..." Conan porte ses doigts à ses lèvres, choqué, sans bouger. "Qu'est-ce qu'il s'est passé ici ..." murmure-t-il en écho au vampire. Il échange un regard avec ce-dernier avant de s'éloigner de quelques pas, pour observer le paysage gris qui leur fait face. "C'est vide .." Il a l'habitude, Conan, d'observer ce qui se trouve en face de lui : c'est un magizoologiste, pour observer les créatures, il doit trouver un signe de vie. Et là, il n'a rien en face de lui. Juste des ruines, et une odeur de poussière.

résumé:

TW:explicit content, crude language

Seule la fatigue est parvenue à mettre un terme à leur étreinte, une machine inarrêtable au contact de la peau de l’autre - Noam, ivre et gorgé du plaisir saisissant trouvé entre les jambes d’Ethan, dans ses gémissements sonores et ses caresses appuyées, incapable de s’y soustraire sans y être contraint. Il ne s’est pas trop posé de questions, lorsque le chant des oiseaux a commencé à se faire entendre à l’extérieur de la tente, et qu’il s’est glissé en lui une troisième fois avec un rire assuré, les effets du Firewhisky pourtant progressivement effacés par la nuit et les heures à soupirer sans retenue dans le cou de son meilleur ami. Il n’y a qu’à peine prêté attention, à cette ivresse plus discrète, leur dernière étreinte motivée par un désir ne trouvant pas purement sa source dans les vapeurs d’alcool - et il n’a pas eu le loisir de se pencher dessus par la suite, tombant de sommeil à côté d’Ethan, la respiration encore haletante et le corps repu.

"Bro..." Extirpé de son lourd plongeon dans les bras de Morphée par la voix éraillée d’Ethan, Noam est aussitôt frappé par le tambourinement d’une gueule de bois, tout aussi malvenue que son réveil forcé. Les sens et l’esprit empêtré dans un torrent de sensations poisseuses, il fronce les sourcils au-dessus de ses yeux clos, un grognement faible de mécontentement roulant au fond de sa gorge, espérant bien que cela suffira à ce qu’Ethan le laisse tranquillement se rendormir. "Bro." Putain. Noam tente de soulever à moitié une paupière, agressé dans la seconde par la lumière de l’extérieur qui, quand bien même filtrée par les paroies de la tente, lui semble être une d’une intensité insupportable. Un nouveau grognement se fait entendre, expression peu discrète de la désagréable migraine qui bat à l’avant de son crâne, passant une main sur son visage comme pour tenter d’en chasser la douleur et le brouillard. "Fuck off bro...", grommelle Noam entre ses dents, sa langue pâteuse buttant contre son palais - tout son corps lui semble terriblement asséché, jusqu’à ses pensées arides, entremêlées dans sa boîte crânienne, flottant dans un vide cotonneux.

Après quelques secondes à se masser les paupières, Noam lève un oeil rougi vers Ethan, les traits crispés et gonflés - et il ne lui faut pas plus que le regard de son meilleur ami pour que les souvenirs de la veille se déversent dans son esprit, une chute de dominos vertigineuse qui lui fait ouvrir les yeux plus abruptement. Chaque image l’assaille, une par une, sans grande difficulté, lorsqu’il détaille un instant le visage du blond tourné vers lui, soudain très conscient de leur nudité. Il revoit Ethan, sa peau contre la sienne, ses doigts et ses lèvres partout sur son corps - il se revoit, lui, la tête et la queue entre les jambes de son ami, ses insultes amusées perdues dans ses rires innocents en se glissant dans son dos, sur son ventre, sur son flanc, dans son- "Holy fuck..." Il a baisé Ethan ; et sous ce constat, il pivote la tête pour l’enfoncer dans l’oreiller, y étouffant un long “fuck” plus audible. Fuck.

Il a baisé Ethan. Ils ont baisé. Ethan. Ethan. Son meilleur ami depuis quinze ans, probablement le seul être sur cette terre qu’il n’avait jamais vraiment sexualisé, et dont il peut encore ressentir les caresses sur sa peau, ses soupirs et supplications contre ses lèvres résonnant soudainement jusque dans sa cage thoracique. Son ventre se tord - une boule nerveuse qui accélère le rythme de son coeur, trop secoué par les souvenirs pour vraiment analyser ce qu’il ressent. Est-ce que c’était la pire idée qu’ils ont jamais eue ? Ils en ont eu, des mauvaises idées - et pourtant, au coeur de cette panique sensible, celle d’avoir baisé jusqu’au petit matin n’a absolument pas cette saveur.

Noam sort enfin son visage de l’oreiller pour retourner la tête vers Ethan, constatant sur ses traits ce qui ressemble à une nervosité similaire à la sienne. "Mate, did we fuck last night?" La question file entre ses lèvres sans attendre l’accord de son esprit, son appréhension audible dans la ton peu assuré de sa voix. La réponse ne fait aucun doute, cherchant plutôt à se rassurer d’une manière ou d’une autre - d’avoir la confirmation qu’ils n’ont pas ruiné la relation qui compte le plus pour lui en se laissant aller à une pulsion. "Ok. Just to make sure it wasn’t, like, a synchronized dream : how many times did I suck your dick? Don’t cheat." Quand bien même il est parfaitement conscient qu'un rêve ne laisserait jamais une empreinte si vive sur sa peau, une brûlure voluptueuse et familière dans chacun de ses membres.

A l'enivrante sensation du Firewhisky et du désir fébrile le prenant au ventre vint s'ajouter celle du shot du philtre magique, un souffle semblant dilater chaque pore, chaque veine de son corps sous les assauts de Noam. C'était la pire des idées, et, de fait, la meilleure qu'ils puissent avoir dans leur état – sous les ondulations du corps de Noam contre, en lui, ce constat paraissait risible, insignifiant, et il ne serait pas venu à l'idée d'Ethan, poussant d'audibles soupirs contre la peau et la bouche de son complice, entrecoupés de rires essoufflés et extatiques, que franchir la barrière des étreintes physiques pusse ainsi figurer au rang des nombreuses imbécillités du duo accumulées au fil des années.

C'était une merveilleuse, et formidable idée – tant et si bien qu'ils s'y écrasèrent avec ardeur, une fois, puis deux encore, l'ivresse sous leur peau un feu qui les consuma jusqu'à l'aube. Ethan s'endormit, épuisé, assommé de plaisir et d'excès, la tête sur l'épaule de Noam.

Un merveilleux, formidable mal de crâne l'assaillit sitôt qu'il papillonna, au réveil. Il faisait grand jour, quand bien même la lumière du soleil, assombrie par les nuages (ou l'épais brouillard enfumant l'esprit d'Ethan), éclairait timidement l'intérieur de la tente – c'était déjà trop, pour les yeux plissés d'Ethan, qui poussa un soupir, le nez dans l'oreiller, en sentant tanguer le matelas sous lui.

Il y eut un mouvement, contre lui ; et les souvenirs de la veille, inaltérés par la fatigue ou les abus répétés, dévalèrent en cascade, doublant sa migraine d'un sentiment poisseux désagréable. Il prit conscience de la sueur sèche sur sa peau nue, de la sensibilité de cette dernière, brûlante, marquée par ses paumes, ses doigts et sa bouche, de son passage multiple entre ses jambes – il eut un profond sentiment de malaise, où se mêlaient la redescente de l'alcool et de l'adrénaline de la nuit, une confusion qui n'avait rien à voir avec la douceur diffuse et floue de la veille. C'était une cacophonie chaotique où s'entrechoquaient des relents de sensations pénibles et la morsure d'un plaisir encore présent dans ses synapses – un plaisir qu'il avait connu avec Noam, son meilleur ami.

Il redressa la tête, trop rapidement, pour la tourner vers la silhouette allongée presque contre lui ; il dut soutenir son crâne sous le violent vertige, le retenant comme pour ne pas qu'il se décroche de son cou sensible, où traînait encore la pression fantôme des lèvres de Noam. Shit, jura-t-il intérieurement en se massant le front, fermant les yeux en ébouriffant ses sourcils et sa tignasse échevelée par leurs ébats nocturnes – et matinaux.Lui et Noam ; son esprit épuisé et ballotté par des vents contraires se refusait à aller au-delà, sur l'instant, de ce simple constat, à la fois aberrant et faisant, à la fois, parfaitement sens. Ils avaient baisé comme des cons. Ethan rouvrit les yeux pour les couler de nouveau jusqu'au visage d'un Noam endormi, un œil à moitié dissimulé par sa paume, un filtre bienvenu face à cette réalité dont il peinait à faire sens – où il peinait à se sentir aussi coupable qu'il ne l'aurait dû. ”Bro”, appela-t-il d'une voix éraillée, sa langue pâteuse et lourde, avant de s'éclaircir la gorge. ”Bro...” réitéra-t-il, et lorsqu'il vit Noam remuer, il ajouta, les traits fatigués, l'air sensiblement dépité par ce réveil où il ne savait pas par où commencer : ”Bro.” C'était à la fois un appel, un constat, un commentaire, où toute la nuance résidait dans le ton qu'il y mettait.

tw:tenderness

"Then don’t think about it too much." Il est si facile, de ne penser à rien en présence de Carrie, de laisser son esprit se vider pour se concentrer uniquement sur ses traits, son corps, son odeur, sa voix, de s’abandonner parfaitement à sa volonté, et, dans le cas, présent, aux mains qui viennent apaiser la douleur sur son flanc. Jamais Bao n’aurait cru être capable d’un tel laisser-aller en présence d’un autre être humain, encore moins d’une amante. Mais Carrie rend l’exercice si simple, presque naturel, comme si Bao avait toujours été prédisposée à lâcher prise et à s’offrir sans conditions de la sorte, une chaleur sensible montant par vague dans sa poitrine à cette scène inédite, et pourtant sensée. Elle se défait de sa gêne pour suivre le son de la voix de Carrie, aussi douce que ses paumes sur sa blessure.

Elle la suit du regard, lorsque la sorcière se penche vers elle, ses cheveux encadrant son visage un rideau confortable qui semble les couper du reste du monde, renforçant l’intensité de ce moment suspendu dans le temps, et, maintenant, dans l’espace. Elle détaille les traits qu’elle a retracé dans son esprit tant de fois, chaque parcelle de son visage, si proche du sien, lui donnant l’impression de s’y perdre, sans la moindre retenue ou honte. Bao répond à son baiser avec la même douceur langoureuse, remontant sa main dans sa nuque instinctivement pour mieux l’accueillir contre ses lèvres, inspirant son souffle alors qu’un frisson parcourt sa colonne vertébrale. ”You might not be “one for tenderness”, but it seems you’re pretty good at it.” Le constat la laisse muette, entrouvrant les lèvres sans trouver réellement ce qu’elle pourrait rétorquer pour s’en défendre - pas quand elle caresse la nuque de Carrie de son pouce, pas quand elle se sent parfaitement détendue à son contact et qu’elle se délecte de la main dans son dos. Bao n’a jamais été un animal tendre, l’idée même lui paraît inconcevable, quand bien même en cet instant elle répond à celle de la Fox avec tant de facilité. C’est devenu instinctif désormais, que de se caler sur le rythme qu’elle leur propose, si ce n’est impose, sans se poser la moindre question, suivant tout ce qu’elle lui offre. “Only ‘cause you’re not bad either”, souffle-t-elle contre son visage, un surprenant sourire se glissant sur ses lèvres.

Bao ne rompt pas le contact lorsque Carrie s’allonge face à elle, au contraire, sa paume glissant dans son dos en même temps que la sienne, caressant sa peau tandis que ses pupilles accrochent celles de la sorcière. Les doigts dans ses cheveux lui procurent cette même sensation de bien-être, étrangère, effrayante et réconfortante à la fois ; il n’y a plus rien qu’elle souhaite de plus, sur le moment, que de rester ainsi, son regard dans celui de Carrie, bêtement et simplement, pour mieux laisser sa tendresse l’emplir et lui faire découvrir ces paysages inconnus et interdits, qui ne prennent vie et sens qu’en sa présence. "I won’t tell if you don’t." C’est une évidence, comme tout le reste. Personne ne doit savoir, et personne ne saura jamais - si ses frères n’ont pas été dupes et ont rapidement saisi qu’elles se voyaient régulièrement, il n’y aucune raison qu’ils découvrent un jour ce qui s’est logé dans la poitrine de Bao depuis des mois. Et la nature secrète de leurs échanges, de ce qu’ils sont réellement, l’enfonce un peu plus dans l’assurance qu’elle peut s’abandonner sans l’ombre d’un risque.

Il est si facile, de ne penser à rien en présence de Carrie. Parce que leur secret est bien gardé, qu’il ne quittera jamais cet appartement, et qu’il n’aura jamais la moindre conséquence sur leurs existences respectives. Elles peuvent être elles, peu importe ce que cela signifie, et se laisser porter par la route paisible vers laquelle elles se dirigent. “I promise.” Elle le souffle en se détachant un bref instant de ses lèvres, la regardant dans les yeux, avant de venir à nouveau cueillir sa bouche avec assurance. Sa main glisse en bas de son dos, pour la presser au plus près d’elle avec douceur, une jambe entre les siennes quand elle l’étreint sans empressement, ne pensant plus à ce qu’elles sont, à ce qu’elles ont été, à ce qu’elles pourraient être. Juste deux âmes se répondant naturellement, sans un regard pour l’avenir.

Convocation à cinq heures du matin, à peine 24 heures avant la dite mission, une urgence apparemment, le vampire c'était donc arrangé pour obtenir une ration supplémentaire de sang avant son départ et il avait dormi la nuit. Un véritable décalage pour lui qui avait pris l'habitude de plutôt faire des demi-journées et demi-nuit depuis sa transformation. Malgré le temps maussade, il s'était habillé en conséquence, heureusement les températures du printemps lui permettait de supporter sa veste. Il avait ajouté des lunettes de soleil sur son nez et s'il n'était pas un grand amoureux des casquettes, il en avait vissée une sur la tête afin de limiter l'attaque des rayons. Si ces derniers n'étaient pas néfastes, dans le sens mortel, pour le vampire, ils n'étaient pas des plus agréable sur la peau, limitant ainsi l'exposition au rayon de l'astre du jour.

Une fois qu'il était prêt et nourri, le vampire passait par la maison dans laquelle le jeune Conan Lee était installé les deux hommes ayant appris en même temps qu'ils étaient assignés à la mission. Il esquissait un léger sourire lorsque le jeune homme apparu sur le pas de la porte, la tête d'un sorcier qui venait d'immerger ou alors qui n'avait pas beaucoup dormi. « T'es prêt p'tit gars ? » Question rhétorique, car prêt ou non, ils allaient devoir y aller, il lui tendait une barre de céréale en cas de faim avant de s'éloigner du petit village alors que la rosée du matin perlée à peine sur les bourgeons en retard, tout deux disparaissant pour apparaître non loin de la planque a laquelle ils avaient été convoqués.

Difficile pour l'ancien auror de ne pas soupçonner une mission organisée en catastrophe et lorsqu'il retrouvait Sofia dans le salon, ils était trois membre du cercle cinq, Johannes ayant croisé brièvement Alexis par le passé et il connaissait Angelina un peu mieux. Le dernier membre de cette suicide squad était le jeune Aslan Al-Massri qu'il connaissait de visu uniquement. Bon, il appréhendait à présent la nature de la mission, sentant bien qu'il y avait une contrariété malgré le calme apparent de Sofia alors qu'elle leur expliquait la situation. Ils ne savaient rien. Ils n'avaient pas de nouvelle depuis une semaine. Il se retient de lâcher un vous êtes sérieux, mais son regard vers Sofia en disait long. Voilà le résultat d'éparpiller les groupes et planque, mais ils n'étaient pas là pour discuter de the elephant in the room. Elle avait conscience des risques, jeter cinq sorciers de plus dans l'inconnu, quelle bonne idée. Un numéro de téléphone d'urgence, les profils des membres et le plan de la planque et le petit groupe se rapprochait du cartable qui les enverrait à leur prochaine destination.

Si l'atterrissage se fit en douceur, Johannes du retirer ses lunettes de soleil pour s'assurer qu'il n'était pas victime d'une mauvaise blague. « Ce n'est pas vrai... » Soufflait-il devant le décor de désolation qui se présentait devant eux. L'ancien auror avait imaginé le pire suite aux explications de Sofia, mais s'il s'attendait à beaucoup de choses, ce n'était certainement pas à ça. Il passait une main dans ses cheveux, soulevant sa casquette, prenant une longue inspiration avant de se tourner vers ses camarades. Et là, il se promettait qu'il ne partirait pas d'ici sans un seul de ses camarades, il les ramènerait tous, lui y compris.

in short:

Il existe un camp près de Cardiff, au Pays de Galles, où certains cercle trois se sont réfugiés après la chute Wolverhampton et où ils vivent depuis des années. Le camp rassemble énormément de sorciers gallois, et compte désormais plus d'une dizaine de membres permanents (certains disent que les pensants de l'Ordre ont peur qu'ils deviennent trop puissants, puis indépendants). Seulement voilà, ils ont cessé de répondre aux messages envoyés après le reste de l'Ordre il y a quelques semaines et une petite équipe a été envoyée pour vérifier que tout allait bien. Elle n'est jamais revenue. Dans une tentative désespérée pour que la chose ne s'ébruite pas, le cercle sept a fini par envoyer une nouvelle équipe de cinq sorciers choisis pour l'occasion en leur demandant de s'armer de prudence, afin de découvrir ce qu'il se passe dans ce camp en apparence abandonné...

On leur a donné rendez-vous dans une planque quelconque du Pays de Galles, sur les coups de cinq heures du matin. Ils sont tous un peu confus - après tout, ils n’ont appris qu’il y a 24h qu’ils étaient envoyés en mission. Ça ne laisse pas beaucoup de temps pour se préparer, surtout quand on sait où ils vont. Ils se connaissent un peu mal, la joyeuse petite bande, et honnêtement, ils sont tous un peu perdus sur la raison de leur sélection catastrophe pour cette mission qui ressemble fortement à une mission suicide.

C’est Sofia Haddad elle-même, membre du cercle sept de l’Ordre, qui les a accueillis dans cette petite maison moldue dans une petite bourgade perdue. Les membres du conseil ne se déplacent jamais pour les missions de routine. Pas comme ça, en tous cas. Sa présence n’a fait que renforcer les appréhensions. « Nous devons agir vite. » leur a expliqué la sorcière, d’une voix douce mais résolue, quand ils ont tous été rassemblés dans le salon de la maison moldue. « Comme vous le savez, la planque renferme des informations sensibles sur nos contacts avec la France, et elle est également une planque essentielle dans le ravitaillement d’une grosse partie de nos réfugiés du Pays de Galles. Ce n’est pas pour rien, que les cercles supérieurs s’inquiétaient de plus en plus du fait que les membres de cette planque un peu en retrait de Cardiff prenaient leur distance. La planque de Duvall - comme elle a été nommée en 2003 après avoir été investie après Wolverhampton - est le coeur battant des planques du pays. On y cultive des légumes et quelques fruits, on y fait pousser des graines comestibles qui ravitaillent plusieurs rassemblement de réfugiés situés plus au nord.

« J’aimerais avoir des pistes à vous donner. Malheureusement, nous ne savons rien de ce qu’il s’est passé là-bas. » Les cinq sorciers échangent des regards. « L’équipe de 4 sorciers envoyés il y a une semaine n’a pas refait surface. Nous ne savons pas s’il s’agit d’une mutinerie, ou de quelque chose de plus grave. » La tension dans la pièce est tangible. Les yeux passent de Sofia à un cartable rouge qui trône devant elle - que tous auront identifié comme un portoloin. « Je suis consciente des risques que vous prenez en vous lançant dans cette mission. Nous restons à l’arrière, mais nous sommes avec vous. Au moindre problème, l’un de vous peut composer le numéro d’urgence. » Elle leur a demandé à tous de bien charger leurs téléphones moldus avant de partir. Sofia leur expose deux-trois derniers éléments, à savoir les plans de la planque et les profils des membres qui y résident de manière permanente, temporaire et de la première équipe envoyée pour étudier la situation.

Et puis, quand 5h30 sonne sur la vieille horloge du salon, et que les premières lueurs du jour se font observer dans le ciel, Sofia annonce que le temps est venu. « Bonne chance » Et l’un après l’autre, ils posent un doigt sur le cartable rouge qui les emmène dans un tourbillon jusqu’à leur destination - ou plutôt, vers l’inconnu.

Quand ils se matérialisent à quelques mètres de la planque, c’est le choc. Il n’y a que du gris et des débris. Comme si tout avait été soufflé. Par terre, il y a comme un signe d’impact. Comme si une météorite s’était écrasée au beau milieu de Duvall.
Et sur cette immense étendue apocalyptique, pas une seule âme qui vive.

Maintenant, c'est à vous de jouer !

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TW: /!\ sexual content, alcohol abuse, crude language

Observer, à cette distance, le corps d’Ethan répondre à ses caresses - son ventre se creuser, son souffle s’accélérer, ses lèvres s’entrouvrir quand sa main avide glisse sur son entrejambe - arrache un soupir satisfait et étourdi à Noam, qui sent s’étirer dans son ventre le désir saisissant et familier de voir son propre plaisir mêlé à celui qu’il lit sur les traits sous ses yeux. Ce n’est pourtant pas la première fois qu’il a l’occasion de d’effleurer du regard son meilleur ami décoller à ses côtés, prenant du plaisir en même temps que lui, des souvenirs troublants encore vifs dans son esprit embourbé. Mais les images de ces plaisirs solitaires à deux, elles aussi relayées dans la case confortables des bro stuff qu’expérimentent certainement de nombreux adolescents - c’est du moins ce que s’est toujours dit Noam dans un haussement d’épaules -, semblent bien fades à côté de ce qui s’offre désormais à eux. Il ne s’agit pas d’attraper du coin de l’oeil un plaisir deviné dans la respiration rapide de son meilleur ami ; désormais, il peut pleinement embrasser les ondes voluptueuses qu’il peut sentir jusque sous sa paume déjà moite. Et surtout, à présent, dans le secret dans cette tente où ils sont venus échouer leur désir brûlant, ils ont l’assurance de pouvoir réellement mêler leur plaisir.

Humant contre les lèvres d’Ethan lorsqu’elles viennent s’écraser avec empressement contre les siennes, Noam se sent partir rien qu’à sentir sa peau nue épouser parfaitement celle de son ami, sans entraver la caresse qu’il intensifie au fil de l’impatience qu’il sent croître dans son propre bas-ventre - une nouvelle évidence, que de se délecter de l’addition étourdissante de ces contacts intimes qui se forment naturellement entre eux. Parcourir le corps d’Ethan, il y a une heure, était une aberration. Maintenant, s’en décoller apparaît absurde.

”Fuck me.” Furieusement, Noam papillonne pour endiguer le noeud qui explose dans son ventre à la voix assurée d’Ethan, le suppliant de le baiser en soutenant son regard. Même les yeux clairs de son ami semblent le réclamer, l’inviter à glisser entre ses jambes pour de bon, et le désir jusqu’alors contenu dans la boîte crânienne de Noam parcourt tout son corps d’un frisson extatique, lui arrachant un soupir brusque. Se faire prier de la sorte a toujours décuplé son appétit ; et reconnaître le timbre d’Ethan dans cette invitation gémit contre ses lèvres lui procure un sentiment indescriptible, vidant définitivement son esprit pour n’y laisser que la voix d’Ethan, la peau d’Ethan, le regard d’Ethan, le plaisir d’Ethan sous sa main, le goût d’Ethan jusque sur sa langue, l’envie d’Ethan, mordante et incontrôlable. ”Fuck me Noam.” La simple entente de son nom dans la bouche de son meilleur ami le fait subitement gémir, sous ce trop plein d’émotions et de sensations vrillant ses sens, lorsque les hanches d’Ethan se soulèvent pour se presser contre les siennes, Noam récupérant sa main aussitôt pour se gaver de l’ondulation. Répondant au corps sous le sien, il colle à son tour son bassin contre celui d’Ethan, soupirant bruyamment à chaque baiser dans son cou en fermant les yeux, sa main désormais libre venant courir sur la cuisse contre son flanc dans un geste hâtif et affamé.

”Shit, you...” Empêtrée dans les vapeurs d’alcool et du désir, la langue de Noam peine à articuler le tourbillon incandescent qui tambourine dans tout son corps. Avec difficulté, il s’écarte juste assez pour attraper à nouveau le regard d’Ethan, perdant le souffle devant l’envie visible sur ses traits, et sa raideur qu’il peut sentir pressée contre son aine. ”I’m gonna fuck you so fucking hard.” Il doit se faire violence pour ne pas replonger sur ses lèvres, se détachant plutôt de sa peau dans un soupir en détournant le regard pour ouvrir la table de nuit d’un geste presque tremblant par l’expectative. Sa main trouve sans mal, au fond du tiroir ouvert avec précipitation, le flacon bleu qu’il a eu un mal fou à se procurer, et qu’il garde précieusement dans cette tente secondaire, just in case - le lubrifiant moldu fait généralement l’affaire, mais pour une occasion comme celle-ci, il ne se pose même pas de questions avant de refermer ses doigts sur le sérum magique, qui, en plus de vriller encore plus les sens, détend tous les muscles de son consommateur, entraînant par dessus le tout une lubrification naturelle.

Impatient, Noam fait sauter le bouchon en plongeant le bout de son index dans le flacon, qu’il repose aussitôt sur la table de nuit avant de se retourner vers Ethan, lui adressant un regard noir de désir. Il colle à nouveau son bassin entre ses jambes, ondulant lentement contre lui avant de passer son doigts entre ses lèvres, le couvrant parfaitement du regard pour ne pas rater une seule miette de cette scène qui lui fait perdre ses repères - et il a beau savoir sur le sérum ne met pas plus d’une dizaine de secondes à faire effet, il ne peut s’empêcher de continuer à faire glisser quelques instants son index dans la bouche d’Ethan refermée sur son extrémité. ”Fuck, that’s hot”, souffle-t-il sans l’ombre d’un sourire sur le visage, reprenant finalement sa main pour caresser le torse, le ventre d’Ethan, suivant le voyage de sa paume d’un regard lourd et avide.

En se prenant en main pour se presser et se frotter un instant entre les jambes ouvertes d’Ethan, Noam lève un oeil vers le visage de son ami, ne prenant qu’à peine conscience, trop embourbé dans les effets du Firewhisky et de la chaleur d’Ethan, de ce qu’il s’apprête à faire, sans la moindre hésitation. Et quand il glisse en lui en s’agrippant à la jambe repliée contre lui, ses hanches accompagnant l’onde électrique qui le submerge immédiatement, Noam ne ressent aucune forme de doute, encore moins de regret. Comme s’il n’y avait jamais eu rien de plus naturel que de baiser Ethan, que de commencer à onduler contre lui en soupirant, que d’aller chercher à nouveau ses lèvres en y écrasant un gémissement brûlant.